Veuillez trouver ci-dessous un petit paragraphe. Le début d'une histoire. Je vous propose que nous écrivions la suite ensemble. Que ceux qui le souhaitent m'envoient une suite équivalente à peu prés en nombre de mots. Au fur et à mesure je rajouterai les paragraphes. je me réserve bien entendu de choisir les propositions.
Par contre je ne prends pas de contributions "anonymes", même si c'est génial. Veuillez au minimum prendre un pseudo, non mais !
A VOS CLAVIERS !
TROIS GRIFFES...
(LURBELTZ)
1 - Victor aurait pu appeler déjà samedi dernier. Pourquoi il attendait ? Sandrine n'en savait absolument rien. S'il ne se décidait pas avant mardi 18 h il risquerait de le regretter. Déjà la rumeur commençait à monter dans le quartier..."
(JENOLEKOLO)
2 - Le communiqué de presse que la belle Sandrine avait déjà ficelé depuis le matin n'attendait plus que l'accord de Victor.Comment, pourquoi ne se précipitait-il pas? L'annonce faite la veille au soir par la ministre de l'Ecologie de l'arrivée imminente de quatre Ours Brun en provenance de Slovénie, résultat d'un combat acharné des associations, et en particulier de Ferus, ne pouvait souffrir un tel retard dans les commentaires joyeux.
(LURBELTZ)
3 - Sandrine refit le numéro de Teléphone mais la sonnerie résonnait irrémédiablement dans le vide.
- Mais qu'est-ce qu'il fout ? On va être grillé si nous ne réagissons pas pensa Sandrine.
L'association "Artza Euskal Herrian ere bai" AEHEB (L'ours aussi en Pays-Basque) était située depuis quelques mois à St Engrâce. Sandrine venait d'aménager là le 20 septembre dernier. Victor, son copain travaillait à Oloron dans une imprimerie. A cette heure tardive, il aurait dû se trouver dans son appartement. Mais à l'autre bout du fil c'était "silence à tous les étages".
(GILEN)
4 - Sandrine avait de plus en plus peur... Que se passait-il donc ?
Depuis quelques mois, les disparitions suspectes s'enchaînaient dans le coin, toujours liées de prés ou de loin à la réintroduction de l'ours. A chaque fois, il s'agissait de disparition inexpliquées... Etait-ce une organisation secrète anti-ours ? Personne n'avait encore réussi à le découvrir mais les autorités commençaient à prendre la chose au sérieux. A chaque fois, le même mode opératoire... Aucun cri, aucun témoin, aucun rançon... Rien... Seulement 3 traces de griffure d'ours sur les lieux de l'enlèvement.
La première disparition avait eu lieu un mois auparavant, à la veille du vote à l'assemblée. L'ethnologue qui devait présenter à l'assemblée les liens qui liaient les peuples des pyrénées et les ours disparu mystérieusement quelques minutes avant son allocution.
Ce fut ensuite le tour du président de la ligue de protection des ours des Pyrénées, d'un maire et de deux conseillers d'un village favorable à la réintroduction, et de plusieurs spécialistes des ours des Pyrénées. L'affaire avait pris un tournant plus important lors de la disparition inexpliquée d'un député vert, celui là même qui avait présenté le projet de loi à l'assemblée.
(ETIENNE)
5 - Victor avait bien sûr entendu l'annonce qui passait en boucle sur France Info toute la journée, alors qu'il composait bien sagement les affiches des carnavals locaux. La nouvelle l'avait mise de très bonne humeur, et il avait travaillé plutôt distraitement, reprenant sans réfléchir les éléments graphiques des années précédentes, et les dispatchant instinctivement sur la feuille virtuelle de l'écran de son Mac.
Très tôt, il avait eu la ferme intention de prendre les cinq heures de RTT qui lui restaient du mois précédent, afin de se libérer l'après-midi pour se consacrer à sa principale raison de vivre : sa mission écologiste.
Mais il n'aurait pas imaginé un instant qu'Oloron puisse être paralysée par une délégation de bergers "en colère" ayant débarqué des vallées avoisinantes dès 14h00, avec bâtons, chiens, troupeaux et une réelle volonté d'en découdre dans les rues parfumées au chocolat de la sous-préfecture béarnaise...
(GILEN)
6 - Mais les bergers n'étaient pas seuls. En face d'eux, les partisans de la réintroduction de l'ours étaient eux aussi présents, prêts à défendre coûte que coûte la réintroduction de ces ours. De plus, la loi était de leur coté, votée à l'assemblée d'une courte majorité, malgré les disparitions mystérieuses parmi les partisans de l'ours.
Les CRS, eux aussi étaient là, pour parer à tout débordement, tant le climat semblait tendu...
Le préfet, l'ensemble des députés du département et même le ministre de l'environnement avaient fait le déplacement et exhortaient les manifestants au calme, s'exclamant prêts à recevoir une délégation de chaque parti, pour écouter chacun de leur argument dans le calme.
(ETIENNE)
7 - Fermin Etxeberriborde était déterminé et marchait en rythme, au son des cloches de ses brebis et de celles de ses confrères. Une colère sourde l'animait, et il faisait retomber lourdement son bâton de buis sur le goudron, à chacun de ses pas. Le béret vissé sur le crâne jusqu'à ses sourcils roux et épais, la mine renfrognée, la peau tannée par l'exposition au soleil et le travail au grand air, le berger souletin n'avait pas vraiment l'air d'avoir envie de plaisanter.
Il en avait plus qu'assez, qu'on lui impose la présence du grand fauve sur son lieu de travail. Marre de devoir dormir à tour de rôle à la cabane, alors qu'il avait mieux à faire au village, où il assumait tant bien que mal son rôle d'élu adjoint aux travaux au conseil municipal d'Etchebarre.
C'est pour cela que dès que la nouvelle était tombée, ce fut le branle-bas de combat dans tous les Pyrénées Atlantiques, chez les agriculteurs anti-ours et leurs supporters.
En 2010, La toile d'Internet s'est étendue dans le monde entier, et même dans les petits villages de montagne, où les bergers sont eux aussi tous connectés en réseaux. L'information circule aussi vite que le feu dans la paille, et les esprits s'échauffent encore plus vite!
Les camions à bestiaux furent affrétés à la vitesse grand V, et le lourd convoi s'arrêta en milieu de matinée en périphérie d'Oloron Sainte-Marie, aux quatre coins de la ville. Le rond-point de Bidos fut assiégé, Saint-Pée, Goès, Lédeuix et Moumour furent carrément détournés.
Après un casse croûte frugal, mais bien arrosé pour se donner du coeur au ventre, les bergers furieux ont entamé leur descente vers le centre ville. La révolte était en marche, et Fermin la conduisait!
(JENOLEKOLO)
8 - Pendant ce temps, la pauvre Sandrine continuait de se ronger les sangs et de tourner en rond dans son minuscule appartement. Enfin, la sonnerie du téléphone se fit entendre et Sandrine faillit tomber, se prenant les pieds dans le tapis made in Katmandou, tant elle était pressée de décrocher le combiné. "Allo, c'est toi la mère à ours?" "Euh---, c'est à dire---". "Bon, je vais te la faire courte. N'attends pas que Victor t'appelle. Il est entre nos mains, nous l'avons enlevé. Nous le relâcherons quand vous nous aurez foutu la paix avec vos Ours. Et je te préviens, si ça tarde trop,on ira le jeter dans la fosse aux lions d'un zoo, mais je ne te dis pas lequel". "Vous---, vous ne pouvez pas faire ça", balbutia Sandrine. "Réfléchissez voyons. Vous savez bien que nous pouvons nous entendre, que l'Ours et le berger peuvent et doivent vivre ensemble". "On n'est pas des bergers", répondit la voix rauque, très certainement maquillée. "On est des militants écolos, on lutte contre les pollutions, pour que tout soit propre autour de nous, mais la nature, on s'en fout. Avec vos ours, vos loups,vos lynx, vos vautours, vous nous faites perdre des voix aux élections. Y'en a marre! Maintenant, à chaque fois que Noël Mamère apparaît à la télé, il y a toujours quelqu'un pour s'écrier"Tiens, voilà BB"! Ca ne peut plus durer!"Un silence se fit. Le correspondant avait raccroché.
Sandrine ne tenait plus sur ses jambes, elle sentait l'angoisse l'envahir et une grosse boule de larmes se coincer dans sa gorge. Comme ça, sans vraiment savoir pourquoi, elle alluma la télévision. Et ce qu'elle vit la fit chavirer sur le canapé. FR3 Béarn montrait les premières images de la manif. Mélangés au flot des ultra pastoraux, elle reconnaissait de ci de là quelques visages, ceux de gens qu'elle avait longtemps fréquentés dans le milieu écolo. L'un d'entre eux surtout attira son attention. Oui, c'était bien Bruno, le faucheur d'OGM. De ses presque deux mètres, il dépassait largement toutes les têtes. Et sur ses épaules était juchée sa fillette de cing ans. A bout de bras, elle portait une pancarte où était écrit en lettres roses "Non aux ours, oui aux Bisounours".
(J.R.TREYTURE)
9 - Elle se dit qu' il fallait qu' elle fasse quelque chose. Prévenir quelqu'un. C'est sans doute une piste, sûrement même une piste chaude..... Les Verts, voilà. Je vais contacter les Verts. Alors, leur adresse... Qu'est-ce que j' en ai fait? La voilà: Impasse des abonnés absents. Oui, c' est ça.
Comment? Je tombe sur un répondeur? Les zélus sont en voyage d 'étude afin d' étudier les mesures à prendre? Les mesures de quoi? de l' ours? De Victor? Des autoroutes?
Qu' est-ce qu' ils veulent mesurer? Le temps qui les sépare des prochaines élections? Et moi, qu' est-ce que je peux faire, toute seule?
(LURBELTZ)
10 - Pendant ce temps Bertrand travaillait d'arrache-pied pour l'écologie au sein des Verts dans le Béarn. Il y passait ses journées et cette fois là, il partit à nouveau en voyage d'étude au grand dam de sa femme Verseline et de ses enfants. Un voyage d'étude pris sur son temps de vacances, sur sa vie de famille. Quand il était à la maison, il consacrait son temps à la cause écologiste. Quand il partait c'était encore pour la cause écologiste. Mais quand on est un "politique" il ne faut pas être absent, ça ne pardonne pas, surtout quand on a pas le don d'ubiquité. Surtout quand l'actualité chauffe localement, à l'heure où la plupart des élus de gauche comme de droite se remontaient ensemble les manches pour accélérer le processus autoroutier de la "Pau-Oloron" et aussi freiner le renforcement des ours dans les Pyrénées. Ce jour-là justement, Verseline reçu un message sur le répondeur. Une certaine Sandrine qui appelait sur un ton corrosif et paniqué pour demander "ce que foutaient les Verts" et s'ils étaient "aux abonnés absents" concernant l'affaire de la "Pau-Oloron" mais surtout, concernant l'affaire des enlèvements.
-Ah ! ben elle ne manque pas d'air la Sandrine... Aux "abonnés absent" ! Pour la famille oui... Pour les Verts il est toujours là, Bertrand, pour l'écologie, toujours présent, toujours dans une AG, toujours sur le terrain. Mais... ils sont combien de Verts, dans le Bearn ? Quelques poudres de chagrin, quelques Verts solitaires !
Pour le coup, le message de cette Sandrine énervait pas mal Verseline à telle enseigne qu'elle eut envie de défendre son mari contre tous ceux qui ne voient pas le travail qui est fait quotidiennement par de nombreux militants Verts.
- Elle n'a qu'à s'y coller la Sandrine ! Toujours facile de critiquer, toujours facile d'attendre le sauveur ! Les gens me gonflent parfois avec leurs : " Eh vous faites quoi les Verts ?" Qu'est-ce que vous attendez pour agir ?" , "on ne vous entend pas" Et patati et patata !
Le message sur le répondeur finissait par une pirouette, peut-être, mais une vraie question, LA question ... "Et moi, qu'est-ce que je peux faire ?"
- Allo ? C'est vous, Sandrine ? Bonjour, je suis Verseline, la femme de Bertrand responsable local des Verts. Je voulais répondre à la question que vous nous posiez : "Et moi, qu'est-ce que je peux faire ?". Vous aimez bien les Verts ? Et bien vous pouvez voter pour eux et surtout adhérer. A ce moment là, vous prendrez les choses en main et vous réagirez au nom des Verts, vous mesurerez autre chose que "Le temps qui nous sépare des prochaines élections", il n'y aura plus "d'abonné absent" les Verts ne seront plus seuls, et vous non plus et le monde sera sauvé.
Verseline raccrocha assez sèchement et laissa Sandrine pantoise.
(LURBELTZ)
11 - Il faisait noir comme dans une tombe. Quelques gouttes tombaient du plafond. D'après le mince filet de lumière qui tombait de la petite ouverture, au-dessus d'eux, ils devaient se trouver dans quelque chose qui ressemblait à une crypte, au fond d'un vieux château ou peut-être même au fin fond d'une grotte. Il y avait cette odeur caractéristique qu'on retrouve dans les vieilles maisons et les églises. Au milieu, d'eux, Victor se tenait le bras et sans doute avait-il pris un mauvais coup pendant le rapt. Un Ethnologue, un Maire, un député Vert, deux conseillers municipaux, le président de FERUS. Au fond Jean-Jacques Camarra, le grand spécialiste des ours était là aussi assis sur un vieux journal. Sortir, il n'en était pas question. Une énorme porte en chêne cloutée protégeait l'entrée.
(JENOLEKOLO)
12 - Victor, que les photos d'ours prises par Jean-Jacques Camarra, avaient ému et fait rêver depuis de longues années, traversa l'espace, et mi-homme mi-automate, se laissa brutalement tomber auprès de Jean-Jacques Camarra, une fesse sur le journal, l'autre sur le sol humide et suintant.
(GILEN)
13 - Jean-Jacques engagea la conversation:
-"salut. Alors, toi aussi, tu t'es fait prendre ? Ça fait déjà presque un mois que je suis là... Quelles nouvelles à l'extérieur ?
- Salut. Pas de bonnes malheureusement. La série des kidnappings continuent, il n'y a aucune piste sérieuse. La loi est quand même passée et les ours vont être réintroduit...
- Enfin une bonne nouvelle. Mais comment réagissent les habitants des vallées des Pyrénées ?
- Mal... Quelques heures avant de me faire enlever, j'étais à Oloron... Une manif se préparait et elle semblait être très tendue... Des centaines de bergers étaient là, près à en découdre. Et, chose des plus surprenante, des écologistes manifestaient avec eux... contre l'ours... A n'y rien comprendre.
- Si, tout est très clair... Il suffit que tu connaisses le nom de nos ravisseurs et tout s'éclairera pour toi... Contrairement à ce que tu peux croire, nos ravisseurs ne sont pas des bergers, il s'agit de...
A ce moment là, la porte s'ouvrit d'un coup, dévoilant les ravisseurs... Victor n'en cru pas ses yeux... Non, ça ne pouvait pas être possible... Le ministre de l'écologie lui même !
(ETIENNE)
14 - Sandrine était morte de peur. Elle se voyait sans cesse lacérée par la marque aux trois griffes. L'ours qu'elle voulait défendre était devenu son pire cauchemar...
Son propre reflet dans le miroir lui arrachait des sursauts, et la sonnerie du téléphone (qu'elle n'osait plus décrocher) la terrorisait.
Elle prit la 206 blanche de l'association, fit quelques kilomètres dans les lacets entre Larrau et Iraty puis s'arrêta. Tout ceci était trop soudain, trop fort pour elle. Elle était trop fragile pour en supporter davantage. Après la mort de sa mère l'an passé, Victor était son dernier rempart contre la dépression. Sa disparition inexpliquée était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase.
Elle relâcha le frein à main, et le véhicule s'engagea lentement dans la pente, faisant crisser les graviers dans le silence de la montagne.
Il fit plusieurs violentes embardées dans le ravin avant d'aller s'encastrer dans un cayolar en ruine, en contrebas.
L'explosion du réservoir retentit dans toute la vallée jusqu'à Athérey...
(ETIENNE)
15 - Fermin Etxeberriborde avait la tête comme un compteur à gaz. Il n'osait pas monter se coucher dans le lit conjugal, de peur que les vapeurs de patxaran qu'il exhalait n'empêchent le juste sommeil de son épouse...
Les CRS avaient réussi leur travail en divisant les groupes de paysans. Il y eut bien sûr quelques échauffourées, mais aucune perte ne fut à déclarer, ni dans un camps, ni dans l'autre. Fermin avait bien reçu un gros poing ganté sur le coin de la figure, mais à part une petite boursoufflure de rien du tout, rien ne permettait de soupçonner qu'il eut participé au petit raout des bergers à Oloron Sainte-Marie.
En réalité, C'est surtout l'annonce d'une nouvelle salve d'enlèvements en milieu d'après-midi qui avait brisé toute velléité de révolte.
Fermin était donc rentré bredouille et inquiet avec ses confrères. Inquiet, parce que ces disparitions suspectes les désignaient inévitablement, et que la gendarmerie les auraient encore plus à l'oeil, dorénavant...
Le grand paysan rouquin d'Etxebar allait éteindre son poste de télévision lorsqu'un grattement étrange se fit entendre à l'entrée. Fanny, La vieille chienne pouilleuse jappa deux ou trois fois, mais n'eut pas la force de se lever.
Fermin n'avait donc aucune raison de s'inquiéter.
Il ouvrit la porte de sa demeure à une jeune femme rousse, égratignée et sale, qui pointait le canon d'un vieux colt 45 sur son nez..
(JENOLEKOLO)
16 - "Bainan, bainan, zer pasatzen dea? Nor zira, zu?", s'étrangla-t-il. "Zer nahi duzu? Nire etxean, ez da fitsik ebastekorik!"
(ETIENNE)
17 - Tandis qu’elle se remémorait les derniers évènements de la journée, Sandrine sirotait le troisième café réchauffé que lui avait servi Pantxika, l’épouse de Fermin. Elle se revoyait dans la 206 blanche, voulant en finir avec la vie, puis, dans un dernier sursaut d’instinct de conservation, elle avait soudainement ouvert la portière, et s’était jetée hors de l’habitacle sur le goudron, au moment même où la voiture quittait la route pour rejoindre un monde meilleur !
Elle avait roulé dans les touffes de genêts, et terminé sa course dans un buisson d’aubépine. Il lui avait fallu une bonne dizaine de minutes pour reprendre son souffle, et réaliser qu’elle venait d’échapper à une mort certaine…
« Putain, mais quelle conne ! », avait elle gémi, grimaçant de douleur, les cheveux emmêlés et maculés de poussière d’argile. Elle n’avait rien eu de cassé, mais sa peau était perforée de partout. Elle qui avait eu peur des lacérations de la « marque aux trois griffes », avait reçu son compte de griffures pour la journée!
Après avoir massé ses membres endoloris, ôté les épines plantées dans sa chair meurtrie, elle avait décidé qu’il était grands temps de se lever, et de reprendre sa vie en main.
Elle avait mis plusieurs heures pour rejoindre son appartement de St Engrâce à pieds, en essayant de ne pas se faire repérer par les villageois. Elle n’avait même pas pris le temps de se laver ni de se changer, et s’était jetée tel quel sur son lit. Mais elle n’avait pas pu trouver le sommeil, et vers 23h30, elle s’était précipitée sur le tiroir de sa commode en bois de rose marquetée dans lequel dormait le pistolet automatique que son père avait rapporté de la guerre d’Algérie. Dans une petite sacoche, elle avait ramassé 11 cartouches de 9 mm qu’elle avait subtilisées à un ex-petit ami gendarme auxiliaire à Mauléon, approvisionné le chargeur de l’arme, puis glissé le colt sous sa ceinture de pantalon, à même la peau du ventre. Le contact du métal froid lui avait fait se demander si elle n’avait pas conservé cette machine à tuer uniquement pour ce moment là, plutôt que par nostalgie envers son défunt père…
Elle n’avait désormais eu plus qu’une idée en tête, coincer le leader des bergers souletins « en colère », et lui faire avouer de gré ou de force son implication dans les récents enlèvements de pro-ours. Masquée par une nuit sombre, elle avait pris le vélo rouillé de sa vieille voisine Xantiana, et suivi la direction d’Etchebar.
Il ne lui avait pas fallu longtemps pour repérer la ferme Etxeberriborde. Elle connaissait l’élu pour l’avoir côtoyé lors d’une réunion organisée en septembre par les Verts de Soule, au sujet du renforcement de la population ursine. Elle s’était souvenue de la voix de stentor du paysan, qui avait copieusement insulté ces « connards d’écolos » venus d’on ne sait où, et qui se permettaient d’imposer leur diktat aux gens d’ici. Elle l’avait tout de suite trouvé détestable, obtus, xénophobe et violent.
Le moment était enfin venu de voir s’il avait des couilles, seul face à un petit bout de femme avec un gros flingue !
(ETIENNE)
18 - Fermin sortait de la douche. Il s’était même rasé, parfumé, et avait l’air à peu près présentable, pour un gars qui rentrait de bringue…
Quelques minutes auparavant, il avait failli faire dans son slip, face à l’œil noir du canon de Sandrine. Ses sphincters avaient tenu bon, mais il avait lâché un cri de surprise, puis reculé dans le vestibule sombre. Il avait ensuite tenté de raisonner en vain son assaillante (qu’il n’avait pas reconnue sur le moment). Alors que ce bon mécréant avait subitement dessaoulé et était fin prêt à recommander son âme au créateur, le jeune fille avait tourné de l’œil, et s’était écroulée sur le carrelage des années 60, la tête la première dans la gamelle plein de soupe de Fanny. La vieille Border-Colley presque aveugle, n’avait même pas saisi le danger de la situation Et son maître aurait très bien pu se faire dessouder devant elle sans qu’elle ne puisse rien y faire !
Très embarrassé, Fermin avait appelé son épouse à la rescousse, après avoir allongé la jeune femme dans le canapé du grand père, qui fleurait bon la pisse de chat. C’était vraiment une sale journée !
(ETIENNE)
19 - Elle se réveilla avec la nausée au bord des lèvres. Une grosse dame rougeaude en tablier bleu, avec une haleine abominable, lui donnait de petites tapes sur le visage, et ses pommettes commençaient sérieusement à la piquer. Sandrine écarta brusquement le bras de la paysanne, qui ne s'en offusqua pas.
La jeune femme se redressa sur le vieux canapé en toile de lin élimée, tâchée d'urine de chat, et réprima un haut le coeur.
Elle venait de se rappeler qu'un peu plus tôt, elle avait failli tuer un homme. Un salaud de paysan ultra pastoral, un tueur d'ours en puissance, mais un homme quand même!
Et elle était encore chez lui! Et bien sûr, il lui avait subtilisé son arme!
Cette fois-ci, elle n'eut pas la force de retenir les contractions de son diaphragme. Une bile jaune et acide s'étala sur les dalles noirâtres de la salle à manger des Etxeberriborde.
Apparemment, elle n'avait pas trouvé la force, ou le courage de flinguer le bonhomme. Une bonne chose, finalement...
Elle était pâle et tremblante, sous l'ampoule tapissée de chiures de mouches qui palpitait au plafond.
La paysanne la souleva délicatement et la fit s'asseoir sur une chaise branlante, ce qui accentua son impression de vertige.
- "Pauvre petite! Vous avez dû en voir de belles aujourd'hui!" marmonna t-elle machinalement.
Sandrine, prostrée sur la toile cirée, ne répondit pas...
(GILEN)
20 - Soudain, le téléphone de Sandrine sonna, la faisant sursauter et renverser son café sur les vêtements que lui avait prêtés Pantxika.
"Et merde ! Qui ça peut bien être à une heure pareille ?"
C'était Nicolas, l'ancien petit-ami de Sandrine, et ami d'enfance, qui lui aussi faisait parti du collectif pour la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées.
-"Salut Sandrine, j'espère que je ne te réveille pas.
- Euh, non, j'ai eu une soirée assez mouvementée... Je te raconterait ça plus tard... Qu'est ce qui t'arrive pour appeler à 4h du matin ?
- Allume la télé et tu vas comprendre... Mets n'importe quelle chaîne..."
Sandrine fit signe à Pantxika d'alluler la télé et ce qu'elles virent les glaça d'horreur. Le bâtiment de l'assemblée nationale n'était plus qu'un champ de ruine. Les commentaires étaient heureusement plus rassurants.
-"Ce matin, vers 2 heures du matin, une énorme explosion a secoué l'assemblée nationale. Un appel anonyme avait prévenu de l'explosion une demi heure avant et la police avait rapidement bouclé le quartier. Il n'y a heureusement aucune victime à déplorer, ce qui constitue un vrai miracle. Par ailleurs, la police a retrouvé une lettre de revendication. Il s'agirait du mystérieux groupuscule anti-ours qui avait aussi perpétré les différents enlèvements. Mais excusez moi, nous recevons à l'instant une dépêche... Oh mon dieu ! Nous venons d'apprendre que la ministre de l'écologie, qui devait revenir des Pyrénées où elle était présent lors de la manifestation de cet aprés midi, vient d'être enlevée. A nouveau, des griffures d'ours ont été retrouvées sur les lieux de l'enlèvement."
Sandrine n'en revenait pas. Les évènements avaient pris une telle ampleur ces derniers temps.
"Nous interrompons nos programmes pour un flash spécial. Le président Nicolas Sarkozy va intervenir."
Nicolas Sarkozy était dans son bureau à l'Elysée, l'air visiblement trés fatigué. Il avait l'air grave, les traits tirés.
"Mes chers concitoyens, mes chères concitoyennes. L'heure est grave. Devant les derniers évènements, l'attentat de l'assemblée nationale, les enlévements successifs dont le dernier en date, l'enlèvement de la ministre de l'écologie, je me vois contraint et forcé d'accéder à la requête de ces terroristes. J'entends le message des bergers et je déplore leurs méthodes. Mais vous me voyez contraint d'accepter leurs revendications. J'ai donc décidé d'interdire la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées et je suspens le programme Natura 2000. En contrepartie, j'espère que ces terroristes feront eux aussi un geste en relachant les otages..."
Sandrine n'en revenait pas... Elle se tourna vers Fermin.
-"Ca y est, vous êtes content ? Vous avez gagné ? Vous pouvez relâcher Victor maintenant !"
Fermin lui répondit fou de rage :
-" Mais nous n'y sommes pour rien ! Nous ne serions jamais tombés dans de telles extrêmes ! Pour vous dire la vérité, s'il n'y avait pas eu ces centaines de troupeaux décimés l'été dernier, nous étions même prêt à négocier un plan de réintroduction. Mais admettez que devant le carnage de l'été dernier, nous ne pouvions faire autrement qu'être contre la réintroduction !"
(ETIENNE)
21 - Finalement, Sandrine et Fermin n’avaient pas que la couleur de leurs cheveux en commun…
Même si chacun restait sur ses positions initiales, à savoir « oui à l’ours » pour l’une, et « non à l’ours » pour l’autre, il était évident qu’ils avaient tous les deux intérêt à ce que le conflit cesse. Le leur, plutôt personnel, mais aussi celui distillé par leurs causes respectives. Surtout, ils devaient trouver le moyen d’élucider ensemble le mystère des disparitions et de la marque à trois griffes…
Sandrine avait bien l’intention d’utiliser sa propre fausse-mort pour enquêter discrètement. L’occasion était inespérée. Mais elle devait faire vite, car les gendarmes du PGHM ne tarderaient pas à se rendre compte qu’il n’y avait pas de cadavre dans l’habitacle broyé et incendié du véhicule de l’association…
(GILEN)
22 - Après quelques heures d'un sommeil plutôt agité, Fermin et Sandrine se mirent d'accord sur la stratégie de leur enquête. Il semblait évident maintenant que toute cette affaire ne se résumait pas simplement à un affrontement entre les défenseurs des bergers et les défenseurs des ours. Après les évènements de la nuit, de nombreux communiqués avaient étés publiés à la fois par les verts et les associations écologistes et par les bergers et les associations de défense du pastoralisme.
Les verts et les écologistes dénonçaient une réaction trop attive de Nicolas Sarkozy à qui un groupe de terroriste avait dicté sa loi, une réaction d'un autre temps où la loi du plus fort primait sur la démocratie.
De leur coté, les bergers et les associations de défenses du pastoralisme dénonçaient l'amalgame du président, assurant être contre la réintroduction de l'ours car il était la cause de nombreux massacres de troupeau durant l'été, mais ne cautionnant nullement les méthodes de ces terroristes. Ils exigeaient même des excuses publiques du président, s'estimant injuriés par ses amalgames.
Sandrine et Fermin avaient longuement discuté et ils étaient arrivés au constat que toute cette histoire, toute cette "haine" entre les pro et les anti-ours provenait des attaques multiples et répétées qui avaient eu lieu cet été. Les écologistes avaient soupçonné les anti-ours d'être les auteurs de ces attaques mais Fermin avait certifié à Sandrine que ce n'était pas le cas. Et vu la direction que prenait les évènements, elle commençait à le croire sincère.
Ils avaient donc décidé de commencer leur enquête sur ces multiples attaques, trop nombreuses pour être entièrement imputable à l'ours.
(LURBELTZ)
23 -Lorsque victor vit apparaitre la silhouette de la ministre de l'écologie se dessinant timidement dans la faible lumière, il n'en crut pas ses yeux. Il regarda l'air incrédule ses camarades assis par terre. Tous se levèrent immédiatement le sourire aux lèvres, se prirent par les épaules et s'embrassèrent. Mais la ministre restait curieusement impassible.
"Restez assis, je vous en pris" exprima-t-elle avec une ironie évidente dans le ton de sa voix.
Le député Vert, Yves Cochet, s'exprima en premier et s'avança vers la ministre.
- "Madame la ministre, Je ne sais pas comment vous avez retrouvé notre piste, mais sachez qu'au nom de nous tous ici, je vous remercie. Vous n'êtes pas sans savoir que certains d'entre nous sommes là depuis plus de 9 mois et que nous commençions à nous poser des questions...
- N'avancez pas plus, s'il vous plait ! Gardes ! Veuillez tenir Mr Cochet en respect s'il vous plait et empêchez le de faire un pas de plus ".
Deux mastodontes entrèrent dans la pièce armés de matraques et repoussèrent violemment Yves Cochet jusqu'au fond de la pièce.
- Mais enfin, que ce passe-t-il ? En voilà des façons, répliqua le député écologiste outré.
- Mr Cochet, cria la ministre, vous êtes un danger pour la société et la société en a assez de vos discours. D'ailleurs, vous tous ici, avez fait votre temps... Vous ne comprenez rien à l'écologie, et vous n'êtes absolument pas en phase avec les changements que nous allons vivre. Demain il faudra prendre les mesures idoines pour lutter contre le réchauffement climatique et l'érosion de la biodiversité. Demain viendra l'heure du rationnement et ce sera la guerre, il faudra protéger nos intérêts, notre richesse et notre territoire et ce n'est pas avec des mots que nous le ferons. Nous autres, membres de l'O-G-T (Ordre des Gardiens de la Terre) avons décidé de passer la vitesse supérieure et demain, nous ferons en sorte que ceux nuisent à la terre soient punis. Mais d'abord, il faut réduire au silence tous les faux écologistes qui nous font perdre du temps, les discours qui ne mène à rien. Les français apprendront demain dans la presse qu'une milice de bergers revendiqueront les enlèvements. Evidemment, une milice qui n'existe pas. Ensuite, nous tacherons d'éliminer le Président Sarkozy qui n'a décidemment rien compris en annulant le processus de réintroduction.
Victor, cette fois-ci n'en cru pas ses oreilles. La ministre de l'écologie préparait réellement un genre de gouvernement éco-fasciste. Jusqu'où allaient les ramifications de l'OGT, quelles étaient les intentions de ce qui semblait être une société secrète, depuis quand l'OGT travaillait-elle dans l'ombre et pour atteindre quel but ?
(ETIENNE)
24 - Nicolas Sarkozy et sa charmante épouse Carla circulaient en grandes pompes sur les Champs Élysées, entourés d’une quinzaine de motards de la police nationale, dûment encravattés à l’occasion de cette énième célébration du jour la prise de la Bastille… Malgré les récents débordements écologiques, il y avait des rendez-vous publics auxquels on ne pouvait pas couper lorsqu’on était chef d’état!
Le couple présidentiel trônait donc, à l’arrière de la toute nouvelle Renault Vel Satis III blindée –mais décapotable-, et saluait à qui mieux mieux les parisiens qui le lui rendaient bien…
Toute la cérémonie avait été minutieusement préparée à l’avance, minutée avec précision, et bien sûr sécurisée à outrance. Mais pas assez sans doute…
Camouflé dans le feuillage touffu d’un des innombrables platanes bordant la plus célèbre avenue du monde, à hauteur du square Marigny, Bertrand avait troqué sa casquette de responsable des Vert du Béarn par une cagoule kaki et un fusil à lunette longue portée. Il avait verrouillé sa cible depuis 800 mètres. L’ancien sniper de l’ex-DST avait tourné casaque vers le parti écologiste après son limogeage, lors de la fusion de son service avec celui des RG en 2008. Cette demande expresse émanant des plus hautes instances du tout puissant Ordre des Gardien de la Terre tombait à pic, et allait enfin lui donner l’occasion de se venger du « petit Napoléon » qui l’avait aussi injustement remercié, après qu’il eut sacrifié toutes ces années au service de sa patrie, à l’insu même de sa famille.
Comme à l’accoutumée, Son épouse Verseline le croyait en voyage d’études, à Bruxelles ce coup-ci!
Un doigt sur la gachette, l’œil gauche collé au viseur numérique, il n’attendait plus que le moment propice où il n’y aurait aucun obstacle entre le président déjà en campagne, et le bout de son arme. Il ne s’agissait pas qu’il y ait de dégât collatéral, pour son ultime mission… Car Bertrand le savait bien, au fond de lui même : il allait fatalement y laisser sa peau… Le ministre de l’Intérieur ne laisserait jamais l’assassin du président des français s’en sortir indemne ! Mais il avait eu l’assurance que sa famille bénéficierait de la protection rapprochée de l’OGT, ainsi que d’une coquette somme virée sur un compte suisse chaque mois pendant vingt ans…
Tout se passa très vite. La balle partit d’une simple petite pression de l’index. Elle toucha la cible à la tempe droite. Un second impact fit sauter la calotte crânienne du président, qui se répandit sur les fauteuils en cuir de la Vel Satis III, éclaboussant au passage le visage horrifié et la robe rose de Carla. Alors que la première dame de France tentait de rattraper un bout de cervelle de son -maintenant défunt- mari, qui glissait sur le coffre du véhicule blindé, plusieurs rafales de Famas retentirent à quelques centaines de mètres. Le cadavre désarticulé et ensanglanté d’un homme encagoulé tomba lourdement d’un arbre, et fit un bruit mat en s’écrasant sur l’asphalte cinq mètres plus bas.
(ETIENNE)
25 - Fermin avait l'intention de rameuter ses amis paysans ou chasseurs, afin d'entamer ses recherches de manière optimale. Les amis de Sandrine ayant tous récemment plus ou moins disparu de la circulation, elle n'y voya pas vraiment d'inconvénient. Le berger voulait aussi avoir le soutien des élus locaux. Dominique Boscq, le président de la communauté de communes, ou encore le conseiller général de Haute-Soule Michel Arhancet pourraient peut-être aussi les aider. Sandrine n'y croyait pas trop. Pour elle, ces notables souletins étaient trop loins des préoccupations écologiques.
- "La preuve : ils ne sont même pas fichus d'instaurer localement un système de ramassage des déchets verts! Il faut aller à la déchetterie, à quinze bornes de l'etche, pour pouvoir s'en débarrasser! Et encore, y'a des heures d'ouvertures à la con! Les gens s'emmerdent pas : ils balancent tout dans les conteneurs-poubelles!"
Pas faux, estimait le paysan, qui lui, brûlait ses branchages et autres vieux cageots, avec les bâches à ensiler et les vieux pneus de tracteur...
- "Mais il y doit bien y avoir des personnalités pour qui la Soule et les souletins sont importants, tout de même! On devrait aller voir Michel Etchebest, le maire de Mauléon! C'est un copain. J'ai travaillé avec lui il y a des années, quand nous étions tous deux ouvriers à Licq..."
- "Pfff... Et pourquoi pas demander à Louis Labadot, tant que vous y êtes?"
Fermin fit preuve de tact, et ne releva pas la pique.
- "Mmmmm... C'est aussi un vieux copain. Mais depuis son éviction aux dernières municipales, il s'est réfugié dans un mutisme profond. On dit qu'il vit en ermite sur les hauteurs de Larrau, cloitré dans sa cabane de chasse... Peut-être que..."
- "C'est moche, la politique, hein?", railla t'elle, avant qu'il ne développe davantage.
- "Foin d'ironie, jeune écologiste aveugle! Il va bien falloir qu'on trouve de l'aide, non?"
Oui, et ils allaient devoir se bouger, et vite... Mais ils étaient désormais parfaitement conscients qu'ils ne trouveraient personne pour mettre la main à la pâte avec eux. Il leur faudrait agir seuls. Et ça leur convenait très bien comme ça, tout compte fait!
(GILEN)
26 - Bertrand se réveilla en sursaut... On frappait à la porte.
Tout cela n'était qu'un rêve... Combien de fois il avait déjà vécu et revécu ce jour en rêve, depuis que l'OGT était venu le voir il y a plusieurs mois, en lui demandant de préparer cette opération pour le 14 juillet 2011... Combien de fois il avait pressé sur la détente, combien de fois il n'en avait pas eu le courage... Combien de fois il avait raté sa cible et descendu Carla Bruni, pourtant si importante...
La personne qui frappait à la porte insista... Il se réveilla enfin et alla ouvrir. C'était Sandrine, ces cheveux roux volant au vent, à la porte du cayolar. Bertrand venait chaque année passer l'été dans le cayolar des écologistes, sur les pentes de St Engrace. Après son limogeage de la DST, il avait rejoint les écologistes. Officiellement, il était là pour surveiller les alpages, et avoir un avis critique sur les attaques de l'ours... Officieusement, son rôle était tout autre depuis que l'OGT l'avait contacté...
Sandrine se jeta dans ses bras et éclata en sanglot : "Bertrand, il faut que tu m'aides, ils ont enlevé Victor".
C'est à ce moment là que Bertrand vit la deuxième personne qui se cachait derrière Sandrine... Son pire ennemi, Fermin. En moins de deux, Bertrand écarta Sandrine et se rua sur Fermin qui, contrairement à ce qu'il pensait, n'esquiva même pas...
Sandrine se jeta à son tour sur Bertrand en lui ordonnant d'arrêter... Décidément, quelque chose clochait... Sandrine qui prenait la défense de Fermin, il avait du se passer quelque chose de très grave...
Sandrine sépara les deux ennemis et Bertrand accepta enfin de les faire entrer dans le cayolar.
LURBELTZ)
27 - Depuis longtemps Bertrand ne croyait plus en la justice qui déboutait les grands groupes financiers, criminels et destructeurs de la nature et s'acharnait contre de simples militants écolos. Il ne croyait plus en la politique et en la démocratie, n'ayant jamais récolté plus de 2 % aux élections auxquelles il fut candidat. Il restait toujours adhérent des Verts, mais en vérité, dans les assemblées générales, les réunions, les congrès, il avait un regard distancié et ironique. Toute Il restait chez les Verts, parce que maintenant, cela faisait partie de sa mission dans le cadre de l'OGT. Il avait pour ordre d'infiltrer les milieux écologistes.
D'ailleurs, il se prenait au jeu du mensonge depuis quelques temps. Il jouissait à manipuler son prochain. Même, il se demandait s'il n'avait pas découvert sa véritable vocation, cachée depuis toujours. Pauvre Sandrine, pensa-t-il en souriant légèrement. Si elle savait que je suis responsable de l'enlèvement de Victor. Le plus dur était quand même de cacher sa mission secrète à sa femme Verseline. rarement il avait des scrupule. Il se disait qu'au fond d'elle même, Verseline comprendrait.
"- Bertrand, il faut que tu nous aides, il faut retrouver Victor et tous les autres" répéta Sandrine.
Bertrand qui tournait le dos à la militante écologiste et au leader paysan ferma les yeux et se retourna d'un bloc.
"- Oui je vais t'aider, mais sache que je ne supporterai pas une minute de plus la personne qui t'accompagne et qui est responsable de l'enlèvement de Victor.
- Comment, Bertrand, comment peux-tu dire ça ? Tu ne peux pas dire une chose pareille, avancer de pareilles accusations.
Bertrand se retourna à nouveau, ouvrit une étagère pour saisir le sucre en morceaux et répondit sur un ton neutre et calme.
- "Je peux dire ça, j'ai des preuves, Fermin Etxeberriborde ici présent est responsable de l'enlèvement de Victor."
1 - Victor aurait pu appeler déjà samedi dernier. Pourquoi il attendait ? Sandrine n'en savait absolument rien. S'il ne se décidait pas avant mardi 18 h il risquerait de le regretter. Déjà la rumeur commençait à monter dans le quartier..."
(JENOLEKOLO)
2 - Le communiqué de presse que la belle Sandrine avait déjà ficelé depuis le matin n'attendait plus que l'accord de Victor.Comment, pourquoi ne se précipitait-il pas? L'annonce faite la veille au soir par la ministre de l'Ecologie de l'arrivée imminente de quatre Ours Brun en provenance de Slovénie, résultat d'un combat acharné des associations, et en particulier de Ferus, ne pouvait souffrir un tel retard dans les commentaires joyeux.
(LURBELTZ)
3 - Sandrine refit le numéro de Teléphone mais la sonnerie résonnait irrémédiablement dans le vide.
- Mais qu'est-ce qu'il fout ? On va être grillé si nous ne réagissons pas pensa Sandrine.
L'association "Artza Euskal Herrian ere bai" AEHEB (L'ours aussi en Pays-Basque) était située depuis quelques mois à St Engrâce. Sandrine venait d'aménager là le 20 septembre dernier. Victor, son copain travaillait à Oloron dans une imprimerie. A cette heure tardive, il aurait dû se trouver dans son appartement. Mais à l'autre bout du fil c'était "silence à tous les étages".
(GILEN)
4 - Sandrine avait de plus en plus peur... Que se passait-il donc ?
Depuis quelques mois, les disparitions suspectes s'enchaînaient dans le coin, toujours liées de prés ou de loin à la réintroduction de l'ours. A chaque fois, il s'agissait de disparition inexpliquées... Etait-ce une organisation secrète anti-ours ? Personne n'avait encore réussi à le découvrir mais les autorités commençaient à prendre la chose au sérieux. A chaque fois, le même mode opératoire... Aucun cri, aucun témoin, aucun rançon... Rien... Seulement 3 traces de griffure d'ours sur les lieux de l'enlèvement.
La première disparition avait eu lieu un mois auparavant, à la veille du vote à l'assemblée. L'ethnologue qui devait présenter à l'assemblée les liens qui liaient les peuples des pyrénées et les ours disparu mystérieusement quelques minutes avant son allocution.
Ce fut ensuite le tour du président de la ligue de protection des ours des Pyrénées, d'un maire et de deux conseillers d'un village favorable à la réintroduction, et de plusieurs spécialistes des ours des Pyrénées. L'affaire avait pris un tournant plus important lors de la disparition inexpliquée d'un député vert, celui là même qui avait présenté le projet de loi à l'assemblée.
(ETIENNE)
5 - Victor avait bien sûr entendu l'annonce qui passait en boucle sur France Info toute la journée, alors qu'il composait bien sagement les affiches des carnavals locaux. La nouvelle l'avait mise de très bonne humeur, et il avait travaillé plutôt distraitement, reprenant sans réfléchir les éléments graphiques des années précédentes, et les dispatchant instinctivement sur la feuille virtuelle de l'écran de son Mac.
Très tôt, il avait eu la ferme intention de prendre les cinq heures de RTT qui lui restaient du mois précédent, afin de se libérer l'après-midi pour se consacrer à sa principale raison de vivre : sa mission écologiste.
Mais il n'aurait pas imaginé un instant qu'Oloron puisse être paralysée par une délégation de bergers "en colère" ayant débarqué des vallées avoisinantes dès 14h00, avec bâtons, chiens, troupeaux et une réelle volonté d'en découdre dans les rues parfumées au chocolat de la sous-préfecture béarnaise...
(GILEN)
6 - Mais les bergers n'étaient pas seuls. En face d'eux, les partisans de la réintroduction de l'ours étaient eux aussi présents, prêts à défendre coûte que coûte la réintroduction de ces ours. De plus, la loi était de leur coté, votée à l'assemblée d'une courte majorité, malgré les disparitions mystérieuses parmi les partisans de l'ours.
Les CRS, eux aussi étaient là, pour parer à tout débordement, tant le climat semblait tendu...
Le préfet, l'ensemble des députés du département et même le ministre de l'environnement avaient fait le déplacement et exhortaient les manifestants au calme, s'exclamant prêts à recevoir une délégation de chaque parti, pour écouter chacun de leur argument dans le calme.
(ETIENNE)
7 - Fermin Etxeberriborde était déterminé et marchait en rythme, au son des cloches de ses brebis et de celles de ses confrères. Une colère sourde l'animait, et il faisait retomber lourdement son bâton de buis sur le goudron, à chacun de ses pas. Le béret vissé sur le crâne jusqu'à ses sourcils roux et épais, la mine renfrognée, la peau tannée par l'exposition au soleil et le travail au grand air, le berger souletin n'avait pas vraiment l'air d'avoir envie de plaisanter.
Il en avait plus qu'assez, qu'on lui impose la présence du grand fauve sur son lieu de travail. Marre de devoir dormir à tour de rôle à la cabane, alors qu'il avait mieux à faire au village, où il assumait tant bien que mal son rôle d'élu adjoint aux travaux au conseil municipal d'Etchebarre.
C'est pour cela que dès que la nouvelle était tombée, ce fut le branle-bas de combat dans tous les Pyrénées Atlantiques, chez les agriculteurs anti-ours et leurs supporters.
En 2010, La toile d'Internet s'est étendue dans le monde entier, et même dans les petits villages de montagne, où les bergers sont eux aussi tous connectés en réseaux. L'information circule aussi vite que le feu dans la paille, et les esprits s'échauffent encore plus vite!
Les camions à bestiaux furent affrétés à la vitesse grand V, et le lourd convoi s'arrêta en milieu de matinée en périphérie d'Oloron Sainte-Marie, aux quatre coins de la ville. Le rond-point de Bidos fut assiégé, Saint-Pée, Goès, Lédeuix et Moumour furent carrément détournés.
Après un casse croûte frugal, mais bien arrosé pour se donner du coeur au ventre, les bergers furieux ont entamé leur descente vers le centre ville. La révolte était en marche, et Fermin la conduisait!
(JENOLEKOLO)
8 - Pendant ce temps, la pauvre Sandrine continuait de se ronger les sangs et de tourner en rond dans son minuscule appartement. Enfin, la sonnerie du téléphone se fit entendre et Sandrine faillit tomber, se prenant les pieds dans le tapis made in Katmandou, tant elle était pressée de décrocher le combiné. "Allo, c'est toi la mère à ours?" "Euh---, c'est à dire---". "Bon, je vais te la faire courte. N'attends pas que Victor t'appelle. Il est entre nos mains, nous l'avons enlevé. Nous le relâcherons quand vous nous aurez foutu la paix avec vos Ours. Et je te préviens, si ça tarde trop,on ira le jeter dans la fosse aux lions d'un zoo, mais je ne te dis pas lequel". "Vous---, vous ne pouvez pas faire ça", balbutia Sandrine. "Réfléchissez voyons. Vous savez bien que nous pouvons nous entendre, que l'Ours et le berger peuvent et doivent vivre ensemble". "On n'est pas des bergers", répondit la voix rauque, très certainement maquillée. "On est des militants écolos, on lutte contre les pollutions, pour que tout soit propre autour de nous, mais la nature, on s'en fout. Avec vos ours, vos loups,vos lynx, vos vautours, vous nous faites perdre des voix aux élections. Y'en a marre! Maintenant, à chaque fois que Noël Mamère apparaît à la télé, il y a toujours quelqu'un pour s'écrier"Tiens, voilà BB"! Ca ne peut plus durer!"Un silence se fit. Le correspondant avait raccroché.
Sandrine ne tenait plus sur ses jambes, elle sentait l'angoisse l'envahir et une grosse boule de larmes se coincer dans sa gorge. Comme ça, sans vraiment savoir pourquoi, elle alluma la télévision. Et ce qu'elle vit la fit chavirer sur le canapé. FR3 Béarn montrait les premières images de la manif. Mélangés au flot des ultra pastoraux, elle reconnaissait de ci de là quelques visages, ceux de gens qu'elle avait longtemps fréquentés dans le milieu écolo. L'un d'entre eux surtout attira son attention. Oui, c'était bien Bruno, le faucheur d'OGM. De ses presque deux mètres, il dépassait largement toutes les têtes. Et sur ses épaules était juchée sa fillette de cing ans. A bout de bras, elle portait une pancarte où était écrit en lettres roses "Non aux ours, oui aux Bisounours".
(J.R.TREYTURE)
9 - Elle se dit qu' il fallait qu' elle fasse quelque chose. Prévenir quelqu'un. C'est sans doute une piste, sûrement même une piste chaude..... Les Verts, voilà. Je vais contacter les Verts. Alors, leur adresse... Qu'est-ce que j' en ai fait? La voilà: Impasse des abonnés absents. Oui, c' est ça.
Comment? Je tombe sur un répondeur? Les zélus sont en voyage d 'étude afin d' étudier les mesures à prendre? Les mesures de quoi? de l' ours? De Victor? Des autoroutes?
Qu' est-ce qu' ils veulent mesurer? Le temps qui les sépare des prochaines élections? Et moi, qu' est-ce que je peux faire, toute seule?
(LURBELTZ)
10 - Pendant ce temps Bertrand travaillait d'arrache-pied pour l'écologie au sein des Verts dans le Béarn. Il y passait ses journées et cette fois là, il partit à nouveau en voyage d'étude au grand dam de sa femme Verseline et de ses enfants. Un voyage d'étude pris sur son temps de vacances, sur sa vie de famille. Quand il était à la maison, il consacrait son temps à la cause écologiste. Quand il partait c'était encore pour la cause écologiste. Mais quand on est un "politique" il ne faut pas être absent, ça ne pardonne pas, surtout quand on a pas le don d'ubiquité. Surtout quand l'actualité chauffe localement, à l'heure où la plupart des élus de gauche comme de droite se remontaient ensemble les manches pour accélérer le processus autoroutier de la "Pau-Oloron" et aussi freiner le renforcement des ours dans les Pyrénées. Ce jour-là justement, Verseline reçu un message sur le répondeur. Une certaine Sandrine qui appelait sur un ton corrosif et paniqué pour demander "ce que foutaient les Verts" et s'ils étaient "aux abonnés absents" concernant l'affaire de la "Pau-Oloron" mais surtout, concernant l'affaire des enlèvements.
-Ah ! ben elle ne manque pas d'air la Sandrine... Aux "abonnés absent" ! Pour la famille oui... Pour les Verts il est toujours là, Bertrand, pour l'écologie, toujours présent, toujours dans une AG, toujours sur le terrain. Mais... ils sont combien de Verts, dans le Bearn ? Quelques poudres de chagrin, quelques Verts solitaires !
Pour le coup, le message de cette Sandrine énervait pas mal Verseline à telle enseigne qu'elle eut envie de défendre son mari contre tous ceux qui ne voient pas le travail qui est fait quotidiennement par de nombreux militants Verts.
- Elle n'a qu'à s'y coller la Sandrine ! Toujours facile de critiquer, toujours facile d'attendre le sauveur ! Les gens me gonflent parfois avec leurs : " Eh vous faites quoi les Verts ?" Qu'est-ce que vous attendez pour agir ?" , "on ne vous entend pas" Et patati et patata !
Le message sur le répondeur finissait par une pirouette, peut-être, mais une vraie question, LA question ... "Et moi, qu'est-ce que je peux faire ?"
- Allo ? C'est vous, Sandrine ? Bonjour, je suis Verseline, la femme de Bertrand responsable local des Verts. Je voulais répondre à la question que vous nous posiez : "Et moi, qu'est-ce que je peux faire ?". Vous aimez bien les Verts ? Et bien vous pouvez voter pour eux et surtout adhérer. A ce moment là, vous prendrez les choses en main et vous réagirez au nom des Verts, vous mesurerez autre chose que "Le temps qui nous sépare des prochaines élections", il n'y aura plus "d'abonné absent" les Verts ne seront plus seuls, et vous non plus et le monde sera sauvé.
Verseline raccrocha assez sèchement et laissa Sandrine pantoise.
(LURBELTZ)
11 - Il faisait noir comme dans une tombe. Quelques gouttes tombaient du plafond. D'après le mince filet de lumière qui tombait de la petite ouverture, au-dessus d'eux, ils devaient se trouver dans quelque chose qui ressemblait à une crypte, au fond d'un vieux château ou peut-être même au fin fond d'une grotte. Il y avait cette odeur caractéristique qu'on retrouve dans les vieilles maisons et les églises. Au milieu, d'eux, Victor se tenait le bras et sans doute avait-il pris un mauvais coup pendant le rapt. Un Ethnologue, un Maire, un député Vert, deux conseillers municipaux, le président de FERUS. Au fond Jean-Jacques Camarra, le grand spécialiste des ours était là aussi assis sur un vieux journal. Sortir, il n'en était pas question. Une énorme porte en chêne cloutée protégeait l'entrée.
(JENOLEKOLO)
12 - Victor, que les photos d'ours prises par Jean-Jacques Camarra, avaient ému et fait rêver depuis de longues années, traversa l'espace, et mi-homme mi-automate, se laissa brutalement tomber auprès de Jean-Jacques Camarra, une fesse sur le journal, l'autre sur le sol humide et suintant.
(GILEN)
13 - Jean-Jacques engagea la conversation:
-"salut. Alors, toi aussi, tu t'es fait prendre ? Ça fait déjà presque un mois que je suis là... Quelles nouvelles à l'extérieur ?
- Salut. Pas de bonnes malheureusement. La série des kidnappings continuent, il n'y a aucune piste sérieuse. La loi est quand même passée et les ours vont être réintroduit...
- Enfin une bonne nouvelle. Mais comment réagissent les habitants des vallées des Pyrénées ?
- Mal... Quelques heures avant de me faire enlever, j'étais à Oloron... Une manif se préparait et elle semblait être très tendue... Des centaines de bergers étaient là, près à en découdre. Et, chose des plus surprenante, des écologistes manifestaient avec eux... contre l'ours... A n'y rien comprendre.
- Si, tout est très clair... Il suffit que tu connaisses le nom de nos ravisseurs et tout s'éclairera pour toi... Contrairement à ce que tu peux croire, nos ravisseurs ne sont pas des bergers, il s'agit de...
A ce moment là, la porte s'ouvrit d'un coup, dévoilant les ravisseurs... Victor n'en cru pas ses yeux... Non, ça ne pouvait pas être possible... Le ministre de l'écologie lui même !
(ETIENNE)
14 - Sandrine était morte de peur. Elle se voyait sans cesse lacérée par la marque aux trois griffes. L'ours qu'elle voulait défendre était devenu son pire cauchemar...
Son propre reflet dans le miroir lui arrachait des sursauts, et la sonnerie du téléphone (qu'elle n'osait plus décrocher) la terrorisait.
Elle prit la 206 blanche de l'association, fit quelques kilomètres dans les lacets entre Larrau et Iraty puis s'arrêta. Tout ceci était trop soudain, trop fort pour elle. Elle était trop fragile pour en supporter davantage. Après la mort de sa mère l'an passé, Victor était son dernier rempart contre la dépression. Sa disparition inexpliquée était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase.
Elle relâcha le frein à main, et le véhicule s'engagea lentement dans la pente, faisant crisser les graviers dans le silence de la montagne.
Il fit plusieurs violentes embardées dans le ravin avant d'aller s'encastrer dans un cayolar en ruine, en contrebas.
L'explosion du réservoir retentit dans toute la vallée jusqu'à Athérey...
(ETIENNE)
15 - Fermin Etxeberriborde avait la tête comme un compteur à gaz. Il n'osait pas monter se coucher dans le lit conjugal, de peur que les vapeurs de patxaran qu'il exhalait n'empêchent le juste sommeil de son épouse...
Les CRS avaient réussi leur travail en divisant les groupes de paysans. Il y eut bien sûr quelques échauffourées, mais aucune perte ne fut à déclarer, ni dans un camps, ni dans l'autre. Fermin avait bien reçu un gros poing ganté sur le coin de la figure, mais à part une petite boursoufflure de rien du tout, rien ne permettait de soupçonner qu'il eut participé au petit raout des bergers à Oloron Sainte-Marie.
En réalité, C'est surtout l'annonce d'une nouvelle salve d'enlèvements en milieu d'après-midi qui avait brisé toute velléité de révolte.
Fermin était donc rentré bredouille et inquiet avec ses confrères. Inquiet, parce que ces disparitions suspectes les désignaient inévitablement, et que la gendarmerie les auraient encore plus à l'oeil, dorénavant...
Le grand paysan rouquin d'Etxebar allait éteindre son poste de télévision lorsqu'un grattement étrange se fit entendre à l'entrée. Fanny, La vieille chienne pouilleuse jappa deux ou trois fois, mais n'eut pas la force de se lever.
Fermin n'avait donc aucune raison de s'inquiéter.
Il ouvrit la porte de sa demeure à une jeune femme rousse, égratignée et sale, qui pointait le canon d'un vieux colt 45 sur son nez..
(JENOLEKOLO)
16 - "Bainan, bainan, zer pasatzen dea? Nor zira, zu?", s'étrangla-t-il. "Zer nahi duzu? Nire etxean, ez da fitsik ebastekorik!"
(ETIENNE)
17 - Tandis qu’elle se remémorait les derniers évènements de la journée, Sandrine sirotait le troisième café réchauffé que lui avait servi Pantxika, l’épouse de Fermin. Elle se revoyait dans la 206 blanche, voulant en finir avec la vie, puis, dans un dernier sursaut d’instinct de conservation, elle avait soudainement ouvert la portière, et s’était jetée hors de l’habitacle sur le goudron, au moment même où la voiture quittait la route pour rejoindre un monde meilleur !
Elle avait roulé dans les touffes de genêts, et terminé sa course dans un buisson d’aubépine. Il lui avait fallu une bonne dizaine de minutes pour reprendre son souffle, et réaliser qu’elle venait d’échapper à une mort certaine…
« Putain, mais quelle conne ! », avait elle gémi, grimaçant de douleur, les cheveux emmêlés et maculés de poussière d’argile. Elle n’avait rien eu de cassé, mais sa peau était perforée de partout. Elle qui avait eu peur des lacérations de la « marque aux trois griffes », avait reçu son compte de griffures pour la journée!
Après avoir massé ses membres endoloris, ôté les épines plantées dans sa chair meurtrie, elle avait décidé qu’il était grands temps de se lever, et de reprendre sa vie en main.
Elle avait mis plusieurs heures pour rejoindre son appartement de St Engrâce à pieds, en essayant de ne pas se faire repérer par les villageois. Elle n’avait même pas pris le temps de se laver ni de se changer, et s’était jetée tel quel sur son lit. Mais elle n’avait pas pu trouver le sommeil, et vers 23h30, elle s’était précipitée sur le tiroir de sa commode en bois de rose marquetée dans lequel dormait le pistolet automatique que son père avait rapporté de la guerre d’Algérie. Dans une petite sacoche, elle avait ramassé 11 cartouches de 9 mm qu’elle avait subtilisées à un ex-petit ami gendarme auxiliaire à Mauléon, approvisionné le chargeur de l’arme, puis glissé le colt sous sa ceinture de pantalon, à même la peau du ventre. Le contact du métal froid lui avait fait se demander si elle n’avait pas conservé cette machine à tuer uniquement pour ce moment là, plutôt que par nostalgie envers son défunt père…
Elle n’avait désormais eu plus qu’une idée en tête, coincer le leader des bergers souletins « en colère », et lui faire avouer de gré ou de force son implication dans les récents enlèvements de pro-ours. Masquée par une nuit sombre, elle avait pris le vélo rouillé de sa vieille voisine Xantiana, et suivi la direction d’Etchebar.
Il ne lui avait pas fallu longtemps pour repérer la ferme Etxeberriborde. Elle connaissait l’élu pour l’avoir côtoyé lors d’une réunion organisée en septembre par les Verts de Soule, au sujet du renforcement de la population ursine. Elle s’était souvenue de la voix de stentor du paysan, qui avait copieusement insulté ces « connards d’écolos » venus d’on ne sait où, et qui se permettaient d’imposer leur diktat aux gens d’ici. Elle l’avait tout de suite trouvé détestable, obtus, xénophobe et violent.
Le moment était enfin venu de voir s’il avait des couilles, seul face à un petit bout de femme avec un gros flingue !
(ETIENNE)
18 - Fermin sortait de la douche. Il s’était même rasé, parfumé, et avait l’air à peu près présentable, pour un gars qui rentrait de bringue…
Quelques minutes auparavant, il avait failli faire dans son slip, face à l’œil noir du canon de Sandrine. Ses sphincters avaient tenu bon, mais il avait lâché un cri de surprise, puis reculé dans le vestibule sombre. Il avait ensuite tenté de raisonner en vain son assaillante (qu’il n’avait pas reconnue sur le moment). Alors que ce bon mécréant avait subitement dessaoulé et était fin prêt à recommander son âme au créateur, le jeune fille avait tourné de l’œil, et s’était écroulée sur le carrelage des années 60, la tête la première dans la gamelle plein de soupe de Fanny. La vieille Border-Colley presque aveugle, n’avait même pas saisi le danger de la situation Et son maître aurait très bien pu se faire dessouder devant elle sans qu’elle ne puisse rien y faire !
Très embarrassé, Fermin avait appelé son épouse à la rescousse, après avoir allongé la jeune femme dans le canapé du grand père, qui fleurait bon la pisse de chat. C’était vraiment une sale journée !
(ETIENNE)
19 - Elle se réveilla avec la nausée au bord des lèvres. Une grosse dame rougeaude en tablier bleu, avec une haleine abominable, lui donnait de petites tapes sur le visage, et ses pommettes commençaient sérieusement à la piquer. Sandrine écarta brusquement le bras de la paysanne, qui ne s'en offusqua pas.
La jeune femme se redressa sur le vieux canapé en toile de lin élimée, tâchée d'urine de chat, et réprima un haut le coeur.
Elle venait de se rappeler qu'un peu plus tôt, elle avait failli tuer un homme. Un salaud de paysan ultra pastoral, un tueur d'ours en puissance, mais un homme quand même!
Et elle était encore chez lui! Et bien sûr, il lui avait subtilisé son arme!
Cette fois-ci, elle n'eut pas la force de retenir les contractions de son diaphragme. Une bile jaune et acide s'étala sur les dalles noirâtres de la salle à manger des Etxeberriborde.
Apparemment, elle n'avait pas trouvé la force, ou le courage de flinguer le bonhomme. Une bonne chose, finalement...
Elle était pâle et tremblante, sous l'ampoule tapissée de chiures de mouches qui palpitait au plafond.
La paysanne la souleva délicatement et la fit s'asseoir sur une chaise branlante, ce qui accentua son impression de vertige.
- "Pauvre petite! Vous avez dû en voir de belles aujourd'hui!" marmonna t-elle machinalement.
Sandrine, prostrée sur la toile cirée, ne répondit pas...
(GILEN)
20 - Soudain, le téléphone de Sandrine sonna, la faisant sursauter et renverser son café sur les vêtements que lui avait prêtés Pantxika.
"Et merde ! Qui ça peut bien être à une heure pareille ?"
C'était Nicolas, l'ancien petit-ami de Sandrine, et ami d'enfance, qui lui aussi faisait parti du collectif pour la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées.
-"Salut Sandrine, j'espère que je ne te réveille pas.
- Euh, non, j'ai eu une soirée assez mouvementée... Je te raconterait ça plus tard... Qu'est ce qui t'arrive pour appeler à 4h du matin ?
- Allume la télé et tu vas comprendre... Mets n'importe quelle chaîne..."
Sandrine fit signe à Pantxika d'alluler la télé et ce qu'elles virent les glaça d'horreur. Le bâtiment de l'assemblée nationale n'était plus qu'un champ de ruine. Les commentaires étaient heureusement plus rassurants.
-"Ce matin, vers 2 heures du matin, une énorme explosion a secoué l'assemblée nationale. Un appel anonyme avait prévenu de l'explosion une demi heure avant et la police avait rapidement bouclé le quartier. Il n'y a heureusement aucune victime à déplorer, ce qui constitue un vrai miracle. Par ailleurs, la police a retrouvé une lettre de revendication. Il s'agirait du mystérieux groupuscule anti-ours qui avait aussi perpétré les différents enlèvements. Mais excusez moi, nous recevons à l'instant une dépêche... Oh mon dieu ! Nous venons d'apprendre que la ministre de l'écologie, qui devait revenir des Pyrénées où elle était présent lors de la manifestation de cet aprés midi, vient d'être enlevée. A nouveau, des griffures d'ours ont été retrouvées sur les lieux de l'enlèvement."
Sandrine n'en revenait pas. Les évènements avaient pris une telle ampleur ces derniers temps.
"Nous interrompons nos programmes pour un flash spécial. Le président Nicolas Sarkozy va intervenir."
Nicolas Sarkozy était dans son bureau à l'Elysée, l'air visiblement trés fatigué. Il avait l'air grave, les traits tirés.
"Mes chers concitoyens, mes chères concitoyennes. L'heure est grave. Devant les derniers évènements, l'attentat de l'assemblée nationale, les enlévements successifs dont le dernier en date, l'enlèvement de la ministre de l'écologie, je me vois contraint et forcé d'accéder à la requête de ces terroristes. J'entends le message des bergers et je déplore leurs méthodes. Mais vous me voyez contraint d'accepter leurs revendications. J'ai donc décidé d'interdire la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées et je suspens le programme Natura 2000. En contrepartie, j'espère que ces terroristes feront eux aussi un geste en relachant les otages..."
Sandrine n'en revenait pas... Elle se tourna vers Fermin.
-"Ca y est, vous êtes content ? Vous avez gagné ? Vous pouvez relâcher Victor maintenant !"
Fermin lui répondit fou de rage :
-" Mais nous n'y sommes pour rien ! Nous ne serions jamais tombés dans de telles extrêmes ! Pour vous dire la vérité, s'il n'y avait pas eu ces centaines de troupeaux décimés l'été dernier, nous étions même prêt à négocier un plan de réintroduction. Mais admettez que devant le carnage de l'été dernier, nous ne pouvions faire autrement qu'être contre la réintroduction !"
(ETIENNE)
21 - Finalement, Sandrine et Fermin n’avaient pas que la couleur de leurs cheveux en commun…
Même si chacun restait sur ses positions initiales, à savoir « oui à l’ours » pour l’une, et « non à l’ours » pour l’autre, il était évident qu’ils avaient tous les deux intérêt à ce que le conflit cesse. Le leur, plutôt personnel, mais aussi celui distillé par leurs causes respectives. Surtout, ils devaient trouver le moyen d’élucider ensemble le mystère des disparitions et de la marque à trois griffes…
Sandrine avait bien l’intention d’utiliser sa propre fausse-mort pour enquêter discrètement. L’occasion était inespérée. Mais elle devait faire vite, car les gendarmes du PGHM ne tarderaient pas à se rendre compte qu’il n’y avait pas de cadavre dans l’habitacle broyé et incendié du véhicule de l’association…
(GILEN)
22 - Après quelques heures d'un sommeil plutôt agité, Fermin et Sandrine se mirent d'accord sur la stratégie de leur enquête. Il semblait évident maintenant que toute cette affaire ne se résumait pas simplement à un affrontement entre les défenseurs des bergers et les défenseurs des ours. Après les évènements de la nuit, de nombreux communiqués avaient étés publiés à la fois par les verts et les associations écologistes et par les bergers et les associations de défense du pastoralisme.
Les verts et les écologistes dénonçaient une réaction trop attive de Nicolas Sarkozy à qui un groupe de terroriste avait dicté sa loi, une réaction d'un autre temps où la loi du plus fort primait sur la démocratie.
De leur coté, les bergers et les associations de défenses du pastoralisme dénonçaient l'amalgame du président, assurant être contre la réintroduction de l'ours car il était la cause de nombreux massacres de troupeau durant l'été, mais ne cautionnant nullement les méthodes de ces terroristes. Ils exigeaient même des excuses publiques du président, s'estimant injuriés par ses amalgames.
Sandrine et Fermin avaient longuement discuté et ils étaient arrivés au constat que toute cette histoire, toute cette "haine" entre les pro et les anti-ours provenait des attaques multiples et répétées qui avaient eu lieu cet été. Les écologistes avaient soupçonné les anti-ours d'être les auteurs de ces attaques mais Fermin avait certifié à Sandrine que ce n'était pas le cas. Et vu la direction que prenait les évènements, elle commençait à le croire sincère.
Ils avaient donc décidé de commencer leur enquête sur ces multiples attaques, trop nombreuses pour être entièrement imputable à l'ours.
(LURBELTZ)
23 -Lorsque victor vit apparaitre la silhouette de la ministre de l'écologie se dessinant timidement dans la faible lumière, il n'en crut pas ses yeux. Il regarda l'air incrédule ses camarades assis par terre. Tous se levèrent immédiatement le sourire aux lèvres, se prirent par les épaules et s'embrassèrent. Mais la ministre restait curieusement impassible.
"Restez assis, je vous en pris" exprima-t-elle avec une ironie évidente dans le ton de sa voix.
Le député Vert, Yves Cochet, s'exprima en premier et s'avança vers la ministre.
- "Madame la ministre, Je ne sais pas comment vous avez retrouvé notre piste, mais sachez qu'au nom de nous tous ici, je vous remercie. Vous n'êtes pas sans savoir que certains d'entre nous sommes là depuis plus de 9 mois et que nous commençions à nous poser des questions...
- N'avancez pas plus, s'il vous plait ! Gardes ! Veuillez tenir Mr Cochet en respect s'il vous plait et empêchez le de faire un pas de plus ".
Deux mastodontes entrèrent dans la pièce armés de matraques et repoussèrent violemment Yves Cochet jusqu'au fond de la pièce.
- Mais enfin, que ce passe-t-il ? En voilà des façons, répliqua le député écologiste outré.
- Mr Cochet, cria la ministre, vous êtes un danger pour la société et la société en a assez de vos discours. D'ailleurs, vous tous ici, avez fait votre temps... Vous ne comprenez rien à l'écologie, et vous n'êtes absolument pas en phase avec les changements que nous allons vivre. Demain il faudra prendre les mesures idoines pour lutter contre le réchauffement climatique et l'érosion de la biodiversité. Demain viendra l'heure du rationnement et ce sera la guerre, il faudra protéger nos intérêts, notre richesse et notre territoire et ce n'est pas avec des mots que nous le ferons. Nous autres, membres de l'O-G-T (Ordre des Gardiens de la Terre) avons décidé de passer la vitesse supérieure et demain, nous ferons en sorte que ceux nuisent à la terre soient punis. Mais d'abord, il faut réduire au silence tous les faux écologistes qui nous font perdre du temps, les discours qui ne mène à rien. Les français apprendront demain dans la presse qu'une milice de bergers revendiqueront les enlèvements. Evidemment, une milice qui n'existe pas. Ensuite, nous tacherons d'éliminer le Président Sarkozy qui n'a décidemment rien compris en annulant le processus de réintroduction.
Victor, cette fois-ci n'en cru pas ses oreilles. La ministre de l'écologie préparait réellement un genre de gouvernement éco-fasciste. Jusqu'où allaient les ramifications de l'OGT, quelles étaient les intentions de ce qui semblait être une société secrète, depuis quand l'OGT travaillait-elle dans l'ombre et pour atteindre quel but ?
(ETIENNE)
24 - Nicolas Sarkozy et sa charmante épouse Carla circulaient en grandes pompes sur les Champs Élysées, entourés d’une quinzaine de motards de la police nationale, dûment encravattés à l’occasion de cette énième célébration du jour la prise de la Bastille… Malgré les récents débordements écologiques, il y avait des rendez-vous publics auxquels on ne pouvait pas couper lorsqu’on était chef d’état!
Le couple présidentiel trônait donc, à l’arrière de la toute nouvelle Renault Vel Satis III blindée –mais décapotable-, et saluait à qui mieux mieux les parisiens qui le lui rendaient bien…
Toute la cérémonie avait été minutieusement préparée à l’avance, minutée avec précision, et bien sûr sécurisée à outrance. Mais pas assez sans doute…
Camouflé dans le feuillage touffu d’un des innombrables platanes bordant la plus célèbre avenue du monde, à hauteur du square Marigny, Bertrand avait troqué sa casquette de responsable des Vert du Béarn par une cagoule kaki et un fusil à lunette longue portée. Il avait verrouillé sa cible depuis 800 mètres. L’ancien sniper de l’ex-DST avait tourné casaque vers le parti écologiste après son limogeage, lors de la fusion de son service avec celui des RG en 2008. Cette demande expresse émanant des plus hautes instances du tout puissant Ordre des Gardien de la Terre tombait à pic, et allait enfin lui donner l’occasion de se venger du « petit Napoléon » qui l’avait aussi injustement remercié, après qu’il eut sacrifié toutes ces années au service de sa patrie, à l’insu même de sa famille.
Comme à l’accoutumée, Son épouse Verseline le croyait en voyage d’études, à Bruxelles ce coup-ci!
Un doigt sur la gachette, l’œil gauche collé au viseur numérique, il n’attendait plus que le moment propice où il n’y aurait aucun obstacle entre le président déjà en campagne, et le bout de son arme. Il ne s’agissait pas qu’il y ait de dégât collatéral, pour son ultime mission… Car Bertrand le savait bien, au fond de lui même : il allait fatalement y laisser sa peau… Le ministre de l’Intérieur ne laisserait jamais l’assassin du président des français s’en sortir indemne ! Mais il avait eu l’assurance que sa famille bénéficierait de la protection rapprochée de l’OGT, ainsi que d’une coquette somme virée sur un compte suisse chaque mois pendant vingt ans…
Tout se passa très vite. La balle partit d’une simple petite pression de l’index. Elle toucha la cible à la tempe droite. Un second impact fit sauter la calotte crânienne du président, qui se répandit sur les fauteuils en cuir de la Vel Satis III, éclaboussant au passage le visage horrifié et la robe rose de Carla. Alors que la première dame de France tentait de rattraper un bout de cervelle de son -maintenant défunt- mari, qui glissait sur le coffre du véhicule blindé, plusieurs rafales de Famas retentirent à quelques centaines de mètres. Le cadavre désarticulé et ensanglanté d’un homme encagoulé tomba lourdement d’un arbre, et fit un bruit mat en s’écrasant sur l’asphalte cinq mètres plus bas.
(ETIENNE)
25 - Fermin avait l'intention de rameuter ses amis paysans ou chasseurs, afin d'entamer ses recherches de manière optimale. Les amis de Sandrine ayant tous récemment plus ou moins disparu de la circulation, elle n'y voya pas vraiment d'inconvénient. Le berger voulait aussi avoir le soutien des élus locaux. Dominique Boscq, le président de la communauté de communes, ou encore le conseiller général de Haute-Soule Michel Arhancet pourraient peut-être aussi les aider. Sandrine n'y croyait pas trop. Pour elle, ces notables souletins étaient trop loins des préoccupations écologiques.
- "La preuve : ils ne sont même pas fichus d'instaurer localement un système de ramassage des déchets verts! Il faut aller à la déchetterie, à quinze bornes de l'etche, pour pouvoir s'en débarrasser! Et encore, y'a des heures d'ouvertures à la con! Les gens s'emmerdent pas : ils balancent tout dans les conteneurs-poubelles!"
Pas faux, estimait le paysan, qui lui, brûlait ses branchages et autres vieux cageots, avec les bâches à ensiler et les vieux pneus de tracteur...
- "Mais il y doit bien y avoir des personnalités pour qui la Soule et les souletins sont importants, tout de même! On devrait aller voir Michel Etchebest, le maire de Mauléon! C'est un copain. J'ai travaillé avec lui il y a des années, quand nous étions tous deux ouvriers à Licq..."
- "Pfff... Et pourquoi pas demander à Louis Labadot, tant que vous y êtes?"
Fermin fit preuve de tact, et ne releva pas la pique.
- "Mmmmm... C'est aussi un vieux copain. Mais depuis son éviction aux dernières municipales, il s'est réfugié dans un mutisme profond. On dit qu'il vit en ermite sur les hauteurs de Larrau, cloitré dans sa cabane de chasse... Peut-être que..."
- "C'est moche, la politique, hein?", railla t'elle, avant qu'il ne développe davantage.
- "Foin d'ironie, jeune écologiste aveugle! Il va bien falloir qu'on trouve de l'aide, non?"
Oui, et ils allaient devoir se bouger, et vite... Mais ils étaient désormais parfaitement conscients qu'ils ne trouveraient personne pour mettre la main à la pâte avec eux. Il leur faudrait agir seuls. Et ça leur convenait très bien comme ça, tout compte fait!
(GILEN)
26 - Bertrand se réveilla en sursaut... On frappait à la porte.
Tout cela n'était qu'un rêve... Combien de fois il avait déjà vécu et revécu ce jour en rêve, depuis que l'OGT était venu le voir il y a plusieurs mois, en lui demandant de préparer cette opération pour le 14 juillet 2011... Combien de fois il avait pressé sur la détente, combien de fois il n'en avait pas eu le courage... Combien de fois il avait raté sa cible et descendu Carla Bruni, pourtant si importante...
La personne qui frappait à la porte insista... Il se réveilla enfin et alla ouvrir. C'était Sandrine, ces cheveux roux volant au vent, à la porte du cayolar. Bertrand venait chaque année passer l'été dans le cayolar des écologistes, sur les pentes de St Engrace. Après son limogeage de la DST, il avait rejoint les écologistes. Officiellement, il était là pour surveiller les alpages, et avoir un avis critique sur les attaques de l'ours... Officieusement, son rôle était tout autre depuis que l'OGT l'avait contacté...
Sandrine se jeta dans ses bras et éclata en sanglot : "Bertrand, il faut que tu m'aides, ils ont enlevé Victor".
C'est à ce moment là que Bertrand vit la deuxième personne qui se cachait derrière Sandrine... Son pire ennemi, Fermin. En moins de deux, Bertrand écarta Sandrine et se rua sur Fermin qui, contrairement à ce qu'il pensait, n'esquiva même pas...
Sandrine se jeta à son tour sur Bertrand en lui ordonnant d'arrêter... Décidément, quelque chose clochait... Sandrine qui prenait la défense de Fermin, il avait du se passer quelque chose de très grave...
Sandrine sépara les deux ennemis et Bertrand accepta enfin de les faire entrer dans le cayolar.
LURBELTZ)
27 - Depuis longtemps Bertrand ne croyait plus en la justice qui déboutait les grands groupes financiers, criminels et destructeurs de la nature et s'acharnait contre de simples militants écolos. Il ne croyait plus en la politique et en la démocratie, n'ayant jamais récolté plus de 2 % aux élections auxquelles il fut candidat. Il restait toujours adhérent des Verts, mais en vérité, dans les assemblées générales, les réunions, les congrès, il avait un regard distancié et ironique. Toute Il restait chez les Verts, parce que maintenant, cela faisait partie de sa mission dans le cadre de l'OGT. Il avait pour ordre d'infiltrer les milieux écologistes.
D'ailleurs, il se prenait au jeu du mensonge depuis quelques temps. Il jouissait à manipuler son prochain. Même, il se demandait s'il n'avait pas découvert sa véritable vocation, cachée depuis toujours. Pauvre Sandrine, pensa-t-il en souriant légèrement. Si elle savait que je suis responsable de l'enlèvement de Victor. Le plus dur était quand même de cacher sa mission secrète à sa femme Verseline. rarement il avait des scrupule. Il se disait qu'au fond d'elle même, Verseline comprendrait.
"- Bertrand, il faut que tu nous aides, il faut retrouver Victor et tous les autres" répéta Sandrine.
Bertrand qui tournait le dos à la militante écologiste et au leader paysan ferma les yeux et se retourna d'un bloc.
"- Oui je vais t'aider, mais sache que je ne supporterai pas une minute de plus la personne qui t'accompagne et qui est responsable de l'enlèvement de Victor.
- Comment, Bertrand, comment peux-tu dire ça ? Tu ne peux pas dire une chose pareille, avancer de pareilles accusations.
Bertrand se retourna à nouveau, ouvrit une étagère pour saisir le sucre en morceaux et répondit sur un ton neutre et calme.
- "Je peux dire ça, j'ai des preuves, Fermin Etxeberriborde ici présent est responsable de l'enlèvement de Victor."
130 commentaires:
Le communiqué de presse que la belle Sandrine avait déjà ficelé depuis le matin n'attendait plus que l'accord de Victor.Comment, pourquoi ne se précipitait-il pas? L'annonce faite la veille au soir par la ministre de l'Ecologie de l'arrivée imminente de quatre Ours Brun en provenance de Slovénie, résultat d'un combat acharné des associations, et en particulier de Ferus, ne pouvait souffrir un tel retard dans les commentaires joyeux.
Extra, en plus ça va énerver Pelotari parce qu'on va encore parler d'écologie ! Hierk ! Hierk !
J'envoie la suite.
non sa je m en fout par contre gilda va adorer on dirait un épisode de "plus belle la vie" c est aussi mauvais ....
et puis a mon avis sandrine était avec ingrid : en foret .
et puis 2 écolos peuvent parler de quoi? a part l écologie et leur pognon je voit pas trop
bisous
ps: j ai pas voulu jouer car mes textes aurait été non valable au yeux de la gestapo d écologiste que vous étes
dommage car ton idée était bonne mais ton départ est une chanson de bénabar, moi aussi j ai ma culture....
Victor avait bien sûr entendu l'annonce qui passait en boucle sur France Info toute la journée, alors qu'il composait bien sagement les affiches des carnavals locaux. La nouvelle l'avait mise de très bonne humeur, et il avait travaillé plutôt distraitement, reprenant sans réfléchir les éléments graphiques des années précédentes, et les dispatchant instinctivement sur la feuille virtuelle de l'écran de son Mac.
Très tôt, il avait eu la ferme intention de prendre les cinq heures de RTT qui lui restaient du mois précédent, afin de se libérer l'après-midi pour se consacrer à sa principale raison de vivre : sa mission écologiste.
Mais il n'aurait pas imaginé un instant qu'Oloron pourrait être paralysée par une délégation de bergers "en colère" ayant débarqué des vallées avoisinantes dès 14h00, avec bâtons, chiens, troupeaux et une réelle volonté d'en découdre dans les rues parfumées au chocolat de la sous-préfecture béarnaise...
Hum... Dans "Mais il n'aurait pas imaginé un instant qu'Oloron pourrait être paralysée", remplace "pourrait être" par "puisse être"...
Merci Lurbeltz!
Je sais pas où t'as eu l'idée, mais je trouve qu'elle est bien sympa! Pareil on va créer le best-seller automatique et instantané!
Pareil ce sera tellement bon qu'on va en faire un livre publié chez Astobelarra?
Trop fort, ce Lurbeltz!
Je ne suis pas sûr que le message d'Etienne était la suite du mien !!
J'ai déjà des idées, mais je vous laisse partir un peu entretemps... Sinon, si je pond le livre de A à Z, ça n'a plus d'intérêt !!
Mais les bergers n'étaient pas seuls. En face d'eux, les partisans de la réintroduction de l'ours étaient eux aussi présents, prêts à défendre coûte que coûe la réintroduction de ces ours. De plus, la loi était de leur coté, votée à l'assemblée d'une courte majorité, malgré les disparitions mystérieuses parmi les partisans de l'ours.
Les CRS, eux aussi étaient là, pour parer à tout débordement, tant le climat semblait tendu...
Le préfet, l'ensemble des députés du département et même le ministre de l'environnement avaient fait le déplacement et exhortaient les manifestants au calme, s'exclamant prêts à recevoir une délégation de chaque parti, pour écouter chacun de leur argument dans le calme.
Fermin Etxeberriborde était déterminé et marchait en rythme, au son des cloches de ses brebis et de celles de ses confrères. Une colère sourde l'animait, et il faisait retomber lourdement son bâton de buis sur le goudron, à chacun de ses pas. Le béret vissé sur le crâne jusqu'à ses sourcils roux et épais, la mine renfrognée, la peau tannée par l'exposition au soleil et le travail au grand air, le berger souletin n'avait pas vraiment l'air d'avoir envie de plaisanter.
Il en avait plus qu'assez, qu'on lui impose la présence du grand fauve sur son lieu de travail. Marre de devoir dormir à tour de rôle à la cabane, alors qu'il avait mieux à faire au village, où il assumait tant bien que mal son rôle d'élu adjoint aux travaux au conseil municipal d'Etchebarre.
C'est pour cela que dès que la nouvelle était tombée, ce fut le branle-bas de combat dans tous les Pyrénées Atlantiques, chez les agriculteurs anti-ours et leurs supporters.
En 2010, La toile d'Internet s'est étendue dans le monde entier, et même dans les petits villages de montagne, où les bergers sont eux aussi tous connectés en réseaux. L'information circule aussi vite que le feu dans la paille, et les esprits s'échauffent encore plus vite!
Les camions à bestiaux furent affrétés à la vitesse grand V, et le lourd convoi s'arrêta en milieu de matinée en périphérie d'Oloron Sainte-Marie, aux quatre coins de la ville. Le rond-point de Bidos fut assiégé, Saint-Pée, Goès, Lédeuix et Moumour furent carrément détournés.
Après un casse croûte frugal, mais bien arrosé pour se donner du coeur au ventre, les bergers furieux ont entamé leur descente vers le centre ville. La révolte était en marche, et Fermin la conduisait!
Tout s'était fait si vite que le sous préfet Parisi avait été pris de cours. L'escadron de gendarmes mobiles commandé dès les premières rumeurs était comme par hasard coincé dans ses bus par des tracteurs entre Gan et Jurançon...
Ah, merde! Gilen avait envoyé les CRS! Il va falloir que je revoie ma copie??? Ou alors on va devoir se concerter... Mais ça risque de perdre en spontanéïté!
Ou alors on fait une annonce préalable, genre "STOP! c'est moi qui fais la suite de cet épisode!"
Bon, va vraiment falloir fixer des règles : pas d'écriture de suite tant que personne n'a écrit à la suite de son texte... Parceque là, Etienne, on est en contradiction !! Déjà !! Dès la deuxième page du livre !!
On laisse Lurbeltz trancher !!
Bon les gars, je vous écrit en urgence... Je suis avec les 2 gosses cet aprem, je regarde ça dès que j'ai une minutes. C'est vrai que c'est pas évident car il faut tenir compte précisément de ce qui a été déjà écrit
Le gros problème, c'est qu'Etienne et moi, on a écrit en même temps... Soit Etienne laisse passer les CRS, soit on supprime tout mon passage...
Bon j'ai pris une décision arbitraire, j'ai pris la suite de Gilen qui venait juste avant dans l'ordre chronologique (fait pas la gueule Etienne)
Par contre, Etienne et Gilen j'insiste mais il faudrait je pense, essayer de faire plus court, comme je disais : "suite équivalente à peu prés en nombre de mots", si c'est possible. Sinon c'est c'est vachement plus difficile à maitriser.
Qu'en pensez-vous ?
Dur en faisant plus court d'arriver à mettre en place un début de décor pour ton scénario mais bon, si tu y tiens...
Par contre, je pense que tu pourrais mettre tout le début d'Etienne, ça se tient... Il suffit d'arrêter son texte à "et fermin la conduisait".
Malgré les appels au calme du ministre et du préfet, le ton montait... L'affrontement entre les pro et les anti-ours semblait invéitable.
Déjà, les cris et les injures fusaient :
"Sales cons d'écolos, vous relachez encore un ours dans la montagne et je vous jure que nous ne tuerons aps que des ours pendant la battue".
"Sale connard d'assasins, les ours ont autant le droit de vivre en paix dans les montagnes !"
Les CRS avaient déjà dégainés leurs matraques, prêts à intervenir.
Pendant ce temps, la pauvre Sandrine continuait de se ronger les sangs et de tourner en rond dans son minuscule appartement. Enfin, la sonnerie du téléphone se fit entendre et Sandrine faillit tomber, se prenant les pieds dans le tapis made in Katmandou, tant elle était pressée de décrocher le combiné. "Allo, c'est toi la mère à ours?" "Euh---, c'est à dire---". "Bon, je vais te la faire courte. N'attends pas que Victor t'appelle. Il est entre nos mains, nous l'avons enlevé. Nous le relâcherons quand vous nous aurez foutu la paix avec vos Ours. Et je te préviens, si ça tarde trop,on ira le jeter dans la fosse aux lions d'un zoo, mais je ne te dis pas lequel". "Vous---, vous ne pouvez pas faire ça", balbutia Sandrine. "Réfléchissez voyons. Vous savez bien que nous pouvons nous entendre, que l'Ours et le berger peuvent et doivent vivre ensemble". "On n'est pas des bergers", répondit la voix rauque, très certainement maquillée. "On est des militants écolos, on lutte contre les pollutions, pour que tout soit propre autour de nous, mais la nature, on s'en fout. Avec vos ours, vos loups,vos lynx, vos vautours, vous nous faites perdre des voix aux élections. Y'en a marre! Maintenant, à chaque fois que Noël Mamère apparaît à la télé, il y a toujours quelqu'un pour s'écrier"Tiens, voilà BB"! Ca ne peut plus durer!"Un silence se fit. Le correspondant avait raccroché.
Sandrine ne tenait plus sur ses jambes, elle sentait l'angoisse l'envahir et une grosse boule de larmes se coincer dans sa gorge. Comme ça, sans vraiment savoir pourquoi, elle alluma la télévision. Et ce qu'elle vit la fit chavirer sur le canapé. FR3 Béarn montrait les premières images de la manif. Mélangés au flot des ultra pastoraux, elle reconnaissait de ci de là quelques visages, ceux de gens qu'elle avait longtemps fréquentés dans le milieu écolo. L'un d'entre eux surtout attira son attention. Oui, c'était bien Bruno, le faucheur d'OGM. De ses presque deux mètres, il dépassait largement toutes les têtes. Et sur ses épaules était juchée sa fillette de cing ans. A bout de bras, elle portait une pancarte où était écrit en lettres roses "Oui aux ours, non aux Bisounours".
Aie, Lurbeltz, faut que tu corriges, c'est le contraire "Non aux ours, oui aux Bisounours".
Pardon, c'est dur d'aller contre sa nature----
Dites... Faudrait peut-être avancer dans l'intrigue car là on est parti pour écrire un roman !
Je pensais à un truc plus court mais c'est génial.
c est bien sa les ecolos bcp de blabla et peu d action .
so écolo...
Pour l'action, on t'attend pelotari, on t'attend.
Sois sympa, laisse nous le blabla.On aime tellement ça!
je sens que les bergers auront encore le mauvais role...
Web günea
surtout toi jeno
n'est-ce pas, Pelotari?
Anonyme, moi, j'ai dégagé en touche vers d'autres que les éleveurs.
Oui Jeno, ta piste est interessante et... Surprenante. Je pense qui faut fouiller dans cette direction. Mais j'attends que d'autres reprennent le relai avant de m'engouffrer. J'aime bien cette idée des nouveaux écolos amputés de la moitié de l'écologie. Et puis c'est tellement à la mode, les écolos ou les dits écolos, qui laissent la moitié de l'écologie au vestiaire pour satisfaire, qui des ambitions personnelles, qui des profits économiques immédiats.
Mais je ne parle pas là des pas écolos du tout qui s'en tamponnent grâve !
Bon je sais on se perd. Oui je sais, j'ai fait long alors que je disais qu'il fallait faire court. Mais quand je suis énervé, je sais pas faire court. Il fallait que je réponde à Jean Rémi.
Victor, que les photos d'ours prises par Jean-Jacques Camarra, avaient ému et fait rêver depuis de longues années, traversa l'espace, et mi-homme mi-automate,se laissa brutalement tomber auprès de Jean-Jacques Camarra, une fesse sur le journal, l'autre sur le sol humide et suintant.
Jean-Jacques engagea la conversation:
-"salut. Alors, toi aussi, tu t'es fait prendre ? Ca fait déjà presque un mois que je suis là... Quelles nouvelles à l'extérieur ?
- Salut. Pas de bonnes malheureusement. La série des kidnappings continuent, il n'y a aucune piste sérieuse. La loi est quand même passée et les ours vont être réintroduit...
- Enfin une bonne nouvelle. Mais comment réagissent les habitants des vallées des Pyrénées ?
- Mal... Quelques heures avant de me faire enlever, j'étais à Oloron... Une mannif se préparait et elle semblait être très tendue... Des centaines de bergers étaient là, près à en découdre. Et, chose des plus surprenante, des écologistes manifestaient avec eux... contre l'ours... A n'y rien comprendre.
- Si, tout est très clair... Il suffit que tu connaisses le nom de nos ravisseurs et tout s'éclairera pour toi... Contrairement à ce que tu peux croire, nos ravisseurs ne sont pas des bergers, il s'agit de...
A ce moment là, la porte s'ouvrit d'un coup, dévoilant les ravisseurs... Victor n'en cru pas ses yeux... Non, ça ne pouvait pas être possible... Le ministre de l'écologie lui même !
Il ne manque plus qu'un amnésique avec un chiffre romain tatoué sur la clavicule !!!
Je vois ce que tu veux dire Gilen. Mais finalement, ce qui se profile, c'est que notre "XIII", notre héroine est une femme (Sandrine) C'est pas mal. On peut la faire tomber d'en haut de Kakouetta et le tour est joué.
Bon mais ce modeste jeu d'écriture devient un vrai roman et on n'en voit pas la fin. Dans la journée ou demain ce message ne sera plus d'actualité, donc, je propose que nous allions de temps en temps dans la catégorie "jeu d'écriture" pour continuer l'histoire.
Ceci dit, la prochaine fois, on fera quelque chose de plus court, genre chacun écrit une phrase dans l'idée de constituer un petit texte. A voir
Il est lourd, le prof! Il siffle déjà la fin de la récré!
Maiiis non ! Ouauh ! desuite he ! elllleee ! Il faut bien que je continue à alimenter mon blog, j'ai pris un beau chardon aux ânes en photo chez moi que j'ai commenté, je voudrais vous parler d'un bouquin que je viens de finir, je voulais passer une vidéo d'Yves Cochet pour agacer mon pote Pelotari avec un peu d'écologie, je voulais aussi vous parler d'un percutionniste, Steve Shehan, que j'ai découvert il y a quelques années...
Pour je continuer les aventures de Sandrine et Victor, RDV catégorie "jeux d'écriture", bandes de moules !
Ouaih, au fait, j'ai oublié de te passer les graines de Grandes Cardères.
C'est malin, ça! Bon, tu n'auras qu'à les semer à l'automne.
Sandrine était morte de peur. Elle se voyait sans cesse lacérée par la marque aux trois griffes. L'ours qu'elle voulait défendre était devenu son pire cauchemar...
Son propre reflet dans le miroir lui arrachait des sursauts, et la sonnerie du téléphone (qu'elle n'osait plus décrocher) la terrorisait.
Elle prit la 206 blanche de l'association, fit quelques kilomètres dans les lacets entre Larrau et Iraty puis s'arrêta. Tout ceci était trop soudain, trop fort pour elle. Elle était trop fragile pour en supporter davantage. Après la mort de sa mère l'an passé, Victor était son dernier rempart contre la dépression. Sa disparition inexpliquée était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase.
Elle relâcha le frein à main, et le véhicule s'engagea lentement dans la pente, faisant crisser les graviers dans le silence de la montagne.
Il fit plusieurs violentes embardées dans le ravin avant d'aller s'encastrer dans un cayolar en ruine, en contrebas.
L'explosion du réservoir retentit dans toute la vallée jusqu'à Athérey...
Ca, c'est trop facile!
Etienne, ne t'en déplaise, après la mort de Sandrine, "martyre de la cause", le combat continue.
Au fait, la Sandrine de Ferus, qui existe en vrai de vrai, je ne sais pas si elle va apprécier que tu te débarrasses d'elle de cette façon fort cavalière----
Nous verrons.
Tu assumeras?
Oui, ben toute ressemblance avec des personnes existantes est absolument fortuite, du moins en ce qui me concerne, puisque je ne connais pas la fameuse Sandrine de Ferus!
Et comme c'est la première fois que j'en entends parler, on me donnera le bénéfice du prout!
;-)
Fermin Etxeberriborde avait la tête comme un compteur à gaz. Il n'osait pas monter se coucher dans le lit conjugal, de peur que les vapeurs de patxaran qu'il exhalait n'empêchent le juste sommeil de son épouse...
Las CRS avaient réussi leur travail en divisant les groupes de paysans. Il y eut bien sûr quelques échauffourées, mais aucune perte ne fut à déclarer, ni dans un camps, ni dans l'autre. Fermin avait bien reçu un gros poing ganté sur le coin de la figure, mais à part une petite boursoufflure de rien du tout, rien ne permettait de soupçonner qu'il eut participé au petit raout des bergers à Oloron Sainte-Marie.
En réalité, C'est surtout l'annonce d'une nouvelle salve d'enlèvements en milieu d'après-midi qui avait brisé toute velléité de révolte.
Fermin était donc rentré bredouille et inquiet avec ses confrères. Inquiet, parce que ces disparitions suspectes les désignaient inévitablement, et que la gendarmerie les auraient encore plus à l'oeil, dorénavant...
Le grand paysan rouquin d'Etxebar allait éteindre son poste de télévision lorsqu'un grattement étrange se fit entendre à l'entrée. Fanny, La vieille chienne pouilleuse jappa deux ou trois fois, mais n'eut pas la force de se lever.
Fermin n'avait donc aucune raison de s'inquiéter.
Il ouvrit la porte de sa demeure à une jeune femme rousse, égratignée et sale, qui pointait le canon d'un vieux colt 45 sur son nez...
Yep!
Deuxième paragraphe : remplace "Las CRS avaient réussi..." par "Les CRS..."
Merci!
;-)
PS : "aucune perte ne fut à déplorer", au lieu de "déclarer"...
Euh, Sandrine est rousse ?? Juste pour ne pas faire un contre sens dans l'histoire...
Là, on part bien sur une lonnngggguuuue histoire à la XIII !!!
Bon voilà, donc pour continuer l'histoire il faudra aller à la catégorie "jeux d'écriture". Pensez-y
"Bainan, bainan, zer pasatzen dea? Nor zira, zu?", s'étrangla-t-il. "Zer nahi duzu? Nire etxean, ez da fitsik ebastekorik!"
Tandis qu’elle se remémorait les derniers évènements de la journée, Sandrine sirotait le troisième café réchauffé que lui avait servi Pantxika, l’épouse de Fermin. Elle se revoyait dans la 206 blanche, voulant en finir avec la vie, puis, dans un dernier sursaut d’instinct de conservation, elle avait soudainement ouvert la portière, et s’était jetée hors de l’habitacle sur le goudron au moment même où la voiture quittait la route pour rejoindre un monde meilleur !
Elle avait roulé dans les touffes de genêts, et terminé sa course dans un buisson d’aubépine. Il lui avait fallu une bonne dizaine de minutes pour reprendre son souffle, et réaliser qu’elle venait d’échapper à une mort certaine…
« Putain, mais quelle conne ! », avait elle gémi, grimaçant de douleur, les cheveux emmêlés et maculés de poussière d’argile. Elle n’avait rien eu de cassé, mais sa peau était perforée de partout. Elle qui avait eu peur des lacérations de la « marque aux trois griffes », avait reçu son compte de griffures pour la journée!
Après avoir massé ses membres endoloris, ôté les épines plantées dans sa chair meurtrie, elle avait décidé qu’il était grands temps de se lever, et de reprendre sa vie en main.
Elle avait mis plusieurs heures pour rejoindre son appartement tardésien à pieds, en essayant de ne pas se faire repérer par les villageois. Elle n’avait même pas pris le temps de se laver ni de se changer, et s’était jetée telle qu’elle sur son lit. Mais elle n’avait pas pu trouver le sommeil, et vers 23h30, s’était jetée sur le tiroir de sa commode en bois de rose marquetée dans lequel dormait le pistolet automatique que son père avait rapporté de la guerre d’Algérie. Dans une petite sacoche, elle avait ramassé 11 cartouches de 9 mm qu’elle avait subtilisées à un ex-petit ami gendarme auxiliaire à Mauléon, approvisionné le chargeur de l’arme, puis glissé le colt sous sa ceinture de pantalon, à même la peau du ventre. Le contact du métal froid lui avait fait se demander si elle n’avait pas conservé cette machine à tuer uniquement pour ce moment là, plutôt que par nostalgie envers son défunt père…
Elle n’avait désormais eu plus qu’une idée en tête, coincer le leader des bergers souletins « en colère », et lui faire avouer de gré ou de force son implication dans les récents enlèvements de pro-ours. Masquée par une nuit sombre, elle avait pris le vélo rouillé de sa vieille voisine Xantiana, et suivi la direction d’Etchebar.
Il ne lui avait pas fallu longtemps pour repérer la ferme Etxeberriborde. Elle connaissait l’élu pour l’avoir côtoyé lors d’une réunion organisée en septembre par les Verts de Soule, au sujet du renforcement de la population ursine. Elle s’était souvenue de la voix de stentor du paysan, qui avait copieusement insulté ces « connards d’écolos » venus d’on ne sait où, et qui se permettaient d’imposer leur diktat aux gens d’ici. Elle l’avait tout de suite trouvé détestable, obtus, xénophobe et violent.
Le moment était enfin venu de voir s’il avait des couilles, seul face à un petit bout de femme avec un gros flingue !
A la place de "et vers 23h30, s’était jetée sur le tiroir de sa...", remplacer par " et vers 23h30, s’était précipitée sur le tiroir de sa...", merci!
et euh... Je crois que c'est "Tel quel", et pas "telle qu'elle"!
euh, bon, tant qu'à faire, je te remets la bonne version...
Tandis qu’elle se remémorait les derniers évènements de la journée, Sandrine sirotait le troisième café réchauffé que lui avait servi Pantxika, l’épouse de Fermin. Elle se revoyait dans la 206 blanche, voulant en finir avec la vie, puis, dans un dernier sursaut d’instinct de conservation, elle avait soudainement ouvert la portière, et s’était jetée hors de l’habitacle sur le goudron, au moment même où la voiture quittait la route pour rejoindre un monde meilleur !
Elle avait roulé dans les touffes de genêts, et terminé sa course dans un buisson d’aubépine. Il lui avait fallu une bonne dizaine de minutes pour reprendre son souffle, et réaliser qu’elle venait d’échapper à une mort certaine…
« Putain, mais quelle conne ! », avait elle gémi, grimaçant de douleur, les cheveux emmêlés et maculés de poussière d’argile. Elle n’avait rien eu de cassé, mais sa peau était perforée de partout. Elle qui avait eu peur des lacérations de la « marque aux trois griffes », avait reçu son compte de griffures pour la journée!
Après avoir massé ses membres endoloris, ôté les épines plantées dans sa chair meurtrie, elle avait décidé qu’il était grands temps de se lever, et de reprendre sa vie en main.
Elle avait mis plusieurs heures pour rejoindre son appartement tardésien à pieds, en essayant de ne pas se faire repérer par les villageois. Elle n’avait même pas pris le temps de se laver ni de se changer, et s’était jetée tel quel sur son lit. Mais elle n’avait pas pu trouver le sommeil, et vers 23h30, elle s’était précipitée sur le tiroir de sa commode en bois de rose marquetée dans lequel dormait le pistolet automatique que son père avait rapporté de la guerre d’Algérie. Dans une petite sacoche, elle avait ramassé 11 cartouches de 9 mm qu’elle avait subtilisées à un ex-petit ami gendarme auxiliaire à Mauléon, approvisionné le chargeur de l’arme, puis glissé le colt sous sa ceinture de pantalon, à même la peau du ventre. Le contact du métal froid lui avait fait se demander si elle n’avait pas conservé cette machine à tuer uniquement pour ce moment là, plutôt que par nostalgie envers son défunt père…
Elle n’avait désormais eu plus qu’une idée en tête, coincer le leader des bergers souletins « en colère », et lui faire avouer de gré ou de force son implication dans les récents enlèvements de pro-ours. Masquée par une nuit sombre, elle avait pris le vélo rouillé de sa vieille voisine Xantiana, et suivi la direction d’Etchebar.
Il ne lui avait pas fallu longtemps pour repérer la ferme Etxeberriborde. Elle connaissait l’élu pour l’avoir côtoyé lors d’une réunion organisée en septembre par les Verts de Soule, au sujet du renforcement de la population ursine. Elle s’était souvenue de la voix de stentor du paysan, qui avait copieusement insulté ces « connards d’écolos » venus d’on ne sait où, et qui se permettaient d’imposer leur diktat aux gens d’ici. Elle l’avait tout de suite trouvé détestable, obtus, xénophobe et violent.
Le moment était enfin venu de voir s’il avait des couilles, seul face à un petit bout de femme avec un gros flingue !
Et le paragraphe suivant (qui peut s'intercaler avec un autre paragraphe parallèle à cette histoire) :
Fermin sortait de la douche. Il s’était même rasé, parfumé, et avait l’air à peu près présentable, pour un gars qui rentrait de bringue…
Quelques minutes auparavant, il avait failli faire dans son slip, face à l’œil noir du canon de Sandrine. Ses sphincters avaient tenu bon, mais il avait lâché un cri de surprise, puis reculé dans le vestibule sombre. Il avait ensuite tenté de raisonner en vain son assaillante (qu’il n’avait pas reconnue sur le moment). Alors que ce bon mécréant avait subitement dessaoulé et était fin prêt à recommander son âme au créateur, le jeune fille avait tourné de l’œil, et s’était écroulée sur le carrelage des années 60, la tête la première dans la gamelle plein de soupe de Fanny. La vieille Border-Colley presque aveugle, n’avait même pas saisi le danger de la situation Et son maître aurait très bien pu se faire dessouder devant elle sans qu’elle ne puisse rien y faire !
Très embarrassé, Fermin avait appelé son épouse à la rescousse, après avoir allongé la jeune femme dans le canapé du grand père, qui fleurait bon la pisse de chat. C’était vraiment une sale journée !
Merde, encore des coquilles : "le jeune fille avait tourné de l’œil, et s’était écroulée sur le carrelage des années 60, la tête la première dans la gamelle plein de soupe de Fanny."
"la jeune fille" ... "la gamelle pleine de soupe"...
Merci gars!
je me sens super inspiré pour ce coup là!
Et dis-donc! Il parle pas Basque, Fermin????????????????????????????
Qu'est-ce que tu fais de ce que je lui fais dire, hein?
Ca colle plus du tout, ça!
Ah, je savais bien qu'on pouvait pas faire confiance à un mauvais berger qu'il est même pas d'ici!
Soudain, le téléphone de Sandrine sonna, la faisant sursauter et renverser son café sur les vêtements que lui avait prêtés Pantxika.
"Et merde ! Qui ça peut bien être à une heure pareille ?"
C'était Nicolas, l'ancien petit-ami de Sandrine, et ami d'enfance, qui lui aussi faisait parti du collectif pour la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées.
-"Salut Sandrine, j'espère que je ne te réveille pas.
- Euh, non, j'ai eu une soirée assez mouvementée... Je te raconterait ça plus tard... Qu'est ce qui t'arrive pour appeler à 4h du matin ?
- Allume la télé et tu vas comprendre... Mets n'importe quelle chaîne..."
Sandrine fit signe à Pantxika d'alluler la télé et ce qu'elles virent les glaça d'horreur. Le bâtiment de l'assemblée nationale n'était plus qu'un champ de ruine. Les commentaires étaient heureusement plus rassurants.
-"Ce matin, vers 2 heures du matin, une énorme explosion a secoué l'assemblée nationale. Un appel anonyme avait prévenu de l'explosion une demi heure avant et la police avait rapidement bouclé le quartier. Il n'y a heureusement aucune victime à déplorer, ce qui constitue un vrai miracle. Par ailleurs, la police a retrouvé une lettre de revendication. Il s'agirait du mystérieux gropuscule anti-ours qui avait aussi perpétrait les différents enlèvements. Mais excusez moi, nous recevons à l'instant une dépêche... Oh mon dieu ! Nous venons d'apprendre que la ministre de l'écologie, qui devait revenir des Pyrénées où elle était présent lors de la manifestation de cet aprés midi, vient d'être enlevée. A nouveau, des griffures d'ours ont été retrouvées sur les lieux de l'enlèvement."
Sandrine n'en revenait pas. Les évènements avaient pris une telle ampleur ces derniers temps.
"Nous interrompons nos programmes pour un flash spécial. Le président Nicolas Sarkozy va intervenir."
Nicolas Sarkozy était dans son bureau à l'Elysée, l'air visiblement trés fatigué. Il avait l'air grave, les traits tirés.
"Mes chers concitoyens, mes chères concitoyennes. L'heure est grave. Devant les derniers évènements, l'attentat de l'assemblée nationale, les enlévements successifs dont le dernier en date, l'enlèvement de la ministre de l'écologie, je me vois contraint et forcé d'accéder à la requête de ces terroristes. J'entends le message des bergers et je déplore leurs méthodes. Mais vous me voyez contraint d'accepter leurs revendications. J'ai donc décidé d'interdire la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées et je suspens le programme Natura 2000. En contrepartie, j'espère que ces terroristes feront eux aussi un geste en relachant les otages..."
Sandrine n'en revenait pas... Elle se tourna vers Fermin.
-"Ca y est, vous êtes content ? Vous avez gagné ? Vous pouvez relâcher Victor maintenant !"
Fermin lui répondit fou de rage :
-" Mais nous n'y sommes pour rien ! Nous ne serions jamais tombés dans de telles extrêmes ! Pour vous dire la vérité, s'il n'y avait pas eu ces centaines de troupeaux décimés l'été dernier, nous étions même prêt à négocier un plan de réintroduction. Mais admettez que devant le carnage de l'été dernier, nous ne pouvions faire autrement qu'être contre la réintroduction !"
...
Hey!!!
Je signale au passage que le texte de Gilen semble aller après mon dernier paragraphe (la douche...)
C'est quoi cette chronologie de merde?
;-)
Jeno, Fermin est basque, mais il a le droit de parler la France, lui aussi!
Non?
Pour le moment, le problème des Basques, c'est plutôt d'avoir le droit de parler le Basque. Non???????????????????????????
Et puis surtout, le naturel revient au galop dans les moments de grande trouille. Un vieux berger Basque appelle sa maman en Basque, pas en la France.
Grrrr....
D'abord, c'est pas un vieux berger! Je le situe aux alentours de 45 ans. Et Pantxika n'est pas sa maman, mais sa femme!!! là!
Enfin, je ne le fais pas vraiment parler!
Encore un paragraphe! et après, je laisse un peu la main...
C'est parti :
Finalement, Sandrine et Fermin n’avaient pas que la couleur de leurs cheveux en commun…
Même si chacun restait sur ses positions initiales, à savoir « oui à l’ours » pour l’une, et « non à l’ours » pour l’autre, il était évident qu’ils avaient tous les deux intérêt à ce que le conflit cesse. Le leur, plutôt personnel, mais aussi celui distillé par leurs causes respectives. Surtout, ils devaient trouver le moyen d’élucider ensemble le mystère des disparitions et de la marque à trois griffes…
Sandrine avait bien l’intention d’utiliser sa propre fausse-mort pour enquêter discrètement. L’occasion était inespérée. Mais elle devait faire vite, car les gendarmes du PGHM ne tarderaient pas à se rendre compte qu’il n’y avait pas de cadavre dans l’habitacle broyé et incendié du véhicule de l’association…
Ouaih, je vais m'occuper de la chronologie, demain. J'ai eu le temps que de faire des trucs à la va-vite. J'espère avoir le temps de prendre le relais demain de cette palpipante histoire.
Pour le basque, effectivement c'est bien qu'il y ait un peu de basque, mais c'est pas moi qui vais m'y coller. Jeno et Gilen, on compte sur vous pour glisser quelques tirades dans la langue de Matalas et d'Etxahun. Histoire rappeler un poil qu'on est en Euskal herri
euh---, dis Etienne, est-ce que tu a compris ce qu'il dit en Basque, quand Sandrine apparaît dans l'encadrement de la porte??????????????????????????
Et quand je dis appelle sa maman, c'est qu'un homme mort de peur et qui croit qu'il va mourir, appelle sa maman les trois quarts du temps, pas la personne la plus proche de lui physiquement.
C'est ce que l'on dit, hein---, moi, j'en sais rien.
Ah ben non Jeno! je ne parle pas un mot de basque! A part "Agur", "Milesker" et "Azkena", je sais rien dire, ni comprendre...
Comme Lurbeltz, je ne suis pas contre que vous écrivassiez en Basque, mais je vous demanderais de bien vouloir traduire, pour les profanes que nous sommes. Car notre soucis sera de ne pas perdre le fil de l'histoire.
Or là, tu vois Jeno, je n'avais pas compris que ta phrase faisait partie de l'histoire, et Lurbeltz non plus, probablement, puisqu'elle n'a pas été intégrée dans le fil de l'histoire...
CQFD
Si si, j'avais compris que c'était pour faire suite la proposition de Jenofa, mais je m'occuperai de tout ça demain. Là aujourd'hui j'ai pas trop envie de me pencher sur ça, et en plus j'ai pas encore lu les dernières contributions.
'Taiiiin! Arrête de me casser mes coups, toi!
;-)
Bon, alors, traduction pour les ignares que vous êtes "
"Mais, mais! Que se passe-t-il? Qui êtes-vous? Que voulez-vous? Dans ma maison, il n'y a rien à voler!".
Etienne, tu dois savoir dire aperitifa aussi? NON,
Oui, encore un truc. Et en précisant que je ne suis pas bascophone.
Ce qui se passe là est symptomatique de ce qui se passe en Pays Basque de nos jours, depuis des décennies et de pire en pire. L'Euskara, c'est un truc en +, un objet de déco sur une devanture, quelque chose qui est là pour faire couleur locale, on passe à côté, on lit trois mots sur un dépliant et on va à la traduc en français, directement, même nombre de bascophones. C'est terrible, on est au bord du gouffre. J'ai même peur que l'on soit déjà en train de chuter le long de la falaise.
Et le Pays Basque, sans sa langue----
Enfin, bref, pas gai tout ça.
Moi je dirais que sur un texte tout en français, si on met un peu de basque, il faut le traduire. Ça me semble logique au moins dans le cadre de cet exercice de jeu d'écriture. Ça me fait penser à un truc. J'ai aussi un peu réfléchi concernant "paroles d'écolos", mettre 3-4 textes en basque perdu dans 200 pages en français je trouverai bizarre, mi figue, mi raisin. Franchement ce que je préfère, c'est soit de l'équitable, c'est à dire, autant basque que français, soit que du basque, soit que du français, soit du bilingue comme dans notre collection Litté-Nature (même texte édité en 2 langues). Mais un peu de basque qui se perd dans beaucoup de français, j'arrive pas bien à expliquer mais je trouve que c'est comme si on n'avait pas réussi à avoir assez de texte en basque, enfin, je sais pas trop.
Bon c'est sur un autre sujet.
Mais sinon, je te rejoins Jenofa sur le constat mais qui n'est pas nouveau, l'euskara se meurt, les études n'arrêtent pas de le dire.
Mais ceci dit, sur ce blog, on ne peut pas faire comme si tout le monde comprenait.
Dis donc, tu révèles toute l'intimité d'Astobelarra, là!
Bon, moi pas dac avec ce que tu dis et si les gens comprennent ça comme une faiblesse et bien, on leur explique et c'est un +.Enfin, bon, on en reparlera.
Pour l'histoire de Sandrine, si tu traduis dix mmots de Fermin, ça fait cucul la praline, ou alors, en note, en bas du texte.
Il me semble que si la suite de ces phrases est adaptée, on peut comprendre même sans savoir le Basque. Je m'étais dit que cela pourrait donner lieu à un quiproquo, Fermin étant persuadé qu'elle surgissait là pour lui piquer ses économies.
Non, moi, quand je parlais de traduire, c'est pour nous, les rédacteurs, pas pour le lecteur! (encore que...)
De toute façon, si l'histoire est bien, on la réécrira tout en basque pour l'édition papier !!!
Mais bon, on s'éloigne du sujet...
Que vont donc faire Fermin et Sandrine ? Et Victor, que devient-il ? Quel est ce mystère : un coup, c'est le ministre, un coup c'est la minsitre de l'écologie ?? (Ok, à la base, c'est une erreur de ma part... je n'avais pas vu le "La" dans le premier message).
La ministre a-t-elle été enlevé ? Ou est-elle coupable des enlèvements ?? Je vous laisse écrire ces pans de l'histoire... J'ai la réponse à tout ça (sauf pour le "le" ou "la" ministre... à rectifier lors de l'édition papier) mais ça serait plus drôle si quelqu'un d'autre l'écrivait.
Après quelques heures d'un sommeil plutôt agité, Fermin et Sandrine se mirent d'accord sur la stratégie de leur enquête. Il semblait évident maintenant que toute cette affaire ne se résumait pas simplement à un affrontement entre les défenseurs des bergers et les défenseurs des ours. Après les évènements de la nuit, de nombreux communiqués avaient étés publiés à la fois par les verts et les associations écologistes et par les bergers et les associations de défense du pastoralisme.
Les verts et les écologistes dénonçaient une réaction trop attive de Nicolas Sarkozy à qui un groupe de terroriste avait dicté sa loi, une réaction d'un autre temps où la loi du plus fort primait sur la démocratie.
De leur coté, les bergers et les associations de défenses du pastoralisme dénonçaient l'amalgame du président, assurant être contre la réintroduction de l'ours car il était la cause de nombreux massacres de troupeau durant l'été, mais ne cautionnant nullement les méthodes de ces terroristes. Ils exigeaient même des excuses publiques du président, s'estimant injuriés par ses amalgames.
Sandrine et Fermin avaient longuement discuté et ils étaient arrivés au constat que toute cette histoire, toute cette "haine" entre les pro et les anti-ours provenait des attaques multiples et répétées qui avaient eu lieu cet été. Les écologites avaient soupçonné les anti-ours d'être les auteurs de ces attaques mais Fermin avait certifié à Sandrine que ce n'était pas le cas. Et vu la direction que prenait les évènements, elle commençait à le croire sincère.
Ils avaient donc décidait de commencer leur enquête sur ces multiples attaques, trop nombreuses pour être entièrement imputable à l'ours.
Bon, je viens de faire une petite réactu de l'histoire (faudrait lui trouver un titre même provisoire). Après faudrait relire car je sais pas si je me suis pas planté dans la chronologie et puis Etienne, j'ai pas fait toutes les corrections que tu m'avais demandées. Au fait Sandrine n'habite pas à tardets puisque j'ai dit au début qu'elle s'était installé à St Engrâce.
Bon je relie ça dans la journée et j'essaie de trouver une suite à cette aventure. En attendant, si vous voyez des huts, vous m'envoyez un message
Lorsque victor vit apparaitre la silhouette de la ministre de l'écologie se dessinant timidement dans la faible lumière, il n'en crut pas ses yeux. Il regarda l'air incrédule ses camarades assis par terre. Tous se levèrent immédiatement le sourire aux lèvres, se prirent par les épaules et s'embrassèrent. Mais la ministre restait curieusement impassible.
"Restez assis, je vous en pris" exprima-t-elle avec une ironie évidente dans le ton de sa voix.
Le député Vert, Yves Cochet, s'exprima en premier et s'avança vers la ministre.
- "Madame la ministre, Je ne sais pas comment vous avez retrouvé notre piste, mais sachez qu'au nom de nous tous ici, je vous remercie. Vous n'êtes pas sans savoir que certains d'entre nous sommes là depuis plus de 9 mois et que nous commençions à nous poser des questions...
- N'avancez pas plus, s'il vous plait ! Gardes ! Veuillez tenir Mr Cochet en respect s'il vous plait et empêchez lui de faire un pas de plus ?"
Deux mastodontes entrèrent dans la pièce armés de matraques et repoussèrent violemment Yves Cochet jusqu'au fond de la pièce.
- Mais enfin, que ce passe-t-il ? En voilà des façons, répliqua le député écologiste outré.
- Mr Cochet, cria la ministre, vous êtes un danger pour la société et la société en a assez de vos discours. D'ailleurs, vous tous ici, avez fait votre temps... Vous ne comprenez rien à l'écologie, et vous n'êtes absolument pas en phase avec les changements que nous allons vivre. Demain il faudra prendre les mesures idoines pour lutter contre le réchauffement climatique et l'érosion de la biodiversité. Demain viendra l'heure du rationnement et ce sera la guerre, il faudra protéger nos intérêts, notre richesse et notre territoire et ce n'est pas avec des mots que nous le feront. Nous autres, membres de l'O-G-T (Ordre des Gardiens de la Terre) avons décidé de passer la vitesse supérieure et demain, nous ferons en sorte que ceux nuisent à la terre soient punis. Mais d'abord, il faut réduire au silence tous les faux écologistes qui nous font perdre du temps, les discours qui ne mène à rien. Les français apprendront demain dans la presse qu'une milice de bergers revendiqueront les enlèvements. Evidemment, une milice qui n'existe pas. Ensuite, nous tacherons d'éliminer le Président Sarkozy qui n'a décidemment rien compris en annulant le processus de réintroduction.
Victor, cette fois-ci n'en cru pas ses oreilles. La ministre de l'écologie préparait réellement un genre de gouvernement éco-fasciste. Jusqu'où allaient les ramifications de l'OGT, quelles étaient les intentions de ce qui semblait être une société secrète, depuis quand l'OGT travaillait-elle dans l'ombre et pour atteindre quel but ?
Veuillez trouver ci-dessous une proposition de résumé. Evidemment, on continue dans l'interactivité et il est modifiable.
LA MARQUE AUX TROIS GRIFFES
Résumé des épisodes précédents :
Alors que la ministre de l'écologie Nathalie Kosisko Chorizo annonce l'arrivée de quatre ours dans les Pyrénées, Sandrine, responsable de l'AEHEB ("Artza Euskal Herrian ere bai" - "L'ours aussi en Pays-Basque") essaie de joindre son ami Victor par téléphone. Mais ce dernier ne répond pas. Victor vient d'être enlevé, à Oloron Sainte Marie par une organisation secrète qui laisse une marque, trois griffes d'ours, comme signature, sur les lieus de leurs forfaits.
Victor se retrouve enfermé dans une crypte accompagné de tout un quarteron de personnalités favorables au renforcement de l'ours. Ils découvrent à leur stupéfaction que le responsable de leur enlèvement n'est autre que... Le ministre de l'écologie, N.K.C, Nathalie Kosisko Chorizo.
De son côté, Sandrine est dépassé par les évènements. Trop fragile, elle tente de se suicider, se rate. De retour chez elle, se saisit d'un pistolet automatique avec la ferme intention d'éliminer le berger anti-ours Fermin Etxeberriborde qui, pour elle, est responsable de l'enlèvement de son ami Victor. Mais, à bout de force, elle s'écroule devant Fermin avant d'avoir pu appuyer sur la gachette.
De retour chez elle, Sandrine apprend que le bâtiment de l'assemblée nationale vient d'exploser et que la ministre vient d'être enlevée. Nicolas Sarkozy, le Président de la république prend en urgence la décision de suspendre la réintroduction des ours au grand dam des écologistes.
Cependant, Sandrine et Fermin, jusqu'à présent opposants et ennemis jurés se rendent compte que quelque chose de pas normal se trame autour de ces enlèvements. Ils décident de mener l'enquête ensemble, de plus en plus convaincu que l'affaire est beaucoup plus complexe et qu'elle mouille de hautes personnalités de l'Etat.
Dans le trou dans lequel ils sont enfermés, Victor et les autres kidnappés apprennent que la ministre N.K.S est à la tête d'une société secrète, l'O-G-T (Ordre des Gardiens de la Terre) qui a la ferme intention de mettre en place un gouvernement éco-fasciste.
Dis donc, tu ne serais pas en train de nous tourner Cochetiste droitier, toi? Hi, hi!!!!!!!!!!
Au lieu de dire des bêtises, tu ferais mieux d'écrire la suite de cette aventure. Eh dis donc, Cochet il a du succès auprès des adeptes de la décroissance. Mais bon Cochet qui parle de décroissance, ça me parle parce qu'il a les mains dans le cambouis et qu'il accepte la joute politique et le combat électoral.
Wahou !!! Là, ça devient plus que terrible comme histoire !!! Ce n'est pas du tout ça que j'avais prévu, tu me tues toute mon histoire, mais c'est le jeu !!! Je vais voir si il n'y a pas moyen de tirer parti de mon idée de base quand même... Elle était pas mal, mais dans un autre registre... Je ne la dévoile pas encore... Vous verrez quand j'aurai écrit mon propre livre avec !!!
Bon, je réfléchis à une suite... On verra demain !!
A insérer quelque part, au fil de l'histoire...
"Nicolas Sarkozy et sa charmante épouse Carla circulaient en grandes pompes sur les Champs Élysées, entourés d’une quinzaine de motards de la police nationale, dûment encravattés à l’occasion de cette énième célébration du jour la prise de la Bastille… Malgré les récents débordements écologiques, il y avait des rendez-vous publics auxquels on ne pouvait pas couper lorsqu’on était chef d’état!
Le couple présidentiel trônait donc, à l’arrière de la toute nouvelle Renault Vel Satis III blindée –mais décapotable-, et saluait à qui mieux mieux les parisiens qui le lui rendaient bien…
Toute la cérémonie avait été minutieusement préparée à l’avance, minutée avec précision, et bien sûr sécurisée à outrance. Mais pas assez sans doute…
Camouflé dans le feuillage touffu d’un des innombrables platanes bordant la plus célèbre avenue du monde, à hauteur du square Marigny, Bertrand avait troqué sa casquette de responsable des Vert du Béarn par une cagoule kaki et un fusil à lunette longue portée. Il avait verrouillé sa cible depuis 800 mètres. L’ancien sniper de l’ex-DGSE avait tourné casaque vers le parti écologiste après son limogeage, lors de la fusion de son service avec celui de la DST en 2008. Cette demande expresse émanant des plus hautes instances du tout puissant Ordre des Gardien de la Terre tombait à pic, et allait enfin lui donner l’occasion de se venger du « petit Napoléon » qui l’avait aussi injustement remercié, après qu’il eut sacrifié toutes ces années au service de sa patrie, à l’insu même de sa famille.
Comme à l’accoutumée, Son épouse Verseline le croyait en voyage d’études, à Bruxelles ce coup-ci!
Un doigt sur la gachette, l’œil gauche collé au viseur numérique, il n’attendait plus que le moment propice où il n’y aurait aucun obstacle entre le président déjà en campagne, et le bout de son arme. Il ne s’agissait pas qu’il y ait de dégât collatéral, pour son ultime mission… Car Bertrand le savait bien, au fond de lui même : il allait fatalement y laisser sa peau… Le ministre de l’Intérieur ne laisserait jamais l’assassin du président des français s’en sortir indemne ! Mais il avait eu l’assurance que sa famille bénéficierait de la protection rapprochée de l’OGT, ainsi que d’une coquette somme virée sur un compte suisse chaque mois pendant vingt ans…
Tout se passa très vite. La balle partit d’une simple petite pression de l’index. Elle toucha la cible à la tempe droite. Un second impact fit sauter la calotte crânienne du président, qui se répandit sur les fauteuils en cuir de la Vel Satis III, éclaboussant au passage le visage horrifié et la robe rose de Carla. Alors que la première dame de France tentait de rattraper un bout de cervelle de son -maintenant défunt- mari, qui glissait sur le coffre du véhicule blindé, plusieurs rafales de Famas retentirent à quelques centaines de mètres. Le cadavre désarticulé et ensanglanté d’un homme encagoulé tomba lourdement d’un arbre, et fit un bruit mat en s’écrasant sur l’asphalte cinq mètres plus bas."
Hum, oui... Bien sûr, il est bon de rappeler que cette histoire est une fiction, et que si "toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé N'EST PAS purement fortuite", elle se déroule sans aucun doute dans une dimension parallèle à la nôtre, mais n'ayant aucun rapport avec NOTRE réalité!
C'est bon, tu peux publier Laurent!
Gilen, qu'est-ce que t'avais prévu ? Parce que finalement on peut se concerter.
Ah ! Ah ! On est les Lucky Luke du clavier. Et on a laissé Jenofa sur le carreau ! Alors Jeno, qu'est-ce tu fous ?
Ce que je trouve bien maintenant, c'est de faire enquêter ensemble Sandrine et Fermin. je trouve que c'est un beau symbole.
On y est venu naturellement à les faire enquêter ensemble...
Moi, ce que j'avais prévu, c'est que c'était un complot émanent de Sarko et compagnie lui même... Le but était de carrément faire que les Pyrénées ne soit plus classé réserve naturelle, qu'il n'y ait plus une seule loi qui protège la zone. Du coup, l'Etat peut y faire ce qu'il veut. Et, une des premières décisions serait de virer les bergers des Pyrénées et les habitants et d'en faire une mine énorme à ciel ouvert... Mais mine de quoi ?
Ben, un géologue a découvert dans les sous sols des Pyrénées, sur toute la chaîne, des gisements de minéraux très rares contenant de l'hydrogène enfermé dans les cristaux. La quantité d'hydrogène enfermé est tellement grande que la France pourrait s'autosuffire pendant plusieurs centaines d'années. Une aubaine pour la France !!! Enfin une solution à cours terme et moyen terme !! Cela valait bien un sacrifice, à la fois l'écologie locale, mais aussi l'économie locale.
Mais bon, c'était une solution... La tienne n'est pas si mal !!! C'est même plutôt mieux je trouve !!!
Petite remarque à Etienne : Y'a une incohérence : cela ne peut pas être le défilé du 14 juillet, on est en septembre/octobre !!! Ou alors, tu sautes des mois et des mois !!!
Autre truc... Je pense qu'il serait peut être prudent de changer tous les noms... Il faudrait changer le nom du président et de sa compagne, ne surtout pas prendre de noms de personnes existants... Là, avec ce que tu as écris Etienne, on part au devant de problèmes... Enfin, je pense...
Sinon, ça ressemble de plus en plus à XIII !!!
Moi ce qui m'a bloqué, c'est les rôles contradictoires de la ministre de l'écologie et de Sarkozy. Car cela voulait dire déjà qu'il y avait un hiatus entre le ministre et le président et ça on est obligé d'en tenir compte. L'une favorable aux ours, l'autre opposé.
Mais ton idée était pas mal non plus.
C'est marrant, par rapport aux noms, c'est exactement ce que j'ai dit à Etienne. Mais tout bien pesé, comme c'est une histoire totalement inventé, comme il n'y pas d'insulte, je ne pense pas qu'on ait beaucoup de problèmes.
Dis donc, Etienne, un morceau de la cervelle de son mari, défunt ou non, elle peut chercher longtemps, Carla!
Ouaih, c'est comme si sarkozy devait chercher la voix de Carla.
Moi, les problèmes que je vois, c'est une surveillance éventuelle de ce blog, surveillance supérieure à la normale...
Tu as tout dans ce blog : problème basque, terrorisme, opposition au régime en place, altermondialisme avec en prime, une description d'assassainat d'un président dans cette histoire... Cela a beau être une fiction, c'est trop réel et pour moi, c'est le meilleur moyen de s'attirer des problèles.
Quoi ! Toi Gilen, tu parles de "problème basque" ????
Mais arrêtez la parano! Sachez que de toute façon, on est tous fichés aux RG comme appartenant à un parti politique ou un autre, ou à un syndicat ou un autre! Les Abertzale, mais les écolos aussi!
Vous croyez quoi?
:-)
Bien sûr que le blog est surveillé. Celui de Laurent, celui de Jenofa et le mien! Et d'autant plus, puisque nous avons choisi de ne pas être anonymes et d'assumer nos idées...
Ici, il s'agit d'une pure fiction. C'est une évidence! Et la mise en scène de l'attentat n'est qu'une ENORME analogie à celui de Kennedy! (Histoire d'enfoncer le clou du surréalisme...)
Il faudrait être le pire des tocards pour y voir ne serait-ce qu'une "ébauche de complot"! Ai-je réellement tué Sarko? Est-ce une incitation à le faire? Non! Celui (ou celle) qui affirmera le contraire sera un malade mental!
>Gilen, ce passage a été publié là, mais effectivement, il aurait pu être publié plus tard. C'était juste pour poser mes balises... Je sais que c'est un peu de la triche, une forme de manipulation de l'histoire et de celle des autres, mais on fait tous ça depuis le début, non?
Ce n'était pas une règle établie de "ne pas anticiper sur le déroulement de l'histoire".
Je propose que ce paragraphe soit déplacé à un passage ultérieur. Il est de toute façon trop rapproché avec celui dans lequel la ministre annonce un attentat...
;-)
Et de toute façon Etienne, je pense qu'il coupe trop l'histoire de l'enquête de Fermin et Sandrine... Il faut du suspens... Je verrai bien que pendant leur enquête, ils commencent à entrevoir un attentat important ou quelque chose comme ça et la question du lecteur est de savoir si oui ou non ils vont arriver à le déjouer... Bon, là, vu le texte, la réponse est non... Mais bon...
Un truc qui me dérange un peu sinon Etienne... Est-ce que tu crois qu'ils auraient tiré tout de suite pour tuer le tueur ?? Moi, je ne pense pas... Les militaires le veulent vivant.
Ou alors, les militaires sont mouillés aussi dans l'affaire et veulent aussi mettre en place une dictature ecolo-fachiste... Dans ce cas là, ils ont ordre de descendre le tueur tout de suite... Et si c'est cette option là, ça me plait bien !!!
dans mon dernier Cliffhanger, j'ai fait en sorte, comme d'habitude, de laisser toutes les portes ouvertes. un homme a été fusillé sur place, mais ce n'est pas forcément le Bertrand (ex sniper de la DGSE, quand même, rompu à toutes les techniques d'epionnage, de camouflage et de combat). De même, sachant inévitablement (par le biais de son réseau de surveillance) qu'il était en danger, notre Sarkozy aurait très bien pu prendre "ses précautions" pour éviter de se faire décalotter le crâne devant 65 millions de français! Les sosies, ça existe...
Enfin, on a que l'embarras du choix pour trouver une sortie à l'intrigue.
Ton idée de minerais à l'hydrogène est excellente. Je ne pense pas qu'elle soit à oublier. Juste, Sarkozy pourrait ne pas être au courant de tous les complots qui se trament contre lui au sein même de son gouvernement... A toi de t'adapter aux délires des gentils écrivaillons que nous sommes!
De toute façon, Etienne, tout le monde le sait que Sarko n'est pas seul !!! Ce sont des quintuplés !!! Sinon, faut m'expliquer comment il peut être à tellement d'endroits en même temps, avec un rythme pareil, sans claquer !!!
à rajouter entre les paragraphes 18 et 19 :
"Elle se réveilla avec la nausée au bord des lèvres. Une grosse dame rougeaude en tablier bleu, avec une haleine abominable, lui donnait de petites tapes sur le visage, et ses pommettes commençaient sérieusement à la piquer. Sandrine écarta brusquement le bras de la paysanne, qui ne s'en offusqua pas.
La jeune femme se redressa sur le vieux canapé en toile de lin élimée, tâchée d'urine de chat, et réprima un haut le coeur.
Elle venait de se rappeler qu'un peu plus tôt, elle avait failli tuer un homme. Un salaud de paysan ultra pastoral, un tueur d'ours en puissance, mais un homme quand même!
Et elle était encore chez lui! Et bien sûr, il lui avait subtilisé son arme!
Cette fois-ci, elle n'eut pas la force de retenir les contractions de son diaphragme. Une bile jaune et acide s'étala sur les dalles noirâtres de la salle à manger des Etxeberriborde.
Apparemment, elle n'avait pas trouvé la force, ou le courage de flinguer le bonhomme. Une bonne chose, finalement...
Elle était pâle et tremblante, sous l'ampoule tapissée de chiures de mouches qui palpitait au plafond.
La paysanne la souleva délicatement et la fit s'asseoir sur une chaise branlante, ce qui accentua son impression de vertige.
- "Pauvre petite! Vous avez dû en voir de belles aujourd'hui!" marmonna t-elle machinalement.
Sandrine, prostrée sur la toile cirée, ne répondit pas..."
Bon, ils la commencent cette enquête ??
A toi l'honneur Gilen. Puisque moi et Etienne venons d'intervenir. Jenofa doit être en train de ramasser les tomates.
Et moi, je suis au boulot !!! Je bosse !!!! Enfin, j'essaye... Les vacances se font attendre !!!
Bon, j'y réfléchis...
Fermin avait l'intention de rameuter ses amis pour entamer ses recherches. Il voulait aussi avoir le soutien des élus locaux. Dominique Boscq, le président de la communauté de communes, mais aussi le conseiller général de Haute-Soule Michel Arhancet pourraient peut-être aussi les aider. Sandrine n'y croyait pas trop. Pour elle, ces notables souletins étaient trop loins des préoccupations écologiques.
- "La preuve : ils ne sont même pas fichus d'instaurer localement un système de ramassage des déchets verts! Il faut aller à la déchetterie, à quinze bornes de l'etche, pour pouvoir s'en débarrasser! Et encore, y'a des heures d'ouvertures à la con! Les gens s'emmerdent pas : ils balancent tout dans les conteneurs-poubelles!"
Pas faux, estimait le paysan, qui lui, brûlait ses branchages et autres vieux cageots, avec les bâches à ensiler et les vieux pneus de tracteur...
- "Mais il y a des personnalités pour qui la Soule est importante, tout de même! On devrait aller voir Michel Etchebest, le maire de Mauléon! C'est un copain. J'ai travaillé avec lui il y a des années, quand nous étions tous deux ouvriers à Licq..."
- "Pfff... Et pourquoi pas demander à Louis Labadot, tant que vous y êtes?"
- "Mmmmm... C'est aussi un vieux copain. Mais depuis son éviction aux dernières municipales, il s'est réfugié dans un mutisme profond. On dit qu'il vit en ermite sur les hauteurs de Larrau, cloitré dans sa cabane de chasse..."
- "C'est moche, la politique, hein?"
- "Foin d'ironie, jeune écologiste aveugle! Il va bien falloir qu'on trouve de l'aide, non?"
Oui, ils allaient devoir se bouger, et vite... Mais ils étaient parfaitement conscient qu'ils ne trouveraient personne. Il leur faudrait agir seuls. Et ça leur convenait comme ça, tout compte fait!
Annule et remplace le texte précédent... (désolé!)
Fermin avait l'intention de rameuter ses amis pour entamer ses recherches. Il voulait aussi avoir le soutien des élus locaux. Dominique Boscq, le président de la communauté de communes, mais le conseiller général de Haute-Soule Michel Arhancet pourraient peut-être aussi les aider. Sandrine n'y croyait pas trop. Pour elle, ces notables souletins étaient trop loins des préoccupations écologiques.
- "La preuve : ils ne sont même pas fichus d'instaurer localement un système de ramassage des déchets verts! Il faut aller à la déchetterie, à quinze bornes de l'etche, pour pouvoir s'en débarrasser! Et encore, y'a des heures d'ouvertures à la con! Les gens s'emmerdent pas : ils balancent tout dans les conteneurs-poubelles!"
Pas faux, estimait le paysan, qui lui, brûlait ses branchages et autres vieux cageots, avec les bâches à ensiler et les vieux pneus de tracteur...
- "Mais il y a des personnalités pour qui la Soule est importante, tout de même! On devrait aller voir Michel Etchebest, le maire de Mauléon! C'est un copain. J'ai travaillé avec lui il y a des années, quand nous étions tous deux ouvriers à Licq..."
- "Pfff... Et pourquoi pas demander à Louis Labadot, tant que vous y êtes?"
- "Mmmmm... C'est aussi un vieux copain. Mais depuis son éviction aux dernières municipales, il s'est réfugié dans un mutisme profond. On dit qu'il vit en ermite sur les hauteurs de Larrau, cloitré dans sa cabane de chasse..."
- "C'est moche, la politique, hein?"
- "Foin d'ironie, jeune écologiste aveugle! Il va bien falloir qu'on trouve de l'aide, non?"
Oui, ils allaient devoir se bouger, et vite... Mais ils étaient parfaitement conscients qu'ils ne trouveraient personne. Il leur faudrait agir seuls. Et ça leur convenait comme ça, tout compte fait!
Euh... Je ne vois pas la différence entre les deux textes Etienne... De plus, je ne vois pas de quoi tu parles (:-D) et surtout, je ne vois pas l'intérêt de balancer ça ici comme ça... Y'a mieux à faire pour moi !!!
Bon, je propose que nous nous attachions à faire une galerie de portraits des principaux personnages.
Ce ne sera pas spécialement pour mettre comme ça, à brûle pourpoint dans le texte, mais pour nous aider à y voir plus clair. Ce serait un peu comme une sorte de memento.
Ce n'est pas nécessaire pour les personnages secondaires ou déjà existants (comme Camarra, Sarkozy, la ministre de l'écologie, ou les élus locaux, que nous connaissons bien), mais surtout pour les personnages fictifs principaux.
On sait que Sandrine est rousse, qu'elle milite dans une asso pro-ours et qu'elle est écolo. On sait qu'elle habite à Sainte-Engrâce, mais que sait-on de plus? C'est cela que je voudrais développer, puisqu'on est semble t-il partis sur du long et du lourd!
Alors qui fait quoi (ou qui)?
>Gilen, y'avait des GROSSES fautes. De plus, j'ai apporté des corrections sur une nouvelle version, publiée depuis par le boss.
Et pour répondre à ta question en filigrane : en fait, j'utilise tout ce qui me passe par la tête pour dérouler l'intrigue. Je ne prévois rien à l'avance. ça va comme ça vient.
Par exemple, l'attentat contre Sarkozy, c'est parce que j'entendais des collègues à l'usine qui disaient "qu'il ferait bien de se protéger pendant le défilé du 14 juillet, vu le nombre grandissant de ses détracteurs". J'ai juste extrapolé et développé.
Le coup des déchets verts, bah je sais pas... Certainement que j'ai entendu ça par là... Pareil c'est le prochain angle d'attaque stratégique de ces pourris d'écolos de Verts de Soule?
;-)
Je crois que tu rêves... Vu comme les écolos de soule sont actifs... Moi, je verrai d'autres militants plutôt !!
Bertrand profita de la panique générale et de la terrible méprise des agents de l'état pour enlever sa cagoule, retourner sa veste réversible et glisser le long du tronc de son arbre dans la foule qui commençait à se disperser bruyamment et violemment. Il décida de se conformer au plan qu'il s'était fixé au cas où il s'en sortirait, et s'échappa à toute jambe à travers le parc Marigny.
En quelques foulées, il avait rejoint le métro et se trouvait désormais hors d'atteinte et de tout soupçon. Une sueur froide coulait néanmoins le long de son dos. Mais c'était fini. Il retrouva rapidement toute sa contenance et entra dans la première rame qui s'arrêta, sans se retourner. Mission accomplie...
Il avait eu la chance qu'un pauvre gars soit pris pour cible à sa place, à quelques dizaine de mètres de sa propre cachette.
L'autre pauvre type ne pouvait certainement pas en dire autant, maintenant...
Mais Bertrand ne se culpabilisa pas longtemps : il avait appris depuis sa prime jeunesse que dans ce dur métier, "on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs".
Il récupéra sa 406 familiale garée sur la parking de la station SNCF de Sartrouville, et prit la route du retour. Le lecteur CD de l'autoradio jouait inlassablement le morceau "play dead" de la chanteuse islandaise Björk, en fond sonore, résonnant tel un écho symbiotique aux pensées qui occupaient l'esprit de Bertrand : "Je fais le mort..."
Bertrand se réveilla en sursaut... On frappait à la porte.
Tout cela n'était qu'un rêve... Combien de fois il avait déjà vécu et revécu ce jour en rêve, depuis que l'OGT était venu le voir il y a plusieurs mois, en lui demandant de préparer cette opération pour le 14 juillet 2011... Combien de fois il avait pressé sur la détente, combien de fois il n'en avait pas eu le courage... Combien de fois il avait raté sa cible et déscendu Carla Bruni, pourtant si importante...
La personne qui frappait à la porte insista... Il se réveilla enfin et alla ouvrir. C'était Sandrine, ces cheveux roux volant au vent, à la porte du cayolar. Bertrand venait chaque année passer l'été dans le cayolar des écologistes, sur les pentes de St Engrace. Après son limogeage de la DST, il avait rejoint les écologistes. Officiellement, il était là pour surveiller les alpages, et avoir un avis critique sur les attaques de l'ours... Officieusement, son rôle était tout autre depuis que l'OGT l'avait contacté...
Sandrine se jeta dans ses bras et éclata en sanglot : "Bertrand, il faut que tu m'aides, ils ont enlevé Victor".
C'est à ce moment là que Bertrand vit la deuxième personne qui se cachait derrière Sandrine... Son pire ennemis, Fermin. En moins de deux, Bertrand écarta Sandrine et se rua sur Fermin qui, contrairement à ce qu'il pensait, n'esquiva même pas...
Sandrine se jeta à son tour sur Bertrand en lui ordonnant d'arrêter... Décidément, quelque chose clochait... Sandrine qui prenait la défense de Fermin, il avait du se passer quelque chose de très grave...
Sandrine sépara les deux ennemis et Bertrand accepta enfin de les faire entrer dans le cayolar.
Etienne, je te demanderais juste d'inverser un peu tes trois derniers textes... D'abord, celui des déchets verts... Ensuite, les deux textes sur sarkozy... Et ça enchaîne sans problème !!!
De quoi, de quoi? On se gausse des Verts de Soule?
Zoltziz zt Lurbelts, laisserez-vous l'affront impuni?
>Gilen : salaud! tu me casses mon attentat! Mais bon, c'est le jeu...
Okay pour le changement. C'est logique.
Par contre, au départ, j'avais fait de Bertrand un ancien de la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Extérieure), et pas de la DST (Direction de la Surveillance du Territoire)!
Mais je me suis trompé, la fusion, c'est entre la DST et les RG (Renseignements Généraux)! Aujourd'hui, les deux services ont été réunis pour donner la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI), qu'on a coutume de comparer au fameux FBI américain...
Pour plus de cohérence, Laurent, il faudrait que tu changes "DGSE" par "DST".
Et oui, Etienne, on m'a cassé mon histoire un paquet de fois déjà... Je me venge... Mais ça n'empêche pas un attentat encore plus spectaculaire par la suite !!!
Et je trouvais marrant que Sandrine et Fermin aillent se jeter dans la gueule de l'ours en demandant de l'aide à leur ennemis...
Sinon, me cassez pas mon histoire !!! Carla Bruni est importante !!! Donc, pas de connerie avec elle !!!
>Laurent : paragraphe 24 "L’ancien sniper de l’ex-DST avait tourné casaque vers le parti écologiste après son limogeage, lors de la fusion de son service avec celui de la DST en 2008.", modifié et remplacé par "L’ancien sniper de l’ex-DST avait tourné casaque vers le parti écologiste après son limogeage, lors de la fusion de son service avec celui des RG en 2008." Merci!
;-)
Bertrand n'était pas à son aise. Il adorait Sandrine et surtout, il gardait le souvenir de leurs anciennes luttes. D'abord, contre le tunnel du Somport au côté d'Eric Petetin et plus récemment avec les Faucheurs volontaires. On l'a même vu à l'époque, dans les années 90, du côté de Burkeki ou de Bosmiendietta à Larrau bloquer les machines et lutter avec les membres de Gazpars contre le gazoduc ; la solidarité basco-bearnaise en somme. Combien de fois s'était-il retrouvé dans le fourgon de police, menotté, aux côtés de Sandrine, en route pour une énième comparution immédiate. Mais les choses avaient changé dans la tête de Bertrand. Il ne croyait plus en la justice qui déboutait les lobbies criminels destructeurs de la nature et s'acharnait contre de simples militants non violents. Il ne croyait plus en la politique et en la démocratie, n'ayant jamais récolté plus de 2 % aux élections pour lesquelles il fut candidat.
Jusqu'à présent, Bertrand était un bloc, incapable de mentir, droit dans ses bottes. Un exemple de rigueur et de probité.
Tout en faisant coller l'eau bouillante sur le thé à la Bergamotte, Bertrand sentait les gouttes de sueur et d'inquiétude qui coulaient sur son front. Il allait devoir mentir. Pour la première fois dans sa carrière de militant politique, il devra cacher la vérité à son ami Sandrine. Lui cacher qu'il venait de rejoindre l'OGT une organisation secrète qui ne comptait qu'une centaine de membres, qu'il était responsable de l'enlèvement de Victor, lui cacher qu'il avait ordre de continuer d'infiltrer les milieux écologistes.
Sandrine sentit que quelque chose n'allait pas chez son ami mais elle mit ça sur le compte de la conjecture qui menaçait tous les militants écologistes sur l'hexagone. Pour Sandrine, Bertrand crevait de trouille de peur d'être enlevé.
"- Bertrand, il faut que tu nous aides, il faut retrouver Victor et tous les autres".
Bertrand qui tournait le dos à Sandrine ferma les yeux, essuya la sueur de son front et se retourna d'un bloc.
"- Oui je vais t'aider Sandrine, mais sache que je ne supporterai pas une minute de plus la personne qui t'accompagne et qui est responsable de l'enlèvement de Victor.
- Comment, Bertrand, comment peux-tu dire ça ? Je sais que nous luttons depuis très longtemps contre Fermin, mais tu ne peux pas dire une chose pareille. Pour avancer de pareille accusations, il faut des preuves.
Bertrand se retourna, ouvrit une étagère pour saisir le sucre en morceaux et répondit sur un ton neutre et calme.
- "J'ai des preuves, Fermin Etxeberriborde ici présent est responsable de l'enlèvement de Victor."
version épurée de ma dernière proposition voir directement sur le blog.
Mouais, je ne suis pas tout à fait d'accord... Ca ne colle pas trop à un personnage de la DST le fait qu'il ait du mal à mentir... De plus, il est dans le milieu écolo que seulement depuis 2008... Donc, pour Gazpar et le Somport, ça colle moyen... Un employé de la DST qui se ferait régulièrement arrêter par la police, je ne pense pas qu'il resterait longtemps...
Ce n'est que mon avis, c'est ton blog, tu fais ce que tu veux !!!
;-)
Tu as raison sur un point, la chronologie. Effectivement j'avais oublié que Bertrand n'est écolo que depuis 2008... Zut ! Effectivement en tant qu'ancien de la DST on le voit pas mal à l'aise. Après il n'est plus à la DST mais il est maintenant à l'OGT. Bon, ça devient difficile à trouver une articulation dans tout ça. Trouver une cohérence. Je pense qu'il va falloir expliquer pourquoi ce gars est passé chez les Verts puis à l'OGT. Je pense qu'on peut toujours l'imaginer comme une taupe pour l'OGT. Dans ce cadre je pense que ma proposition peut tenir mais faudra que je fasse des modifs. Je ferai ça demain. moins que quelqu'un veuille s'y coller ?
Je suis OK avec Etienne, il faudra faire une fiche d'identité des personnages. Je pense que ça va nous aider à continuer l'histoire. Allez, pour l'instant, je me charge de concocter la bio de Victor et Sandrine.
J'abandonne,je suis larguée.
GALERIE DE PORTRAITS n°1!
Bien sûr, ce n'est pas figé, et ça peut être modifié en fonction de l'histoire...
FERMIN ETXEBERRIBORDE
Etat civil : 53 ans, Marié avec Pantxika (52 ans). 3 enfants, dont deux étudiants en basque à Vitoria-Gazteiz. La fille aînée travaille à l’exploitation agricole avec ses parents. Vit dans la ferme familiale à Etchebar, en Soule.
Physique : peau blanche et hâlée par le travail en extérieur, cheveux roux, yeux gris bleus, 1.81m, corpulence normale, musculature sèche (avant-bras très développés consécutifs à la traite des brebis). Abdomen légèrement proéminent, du fait d’une nourriture trop grasse et d’abus de bière.
Vêtements : classiques, légèrement négligés ou élimés. Chemises à carreaux, pantalons de travail en coton vert, sabots en plastique, ou baskets de contrebande. Béret poussiéreux vissé sur le crâne par tous les temps. Son apparence n’est pas sa préoccupation première…
Profession : agriculteur transhumant (berger éleveur de brebis, vend sa production laitière aux Chaumes. Petit cheptel bovin d’appoint)
Implication : Chef et porte-parole de l’association des « bergers en colère » de Haute Soule.
Caractère : Irascible, la parole facile, mais réfléchie, galvanisé par sa position sociale qui le fait frayer dans les milieux politiques locaux, il a pour ennemis intimes tous les « écolos » du coin. Il peut être physiquement menaçant, mais n’est pas dangereux car il est intelligent, et sait s’arrêter à temps. Il paraît obtus de prime abord, mais c’est un air qu’il se donne. En réalité, il s’ennuie dans sa vie, dans son mariage, dans son travail. C’est pour ça qu’il milite activement contre la réintroduction de l’ours. ça met un peu d’épice dans sa vie terne…
BERTRAND LABORDE
Etat civil : 47 ans, marié avec Verseline (50 ans). Une fille, étudiante en 3ième année de médecine à Bordeaux. Vit dans sa maison à Oloron Sainte-Marie.
Physique : Peau blanche, cheveux bruns grisonnants sur les tempes, lunettes (dites « de fatigue »), belle « gueule d’apôtre ». Corps relativement athlétique (quoi qu’il se laisse un peu aller depuis 2008), il n’est pas très grand (1.76m), mais a une certaine prestance, une certaine droiture qui donne une impression de supériorité, mais sans cabotinage.
Vêtements : passe-partout, mais chics, et impeccables. Jeans, polos, chaussures bateau. Il est passé maître dans l’art du paraître sans clinquant, et sans s’imposer… Déformation professionnelle, sans doute ?
Profession : Sans. Auparavant, il était tireur d’élite au sein de la DST. Un sniper insaisissable et ultra professionnel, qui opérait à l’insu de sa famille, et touchait un salaire de fonctionnaire à la CPAM. Il a été « démissionné » lors de la fusion de son service avec les RG en 2008. Il vit confortablement aux crochets de son épouse enseignante agrégée d’anglais, qui ne soupçonne rien de sa double vie.
Implication : responsable des Verts du Béarn, participe à diverses actions dont des séances de fauchage volontaire… En réalité, il est toujours agent double, et sert d’homme à tout faire pour le compte de l’OGT depuis 2008. Il est directement responsable des récents enlèvements liés à la crise ursine…
Caractère : il dégage une (fausse) impression de froideur, mais c’est un orateur et un manipulateur né. Il passe pour un bobo intellectuel et propre sur lui, mais c’est un homme de terrain et d’action qui n’hésite pas à mettre se mains « dans le cambouis ». C’est un menteur de par ses activités troubles, mais cela lui pèse parfois, notamment face à la candeur de certains de ses collègues écolos (Sandrine, par exemple). Il est ce qu’on appelle un « nouvel écologiste », convaincu et pratiquant, mais ça ne l’empêche pas de se placer là où le pouvoir est le plus fort…
'Tain Jeno! tu déconnes!
Laurent va vite réparer son dernier truc un peu incohérent, et ça repart, après!
Allez, reviens!
Bon, Lubertz, tu corriges ton passage ?? On ne peut pas continuer l'histoire du coup !!!
On prend du retard sur la production !!!
Voilà, j'ai fait quelques modifs sans changer la fin. Je trouve que tout cela implique une intrigue policière qui peut être sympa.
Jenofa, allez ! déconne pas ! Il suffit que tu relises l'ensemble de l'histoire une fois... Ça fait pas 600 pages quand même.
Ca change du tout au tout entre celui qui n'arrivait pas à mentir et le menteur professionnel !!!
J'ai eu hier un commentaire d'une grande lectrice (Etienne, tu la connais bien !!). Il en ressort une petite critique... On s'éparpille trop, on alterne trop rapidement d'un personnage à l'autre et on paume le lecteur... Je pense qu'il n'est plus forcément utile d'ajouter des personnages principaux. On a un trio : Fermin, Sandrine, Bertrand... reste juste à dire qui est le méchant dans tout ça... Fermin ou Bertrand ?? On a Victor prisonnier dans les geoles fascistes, la ministre de l'environnement. Je crois déjà qu'avec ça, en ajoutant Sarko et Carla, on a de quoi faire une bonne histoire.
A la lecture de l'article sur l'éco-terrorisme (http://www.lemonde.fr/europe/article/2008/07/25/ces-ecoterroristes-qui-inquietent-l-europe_1077191_3214.html#xtor=EPR-32280123)
que tu nous a fait passer, je sens qu'on devrait pouvoir trouver un dénouement et un final grandiose à cette histoire. Restera à la remettre en forme pour que tout soit bien monté et cohérent...
Je vois bien des "morales sous-jacentes", du type "méfiez vous de qui vous élisez, dans le flot des médias qui vous noie, on ne vous dit pas toujours l'essentiel..."
La vérité est ailleurs...
PS : tu remerciera la fidèle lectrice de son commentaire. J'en étais arrivé aux mêmes conclusions, à la relecture... C'est vrai qu'il y a de la matière, mais que c'est un peu le bordel!
Oui tiens ! Je me demandais si pour le suspense, il n'aurait pas fallu cacher le fait que Bertrand est membre de l'OGT et donc un traitre.
Salut
La fidèle lectrice, c'est ta femme Etienne !! On en a parlé à l'AMAP, c'est tout.
Sinon, qui te dit que Bertrand n'est pas un traitre à l'OGT ?
Autre truc, votre lien vers l'éco-terrorisme ne marche pas...
Enfin, dernier point, je ne suis plus là à partir de ce soir donc je ne vais plus rien écrire pendant une semaine...
C'est à cet instant précis que PoïngDuddu, Vomito du troisième cercle, qui observait la scène de son oeil torve, camouflé dans l'ombre du plafond noirci de fumée de la vieille cabane de berger, se décida enfin à arrêter le temps d'un claquement sec du majeur et de l'index, paralysant de ce fait Fermin et Sandrine dans une expression de surprise et d'indignation.
"Dis-donc, Bertrand! Tu ne trouves pas que tu en fais un peu trop, dans le registre du copain-traitre?" gouailla t-il d'une voix rauque.
"Ben non, tu vois! Je fais partie de ces bourreurs de mou professionnels qui pensent que plus le bobard est gros, et mieux ça passe!"
"N'importe quoi... Enfin, si ça doit te mener là où nous l'avons prévu, pourquoi pas? A chacun sa recette, hein?"
"Oui, merci de me laisser le choix des armes... Parce que franchement, c'est pas du gâteau de travailler avec des gens comme vous!"
Gargoglou, autre Vomito du même cercle que le premier, mais qui restait prudent, encore translucide au coin de l'âtre, se décida lui aussi à faire son apparition :
"Tu crois que c'est facile, pour nous, de négocier avec des humains puants et répugnants? Seulement nous n'avons plus le choix. Les choses sont allées trop vite, et maintenant, il faut réparer les dégâts. Alors on va t'y aider, mais tu vas devoir y mettre un peu du tien (et la mettre en sourdine, surtout), si tu ne veux pas aller rejoindre les cloportes qui grouillent dans l'humus, sous le hêtre blanc, là, dehors!"
A vrai dire, Bertrand n'avait pas envie de désobéïr aux deux Vomitos. Il ne doutait pas un instant que des êtres doués d'invisibilité, et capables de suspendre le temps aient aussi le pouvoir de mettre leur promesse à exécution. Il baissa donc les yeux, puis opina mollement du chef, en signe de soumission.
"Bon, on va reprendre juste après que Sandrine t'a demandé ton aide pour retrouver Victor et tous les autres! Et tâche d'être un peu plus inventif, tout en restant crédible, cette fois-ci", marmonna l'irascible PoïngDuddu.
"Allez, tiens toi prêt! A trois ça repart : un, deux, trois!"
Dis... T'as honte de mon texte, que tu l'ajoutes pas à la suite, ou quoi?
;-)
Non mon gars, Mais pour l'instant, ce texte je sais plus où nous en sommes et faudrait que je le relise entièrement.
Faudra le relancer, le remettre dans l'actu.
Y'a de la censure ou quoi ??
Ca fait plusieurs commentaires que je mets qui ne sont pas publiés !!!
Lurbeltz se met à jouer au dictateur ?? ou y-a-t-il des bugs ?
Merci de me publier !!! ;-)
Gilen je sais pas si t'as suivi, mais maintenant ce blog est en mode modération. Donc parfois il y a du décalage entre le moment ou les commentaires sont envoyés et le moment où je les modère.
Ben, c'est bien ce que je dis !!! Y'a un commentaire qui a disparu entre le message d'Etienne (son histoire pourrie !! ;) ) et son second message...
Ce n'est pas la première fois qu'un de mes messages n'est jamais publié. (je pense que j'ai des bugs de temps en temps)
Attention, c'est un scoop! La belle Sandrine vient de signer la pétition du CRAC pour l'abolition de la corrida!
Mort aux cons et Vive la Vie!
Je viens de relire tout ce bordel avec nostalgie et je trouve que c'est vraiment un chouette moment qu'on a passé, là.
Ce texte mériterait d'être poursuivi, ou alors qu'on démarre un nouveau jeu d'écriture...
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