lundi 28 mai 2007

Il est arrivé

Il est arrivé le 25 janvier 2005. Il a foulé la lumière sacrée du moment. Dehors la neige blanche illuminait de sa réverbération la salle comme un dieu éclairerait une voute céleste. Tout nu, tout blotti, toute charnu, il a regardé le paysage, peut-être en souffrant de l’air qui lui brûlait la peau.

Il a respiré, il a crié, il a bu et il est rentré dans cet univers comme une évidence extraordinaire.

Et puis le miracle a joué avec les secondes, les minutes, les semaines, avec l’ombre et la lumière, avec l’espace que le monde laisse aux particules qui vivent quelques secondes ou quelques centaines d’années. Petit, peu a dit. Puis, Petit à petit, petit a dit pour tout dire de la vie, des mots pour ne plus crier, pour ne plus pleurer, pour vivre vraiment.

Cet espace et ce temps qu’on a décidé d’ouvrir comme un élan vers le néant, pour toi, comme une preuve évidente que la rage de vivre doit tout pour sauver la vie, cette vibrance dans le corps des choses. Cette carte blanche que papa et maman, papy et mamy, aitani et amani, abuelito et abuelita ont eux mêmes laissé, quand la rage de vivre était là, dans un autre moment, pour d’autres que toi et puis au fond, pour toi. Prosterne toi devant eux, devant tout. Offre une gloire immense au monde et au temps des choses. Tu lui dois tout, il te doit tout.

Ce matin, il n’y a rien d’autre à dire. Rien que vivre la vie et te regarder bouger dans l’ombre et la lumière au milieu du brouhaha de soleil sacré, de grenouille, de chêne notre frère qui vibre au cœur dans nos mêmes cellules et petit troglodyte, et grande et belle planète.

Ce matin, rien que monter sur le pic d’Anie, et se laisser souffler par ce vent de mai jusqu’au dernier espoir.

Et là crier au Grand Soleil de la vie tout ce que je lui dois, crier aux anges, aux étoiles, à la lune, à mon amour, aux dieux des crêtes pyrénéennes, combien je ne les remercierai jamais assez de m’avoir envoyé petit homme du nom de Jolan.

samedi 26 mai 2007

Ethnocide, écocide, suicide" et 4ème circonscription

Jenofa et Jean-Rémi (ci-dessus) vont représenter l'écologie politique pour les prochaines élections législatives. Je les soutiens à mort ! le blog de Jenofa et Jean-Rémi

La biodiversité est une expression nouvelle. Elle date du temps où on a commencé à se rendre compte que l’homme prenait l’ascendant sur la nature au point de devenir le mammifère le plus nuisible que la planète ait connu. Il y eut un temps, pourtant, du temps de la préhistoire, où la nature et les humains ne faisaient qu’un. Les hommes, les animaux, les poissons, les insectes, les végétaux menaient une lutte pour la survie. Nous étions des êtres vivants comme les autres.

Mais un jour est venu où l’homme dieu décida avec promptitude de prendre son indépendance.Des humains décidèrent un beau jour que c’était eux les chefs. D’abord en expliquant à certains de leurs congénères qu’ils étaient trop noirs, trop nombreux, trop là, trop ici, trop ceci, trop cela. C’est dans cette merveilleuse période que l’on a torturé, violé, massacré, ébouillanté, écorché et j’en passe. On ne se posait pas encore trop de questions et finalement dans ce combat intrahumain, les animaux, les fleurs, l’air pur, regardaient cela avec de la distance et suivaient leur « bonhomme » de chemin. C’est aussi dans cette période que l’on a soumis de nombreux peuples, dénigré des cultures comme la culture Basque et sa langue, l’euskara, ou bien encore la langue occitane.

Un beau jour pas très beau finalement, des humains décidèrent définitivement qu’ils seraient les chefs de toute la planète et pourquoi pas, plus tard, de toutes les galaxies, parce que c’était eux les plus forts, les plus intelligents et les plus beaux.Un moche jour finalement, disons le clairement, les humains décidèrent sans concertation de discriminer et de faire l’inventaire de ce qui était à garder et de ce qui était à jeter parmi tout ce qui n’etait pas humain.
Bon ! Les ours, on s’en fiche ! cet insecte, à la poubelle, ça ne sert à rien ! Cette fleur, c’est une « mauvaise herbe », au panier ! Circulez, il n’y rien à voir !
Après l’ethnocide, après le génocide, il manquait l’écocide. Voilà, on y arrive ! Le résultat est éloquent, en plus de la misère humaine, chaque année, entre 17 000 et 100 000 espèces disparaissent de notre planète, et un cinquième de toutes les espèces vivantes pourrait disparaître d’ici 2030. Les espèces actuellement pêchées (poissons et crustacés) pourraient toutes disparaître vers la moitié du siècle sans mesure supplémentaire de préservation. Nous vivons actuellement la sixième crise biologique, inédite par sa cause unique, l’activité humaine, ainsi que par la rapidité du phénomène : le rythme de disparition étant de 100 à 1 000 fois plus élevé que le rythme naturel.

J’en viens à ma conclusion.

Il y a quelques semaines, un président a été élu. Avec son camp, l’idéologie qu’il véhicule est responsable de ce qui nous arrive. Cette manière, productiviste et ultralibérale, d’appréhender la gestion du monde va nous conduire à la catastrophe.Par conséquent, n’offrons pas tous les pouvoirs à Mr sarkozy et permettons aux écologistes de gauche d’être présents et constructifs.
Je souhaite que les électrices et électeurs de ma 4 ème circonscription soient très nombreux à voter pour la Candidate Verte et son suppléant, deux militants qui depuis longtemps ont fait preuve de leurs sentiments authentiquement écologistes.
Ne nous laissons pas avoir par la vitrine luisante et tape à l’œil de Mr Sarkozy. Ne nous laissons pas hypnotiser par ces «écologistes » de la dernière heure, et les brusques prises de conscience au moment des élections.

Un récent slogan des Verts proclamait : « 50 ans que l’avenir nous donne raison ».

jeudi 24 mai 2007

C’est parti !

Quelques nouvelles du groupe Vert souletin dans lequel je bosse, qui fait partie des Verts Pays-Basque. Outre le fait que nous sommes actuellement en pleine campagne électorale des législatives, pour soutenir Jenofa et Jean-Rémi, candidat de la 4eme circonscription, on mène depuis peu un travail sur l'eau. Vous trouverez tous les détails de ce projet ci-dessous.

Après les tâtonnements, les discussions, nous avons élaboré il y a quelques semaines un plan de travail. Nous avons presque « tiré au sort » notre premier sujet : l’eau. Quel dilemme que de faire une priorité entre des problèmes aussi importants que sont l’immobilier, les déchets, l’agriculture, la culture, l’éducation, l’emploi etc. Ce qui manque, ce n’est pas les sujets à aborder mais les militants sur le terrain.

L’eau est un sujet majeur. La réalité du réchauffement climatique apportera des transformations importantes dans notre manière de vivre. Selon des travaux de simulation de l’évolution climatique développés par le Centre National de Recherche Météorologique (CNRM) le contenu en eau du sol, en été, diminuerait de 25 % d’ici 50 ans (Sources laborari N°731). Aujourd’hui le résultat du réchauffement climatique en Pays-Basque, c’est + 1,2 °, environ – 15 % de diminution des pluies (sources : Euskal Laborantza Ganbara). Les Pyrénées Atlantiques, en 2005 ont été reconnues en calamité sécheresse. En été 2004, plus d’un millions de litres d’eau ont dû être transportés sur les estives, principalement sur le secteur d’Ahusky (sources Bortuko berriak). On peut aussi remarquer la raréfaction du poisson constaté dans notre saison. Ce déficit serait provoqué essentiellement par la pollution, c’est-à-dire les rejets industriels ou agricoles, les effluents domestiques et cela fortement aggravé par le manque d’eau de plus en plus fréquent depuis 2003.

L’ensemble de nos gestes quotidiens doivent et devront changer.

Voilà pourquoi nous avons décidé de mener un travail de fond.

- Jusqu’au 15 mai nous allons commencer par collecter des informations, faire une évaluation, un premier état des lieux.

- Nous coucherons sur papier nos premières réflexions vers la fin du mois de mai.

- En juin, nous irons à la rencontres d’experts dans l’objectif de préparer un premier évènement. Cela pourrait prendre la forme d’une soirée dans laquelle seraient présents un certain nombre de personnes dont les occupations touchent à la question de l’eau et de sa gestion (associations, experts, spécialistes, élus etc).

- Fin 2007 après retranscription des débats, on travaillera sur une première mouture des actes.

- Début 2008, janvier ou février, nous souhaitons animer une nouvelle soirée qui débouchera sur l’édition d’un « livre blanc » pour le printemps 2008. Ce livre (livret, fascicule ?) contiendra notre réflexion, nos propositions. Voilà pour les grandes lignes, en l’état actuel de nos réflexions.

- Bien entendu, plus nous serons nombreux, plus nous serons efficace. Plus nous serons efficace, plus nous pourrons influer sur la tendance suicidaire qui porte notre société vers l’irrémédiable.

Nous sommes convaincus que certains d’entre vous se reconnaîtront dans cette façon de faire et nous espérons que vous nous rejoindrez car nous avons besoin de vous.

Nous souhaitons analyser la réalité du problème et contribuer à notre niveau au changement global en agissant local dans nos coin de Soule.

Les Verts de Soule

mardi 22 mai 2007

Mes frères les gorilles

C’est sympa, les gorilles. C’est beau. Sur la photo ci-dessus, c’est un gorille de montagne. Ils ont été « sauvés » par une femme nord-américaine, Dian Fossey. Une femme extraordinaire. Dans les années 60, des gorilles de montagne, il n’y en avait plus que 300. Aujourd’hui la population s’est stabilisée à 700 individus grâce à cette grande dame. Au Rwanda, Dian Fossey s’est battue contre les gouvernants, contre les autochtones, contre ses employeurs, contre le tourisme, contre les %&@§* en tout genre. J’imagine mal une femme comme elle débarquer aujourd’hui dans les Pyrénées pour sauver les ours. Elle se ferait insulter. On dirait que c’est une femme,une sorcière, on dirait qu’elle est étrangère, on dirait qu’elle nous emmerde.
Ici la situation est la même. Sauf que nos @=*%# qui tirent sur des espèces protégées n’ont aucune excuse. Ici on a des ignorants qui ont décidé qu’il fallait choisir entre l’homme et l’ours. Mais avec des décennies de retard sur cette pauvre Afrique, (qui a bien d’autres problèmes pourtant) nous autres pays pseudo-civilisé, on n’a pas tranché la question, et la survie des ours des Pyrénées fait encore débat. Une honte pour notre civilisation orgueilleuse.
Pour moi, débattre sur la question de l’ours, c’est comme se poser la question de savoir si les femmes peuvent avoir le droit de vote.
Il nous manque Dian Fossey pour bousculer ce petit monde.
Un copain me disait : « Mais tout de même, il y a un manque d’information, ils veulent réintroduire des ours sans concertation ». Non, y en a marre ! On va attendre quoi ? Qu’il n’y ait plus d’ours ? Attendre que les mentalités soient prêtes ? Débattre oui, mais pas avec des gens qui savent que de toutes manières, ils lutteront jusqu’au bout pour qu’il n’y ait plus d’ours dans les Pyrénées.
Dian Fossey a été assassinée, on ne sait pas par qui. Mais on sait pourquoi ! Parce qu’elle dérangeait les intérêts de quelques-uns, parce qu’elle était dans le vrai, mais un « vrai » non centré sur les seuls intérêts des hommes. Un « vrai » centré sur la vie, non réduit à une particule humaine comme si la vie avait une frontière. Vive l’internationale de la vie !
Il faut bouger les consciences et la survie de l’ours, c’est aujourd’hui.
Moi, Dian, j’aimerais lui dire merci et je voudrais lui demander de faire voler son esprit sur les crêtes et les forêts des Pyrénées.
Si vous voulez en savoir plus, il faut lire le livre « Treize ans chez les gorilles », rebaptisé « gorille dans la brume », suite au film avec Sigourney Weaver.

samedi 19 mai 2007

Le potager



Alors qu’avec les copains « Verts de Soule », nous sommes en train d’entamer un travail au sujet du manque d’eau, du réchauffement climatique, de la canicule et tutti quanti, et ben cela fait plusieurs semaines qu’on se caille, et qu’il pleut alors qu’on approche de la fin du mois de mai. On va avoir l’air malin quand on va annoncer aux souletins les plus incrédules que la température au Pays-Basque, depuis les années 80, a augmenté de 1,5 ° et qu’il est tombé 15 % d’eau en moins.

Il pleut ! Il pleut ! Il pleut ! Alors mon potager, il végète, c’est le cas de le dire. Depuis qu’on a emménagé ici à Mitikile, il y a 3 ans, on a repris le potager de mon aitani. Faire le jardin, c’est génial. A 11h55, aller se chercher une magnifique laitue toute pimpante, c’est fabuleux. Mais pour l’instant je ronge mon frein parce-qu’avec la pluie, je ne peux pas faire grand chose.

Je suis un mauvais jardinier. J’achète les plants chez le marchand. J’essaie les semis, mais cette année j’ai raté plein de trucs parce que je m’y prends comme une savate.

Si vous avez des conseils, des adresses de sites internet, des bouquins du genre « jardiner pour les nuls », envoyez-moi vos infos.

Mon fils, il m’aide terrible même si parfois il marche sur un plant de salade. Je le punis en le foutant dans le composteur au milieu des asticots.

Bon de temps en temps, côté sud-est, un petit bonjour des chevaux, avec les pyrénées derrières, on aime bien.

jeudi 17 mai 2007

Attention à l’information à sensation sur les vautours

Chaque année, la question des « attaques » de vautours ressurgit. Hier, quelques médias locaux et nationaux ont repris une information extrêmement accusatrice sans véritable travail d’investigation. La LPO demande un droit de réponse pour expliquer la réalité de la situation des vautours en France.
Un certain nombre de journaux, de radios et une télévision ont publié hier, sans contacter les organismes responsables de la protection des vautours en France (parc national des Pyrénées, LPO, etc.), des titres comme « Les vautours attaquent le Pays basque », sans aucune analyse de la situation ou investigation poussée concernant les faits. Ces informations, livrées brutes et sans recul au grand public, sont dévastatrices pour tout l’effort de conservation de cette espèce rare et menacée mené en France et en Europe depuis plus de trente ans.
Or en Espagne, (Navarre et Gipuzkoa), où les mêmes évènements ont été rapportés, on constate que dans 90 % des cas, les vautours étaient accusés bien trop vite. Dans seulement 10% des cas annoncés, il y avait effectivement eu un dégât sur le bétail mais il s’agissait de cas précis et isolés de bêtes laissées seules en difficulté (malades, coincées ou lors de mises bas difficiles). En effet, la majorité des témoignages fait par les éleveurs concerne des cas de mortalités constatés avec des vautours présents mais les attaques ne sont pas observées directement.
Il existe presque toujours un doute sur ce qu'il s'est réellement passé, en particulier lors des mises bas, même si les éleveurs sont de bonne foi et si leur douleur doit être prise en compte. La présence de vautours, toujours impressionnante visuellement, est la première chose qui saute aux yeux et les vautours sont systématiquement incriminés. L’imaginaire collectif négatif autour de cet animal a tôt fait de ressurgir, et il est accusé systématiquement de tous les méfaits, comme par le passé.
En fait, nous payons en France un changement de réglementation espagnol. La réalité actuelle de la situation en France est qu’il y a eu cet hiver davantage de vautours sur le versant français des Pyrénées, car les vautours espagnols meurent de faim depuis que l'Espagne a changé brutalement de réglementation sanitaire, en particulier en Aragon où toutes les carcasses sont collectées par une entreprise qui les soustrait aux vautours. A noter que cette entreprise effectue un service… payant (et, pour préciser, le directeur de cette entreprise est aussi le conseiller de l’environnement en Aragon !). Mais la situation espagnole devrait évoluer dans le bon sens car éleveurs et amis des vautours se sont alliés contre les administrations afin que les normes sanitaires récentes soient assouplies en faveur des rapaces (dont certaines espèces très menacées). En attendant que l’Espagne ait réglé le problème, la LPO recommande en effet qu'un effort de surveillance soit fait, en particulier sur les mises bas. Il faut savoir qu’il n'y a que 580 couples de vautours dans toutes les Pyrénées françaises, et plus de 5 000 dans les Pyrénées espagnoles. L'état de santé de la population espagnole influe donc beaucoup sur les évènements qui se produisent en France
Ce qu’on dit moins, parce que c’est moins sensationnel, c’est que les vautours génèrent des centaines de milliers d'euros d'économie dans les Pyrénées-Atlantiques (64) tant sur le plan touristique qu’en jouant le rôle d'équarrisseur naturel (700 000 brebis en extensif dans le département) et en nettoyant les montagnes et les collines des carcasses qui sinon poseraient un réel problème sanitaire pour les populations humaines. Et que dire de l’économie de CO∑ réalisé par l’équarrissage naturel et gratuit effectué par les vautours, en évitant le transport par camion et le brûlage des carcasses en usine ?
A l’heure actuelle, tous les cas sont enregistrés par l'Observatoire des dommages au bétail à la suite des constats réalisés par des gardes. Or les cas dénoncés ne sont pas encore analysés et il n'est donc pas possible de déterminer la part de cas certains, incertains ou douteux concernant ces témoignages. En 2005 et 2006, une trentaine de cas par an au total a été dénoncé. Mais combien d’entre eux concernent un réel accident, puisqu’en Espagne seul 1 cas sur 10 s’avère réel ?
Enfin, il faut noter un fait très important : les assurances agricoles ne remboursent pas les mortalités par retournement de matrice (mise bas se passant mal, avec retournement de l’utérus à l’extérieur du corps), alors qu'il s'agit de la première cause de mortalité des vaches. Et c’est essentiellement dans ces cas que des accusations contre les vautours sont portées. Or ce retournement peut intervenir jusqu'à une semaine après la mise bas ! Lorsqu'il advient, un éleveur peut ou non sauver sa vache, s'il arrive avant les vautours. Dans la plupart des cas, les vaches ne sont pas surveillées : les vautours sont alors découverts sur la vache et accusés de l'avoir tuée, alors qu'elle a pu mourir d'un retournement de matrice. La LPO demande à ce qu’un vrai travail d’investigation soit fait avant d’annoncer de telles informations, dont les conséquences sont dramatiques.

lundi 14 mai 2007

"Le régime 4x4

Un couple canadien au défi de la nourriture locale, pendant une année entière... « Le régime 4x4 », c’est ainsi que Alisa Smith et James MacKinnon qualifient l’alimentation nord-américaine, où les aliments parcourent en moyenne 2 500 kilomètres avant d’arriver dans l’assiette. C’est pour défier cette aberration statistique que les deux Canadiens ont décidé un beau jour de printemps 2005 de se mettre au « régime 160 km » - autrement dit de ne plus consommer que des aliments et des boissons fraiches et si possible biologiques, ayant voyagé 160 km au maximum pour parvenir dans leur appartement de Vancouver, en Colombie Britannique... Depuis, la crise des fermes familiales, l’étiquette carbone des poires biologiques importées de l’autre bout du monde, le végétarianisme (le temps de trouver les rares fermes produisant de la
viande à proximité !), les saisons, les jardins communautaires et la cuisine à base de pommes de terre n’ont plus de secrets pour eux ! Et entretemps, leur défi s’est émancipé en un vrai mouvement, avec des interviews plein les médias, un livre publié ces jours-ci (« 100 Mile Diet: Local Eating for Global Change » - Ed. Random House) mais surtout un site web dédié devenu en quelques semaines le point de ralliement d’individus du monde entier, soucieux de redécouvrir l’alimentation locale et de saison.
Aux très nombreuses personnes qui voudraient s’inspirer de leur expérience, ils donnent ce conseil avisé : le début de l’expérience est forcément plus compliqué, donc il est sage de commencer par organiser, pour sa famille et ses amis, un dîner fondé sur le régime 160 km... pour voir ce que cela donne avant d’aller plus loin ! Et pour ceux qui veulent goûter au concept à moindre effort, signalons qu’un restaurant avec une approche similaire a ouvert à Londres en
2006 : le Café Konstam, dont le chef Oliver Rowe s’engage à acheter tous ses ingrédients dans la zone couverte par le métro londonien !
Sources (merci Pascal) http://www.grainesdechangement.com/

"Le grand soir"

Avec Gilda, nous avons écumé de long en large l’excellent festival de théâtre « Mai en Scène » qui a lieu tous les ans, à Mauléon.
Le coup de cœur de cette nouvelle fournée, c’est pour la compagnie Opéra Pagaï que nous l’avons eu et leur spectacle « Le grand soir ». Je n’avais jamais entendu parler de cette troupe. Ils se sont installés sur le parking « cœur de ville » à Mauléon, à deux pas du nouveau trinquet Glaria.
Quand on est arrivé, je me suis demandé où étaient les gradins. Et ben, rien ! Pas une chaise pour poser son cul.
Au début, on s’est demandé ce qui allait se passer. Jusqu’à la fin du spectacle, on s’est dit que tout était possible, et ça c’est vraiment génial (oui, c’est même une preuve qu’on a pas besoin de Sarko pour être ensemble et pour que tout soit possible… Hin ! hin !).
Je ne dis rien de plus pour ceux qui aiment les surprises totales, qui adorent les cadeaux, défaire le nœud du paquet et arracher le papier ! C’est à peu près la même émotion.

dimanche 13 mai 2007

"Sois forte Lucia"


Je viens de lire « sois forte Lucia », un roman de Marie José Basurco aux éditions Gatuzain. Du même auteur, j’avais lu « L’exilée », qui m’avait laissé un très bon souvenir.
Le roman, « Sois forte Lucia » est divisé en trois parties. Comme j’ai eu du mal à rentrer dans la première, j’ai eu du mal à accrocher la seconde. Mais j’ai pris la lecture à bras le corps à la moitié du roman pour ne plus le lâcher finalement.
Cependant, je retiens certaines choses.
Ces militants, Basques, les Gudaris, les républicains espagnols, les communistes, les militants des brigades internationales, fuyant, lorsque la guerre est perdue, qui se retrouvent finalement accueillis dans … Des camps de concentration. Bonjour l’accueil., merci la France. Et puis ces militants exilés en France, sortant d’une guerre, pour en commencer une autre, afin de combattre toujours le même ennemi, lorsque l’Allemagne nazi déclare la guerre et envahit l’Europe. Quel courage pour ces hommes et ces femmes !
Dans le roman, on vit cela par les yeux de cette femme, Lucia, à la fois combattante, femme et mère, qui cherche au-delà de tout, à vivre l’amour, la vie. Par ce triptyque, l’amour pour ses enfants, l’amour pour ses deux hommes, Mikel et Jon, et évidemment l’amour pour Euskal Herri, elle s’accroche à l’existence de toutes ses forces.
Et puis on arrive également à la création d’ETA. Il faut le dire, dans le roman, on ressent un grand espoir, puis finalement un certain dépit. Cette organisation sur laquelle de nombreux espoirs se sont focalisés n’aurait-elle pas tenu ses promesses ? Cette organisation qui a beaucoup assassiné se serait-elle enlisée ? Le sacrifice de plusieurs centaines de militants aujourd’hui en prison, d’autres tués, torturés et ses souffrances, ses victimes de part et d’autres, pour arriver à quoi ?
Je ne parle pas de l’histoire, que je ne la connais pas suffisamment pour porter un jugement péremptoire sur ce sujet douloureux. Je parle de ce qui transparaît dans le livre, lorsque c’est tantôt la voix de la militante que l’on perçoit, tantôt la femme amoureuse et tantôt la mère.
Et puis parfois, c’est une voix mélangée que l’on entend. Une voix cassée, surtout lorsque son fils Xabi, se retrouve enfermé dans les geôles espagnoles, torturé, nié.
« Euskadi nous a déjà coûté beaucoup de larmes, ,n’est-ce pas Lucia » lui dit son Mikel, à la fin de l’histoire.
« Non, je ne l’ai jamais regretté, encore moins aujourd’hui. Je suis soudée à toi Mikel, nous l’attendons ensemble Xabi, et nous irons le chercher ensemble, le jour où il reviendra »

vendredi 11 mai 2007

Dis papa, c'est quoi le centre ?

Dis papa, c’est quoi le centre ?
Vous savez, c’est la période où les enfants, ils posent des tas de questions, sans attendre la réponse. Ils vous balancent trois, quatre questions mitraillettes, les coquins, et pendant que vous répondez, ils sont déjà ailleurs en train de démonter le frigo ou de remplir la serrure de pâte à modeler. Moi mon petit, il a 2 ans et 3 mois. Trop petit pour poser des questions de ce genre.
Mais, déjà je me prépare.
Bon ! imaginons, c’est les élections, mon petit regarde la télé. Il voit la trogne de Bayrou qui entonne son antienne : « le centre, le centre, le centre ! ». Et là, dans le fauteuil simili cuir, sirotant, un Ekha cola équitable, made in Euskal Herri, ce merdeux en herbe me demande :
- Dis papa, c’est quoi le centre ?
Je lui répondrai :
- Le centre, c’est à peu près le milieu. Par exemple, si t’étais chez l’oncle Bayrou, qu’il y avait du gâteau au dessert, tu mangerais le milieu. Les communistes, ils mangeraient la partie gauche du gâteau, et l’UMP la partie droite.
- Euh ! Papa, me prend pas pour un crétin, c’est quoi cette histoire de gâteau ? Trouve autre chose va ! En plus, le gâteau, quand tu es devant, la partie gauche est à gauche, mais pour celui qui est en face de toi, elle est à droite !
Mon fils, il est intelligent, il tient ça de son père.
Le problème, c’est que je peux prendre les choses dans tous les sens, en politique, je ne comprends pas ce qu’est le centre. Par exemple pourquoi notre conseiller général, Pepela Mirande est centriste et appelle en même temps à voter Sarkozy ?
Tout concorde à penser que Pepela Mirande est de droite mais qu’il n’ose pas l’assumer, comme si c’était une maladie honteuse… C’est une maladie honteuse.
Mais il y a un début à tout. Sarkozy contribue actuellement à banaliser la droite et l’extrême droite.
Je fais un pari, lorsque le pays sera devenu totalitaire, Pepela Mirande se lâchera enfin.
Bon, en fait, j’espère que jamais il ne me posera cette question incongrue, mon fils. Je préfère encore qu’il me demande comment on fait les enfants, où on laisse ses crottes de nez quand on est à l’église, et pourquoi il faut parfois parler aux culs, quand les têtes sont malades.
Au mieux, il viendra un jour me demander :
- Dis papa, c’est quoi la gauche ?
- Viens, mon fils, la gauche, je sais ce que c’est. Et figure toi, tu tombes bien, de gauche, je suis.

jeudi 10 mai 2007

J'ai nommé ce blog


J’ai nommé ce blog, Xiberoa. Parce que la Soule, c’est le monde dans un mouchoir de poche, c’est le temple d’Angkor, les pyramides d’Egypte, le Taj Mahal. C’est les étoiles, la lune, le soleil et la terre à portée de main, à portée des yeux. Quand beaucoup d’entre nous rêvons de déplacements aux antipodes, je vie l’immobilisme en riant aux éclats.
Je suis xiberotar, humain et vivant. Voilà les seules certitudes que je puisse avoir. Je suis l’ici et l’ailleurs mélangé, à l’intérieur de ce petit écrin qui entoure ma maison, cette capsule spatiale, qui me rappellerait presque le liquide amniotique et l’enfance comme une protection au monde fou qui nous nargue.
A part ça, ça fait des plombes que j’y pensais à ce blog. Mais voilà ! Etait-ce bien nécessaire ? Aurai-je la faculté quotidienne de le remplir, il y a tant à faire de plus important que raconter sa vie. Et puis qu’ai-je à dire de plus dans ce monde de mots ? Tant de choses sont dites déjà ?
Allez foin des dernières hésitations, au diable, j’ai trop envie de parler de certains trucs, ça me chatouille, ça me titille… Je me lance.