samedi 1 février 2014

Stop


Je sors de mon silence.
Je me mets à parler.
J'ai trouvé ce matin que le temps passait vite et que c'était notre faute.
J'ai trouvé que finalement c'était plutôt nous qui passions.
Stop.
Je m'arrête.
Je regarde passer cet océan de misère.
La pluie tombe pour moi et je m'arrête sur elle.
Je m'arrêterai sur le soleil, comme je m'arrête sur la pluie.
Je ne veux plus le temps des hommes. je veux le temps de lire, de dire, de rire, de frire.
Je ne veux plus le temps des Monômes glauques et taciturnes.
Je me relocalise.
Je m'arrête.
Je me souviens de demain et tout tremble.
Je me souviens de toi
Je me souviens d'une course au travers des bois
Des grandes flammes de mon adolescence.
Je m'arrête.
Il n'y a plus rien en moi pour nourrir l'économie
Il n'y a plus rien en moi pour nourrir les hommes.
Je voudrais partir en cavale.
Je me relocalise.
Je me sens seul, je me sens bien, je sens dans mes veines des flammèches de vipères.
Je me sens roder dans les terriers animaux, dans les arbres pourrissants d'insectes.
Je me sens sève sangsue, je me sens lever l'hymne de la nature.
Orties, ronces, vieux crapauds planqués dans d'horribles nurseries.
Stop