vendredi 29 février 2008

Mauvais berger

Les éditions Astobelarra - Le Grand Chardon s'apprêtent à éditer un bouquin d'Etienne Boyer, "Mauvais berger". Ça vaut le coup d'oeil. Car figurez-vous ce Monsieur - outre le fait que c'est un copain - est quelqu'un qui possède de multiples talents dont on a pas fini de vérifier les limites à peu près intergalactiques.
Dans "Mauvais berger", il raconte sa courte expérience (2 ans) de berger dans les Pyrénées. C'est pas piqué des hannetons, et c'est illustré et mis en page par Etienne Boyer himself.

Vous pouvez souscrire d'ores et déjà en achetant le livre au prix réduit de 8 euros, au lieu de 10 euros lors de sa parution fin mars.

Il suffit d'envoyer un chèque de 8 euros + 1 euros de frais de port à l'adresse suivante :

Association Astobelarra Alkarte
Maison PASTOU etxea
Mitikile 64130 Moncayolle

Vous pouvez aussi télécharger la souscription au format PDF ici :
A noter qu'Etienne a accepté d'employer les bénéfices du livre, (comme je l'avais fait moi même pour mes "Pensements" ) au profit de l'association Astobelarra et plus précisément pour contribuer au financement de la collection bilingue intitulé "Litté-Nature" dont le prochain opuscule sortira en fin d'année et s'appelera "paroles du chef Seattle".

La quatrième de couverture en avant première :

Etienne H. Boyer est né en 1971 à Cognac, en Charente, de parents professeurs d’anglais. Ceci pour dire que rien ne le prédestinait à devenir berger dans les Pyrénées…

Il ne l’est d’ailleurs toujours pas aujourd’hui !
L’auteur de cette autobiographique illustrée occupe le poste de correspondant local de presse pour le journal Sud-Ouest, édition Béarn et Soule depuis octobre 2001. En décembre 2003, il a co-créé le webdo des basques d’ici et d’ailleurs, Euskobizia, dont il est toujours directeur de publication aujourd’hui.
Dans ce premier livre, l’auteur livre sa vision très subjective d’un certain milieu agricole pyrénéen, et règle des comptes avec des fantômes de son passé, mais aussi -et surtout- avec lui même...

lundi 25 février 2008

L'élégance du hérisson

Voilà un beau roman. D'abord très très bien écrit. Il ne se passe pas grand chose en apparence et ce n'est pas la grande aventure des voyages interstellaires... Quoi que ! On rentre dans la vie intime de deux personnes qui habitent le même immeuble. Il y a Paloma, douze ans qui habite au 7 rue de Grenelle, et puis Renée, cinquante-quatre ans qui est concierge au même 7 rue de Grenelle. Et dans les têtes, ça bouge et c'est la grande aventure de la pensée humaine. Et puis chacun a sa vie avec ses secrets, ses turpitudes, et ses cloisonnements.
Parfois, des portes s'ouvrent pour donner de l'air aux vies et les faire rentrer en communion. Et puis comme toutes les vies elles se refermer un jour pendant que d'autres continuent à respirer. C'est un peu le cas de Paloma et de Renée qui un beau jour vont sortir quelque peu de leur torpeur, grâce à un Mr Japonais qui va s'installer dans l'immeuble.
Oui ce bouquin, c'est un peu le rythme d'une respiration, le rythme de la vie.
A la lecture de ce livre on se dit aussi qu'il faut toujours garder l'espoir de la rencontre. Je ne parle pas d'ange-gardien ou d'alter-égo ou d'un quelconque messie, mais la rencontre d'un être vivant même ordinaire avec qui on découvre que l'existence a finalement beaucoup plus d'amplitude qu'on ne pensait.
Dommage toutefois que l'auteure finisse, à la fin, par saper l'espoir !

«Mme Michel a l'élégance du hérisson : à l'extérieur, elle est bardée de piquants, une vraie forteresse, mais j'ai l'intuition qu'à l'intérieur, elle est aussi simplement raffinée que les hérissons, qui sont des bêtes faussement indolentes, farouchement solitaires et terriblement élégantes.»

Site de l'auteure : http://muriel.barbery.net

Quelques critiques
Dans krinein.com
Dans liberation.fr

samedi 23 février 2008

Lettres à Loulou et sa bande

Ce matin, j'étais sur le marché de Mauléon pour soutenir la liste Alkarkide. Cela fait la deuxième fois qu'on (liste Union Citoyenne) me reproche mon ralliement avec les socialistes en faisant référence à un texte que j'avais écrit pendant mon mandat "la politique du pire en matière de démocratie". cette fois-ci c'est José Blanzaco qui m'a directement interpelé à ce sujet. Je me permet de répondre, car finalement, ce blog est un peu fait pour cela.
Je voudrais dire aux communistes qu'effectivement j'ai une vision très négative du PS de ces vingt dernières années à nos jours à Mauléon. Je ne trouve pas qu'ils ont été honnêtes, démocrates ni ouverts. Et puis il y a évidemment eu le second tour des élections municipales en 2001 qui a fini de ternir le tableau.
Pour tout vous dire, je n'aurais pas misé un pesos sur l'éventualité d'une liste dans laquelle je pourrais me retrouver... Surtout pas avec des socialistes ! Cela, jusqu'à il y a quelques mois où j'ai senti que sur les ruines de la gauche à Mauléon, des choses nouvelles étaient en gestation, une ouverture était amorcée et qu'on avait l'opportunité de reconstruire quelque chose que nous avons nommé : "une force nouvelle pour Mauléon".
Et je suis fier de ce programme auquel j'ai participé, avec des abertzales de gauche, des Verts, des socialistes et d'autres sympathisants. Et je perçois dans cette liste un bruissement qui laisse entrevoir de nombreux changements de comportement et un espoir pour l'avenir.
Pour faire la preuve de la fin de l'hégémonie du parti socialiste à Mauléon :
- C'est un Vert qui est tête de liste.
- La liste n'est pas "pilotée" par le PS mais soutenu par le PS (et aussi par les Verts).
- Dans le groupe, j'ai découvert des socialistes et sympathisants socialistes avec lesquels il ne fait aucun doutes que de nombreuses choses pourront être faites. Nous avons mis en avant des éléments qui sont inexistants de la liste Union citoyenne : la défense et la reconnaissance du basque, l'économie solidaire, l'écologie et la démocratie participative. Oui, Union Citoyenne, ne me parlez pas de démocratie participative... Je rappelle juste ce que Loulou m'avait répondu, un peu énervé, il y a quelques années : "La démocratie participative, c'est bien, mais il faut du temps... Et du temps, j'en ai pas !" (je doute qu'il puisse avoir plus de temps s'il est élu maire). Je ne rappellerai pas ici, où était Loulou le jour où nous organisions avec d'autres une réunion de quartier à la Haute-Ville. Je ne raconterai pas non plus comment Loulou à abandonné une association (Union des Citoyens Souletins) qui aurait pu être un outil formidable pour "imposer" la démocratie participative.
Et puis, pour finir, il n'y a que Loulou et sa bande pour croire encore que les gens ne peuvent pas changer, qu'il ne faut pas changer, et que la société est restée figé à ce qu'elle était avant la seconde guerre mondiale.
Concernant les textes que j'ai écrit, José, tu aurais aussi pu choisir "Loulou tu vas où ?". Mais je pense qu'il vous arrange moins non ?

Quelques autres textes pour rafraichir la mémoire.

vendredi 22 février 2008

Le chien l'espadrille et la libellule

En ce jour blême, en regardant les ombres
J'ai vu passer un vol de libellules.
L'une d'elle me dit, tu rentreras pas ce soir.
Moi je lui dis, c'est ben ce qu'on va voir.

Le soir venu, j'ai vu j'suis pas rentré
Et j'ai vu ça du fait qu'j'étais pas là.
Il faut le dire, cette brave libellule
Avait raison. Je suis une tête de mûle.

En sirotant au bar un café fraise
J'ai vu passer une paire d'espadrilles.
La paire me dit tu mangeras froid ce soir.
Moi dégoûté, je quittais ce comptoir.

Le soir venu, j'ai mangé congelé.
Encore une fois, je suis un vrai benêt
Et si demain, ces espadrilles repassent,
je leur dirai, vous êtes perspicaces.

Le lendemain, c'était un jour de pluie
J'ai vu courir un chien handicapé.
Le chien me dit, ce soir t'auras du bol.
Tu t'fiches de moi ? C'est jamais pour ma fiole.

Le soir venu, j'ai gagné au loto
Un boudin blanc, un oeuf et trois pianos.
J'ai dit au chien, purée ! t'avais raison,
décidément, je marche à reculons.

Trois jours passèrent et sous un pont pourri
Un chien en espadrilles fringué en libellule
me dit, ce soir tu seras ébahi.
Mon pauvre clebs, t'es vraiment décati !

Le soir venu, le chien se déshabille.
C'était Robert, ce gros naze de Robert.
Là, mon vieux t'es vraiment trop minable,
Moi qui croyait vivre une super fable.

Je continue dans la série de poèmes que j'ai écrits au début des années 90... Quoi, vous n'avez pas remarqué les superbe rimes riches ? Comment ! C'est pas un joli poème ?

jeudi 21 février 2008

C'est parti mon kiki !

COMMUNIQUÉ D’ALKARKIDE/SOLIDAIRE -

Lors des prochaines élections municipales du 9 mars prochain, les électeurs de Mauléon bénéficieront d’une nouvelle alternative proposée par le collectif ALKARKIDE/SOLIDAIRE, qui travaille depuis quatre mois en vue de cette échéance électorale.
Ce sont donc 23 femmes et hommes, issus de différentes orientations de gauche (notamment Socialistes, Verts et Abertzale) ou, plus simplement, se reconnaissant dans des valeurs communes de gauche, qui offriront ce choix. Conduite par Fantxoa HASTARAN, la liste ALKARKIDE/ SOLIDAIRE proposera aux Mauléonaises et Mauléonais un programme reposant sur des fondements solides, articulant développement social et économique, valorisation culturelle et linguistique, préservation environnementale. Cette politique municipale sera mise en œuvre par le biais de nouvelles modalités de fonctionnement, qui combineront démocratie représentative et démocratie participative…
Les 23 colistiers d’ALKARKIDE seront heureux de vous présenter leur programme (valeurs, objectifs et actions) lors d’une réunion publique qui aura lieu le mardi 26 février, à 18 heures, au Bar du Trinquet à Mauléon.
Vous pouvez également nous retrouver sur Internet : http://alkarkide.over-blog.com
Soyez les bienvenu(e)s.


- ALKARKIDEren PRENTSAGIRIA -

Dagün martxoaren 9ko herriko haüteskundeetan, Mauleko bozkazaleek ükenen düe ALKARKIDE kolektiboak proposatzen düan alternatiba berri bat. Düala 4 hilabete hasi zen lan hortan haüteskunde horier bürüz.
23 emazte eta gizonek, exkerreko sentsibilitate desbardinetarik (horietan Sozialista, Berde eta Abertzale ) edo, sinpleki, beren bürüa exkerreko baloreetan ikusten düenek, düe eskentzen haütü hori.
ALKARKIDE zerrendak, Fantxoa HASTARAN bürü, Mauletarrer programa solido bat eskentzen dü, zoinetan joanarazten düan sozial eta ekonomi garapena, hizkuntza eta kültüraren balorapena eta üngüramenari kasü egitea. Funtzionamentü berri batekin politika hori eramanik date : errepresentazione demokrazia eta parte hartze demokrazia baliatüz…
ALKARKIDEen kideek pozik aurkeztüko deizüe beren programa (baloreak, xedeak eta egitateak ) biltzar pübliko batetan :
« Trinquet » ostatüan barantailaren (otsaila ) 26an, 18 :00 orenetan
Interneten ere ahal gütüzüe atzamaiten : http://alkarkide.over-blog.com
Honki jin oroer !

Les candidats
: Hastaran Fantxoa, Albisua Gertrude, Arosteguy Christophe, Basterreix Gilbert, Belleau Bernadette, Boisliveau Daniel, Goillart Hervé, Guiresse Battitta, Honoré Jean-Pierre, Lamothe Michèle, Lanouguère Madeleine, Larrieu Lucien, Larroque Joël, Lartigue Philippe, Lasausa Jean-Paul, Lechemia Michel, Lougarot Christine, Marcadé Nathalie, Mota-Torres Antoine, Perez Jean-Bernard, Recalt Joseph, Trottier Pascal, et Veyssade Cathy.

mardi 19 février 2008

AITANI ETA AMANI

Et voilà, mon aitani et mon amani sont partis, à quelques mois de distance, comme on enlèverait les perles d'un collier. Je n'ai plus qu'un misérable fil autour du cou. Comme dit maman, c'est une période qui se termine.
Qu'est-ce qu'on ressent dans ces moments là ? Non, le "on", là, est de trop... Qu'est-ce que JE ressens car je ne vais pas m'hasarder à causer du sentiment collectif devant la mort. C'est déjà assez complexe de définir soi-même ce qu'on peut éprouver. Et puis, le "on", le "nous", on ne sait certainement plus ce que c'est depuis qu'on a perdu le sens du rituel. Il reste "moi", "lui", "il" "je" "tu" dans son coin, à pleurer un mort qui appartient à tout le monde, peut-être, mais que nous ne ressentons plus comme tel.
Lors des obsèques, j'aurais voulu que nous tournions autour de votre corps sans vie, en dansant, en chantant. Quelque chose qui nous aurait ressemblé mais dans la création. J'aurais aimé que nous sachions le faire. Je voudrais retrouver le langage de la vie et de la mort que doivent encore pratiquer certains hommes et certaines femmes qui sont encore en lien avec le cosmos, la nature, les étoiles et avec leurs ancêtres. Ceux qui font des dessins dans le sable, ceux qui font sonner les tambours pour appeler les esprits. Bon sang ! Suis je encore chrétien ? Qui saura encore initier les pauvres d'esprit qui se noient sans la technologie, le matérialisme et la société requise ?
Je suis un peu stupide, maladroit comme nous sommes quelques uns dans cette putain de civilisation technologique dans laquelle on ne sait plus dire "adieu" à ce que l'on a aimé, "bonjour" aux petits bourgeons qui poussent dans la cours de l'école, "au revoir" aux oiseaux voyageurs qui viennent nous saluer.
Je suis allé à la messe de neuvaine qui n'était même pas neuf jours après. Même les curés ne suivent plus les règles élémentaires et tout fout le camps. Et je peux dire que j'étais extrêmement distrait et pas très concerné par ces rites sur lesquels je n'arrive pas à accrocher le sens. Mr le curé m'a présenté le corps du Christ et je suis resté la bouche fermé, gêné de ne pouvoir lui donner une explication plus précise sur la nature de mon refus. J'ai fait un geste de la tête, maladroit, en louchant un peu avec la sensation d'être un peu décalé vis-à-vis de la situation. J'ai eu de la peine pour Mr l'abbé qui aurait mérité un éclaircissement.
Mon refus de faire le signe de croix, c'est pareil, c'est pas contre vous, je n'ai rien contre vous, Mr l'abbé, parce qu'on a besoin de rites, pour faire le deuil, pour entretenir la mémoire. Et vous êtes toutefois un pis aller, dans ces moments là où il faut surtout quelque chose plutôt que rien. Mais aujourd'hui, je n'arrive pas à absorber le rituel catholique dans ma substance personnellement cardiaque et corporelle.
demain, il faut absolument que je fasse quelque chose pour entretenir cette mémoire de mon aitani et de mon amani. Il y a les photos, il y a les objets, il y a la mémoire... Mais je sais qu'il manquera quelque chose qu'il faudrait que je fasse avec mes amis humains ou ceux du restant de la nature. Alors probablement je ferai quelque chose avec ceux du restant de la nature qui sont nettement aussi vivant, comme regarder le ciel étoilé, un de ces quatre, en pensant très fort à eux, et en laissant glisser dans mon être ce que la nuit me racontera d'eux.
Il faut que je me fixe un jour, il faut que je fasse bruler de l'encens, il faut que je jette un peu de mon être dans un endroit qui reste à définir, il faut que je tende mes mains dans l'idée qu'un vent vienne les rafraichir, Il faut que je laisse quelque chose dans un endroit précis qui serait une offrande. Il faut que je reproduise ces gestes régulièrement par exemple à toutes les pleines lunes ; en plus ça me fera regarder le ciel plus souvent. Et puis peut-être, de ce ciel s'ouvrira un trou par lequel je verrai la nature de l'impossible ; ou du moins ce qui parait impossible à l'humain technologie du matérialisme et de la société requise.

Aitani et et amani, avec toute ma tendresse

samedi 16 février 2008

Les Chasseurs

Dans les bals des bois où elles gigotent,
les biches vierges qui barbotent,
voient apparaitre les suppots de Bacchus,
L'engin erectile chargé in manus.

C'est quand veut s'ouvrir ta fleur,
Qu'on voit aussi se pointer les chasseurs
Qui de leur lourdeur de conquistadores,
Tirent les biches et les deflores.

Dans sa fourrure entre les branches et les bois
L'hémoglobine gicle. Des canons aux aboies,
Une tache rouge, un coup de poison
Vient de trouer l'adorable toison.

Quand de ton duvet tu sentiras la chaleur,
A ta lisière, fait gaffe aux chasseurs.
Reste au fond, caché dans ton sous-bois.
Mieux vaut rêver que n'être qu'une proie.

Tu veux aller partout, l'appel de la nature,
Toi aussi tu veux tenter l'aventure.
Ta liberté qu'il est normal de boire
Sans ces frontières que tu ne peux pas voir.

Alors, si tu veux tout savoir, je suis là.
Je viendrais avec des yeux, on causera
De ta clairière et puis de ta chaleur,
Je serais ton tout doux ton bienfaiteur.
Je t'apprendrais comment éviter les chasseurs

15 septembre1994

mercredi 13 février 2008

La Terre










J'aime quand les hommes parlent avec sagesse
De la nature, qu'ils l'aiment et se confessent.
Qu'ils se féminisent par intelligence,
Qu'ils fuient loin de ces viles engeances.

Belle nature, oui, qu'ils t'aiment et se confessent.
J'aime les voir, au bois, parler avec tendresse,
Des Campanules, des chênes, du parfum de l'humus
Et qu'ils se découvrent à t'aimer encore plus.

Qu'ils se féminisent par intelligence
Et déploient des trésors de bienséance.
J'aime voir en eux couler des larmes impudiques,
Qui tombent sur leurs pieds dans un élan mystique.

Qu'ils fuient loin de ces viles engeances
Et qu'ils marchent tous en paix, en silence,
Vers la quête de la vérité, avec toi chère mère,
J'aime voir leur piété pour toi, notre terre


29 septembre 1993

lundi 11 février 2008

La Traque


Ouf ! Enfin un bouquin que j'arrive à lire. Voilà 2, 3 bouquins que j'ai commencé et que je n'ai pas pu finir. Un de science fiction de H.P. Lovecraft, "la couleur tombée du ciel" qui est un recueil de trois nouvelles, que je renommerai : "le livre tombé des mains", et puis un roman qui se passe au Canada qui m'a très vite fatigué.
Alors, je suis allé chercher une valeur sure, parce que ça m'est particulièrement désagréable de ne pas finir un livre, un peu comme si j'étais moi même responsable ; probablement cette vieille culpabilité tenace de n'avoir rien foutu à l'école et d'avoir toujours été tenu responsable de mon échec scolaire (j'en parlerai à mon psy).
Comme d'habitude, Henri Troyat, j'aime. Pour moi, c'est un peu le Hergé de la littérature. Tintin, pour la lisibilité, c'est un juste compromis entre le scénario et le dessin. Troyat c'est le juste compromis, entre l'histoire et le style. C'est pas de la grande littérature, le style n'est pas transcendant. Troyat se contente de raconter une histoire sans fioriture aucune.
C'est l'histoire d'un jeune russe qui vit dans la Vénération du poète Pouchkine, et qui décide de le venger. Pouchkine a été assassiné trente-deux ans plus tôt. Ayant appris que l'assassin mène à Paris la vie brillante d'un sénateur du second Empire, Rybakoff, quitte la Russie pour la France avec la ferme intention de liquider l'assassin de Pouchkine qui est devenu un politicien brillant sous le second Empire.
C'est le genre de roman que l'on peut lire en faisant le poirier. J'adore !

samedi 9 février 2008

ALKARKIDE

En ce moment, c'est les élections municipales. Les rumeurs vont bon train, les attaques fusent... Voilà, nous y sommes !
Quant à moi, avec quelques potes des Verts, Abertzales, socialistes et autres, nous essayons de construire une liste de gauche, avec des volontés et des compétences autour du social, de l'écologie, du peuple basque, de sa langue, de sa culture en filigrane dans les moindres recoins du programme.
Une liste sans chef ! Car effectivement, nous sommes nombreux à penser qu'il y en a un peu marre des gourous, des tribuns. Il y en a un peu marre des maitres à penser qui, à Mauléon, ont ruiné la gauche depuis des décennies. Une liste où ce ne sont pas les partis politiques qui sont aux manoeuvres, sans avoir de craintes toutefois de parler de "Verts", de "socialistes" ou d'"Aberzale", sans avoir peur non plus de parler de la gauche et de la droite.
Aujourd'hui quelque chose de nouveau semble émerger avec ce projet de liste : Alkarkide.
Même si la liste n'arrivait pas à se monter, l'espoir viendra de là, après les élections.
Moi je voudrais faire un voeux, c'est-à-dire que ce groupe, quoi qu'il arrive, continue à se retrouver après les élections.

- COMMUNIQUÉ D’ALKARKIDE-SOLIDAIRES -
Dans la perspective des élections municipales des 9 et 16 mars prochains à Mauléon, force est de constater que le choix proposé, jusqu’ici, ne satisfait pas nombre d’électrices et électeurs. Un espace subsiste, où manque tout un panel de sensibilités et d’idées… C’est pourquoi, ALKARKIDE-SOLIDAIRES, groupe de réflexion, s’est constitué, composé de femmes et d’hommes issus de différentes orientations de gauche (notamment Socialistes, Verts et Abertzale…) et de personnes qui se reconnaissent dans des valeurs communes : développement social, identité culturelle, écologie… Toutes les personnes qui se retrouvent dans cette dynamique sont invitées à rejoindre le groupe, afin de participer au débat d’idées et à la construction du projet, samedi 9 février, à 19 heures, à la salle Ahüzki du Centre Multiservices de Mauléon. Soyez les bienvenu(e)s.

- « ALKARKIDE-SOLIDAIRES »-EN OHARPENA -
Dagün martxoaren 9 eta 16eko herriko haüteskundeeri bürüz, aitortü behar da, orain artino proposatü haütüa, ez dela bozkazale hanitxen gustüko aski. Zabalüne bat bada, non ideia eta ikusteko manera hanitx falta diren… Hortako, ALKARKIDE-SOLIDAIRES izena hartü düan talde bat biltzen da. Sozial garapenaz, gure nortarzünaz eta ekologiaz arrenküra diren exkerreko emazte eta gizon zonbait, gogozka lan baten egiteko, biltzen hasi dira (Sozialista, Berde edo Abertzale senditzen direnak eta beste…). Indar hontan beren bürüa senditzen direnak kümit dira taldean parte hartzera, ideien eztabadatzeko eta egingeiaren pikoan ezarteko, barantailaren 9an neskenegünean, 19:00 orenetan, Mauleko zerbütxügünean Ahüzki gelan. Ontsa jin.

jeudi 7 février 2008

Vers dorés

eh quoi ? tout est sensible ! Pythagore

Homme ! libre penseur - te crois-tu seul pensant
Dans ce monde où la vie éclate en toute chose :
Des forces que tu tiens ta liberté dispose,
Mais de tous tes conseils l'univers est absent.

Respecte dans la bête un esprit agissant : ...
Chaque fleur est une âme à la Nature éclose ;
Un mystère d'amour dans le métal repose :
"Tout est sensible ! " - Et tout sur ton être est puissant !

Crains dans le mur aveugle un regard qui t'épie
A la matière même un verbe est attaché ...
Ne la fais pas servir à quelque usage impie !

Souvent dans l'être obscur habite un Dieu caché ;
Et comme un oeil naissant couvert par ses paupières,
Un pur esprit s'accroît sous l'écorce des pierres !

Gérard de NERVAL (1808-1855)
(Recueil : Odelettes)

mercredi 6 février 2008

Soutien à l'association kokopelli

Biodiversité agricole

L'association Kokopelli est condamnée à verser 12.000 € au grainetier Baumaux et 23.000 € à l'État et la Fédération nationale des professionnels des semences potagères et florales (FNPSP). Ce jugement bafoue la liberté de ressemer sa récolte et la biodiversité cultivée.

Kokopelli est une association qui a repris en 1999 la mission de protection de la biodiversité et de production et distribution de semences issues de l'agriculture biologique et biodynamique, mission assurée depuis 1992 par Terre de semences, et depuis des temps immémoriaux par... les paysans et les "amateurs".

Qui est en face ? Les semenciers. Là aussi la concentration économique a sévi et donné naissance à une force multinationale (5 sociétés contrôlent 75 % de la semence potagère, dont MONSANTO, LIMAGRAIN, SYNGENTA…) soucieuse de remplacer les variétés traditionnelles par des hybrides et par des OGM — non ressemables — rendant ainsi le marché complètement captif.

Que reproche-t-on à Kokopelli ? Concurrence déloyale et vente illégale de semences sous prétexte que certaines graines vendues ne sont pas inscrites au "Catalogue officiel des espèces et variétés".

Autant il est indispensable de veiller à la conformité de la "chose vendue" (comme n'importe quelle denrée ou service, dûment et justement surveillés par la Répression des fraudes), autant il apparaît scandaleux de sanctionner une association qui œuvre pour la perpétuation des variétés dites oubliées et la conservation de gènes qui pourraient s'avérer indispensables pour affronter les défis à venir.

Car c'est bien là que le bât blesse : le catalogue officiel a subi en un siècle une spectaculaire érosion génétique. Exemple de la tomate : sur les 401 variétés enregistrées en 2006, seulement 1 % sont d'anciennes variétés.

A l'heure où les conclusions du Grenelle précisent que "La France s'engage à stopper la perte de biodiversité à l'horizon 2010", la Commission Agriculture des Verts, comme le dit Pierre Rhabi, "[exige], en fait, tout simplement, le droit inconditionnel de transmettre la biodiversité et la fertilité aux générations futures. Du droit et du devoir des peuples à se nourrir eux-mêmes"

Les Verts

dimanche 3 février 2008

Oui au retour des ours !

Et voilà, j'ai clos mon sondage dont l'intitulé était "vous apprenez que les ours sont de retour du côté d'Iraty... Quelle serait votre réaction ?"
Comme tous les sondages, c'est juste un sondage et il faut bien entendu garder les réserves d'usage.. Je me rappelle avoir entendu cette semaine Chez Mermet, dans l'émission "Là-bas si j'y suis", sur France-Inter un auditeur appeler sur le répondeur de l'émission et dire "voilà, j'ai enfin été sondé.." On lui demandait quelque chose comme quel était le personnage politique qu'il trouvait le plus "crédible" (je me rappelle plus trop l'adjectif avec précision mais ça n'a pas d'importance). Puis finalement, le gars avait le choix entre 4 ou 5 possibilités : Besancenot, Delanoe, Hollande, Royal et je ne sais plus qui. Le gars il explique qu'il choisirait bien Fabius...
- "Euh ! désolé, Fabius, on n'a pas ça en rayon, il faut choisir dans les cinq que je vous ai donné ", répond la dame !
Ben voilà les sondages ! de la grosse truanderie !
Donc j'ai pas à rougir du mien.
Pour mon sondage , toutefois je ne vais pas cacher mon plaisir, puisque sur 101 personnes :
54 % des personnes qui ont votées sont "super content"
10 % des personnes qui ont votées sont "content"

20 % des personnes qui ont votées sont "très inquiet"
10 % des personnes qui ont votées sont "inquiet"

J'ai fait la connerie de mettre deux questions intermédiaires qui sont un peu bizarres et que je ne sais où mettre mais je vous livre ça comme ça :
3 % des personnes qui ont votées sont "moyennement content"
1 % des personnes qui ont votées sont "Moyennement inquiet"

DONC POUR RESUMER JE DIRAIS JUSTE QUE :

- 64 % DES VOTANTS SERAIENT CONTENT D'APPRENDRE QUE LES OURS REVIENNENT DU CÔTÉ D'IRATY
- 30 % SERAIENT INQUIET
- 4 % SERAIENT PLUTÔT PERPLEXE

Au fait, que disent les sondages officiels ?
"77% de la population des départements de montagne de Midi-Pyrénées sont favorables à de nouveaux lâchers (sondage 2005 IFOP / Pays del'Ours - Adet - NDLR). 80% en Haute-Garonne. 77 % aussi en Pyrénées-Atlantiques selon un sondage réalisé par un quotidien de ce département. Même en ne prenant en compte que les communes de montagne, nous avons encore le soutien de 2 pyrénéens sur trois ! Alors, même en respectant les réserves d'usage sur les sondages, les chiffres sont suffisamment éloquents pour ne pas être contestés." (Sources : http://www.paysdelours.com/)

vendredi 1 février 2008

Vieux mots tant que j'aimais

Tout à commencé lorsque la cousine de ma gonzesse est passée samedi. Elle nous a annoncé un heureux évènement. "Je suis enceinte", nous dit-elle le sourire jusqu'aux lèvres. Pour fêter ça nous avons préparé un thé "sans pesticide ajouté" conseillé par le magazine "Que choisir".
Ensuite nous avons parlé d'enseignement parce qu'il est connu que si les gendarmes ne parlent que d'histoires de gendarmes, les enseignantes entre elles ne parlent pas souvent des difficultés conjoncturelles de la maroufleurie, pas plus que des problèmes de Robert Boudard, Sellier Bourrelier depuis 5 générations.
Après, nous nous sommes demandés quel prénom elle allait donner à son futur rejeton. De Anne à Lise, je comptais avancer ma propre analyse, mes propres idées en suggestionnant par exemple qu'il vaudrait mieux qu'elle laisse Thomas dans ses talons, si c'était un garçon. C'est là que j'ai été envoyé sur les Roses et les Germaines. Soit disant que j'allais sortir des jeux de mots et que la future mère n'aurait pas supporté "l'engeance de mon humour égotique", comme m'a rétorqué ma conjointe. Incroyable...! Des jeux de mots, moi ? J'avais pourtant rien dit ! C'est fou l'intuition, fait minime peut-être, mais quelles emmerdeuses ! On peut même pas déconner !
Dépité comme une corneille en proie à une otite mal soignée, j'ai laissé ces deux intellos à leur discussion mondaine et je suis allé aux WC, avec ma tasse de thé, finir ma lecture des Pieds Nickelés en Auvergne et dérouler mon ruban de bitume.
En fait je l'ai su plus tard, j'étais gravement malade.
Mon cher père m'a toujours dit que "les jeux de mollets faisaient les jambettes". Mais je le confesse à présent, Quitte à tomber dans la délation la plus poisseuse, tout est de sa faute. C'est lui qui a introduit dans mon esprit cette "humeur maligne" qui me poursuit encore aujourd'hui. C'est lui qui m'a fait connaître le fameux "comment vas-tu....Yau de poèle - pas mal et toi....ture en zinc"....! C'est lorsque j'ai commencé à courir la gueuse et que j'ai subi du même coup mes premières rebuffades blafardes et vexantes que j'ai compris que les jeux de mots de mon père ne valaient rien, pas même un Peso perdu entre Hanoi et Osaka. Moi qui pensait détenir la formule magique qui les fait rire!.. tu parles, "l'effet rire" devint très vite l'éphéméride ou même l'effet merdique. Vu le visage impassible et médusé de mes muses, j'ai vite compris qu'il fallait trouver autre chose, pour emporter la faveur du sexe opposé (et pas ménopausé car n'étant pas gérontophile).
J'étais gravement malade mais je n'étais pas le seul. A ce jour mon père sans tête, s'entête et malgré lui avoir conseillé mon meilleur psychothérapeute, il s'enferre dans la logistique des logos mauvais, des légers jeux de mots à deux sous qui de dessous comme ces soucis sans sursis remontent sans se signaler sur lesquels je chute sans sourire.
Oui j'étais gravement malade mais du jour où j'en ai pris conscience, (sans conscience, c'était la ruine de mon âme) je me suis soigné. Cependant, Imaginez que vous essayez d'arrêter de fumer après avoir été accroc pendant des années, et qu'une personne de votre entourage vous crache - non incidemment qui plus est - la fumée dans vos narines, celles-ci épatées de tant de forfanterie... Vous ne tiendrez guère longtemps et vous vous précipiterez incontinent à Continent (non content de ne pas aller compter les cons encombrants), acheter un paquet de cigarettes. Voilà où j'en étais. Après une cure de deux mois dans un centre spécialisé, j'étais complètement libéré. Ce trois décembre, Plus un seul jeu de mots. Je pouvais causer comme je veux sans glisser sur une syllabe, sans chercher la petite bête sur le bout de la langue. Les jeudemothérapeutes m'avaient juste déconseillé Boby Lapointe, Raymond devos, Guy Desproges, Lionel Jospin, Bernard Henry Levy , Charles Pasqua et quelques autres malades chroniques du calembour et de l'absurde. Mais c'était sans compter mon papa, qui vint me voir au travail, et qui articula, le sourire jusqu'aux dents.... "ça va.... lise en carton ?"
Quelques jours après, c'est la rechute finale : jeux de mots jeux de vilains, L'Internationale n'en verra pas la fin. Finalement, fatalement, mon papa et moi, nous sommes malades chroniques comme ces asthmatiques ou ces diabétiques. C'est notre croix, Il nous faut soutenir une vigilance de tous les instants pour ne pas céder au tic en toc, ce tic antique qui faisait déjà dire à Simon Martin - forgeron de son état à clichy les Bretelles dans le Doubs, en 1632 - à sa femme Gilberte qui partait au lavoir - " tu vas lavoir, le linge !" *
Bon ! en tous les cas, c'est bien dommage car j'avais plein de jolis prénoms sympas à proposer au petit de la cousine de ma gonzesse. Mais pour son second enfant, qu'elle revienne boire un thé, un bon thé "sans pesticide ajouté", on pourra en reparler.

* (mais pour comprendre ce jeu de mot, il faut savoir que les Martins habitaient dans les contreforts de l'escarpe de la butte des oliveraies, pas loin de la maison des Moliniers. Un endroit très exposé au vent et Mme Martin devait souvent courrir derrière les draps qui s'envolaient, compte tenu du fait que la pince à linge n'avait pas encore été inventé. Alors forcément, il faut entendre le jeu de mot dans le contexte et j'avoue que là ça peut-être un peu difficile. Mais avouez que Mr Martin était un précurseur, un grand malade).


Dommage... Je regrette vraiment que ce texte ne soit pas dans mon livre. Un jour j'ai fait ce texte, en 2002 et puis jamais je n'ai été satisfait de la fin. J'étais persuadé que j'allais trouver LA chute. Que dalle. Mais avec le recul, je le trouve assez sympa quand même.
Juste vous remarquerez l'annotation en fin de texte, absurde, ésotérique, délirante, incompréhensible. Elle devait faire partie du texte mais je l'ai enlevé et je l'ai mise comme annotation ; vous la lisez si vous voulez, elle n'est pas indispensable au texte.
Au fait comme d'hab, ça part d'une histoire vraie. Et ce texte je l'avais mis au rebut parce qu'il ne plaisait pas trop à gonzesse, notamment le début. Soit disant qu'elle n'aurait jamais qualifié mon humour "d'égotique", que ce texte n'était pas marrant (alors que moi j'étais mort de rire) qu'elles n'étaient pas "emmerdeuses" et que les profs ne parlaient pas que d'histoires de profs... Enfin C'était pour le fun, ce texte, comme disent les djeuns.