dimanche 30 août 2009

Soyons lucides !

Soyons lucides, en regardant le calendrier cosmique.
Cela faisait pas mal de temps que j'avais lu dans un livre, le calendrier des évènements de l'histoire de la planète et des hommes, rapporté à un jour ou une année. Je pense avoir lu ça dans un livre de Bernard Werber ou d'Albert Jacquard, mais impossible de retrouver le livre où j'ai bien pu lire cela. Si vous avez une idée, vous serez aimable de me l'indiquer. Et voilà que coup sur coup, je tombe sur deux éléments à ce sujet dans un livre et un site sur internet
D'abord sur le livre de François Terrasson que je suis en train de lire, "La peur de la nature". Je le cite :
"- La terre n'est pas la planète des hommes. Pendant des centaines de millions d'années, d'autres être vivants ont occupé les lieux où se trouvent maintenant nos maisons, nos lits et nos chaises.
Si cette gigantesque durée qui nous a précédés était réduite à une journée, c'est-à-dire vingt-quatre heures, l'homme n'apparaitrait que dans la dernière seconde avant minuit".
Dans le site Terre sacrée, ils ont décliné cela en détail sur quatre pages A4.
Pourquoi ce calendrier me parait important ? Parce qu'il remet l'homme à sa juste place.
Quand on regarde nos activités quotidiennes, on donne tellement d'importance à tellement de conneries, on est tellement persuadé d'être, les zommes, les rois du monde, les rois du pétrole, que ça ne peut nous faire que du bien de regarder à quoi correspondent les 2000 ans qui nous précèdent, les 150 à 200 ans de notre ère industrielle, compte tenu que ce calendrier commence par... le big bang
L'homme qui croyait être le centre de l'univers, doit comprendre maintenant qu'il n'est même pas le centre de la terre. Dure la chute !

jeudi 27 août 2009

refusons les prélèvements d'ADN

Pour le maintien de nos libertés individuelles, refusons les prélèvements d'ADN

Le 17 janvier 2008, à l’appel d’ELB (Confédération Paysanne du Pays Basque) et du GFAM Lurra (aide à l’installation des jeunes paysans), 200 personnes se rassemblent devant les locaux de la Safer Pays Basque (gère le foncier rural). La Safer doit donner son avis sur l’avenir de la ferme Kako, exploitée depuis près de 3 ans par un jeune qui en demande l’acquisition ; il est soutenu par ELB. Au dernier moment, la Safer opte pour une autre candidature, arrivée hors délai. Après une légère bousculade avec les gendarmes, les manifestants obtiennent qu'une délégation soit reçue par les membres de la Safer. 15 jours plus tard, la réponse répressive arrive avec six arrestations, dont celle de Jean Michel Ayçaguer, militant syndical. Le procès donnera lieu à des condamnations de 2 à 4 mois de prison avec sursis pour 3 militants, des amendes pour les trois autres.
Jean Michel Ayçaguer (deux mois avec sursis) a refusé durant sa garde à vue d’autoriser une prise d’ADN. En décembre dernier, les gendarmes viennent le convoquer à nouveau. Il subit une garde à vue de quelques heures mais maintient son refus. C’est pour avoir refusé la prise d’ADN qu’il passe en jugement le 29 septembre prochain.

Pétition de soutien à Jean Michel Ayçaguer,
militant syndical refusant de se soumettre au prélèvement ADN

Lors de sa création par la loi du 17 juin 1998, le fichier national des empreintes génétiques (FNAEG) avait pour finalité de répertorier les délinquants sexuels. Les lois « sécurité intérieure » (18 mars 2003) et Perben II (mars 2004) ont successivement étendu le champ des personnes fichées. Des personnes condamnées ou simplement suspectées des infractions les plus banales, vols à l'étalage, dégradation d'abribus…sont aujourd’hui systématiquement soumises à ce fichage qui s’étend jusqu’aux militants syndicaux, écologistes (faucheurs OGM)… Par contre les auteurs de délits financiers (abus de biens sociaux, trafic d'influence, corruption...) échappent au fichage génétique.

Les données ADN sont gardées dans le FNAEG par la police et l’Etat, pendant 40 ans pour les personnes condamnées, 25 ans pour les autres. Il est possible de refuser le prélèvement ADN…mais ce droit est un délit passible d’un an de prison et 15 000 euros d’amende ! Voilà la peine qu’encourt Jean Michel Ayçaguer.

Ce qui arrive à Jean Michel peut arriver à n’importe qui d’entre nous (un million de personnes sont aujourd’hui fichées en France, avec près de 30 000 nouveaux prélèvements chaque mois).

Nous dénonçons l’extension du FNAEG et le détournement de ses finalités initiales.
Nous soutenons le refus de se soumettre au prélèvement ADN et à son fichage.

Nous soutenons Jean Michel, militant syndical, car nous considérons le fichage ADN des syndicalistes comme une entrave à l’action syndicale. De façon générale, nous considérons qu'un tel fichier regroupant tous les opposants sociaux ou politiques aux gouvernements en place présente un grave danger pour les libertés fondamentales.
Et nous soutenons Jean Michel car nous exigeons le respect de l’intégrité et de la liberté individuelle.

Signons, faisons signer massivement cette pétition.
Rendez-vous au procès le 29 septembre, soyons y nombreux!

Pour le maintien de nos libertés individuelles, refusons les prélèvements d'ADN

__________________________________________

Norberaren askatasunak zaintzeko, ADN hartzeak uka ditzagun

2008ko urtarrilaren 17an, ELB sindikatuak eta Lurra GFAMek deiturik, 200 pertsona bildu ziren Safer-eko bulegoaren aintzinean. Egun hartan, Saferek Kako etxaldearen geroari buruzko iritzia eman behar baitzuen. Oroitarazi behar da 3 urtez gazte bat lanean ari izan zela KAKOn eta etxaldea erosi nahi zuela, ELBren sostenguarekin. Azken momentuan alta, Saferek lehentasuna beste norbaiti ematea erabaki zuen, nahiz eta izena epez kanpo eman. Safereko bulegoaren ainztinean ziren jendarmekin elkar bultzaka aritu ondoren, Saferek manifestarien delegazioa errezibitu zuen. 15 egun berantago erantzuna etorri zen : 6 pertsona atxilotuak, tartean Jean-Michel Ayçager, sindikatu militantea. Auzian, 3 militantek presontegi zigorra jaso zuten, sursiarekin (2 eta 4 hilabete artean), beste hiruek isunak.

Jendarmerian atxikia izan zelarik Jean-Michel Ayçagerek bere ADN-a hartzea ukatu zuen eta joan den abenduan, jendarmek horregatik zonbait orduz atxilotu zuten. Hala eta guztiz ere ukatzen segitu du eta ondorioz , ADN hartzea ukatzeagatik, auziperatua izanen da, Baionan, heldu den irailaren 29an.

Jean Michel Ayçager, sindikatu militantea,
ADN hartzea ukatzeagatik auziperatuaren aldeko sostengu izen bilketa

1998ko ekainaren 17ko legeak sortutako aztarna genetikoen fitxategiak (FNAEG frantsesez : Fichier national des empreintes génétiques), sexu delitugileak zerrendatzea eta sailkatzea zuen helburu. Barne sekuritateari buruzko legeek (2003ko martxoaren 18) eta Perben II-koek (2004ko martxoan), hurrenez hurren, pertsona fitxatuen eremua hedatu dute. Ondorioz, gaur egun, lege hauste arruntengatik kondenatuak edo susmatuak diren batzuk fitxategi honetan sailkatuak dira; halaber eta haratago sindikatu militanteak, ekologistak (jitez aldaturiko landareen aurkako ekintzak burutzen dituztenak adibidez) ... Finantza delituak (ustelkeria kasuak, eragin trafikoa, ondasun sozialen desbideratzeak...) burutzen dituztenak aldiz ez ¡

Auzi baten ondorioz kondenatuak direnen ADN datuak poliziak eta estatuak 40 urtez atxikitzen ditu, 25 urtez beste kasuetan. ADN hartzea ukatzen ahal da... baina ustezko eskubide hau delitu bat da, urte bat presontegi eta 15 000 euroko isuna balio duena ! Hau da Jean-Michel Ayçagerek arriskatzen duen zigorra.

Jean-Micheli gertatzen zaiona edozeini gerta dakioke (milioi bat pertsona fitxatuak dira gaur egun Frantzian; abantzu 30 000 hartze berri burutzen denean hilabetero).

FNAEG fitxategiaren hedatzea salatzen dugu baita bere hasierako helburuen desbideratzea ere.

ADN hartzea eta sailkatzearen ukatzea sostengatzen dugu.

Jean-Michel sindikatu militantea sostengatzen dugu, sindikalisten ADN hartzeak eta sailkatzeak ekintza sindikala trabatzeko eginak baitira. Orokorki, gobernamenduen politikaren aurka ari diren guztien datuak bil eta atxik ditzakeen horrelako fitxategi batek oinarrizko askatasunak zalantzan ematen dituela salatzen dugu.

Jean-Michel sostengatzen dugu, norberaren askatasuna eta duintasunaren errespetuaren izenean.

Arrazoin guzti hauengatik dugu testu hau izenpetzen eta ahalik eta jende gehieneri izenpetarazten.

Denak bil gaitezen 2009ko irailaren 29ko auzian !

Pour le maintien de nos libertés individuelles, refusons les prélèvements d'ADN


lundi 24 août 2009

CHANGER LA COUCHE DE VOTRE BÉBÉ

CHANGER LA COUCHE DE VOTRE BÉBÉ (EN QUELQUES MINUTES)

Par le professeur Lurbeltz Arrambide

Lurbeltz Arrambide, membre de l’académie basque est aussi spécialiste des enfants en bas âge. Il est l'auteur du livre « Le b. a.-ba des bébés» et de "Les bobos des bébés" aux éditions "Enfance en face". Notre envoyé spécial Txomin Larramendy était présent le 30 juin dernier pour assister à sa démonstration du changement de la couche d’un Bébé.

Il a fait caca ? Biiiiennn !
L'important, c'est l'or-ga-ni-sa-tion. Approchez-vous bien autour de moi, ne soyez pas timide ! Voooiilaaaa !
D'abord, prendre trois cotons. De préférence utiliser des cotons carrés qui ne peluchent pas. Les disposer sur un meuble à proximité immédiate de la table à langer. Verser quelques gouttes de liniment oléocalcaire sur chaque coton. Le liniment, ça coute la peau des fesses. On peut aussi fabriquer du liniment en mélangeant une quantité d’huile d’olive et une quantité d’eau de chaux. Disposer ensuite de l'éosine et de la biafine à portée de main, à cause que le petit il a les dents qui poussent. Ah ! oui, pardon, soyons précis. N'hésitez pas à m'interrompre comme cela. Il a les fesses asséchées, parce qu'il a les dents qui poussent, ceci explique cela. C'est très logique. Ou alors c'est parce qu'il a les fesses asséchées qu'il a les dents qui poussent, cherchez pas à comprendre, les lois des bébés sont impénétrables. Je n'ai rien oublié ? Ah si ! Le joujou. Je vous expliquerai ça en temps voulu. Très important le joujou.
Coucher l'enfant sur la table à langer et le mettre en condition. Surtout ne pas le stresser car ça compliquerait rudement la tache. Lui chanter une chanson qui décontracte. Un truc mou genre Etienne Daho. "J'fais un voeu faire un duel au soleil...". Vous mêmes, faites quelques mouvements de la tête d'avant en arrière et de droite à gauche, quelques flexions pour vous décontracter. "... Je rêve d'un duel avec toi..." Respirez profondément, ouvrez la fenêtre, récitez trois pater et deux avé, faites le signe croix ou tout autre signe qu'on vous a appris. "...En haut de la falaise rebelle ..." Le bras d'honneur et l'utilisation du majeur en extension sont rigoureusement prohibés... "...Provoc et duel avec toi..." .
On enlève la couche. Vooiiilàààà ! Avec la couche sale on enlève le plus gros du caca, et on retourne la couche en coquille sous les fesses du bébé pour éviter de salir la serviette sur laquelle repose l’enfant, autant que faire ce peu.
C'est là que commence la course contre la montre. Vite ! Donner le joujou au petit. Comment dites-vous ?Pourquoi ? Pour qu'il ne mette pas les mains dans le caca, imbécile ! Opération diversion. Maintenant priez que le joujou fasse son effet de subjugation suffisamment longtemps. Il faut profiter de l'effet de surprise.
On fonce les gars. Nettoyer la merde avec le premier coton linimenté... Vooiiilàaaaa ! Zut où est la poubelle ? Bon ! Vous mettez le coton sale où vous pouvez et vous prenez un autre coton propre. Vous.... Vous ramassez le jouet du bébé s'il est tombé par terre, lààààà ! et .... ATTENTION ! NOM DE DIEU ! Tenir bien le bébé. Vous nettoyez sa main qui est pleine de caca, avec le coton linimenté.
Vous reprenez un coton linimenté, voilàààà. Comment vous dites ? Oui il y a encore du caca et… ATTENTION LE BÉBÉ MET LES MAINS DANS LE...
Vous reprenez un... Où est le coton ? Donc vous prenez le liniment et vous le faites couler sur un coton. Aie aie aie ! Vous ramassez les cotons qui sont tombés par terre. Vous prenez un coton sale qui est tombé par terre, vous mettez le liniment. Comment vous dites ? J’ai marché sur le coton ? Le bébé s'est mis du caca sur son body et j’en ai aussi sur le coude et le col de ma chemise ? D'accord ! C’est pas grave. Vous enlevez le body du bébé et la couche sale ... Où elle est ? NOM DE DIEU ! LE GOSSE JOUE AVEC ! D'accord ! Vous jetez la couche sale par la fenêtre et... Comment vous dites ? Euh ! C'est moi le professeur oui ou merde ?
Vous mettez de l'éosine là où le bébé a les fesses abîmées en appuyant sur la pipette et en tapotant avec un morceaux de coton. Vous passez la biafine. Làààà ! Comment vous dites ? Le jouet est encore tombé ? Exact ! De toute façon, il était plein de merde... Oui je sais, le petit met les mains pleines de caca, dans la biafine et l'éosine. A ce moment-là vous mettez en place la technique d'urgence. Pas facile. Vous tenez très fortement les deux mains et les deux pieds du bébé vers son visage, vous maintenez l'ensemble que vous contenez en appuyant avec le coude. Oui je sais, c'est pas simple et... Comment vous dites ? Il pleure et s'étouffe un peu ? Vous voulez qu'on lave ces fesses oui ou non ? Alors patience ! Maintenant, vous êtes super à l'aise pour finir de mettre la biafine. Vooiilaaaaa !
Vous prenez une couche propre. Je conseille une couche lavable. Les couches lavables, c'est plus écologique. Vous mettez les inserts en coton dans la couche lavable, lààààà ! ... Et... Et... Et il refait caca ! D'accord ! Vous jetez le bébé par la fenêtre et vous allez rapidement sous la douche laver la serviette.... Comment vous dites ? C'était le contraire, bon !
Ben voilà hein, Un de moins qui ne fera plus caca.
Et retenez bien ce que je vous ai dit au début. L'important, c'est l'or-ga-ni-sa-tion.

Dans notre prochaine étude nous verrons comment gérer des enfants lors d'un repas d'affaires en présence d'un préfet, d'un ministre, ou d'un député.

samedi 22 août 2009

Pierre Desproges "Textes de scène"




Je viens de lire "Textes de scène" de Pierre Desproges.
Si je devais revendiquer une filiation, en matière d'écriture, ce serait celle de Desproges, d'abord. Enfin ! Filiation, en vérité, je n'ai lu les "Chroniques de la haine ordinaire" qu'après l'écriture de mes Pensements. Mais en lisant ces chroniques j'ai reconnu mon maitre et mon frère en écriture. Une écriture savamment triturée qui s'amuse avec la réalité et qui essaie de la circonscrire. Du grand art.
Une autre filiation ce serait celle de Renaud avec ses chroniques écrites pour Charlie-Hebdo, rassemblées dans le recueil "Envoyé spécial chez moi".
Et puis tant que j'y suis, il y a Coluche et l'intégrale de ses sketches qui vient d'être édité aux éditions Le livre de poche, illustré par Cabu et Wolinski. La bible de l'humour.
- "Envoyé spécial chez moi" de Renaud
- l'intégrale de ses sketches de Coluche
- Chroniques de la haine ordinaire I et II de Desproges
Je viens de faire l'acquisition d'un recueil de chroniques de Christian Laborde. "Collector"... Après feuilletage rapide, diagonalisation et connaissant la plume de C.Laborde, il se pourrait bien que je rajoute très bientôt une quatrième bible. Mais j'aurais l'occasion d'en reparler.
Ci-dessous un extrait des "Textes de scène" de Desproges.


J’ai envie de tuer quelqu’un.

C’est assez urgent.
Ca aussi, j’aurais peut-être dû en parler à mon psy, mais finalement, j’ai préféré me confier à mon armurier.
Vous allez me dire : « Et le respect de la personne humaine ? »
Mais où avez-vous vu qu’elle était respectable la personne humaine ?
Vous avez entendu chanter Francis Lalanne ?
Vous avez entendu penser un footballeur ?
Vous avez vu les yeux morts des terrifiants zombies à chapeau mou alignés devant les chars apocalyptiques des 1er Mai moscovites ?
Avez-vous entendu le décérébré radiophonique meugler les résultats du « Top 50 » ?
Avez-vous reniflé les effluves de sang lourd épanché du taureau sacrifié au crétin bariolé qui brandit sa queue fauve au nez des connes humides des étés madrilènes ?
Avez-vous touché du doigt le fin fond de la bassesse au front des marchands de femmes accroupies ?
Avez-vous, sans bouillir, essayé Génie ?
Vous avez lu Télé 7 jours ?
Vous vous êtes regardés ?
Vous m’avez vu dans la glace ?

Desproges.

mardi 18 août 2009

L'os de dionysos








Après avoir lu "Corrida basta" de Christian Laborde, je me suis jeté sur "L'Os de Dionysos". Je l'ai grignoté jusqu'à la moelle. Je dirai même que je l'ai un peu sucé. Une sorte de fellation littéraire, peut-être, pour rendre hommage à la déesse Fellacia dont parle le livre. Les livres sont tellement plus chez moi que du papier à lire, que je ne suis pas très loin du compte. Il y a toujours eu du doudou là dedans. Et qu'est-ce qu'on fait avec un doudou ?
J'ai aimé ce livre parce qu'il parle de la liberté d'être soi même et que c'est un thème qui m'intéresse au plus haut point. Il y a un air de liberté qui souffle dans ces pages, l'envie d'aller au bout d'une idée de liberté.
Puis il y a les mots qui sont scandés comme les percussions dans une musique de jazz, le balai en arrière fond. Ça me fait penser à Claude nougarot qui disait que quand il écrivait, c'était avec le jazz au fond des oreilles, quelque chose comme ça. C'est peut-être pour cela que Christian Laborde et Claude Nougarot se sont beaucoup appréciés. C'est ça que j'aime beaucoup dans la littérature, c'est-à-dire le plaisir que l'auteur prend à jouer avec les mots, les sentiments et les idées.
Ah oui, le personnage du roman est professeur dans un établissement scolaire privé, "conformiste et mesquin", comme le dit le quatrième de couv. "Collège privé" (je rajouterai catholique) et "conformisme" c'est ce qu'on appelle un pléonasme. Ou alors il faut le dévouement d'un ou deux enseignants qui se ruinent à faire bouger la montagne de marbre. (On va encore me dire que je me spécialise contre l'église en ce moment... Aih !).

RÉSUMÉ :

"Le 12 mars 1987, L'Os de Dionysos a été interdit pour " trouble illicite, incitation au désordre et à la moquerie, pornographie et danger pour la jeunesse en pleine formation physique et morale " par le Tribunal de Grande Instance de Tarbes. En mettant en scène, dans un récit érotico-satirique virulent et provocateur, le conformisme et la mesquinerie d'un établissement scolaire privé, Christian Laborde a obtenu un succès de scandale qui ne doit pas faire oublier la somptuosité verbale d'un jeune écrivain émule des surréalistes, salué par Claude Nougaro aussi bien qu'André Pieyre de Mandiargues."

QUELQUES LIENS

mardi 11 août 2009

Belagileen trajeria

Je ne vais pas vous la faire "Ah ! La pastorale 2009 est un bon cru". Pour savoir si c'est un bon cru, il eut fallu que j'y aille chaque année. Surtout que ce n'est que la troisième pastorale que je vois. La première que j’ai vue, celle de Garindein en 1996, causait de Sabina Arana Goiri. Un type éminemment, excessivement raciste et chrétien à peu près autant, qu'on devrait l'oublier. Si ce n'est que c'est lui qui a inventé l'ikurrina (drapeau basque), le terme abertzale, le nom d'Euskadi (c'est-à-dire que si on voulait l'oublier, c'est raté). Non, ce n'est pas lui qui a inventé l'irrintzina, lauburua, txalaparta, makila, zuzulua ni la marque Kukuxumuxu (ouf!). L’autre pastorale que j’ai vue, celle de Mauléon en 2004 avec Antso Handia racontait l'histoire d'un roi de Navarre vers l'an mil . La première, ça ne m'avait fait ni chaud ni froid ni tiède. La seconde m'avait intrigué sans plus. Mais Belagileen Trageria m'a fortement emballé. Est-ce que c'est la qualité de la pastorale ou est-ce que je suis mûr aujourd'hui pour apprécier la pastorale en général, comme on passe de l’enfance à l’âge adulte en appréciant le vin ? Ez da kit xuxen. Le thème m'intéressait particulièrement. Il parle d'un juge royal qui, en 1609, fit un procès à des sorcières du Labourd - ou présumées sorcières, on s'en fout, des femmes quoi - qui furent brûlées vives. Il parle des conditions de vie difficiles des basques à l'époque et surtout des femmes. Il met l'accent sur la connerie de ce juge royal, Pierre de Rosteguy, alias De Lancre et évidemment le rôle puant d' Henri IV. Pouvoir, justice, église réunites pour faire chier le monde.
Oui et l'église dans tout ça ? Aaaaah église, église chérie, je t'adore, je te roulerais des pelles ! Mais des pelles mécaniques pour t'arracher la gueule.
Localement, l'église, elle s'en sort de justesse grâce à quelques curés qui ont pris le parti des sorgin. Mais l'église étant ce qu'elle était à l'époque - c'est-à-dire une ordure puante qui avait quand même réussi à éradiquer les pratiques païennes et tout ce qui va avec, c'est-à-dire un certain rapport avec la nature, avec la sexualité, un certain regard sur le monde - il ne fallait pas trop lui demander. Si localement elle n’a pas joué de rôle prépondérant, on peut dire que dans les hautes sphères elle a contribué au massacre. De toutes façons, elle préparait le lit du massacre depuis son interprétation abrasraccourciste des paroles d’un certain Jésus Christ. Comme le raconte Jean Louis Davant dans le livret de la Pastorale, l’inquisition ne les recherchait guère (belagileak). Son but « était de combattre l’hérésie intellectuelle, dogmatique, surtout chez les clercs et les penseurs, étant donné que le poisson pourrit par la tête ». Il y a l'évêque d’Echauz qui retourne sa veste mais une fois que le feu a tout brulé, lorsque la messe est dite en quelques sortes. Aujourd'hui l'église est calmée mais uniquement parce qu'elle n'a plus grand-chose à se mettre sous la dent et que ses adeptes fondent comme neige au soleil. Mais ce monde est le sien. C’est elle qui l’a fabriqué par dessus les décombres de l’ancien monde. Elle n’a plus qu’à piétiner le champ de ruines dont elle est à l’origine et ricaner comme une démente, emmerder les Africains avec son abstinence, son zizi rentré qu’elle n’a pas réussi à nous imposer mais qu’elle cherche encore à faufiler dans les zones propices, Son zizi rentré qu’elle promeut du haut de son trône mou.
Quand je pense, putain de moine, que la messe le dimanche matin, fait partie du programme de la pastorale !
Cher Lamin, Basa jaun, Basa Andere et Zezengorri, chère Mari, savez-vous qu'ici on continue à se foutre de votre gueule dans votre dos, dans lequel d’ailleurs est planté le poignard que l'on fait vibrionner avec jubilation entre vos vertèbres ? Les sorgin ne cherchaient-elles pas votre sillage ? Ne résistaient-elles pas à ce monde des biens-pensant des grands-pensant, des pensant pour les autres ? Les sorgin, ne sont-ce pas les derniers râles, la dernière respiration des croyances anciennes qui reçoivent leur coup de grâce sous le bucher des biens pensants ? Ez da kit xuxen.
Oui, c'est vrai, j'ai une putain de dent contre cette église qui me gonfle et nom de dieu que ça m'agace de la voir parader à la pastorale et tous les dimanches dans les enflures populaires, et puis aux enterrements, aux mariages, aux baptêmes, même pas aux divorces pour qu’on puisse au moins en rire. La mythologie basque attribue la disparition des lamin à la sonnerie des cloches, aux rogations, à l’édification des églises et des chapelles. La mythologie garde encore les souvenirs de l’évangélisation… Mais nous, avons-nous oublié ce que nous pensions, ce que nous vivions et ce que nous aurions pu penser et vivre aujourd’hui si l’église ne nous avait pas bourré le crâne ?
Tiens, j'aimerais jeter un oeil sur le texte de la pastorale Agosti Xaho qui a eu lieu à Ordiarp en 1988. Agosti Xaho né à Tardets et anti-clérical. Mais comment les souletins ont-ils pu rendre hommage à un type qui disait, en parlant de la religion : "Nous sommes les fils de Voltaire... Ecrasons l'infâme" ? Ah ! Ah ! Ez da kit xuxen !

QUELQUES LIENS :

dimanche 9 août 2009

Un an de plus d’une question sans réponse

Un an ! Un an déjà, depuis cette soirée du 7 août 2008 à Heleta, si digne et empreinte d’émotion, qui rappela aux mémoires défaillantes qu’une blessure impossible à cicatriser perdurait alors depuis 25 ans : la disparition de Jean-Louis ‘Popo’ Larre à la suite de l’affrontement du camping de Léon (7 août 1983).

nun da popo.jpgL’optimiste invétéré que je suis doit malheureusement en convenir : les mémoires un temps ravivées sont retombées dans la léthargie… Ainsi, sur ce blog créé spécialement pour lutter contre l’oubli, pour mobiliser les consciences, pour briser la chape de silence, et à la fin des fins pour concourir à retrouver la trace de Popo… rien ne bouge depuis un an ! Et pourtant ce n’est pas faute que l’admi- nistrateur ait essayé, à bien des reprises, de bousculer les immobilismes, d’en appeler au simple geste de faire écho de site en site, de blog en blog, de forum en forum au rappel de cette volonté de savoir enfin où est Popo, « Non da Popo ? ». La dernière contribution date du 8 août 2008 qui relate en texte et reportages photos, vidéos et sons l’hommage qui s’était déroulé à Heleta et qui avait réchauffé bien des cœurs, soulevé bien des émotions. Oui, mais voilà, tout est là justement : l’émotion ne fait pas l’action…


De l’ambiguïté… aux remugles du passé

Il y a bien un commentaire signé ‘Monik’, en date du 3 décembre 2008, qui – on me pardonnera d’être une peu « raide » dans mon propos –, ne fait certainement pas « avancer le schmilblick » et, tout au contraire, donne dans l’ambiguïté lorsqu’il y est écrit: «Je ne crois pas (ce n’est que mon avis !) que des réponses seront données [concernant la disparition de Popo] par le biais de l’organisation IK qui est impliquée dans cette affaire. Il me semble que ce dossier devrait être relayé par sa famille, pour laisser l’humanité prendre le pas, loin de toute connotation politique (…) ».

Je préfère penser que la tournure « [IK] est impliquée dans cette affaire » veut seulement dire que si Popo a disparu, il y a maintenant 26 ans, cela avait à voir avec son engagement politique mûrement réfléchi – car on ne rejoint certainement pas la lutte clandestine sur un coup de tête… – et que cette formule ne porte pas en elle le remugle d’insinuations insupportables qui furent colportées en leur temps. Quand à « laisser l’humanité prendre le pas, loin de toute connotation politique », je mettrais cela sur le compte d’un angélisme éloigné des réalités et peu au fait des situations vécues hier comme aujourd’hui en Pays Basque. Car si Popo a disparu, c’est bien dans un contexte politique et si on apprend demain la vérité ce sera qu’un autre contexte politique aura permis que cela survienne enfin.

Il y eut aussi un autre commentaire auquel on se saurait accorder par contre aucun caractère d'innocence celui écrit sous le pseudonyme de ‘Isnomis’ et publié le 10 octobre 2008. Le dit (la dite) ‘Isnosis’ souhaite lui (elle) que Popo soit retrouvé un jour « pour qu’il soit jugé » et conclut : « Je ne souhaite pas sa mort, bien au contraire. Il attend [Popo] très patiemment le délai de trente ans, délai de prescription en matière de crimes » (sic !). Et il ne s’est trouvé personne – pas même moi, je dois bien l’avouer… – pour apporter la contradiction à de telles inepties !… Car Popo, s’il avait été arrêté ce dramatique 7 août 1983, n’aurait certainement pas été jugé pour « crime », mais au pire pour « complicité de crime »… vu qu’il n’avait pas été impliqué dans la fusillade ! Ce fait aurait été avéré par de nombreux témoins de l’affrontement… du moins peut-on l’espérer.

Donc ‘Isnosis’ donne, au mieux, dans la sottise frappée au coin de l’ignorance ou, au pire, tente de semer le trouble dans les esprits, comme dans les semaines et les mois qui suivirent les ‘événements de Léon’ ou une ambiance délétère régna, abondamment alimentée par moult rumeurs, accusations ignominieuses, supputations abjectes, fausses informations et vaines pistes. Un marigot nauséabond où se vautrèrent acteurs policiers, officines politiques de l’ombre, journalistes consciemment ou inconsciemment manipulés, personnes crédules et « anti IK » de tout bord.

Je ne voudrai pas croire que la relance en feu de paille – en tout cas pour le volet médiatique – de la quête de vérité sur la disparition de Popo ait pu inquiéter certains milieux, au point de vouloir aussi faire repartir la machine infernale du mensonge insidieux, distillé tel un poison dans le corps social.

Faire prévaloir la simple humanité

Je ne me résoudrai jamais à admettre que la question simplement humaine « Non da Popo ? » posée à nouveau il y a un an puisse rester sans réponse. Il faut dire et redire, inlassablement, que derrière cette interrogation il n’y a ni recherche de coupables, ni demande de comptes, encore moins quelque velléité de vengeance que ce soit. Il n’y a que la volonté, comme je l’écrivais il y a un an, de faire en sorte que «la famille de Popo puisse trouver enfin la paix et, aussi, que ceux qui furent ses camarades d’une lutte ô combien dure puissent tourner cette page-là ». Un an plus tard, j’emprunterai les mêmes mots, pour émettre le même espoir, celui que « quelqu’un, en son âme et conscience, brisera un jour le silence et fournira des informations, réelles celles-là, pour retrouver la trace de Jean-Louis Larre ». Car, pour me répéter encore, Popo est bien quelque part et il se trouve forcément quelqu’un qui sait quelque chose.

Je me doute bien que les motifs qui ont conduit à l’instauration de la chape de silence il y a 26 ans restent d’actualité pour ceux qui ont pu être les acteurs directs ou indirects de cette douloureuse affaire. Mais je voudrai penser que des considérations de simple humanité vont finir par prévaloir et qu’une information – peut importe la route qu’elle empruntera pour parvenir à bonne destination – viendra apporter un éclairage décisif, pour – enfin – dissiper les ténèbres.

Il est bien entendu que je suis disposé à être un de ces destinataires. Ce n’est pas faire de l’humour mal placé que de préciser que mon existence n’étant en rien clandestine, on sait où me trouver et comment me joindre. Je conclurai en souhaitant ô combien ne pas avoir à revenir dans un an poser encore cette question : « Non da Popo ? ».

Allande Socarros

NB : Je ne saurai parler de la disparition de Popo, il y a un quart de siècle, sans m’inquiéter de celle, récente, de Jon Anza. Ici encore, il ne faudrait pas que les sinistres ombres du passé, peuplées de terroristes d’État, de barbouzes policières, de nervis de tout acabit et de mercenaires sans foi ni loi, viennent à nouveau hanter la mémoire douloureuse d’un peuple en quête de ses simples droits. « Non da Popo ? » et « Non da Jon ? » sont un seul et même cri.


samedi 8 août 2009

Liberté

Sur mes cahiers d'écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable sur la neige
J'écris ton nom

Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J'écris ton nom

Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J'écris ton nom

Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l'écho de mon enfance
J'écris ton nom

Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J'écris ton nom

Sur tous mes chiffons d'azur
Sur l'étang soleil moisi
Sur le lac lune vivante
J'écris ton nom

Sur les champs sur l'horizon
Sur les ailes des oiseaux
Et sur le moulin des ombres
J'écris ton nom

Sur chaque bouffée d'aurore
Sur la mer sur les bateaux
Sur la montagne démente
J'écris ton nom

Sur la mousse des nuages
Sur les sueurs de l'orage
Sur la pluie épaisse et fade
J'écris ton nom

Sur les formes scintillantes
Sur les cloches des couleurs
Sur la vérité physique
J'écris ton nom

Sur les sentiers éveillés
Sur les routes déployées
Sur les places qui débordent
J'écris ton nom

Sur la lampe qui s'allume
Sur la lampe qui s'éteint
Sur mes maisons réunis
J'écris ton nom

Sur le fruit coupé en deux
Dur miroir et de ma chambre
Sur mon lit coquille vide
J'écris ton nom

Sur mon chien gourmand et tendre
Sur ses oreilles dressées
Sur sa patte maladroite
J'écris ton nom

Sur le tremplin de ma porte
Sur les objets familiers
Sur le flot du feu béni
J'écris ton nom

Sur toute chair accordée
Sur le front de mes amis
Sur chaque main qui se tend
J'écris ton nom

Sur la vitre des surprises
Sur les lèvres attentives
Bien au-dessus du silence
J'écris ton nom

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J'écris ton nom

Sur l'absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J'écris ton nom

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l'espoir sans souvenir
J'écris ton nom

Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer

Liberté de Paul Eluard

Liberté.
Paul Eluard
in Poésies et vérités 1942
Ed. de Minuit, 1942

Sources bibliographiques

Poésies et Vérité de Paul Eluard
Dictionnaire des Grandes Oeuvres de la Littérature française, Jean-Pierre de Beaumarchais, Daniel Couty (Editions larousse)

mercredi 5 août 2009

Marc Large investit Siné Hebdo

Marc Large prend du galon... Même si des galons, il s'en balance. Il vient de faire la couverture de Siné Hebdo, une couverture cosignée avec Siné. Mais ceux qui lisent de temps en temps Siné Hebdo ont pu remarquer la signature de Large, qui depuis quelques mois essaime les pages de ce journal satirique
Souvenez-vous, Marco, qui est attaché au Pays-Basque était venu à Mauléon, chez Allande pour présenter son livre Xan de l'ours, dont l'intrigue se déroule dans les environs de St Engrâce (toujours disponible chez Allande à Mauléon). Ensuite avec Peio Serbielle - (écoutez son superbe disque Naiz), notre chanteur souletin talentueux et un réalisateur Patrice de Villemandy - il a été à l'initiative d'un magnifique petit film qui porte le nom de Xan naiz ni, que j'ai eu la chance de voir à Saint Jean Pied de Port. J'espère qu'il passera très bientôt à Mauléon.
Pour mieux connaitre notre histoire je vous conseille aussi la lecture de Les premiers hommes du Sud-Ouest, Cairn Editions, 2006.
Au fait, il y a les Siné hebdo et les Charlie hebdo... Ne comptez pas sur moi pour prendre parti. Je n'ai pas encore réussi à croire que Siné est antisémite, et je ne pense pas que Philippe Val puisse avoir des accointances avec Nicolas Sarkozy.

Pour vous tenir au courant de l'actu de Marc Large, cliquez ici :
http://large.canalblog.com