lundi 15 septembre 2008

Herriak bizi behar du ! Le pays doit vivre !

Ce texte est un témoignage qui se veut avant tout utile. Il est celui d'un non basque, non bascophone, non abertzale et non nationaliste. Il s'adresse à tous ceux qui lèvent un regard méfiant sur cette idée qui devrait être une évidence : Le pays doit vivre : Herriak bizi behar du !
J'écoutais d'une oreille distraite un musicien de Massilia Sound System qui causait sur France-Inter. Il disait ne pas être occitan car il était né en Italie. Par contre, il se disait occitaniste. Je crois que je suis plus ou moins dans ce même registre, mais j'aimerais aller plus loin.
Je ne peux pas dire que je sois Basque ou euskaldun (celui qui parle l'euskara) malheureusement pour moi et pour Euskal Herri. Par contre, je me sens bascophile ou basquisan et je pense que cela laisse un grand espoir et un grand espace à tous ceux qui hésitent et pensent qu'il faut absolument parler basque, être né ici et autres options qui seraient comme des conditions sine qua non à défendre la cause.

Il me parait tout à fait normal que les Basques veuillent leur indépendance. Pourquoi être choqué par cela ? On peut se poser les questions et débattre de quelle indépendance et comment y arriver. On peut effectivement bavarder sur la forme et jouer sur les mots et les concepts quand on parle d'indépendance ou d'autonomie. On peut disputer le nationalisme, la violence et tutti quanti. On peut discuter d'une éventuelle Eurorégion ou d' un département basque, mais on ne peut pas dénier à un peuple le désir profond de l'autodétermination.
Je comparerai cela avec la religion. Je m'explique. La religion (c'est-à-dire ce qui aide à se relier) et le mysticisme (c'est-à-dire, ce qui est relatif aux mystères de l'existence) sont une constante de tous les peuples du monde depuis le début de la civilisation comme le sont la philosophie, l'art, la politique, la science. Trouvez-moi un peuple qui n'ait pas sa croyance, son explication sur le monde. De même que je trouve inutile la lutte contre le sentiment religieux, je trouve naturel que chaque pays, chaque peuple même le plus petit, soit soucieux de l'intégrité et du respect qui lui est dû dans son territoire. Là aussi, on peut pérorer sans fin sur les nuances sémantiques qu'il y a entre les mots de "religion", "spiritualité", "mysticisme" ou "croyance" ça ne change pas grand chose au fait ; L'humain est un être religieux, scientifique, artiste, philosophe, politicien et amoureux de la culture qu'il a hérité de ses ancêtres et qu'il souhaite léguer à ses enfants. Ces différents domaines sont des outils qui doivent nous permettre de comprendre le monde et aucun n'est superflu. Il suffit d'écouter l'hymne basque "Gernikako arbola", pour comprendre que ma comparaison n'est pas mal à propos, lui qui mélange la spiritualité (ou religion) et la volonté d'un peuple à défendre ses fondements.

Attention, je ne veux pas dire par là que tout ce qui est inhérent à l'homme depuis toujours, tous les sentiments profonds enracinés doivent tous être conservés dans le formol. Je dis juste qu'il y a des énergies initiales qu'il serait plus juste de maîtriser ou aménager. Au 19ème siècle quelques héritiers de la tradition jacobine rêvèrent d'éradiquer la religion chrétienne. Jean Jaurès mit fin à ce débat en déclarant notamment « la France n’est pas schismatique mais révolutionnaire… », ce qui eut pour résultat la séparation de l'église et de l'Etat, c'est-à-dire, un aménagement. Mais évidemment il convient de faire disparaître certaines absurdités dont les humains ont le secret, comme la guerre, l'exploitation industrielle des animaux, l'exploitation de l'homme par l'homme, la corrida, la domination masculine, l'homocentrisme...

Pourquoi enlèverions nous le sentiment universel d'être un peuple à part entière, aux basques aux bretons et aux corses ? Pour quelles fallacieuses raisons ne mettrions nous pas tout en oeuvre pour que ces pays aient les moyens de vivre. Que de nombreux basques ne se sentent pas français est quelque chose d'aussi naturel que le plancher qui craque lorsque l'on marche dessus. Chassez le naturel, il revient au galop. A nous de choisir le naturel que nous voulons.

Ma réflexion est actuellement en court de construction. Mais elle n'est pas aboutie non plus pour de nombreux basques qui auraient le "pédigree" idoine. Ne croyez pas qu'il suffise de parler l'euskara et d'être né ici pour pour reconnaitre Euskal-Herri. Ils sont combiens ces Basques à "pédigree idoine " qui me disent qu'il faut maintenant parler l'anglais et que l'euskara est inutile dans la société d'aujourd'hui?
Finalement, être basque, c'est une chose ; le devenir en est autre chose. J'aimerais, pour paraphraser Simone de Beauvoir qui disait : "On ne naît pas femme, on le devient", dire à mon tour "on ne naît pas basque, on le devient".
Que l'on se sente basque ou non, quand on vit en Euskal Herri, que faire individuellement pour devenir basque et pour reconnaitre ce territoire ? Evidemment, le mieux est d'apprendre l'euskara, mettre ses enfants à l'ikastola, aller aux ikastaldi, voter pour celles et ceux qui militent pour les droits d'Euskal Herri, adhérer à une association qui travaille pour renforcer l'Euskara dans la société. Mais le moindre, quand on ne se sent pas basque s'est d'arrêter d'avoir peur de devenir euskaldun. Milan Kundera disait que "la source de la peur est dans l'avenir, et ce qui est libéré de l'avenir n'a rien à craindre" . Et je n'ai pas peur d'un avenir avec un Pays-Basque libre (et dans un autre domaine, des ours libres dans les Pyrénées).
Qu'est-ce qu'est un basquisan, un bascophile ? Cela peut être une personne étrangère au sujet, étrangère au pays, ne parlant pas le Basque, n'étant pas né au Pays-Basque. En même temps il s'agirait de quelqu'un qui aurait levé toutes ses inhibitions face à la question basque et se serait libéré de ses sentiments de culpabilité, de susceptibilité, de persécution et de paranoïa pour reconnaitre le fait que ce pays doit vivre.

Une fois cette barrière franchie, l'arbre de Gernika - libéré du syndrome du bonzai japonais dont les bourgeons sont soigneusement coupés chaque année afin de freiner son émancipation et son developpement - pourra pousser librement. Ce petit territoire - oppressé entre ces deux nations arrogantes que sont la France et l'Espagne - pourra alors étendre ses branches naturellement et vivre dans cette Europe que j'appelle de mes voeux.

A suivre ...

QUELQUES LIENS :

22 commentaires:

Anonyme a dit…

Si l’on ne peut pas être occitan parce que l’on n’est pas né en occitanie mais en italie, cela voudrait dire que l’on ne peut pas être Français si l’on n’est pas né en France mais au maroc. Drôle de conception de la nationalité !! La pire en fait : l’enracinement maurrassien au terroir. Bravo massilia sound system !

Anonyme a dit…

« Que de nombreux basques ne se sentent pas français est quelque chose d'aussi naturel que le plancher qui craque lorsque l'on marche dessus »

Si ces gens la etaient nombreux ca se verrait aux élections !!

« Que l'on se sente basque ou non, quand on vit en Euskal Herri, que faire individuellement pour devenir basque et pour reconnaitre ce territoire ? Evidemment, le mieux est d'apprendre l'euskara, mettre ses enfants à l'ikastola, aller aux ikastaldi, voter pour celles et ceux qui militent pour les droits d'Euskal Herri, adhérer à une association qui travaille pour renforcer l'Euskara dans la société »

Tu proposes donc exactement le même modèle chimérique assimiliationniste que les jacobins Français transposé au pays basque !!!

j'attends ton avis sur l'immigration

Lurbeltz a dit…

Et bien justement, aux élections, les Abertzale font de bons scores en Pays-Basque. Mais dans ceux qui ont le "pedigree idoine", et qui sont basques "naturellement", ils sont nombreux à penser que nous sommes en France, entre Garazi et Mitikile et que l'anglais est plus adapté à la vie moderne en Pays-Basque. Ceux là aiment le Pays-Basque comme on aime les musées, les zoos et les beaux objets morts que nous avons sur nos meubles. Pourtant ils sont basques, mais ils votent rarement pour le Pays-Basque.

Non tu te trompes, il ne s'agit aucunement d'un jacobinisme basque. Il suffit de regarder les Ikastola. Lorsque les enfants sortent des ikastola ils savent écrire et parler le basque et le fançais.
Autrefois, les enfants rentraient à l'école pour apprendre le français mais ils devaient oublier leur langue maternelle et éventuellement se mettre dans leur caboche que leur langue maternelle était une grosse merde archaique. Donc rien à voir.

Concernant l'immigration. Un marocain qui arrive en France est baigné dans un bain francophone. Il devient français naturellement. Il n'y a que les cons d'extrêmes droites pour leur enlever ça.
Mais un marocain qui arrive en Pays-Basque, il est aussi baigné dans un bain francophone. Devenir français, on le sait, n'est pas toujours facile pour un immigré, mais alors devenir Basque ! C'est un peu la double peine qui est infligé au Pays-Basque.

Enfin bon, je me suis aperçu il y a longtemps que ce sujet était complexe mais très intéressant.
J'avais écrit un autre petit et modeste papier qui complète mon point de vue, voir ici : http://lespensements.free.fr/carte.htm

Gilen a dit…

Je trouve que ta pensée, entre 2004 et maintenant, a beaucoup évoluée...

On va te laisser progresser dans ta pensée, tu vas nous finir Abertzale !!!

Lurbeltz a dit…

Tu fais référence au texte au sujet de la Carte d'Altérité Basque ? J'évolue, c'est clair, mais ceci dit, je ne crois pas que ces deux textes soient en contradiction. Je ne suis toujours pas sensible à l'idée d'une carte d'identité basque.
Mais il est clair que si je n'étais pas chez les Verts aujourd'hui probablement je serais à AB.

Gilen a dit…

Pour la carte d'identité, je suis un peu d'accord. Je trouve ça futile. Mais je pense que c'est surtout de la symbolique.

Comme beaucoup d'Abertzales je pense, je ne veux absoluement pas d'un Etat Basque battit sur le modèle institutionnel, politique, social et économique de la France ou de l'Espagne. Je pense qu'on peut très bien arriver à bâttir autre chose de plus humain, qui corresponde plus à la réalité de notre territoire. Je pense que Herrikoa, les Ikastolas et Laborantxa Ganbara sont les meilleurs exemples. Penser solidaire, penser autrement et surtout, aller au bout de ses idées...

Mais, avant d'en arriver à avoir des institutions qui nous sont propres, il faut arriver à se substituer aux institutions existantes et là, la solution la plus simple est le copier/coller, en revêtant un aspect symbolique.


Sinon, la différence entre les verts et AB, elle ne se fait que sur quelques aspects... Voynet, lors de l'élection présidentielle, qui se déclare favorable à une Eurorégion Pays Basque... on n'est pas loin des idées d'AB !!

Anonyme a dit…

La carte d'identité, perso, ça me donne de l'urticaire.
Et la sélection sportive Basque, alors!
On ne peut pas être supra nationaliste comme je crois que nous le sommes, Laurent et moi et défendre pour le Pays Basque tout ce qui nous fait horreur ailleurs.

Lurbeltz a dit…

Oui il y a l'ikurrina aussi qui me gène parfois. Il est très utilisé pour le folklore et aussi parfois dans des endroits où on se demande ce qu'il fout. Genre, je me souviens de la manif à Bidache contre la 2*2 voie où on ne voyait que ça, des ikurrina en veux-tu en voilà. Qu'est-ce que cela voulait dire et quel était le message ? Ici vous êtes au Pays-Basque ? ceci est une manifestation basque ? Les basques occupent le terrain ?
Quelqu'un me disait, l'ikurrina est un drapeau de resistance ce n'est pas pareil que le drapeau français. Ok pourquoi pas... N'empêche ça me laisse un malaise.

Anonyme a dit…

merci de l'avoir dit pour moi, Lurbelz, je n'osais pas.
Zweig disait "Quand les drapeaux sont déployés, toute l'intelligence est dans la trompette". Et il savait de quoi il parlait.
Quand à Giono, je dirai, malgré la présence de Sophie, que pour lui, présenté si souvent et à tort comme un écrivain régionaliste, le plus grand écrivain provençal est Shakespeare puisque les provençaux sont des humains et que Shakespeare dépeint les passions humaines mieux que personne.
On ne peut pas, Lurbeltz, se sentir proches de l'Ours, comme c'est le cas pour toi et moi et voir un abîme entre un Basque "icissien", comme dirait Djamel et un auvergnat qui vit à Paris et qui vient en vacances en Pays Basque. Petit et ridiculissime tout ça.
Te fâche pas, Gilen. Loin du Pays plus de 48 heures, je commence à dépérir mais "Qui aime énormément"----

Anonyme a dit…

ma foi, fort intéressant....
comme ça quelques réflexions que je me suis déjà faites au détour de pensées aussi furtives qu'inachevées, d'ailleurs souvent en réaction à des paroles ou des attitudes plus que en se posant pour y réfléchir:
- Brassens raillait les imbéciles heureux d'être nés quelque part. mais finalement n'est-ce pas la qualité la mieux partagée au monde, totalement "égalitaire": chacun peut être de "quelque part", qu'il peut choisir d'ailleurs (la phrase tant de fois entendue, ici ou ailleurs qui m'insupporte étant: "tu n'es pas d'ici toi",... c'est en faisant, en agissant, en construisant collectivement pour ce quelque part qu'on sent qu'on est de quelque part, et donc aussi qu'on est. Le fait d'être de quelque part (basque, occitan, camarguais, ocète...) n'empêche aucunement les autres de l'être, bien au contraire. Et ce n'est finalement pas une qualité en soi, puisque tout le monde l'a (ah, la fierté basque: je me suis déjà surpris moi-même à la ressentir, et c'est débile)!
- il y a un lien entre le fait de vouloir "être de ce quelque part", et la peur de la mort: car la culture, l'oeuvre collective, le lien social ou familial, le paysage ou la terre perdurent après notre mort, c'est rassurant.
- Il y a un autre aphorisme, un peu tarte à la crème, mais que j'aime beaucoup: "l'esprit voyage, mais l'âme ne voyage pas". IL faut voyager, s'ouvrir, se cultiver et découvrir les autres cultures (découvertes qui seront permises si justement on leur a laissé la liberté d'êtres diverses), mais au fond, il y a un petit coin de terre, un paysage, des visages, des odeurs, qui nous font battre le coeur chaque fois qu'on y revient après en être longtemps partis. Il est probable que c'est lié notamment au lieu de l'enfance mais pas besoin de chercher toujours l'explication ou l'analyse, rien de tel que de le vivre...
- beaucoup de géographes ou d'ethnologues ont dû étudier l'idée d'une taille critique maximale pour un "peuple" qui partage ce même quelque part ?, je ne sais pas si ça existe (si t'as envie de faire des recherches...): mais 60 millions de personnes, sur des terres tellement diverses, aux histoires tout aussi diverses, ne peuvent pas se sentir toutes d'un même quelque part, c'est trop loin, trop artificiel, trop nombreux,... et ce ne peut être artificiellement construit qu'a coup de violence étatique (policière ou militaire), de propagande et d'opression (culturelle, éducationnelle, linguistique)... Notre quelque part est plus près, plus proche. Pour le faire exister, ne reproduisons pas les recettes du quelque part artificiel (fêt' nat', oriflammes et hymnes guerriers), et construisons-le tous les jours, simplement, naturellement.
Bon j'arrête... assez déliré...

Anonyme a dit…

Moi, des délires comme celui-là, j'en veux bien tous les jours, 24 heures sur 24.
Le chanteur Philippe Forcioli, que j'aime énormément et que j'ai eu le grand bonheur de rencontrer, dit dans une chanson: "Le pays où crèche un ami, c'est notre pays et la rue de la ville de l'ami, c'est ma rue aussi. Tant de noms, tant de lieux me traversent, si je comptais, j'aurais mille adresses. Je suis partout chez moi si l'ami partage avec moi."

Anonyme a dit…

Attention à ceux qui se croient citoyen du monde. cela n'existe pas. Un être humain n’est pas une entité abstraire, une culture « hors-sol ». Le problème des gens qui se croient partout chez eux, c’est qu’ils ont tendance à faire partout comme chez eux. Grande voyageuse, je peux t’assurer que pour des raisons de respect et de sécurité, j’ai bien conscience de ne pas être partout chez moi, donc de ne pas faire comme chez moi.

Lurbeltz a dit…

Non je ne suis pas citoyen du monde (citoyen : celui qui appartient à une cité) Perso, je suis citoyen souletin. Car finalement un citoyen c'est quelqu'un qui agit dans la cité qu'il habite. Comme j'habite pas Singapour je suis juste citoyen de Moncayolle et éventuellement de ces petits villages de Soule que je connais peu ou prou.
Par contre, je suis humain et à ce titre je suis un humain du monde.
Jenofa précisera son sentiment mais on est sans doute citoyen du monde mais de ce monde qu'on occupe au moment où on respire et comme tout est dans tout, forcément !
Mais tout ça encore c'est parce que je suis attaché aux mots et à l'action politique. Aujourd'hui à Moncayolle, si j'étais citoyen du monde, je ne serai pas très efficace pour gérer les quartiers de Singapour et pour m'immiscer dans la politique locale de dernier bled du côté de la pampa argentine
(Même avec le net, ça fait un peu loin pour être vraiment éfficace).
Ouaih vraiment et définitivement citoyen souletin et humain du monde.

Anonyme a dit…

Ben moi, je suis citoyenne du monde.
Voilà, c'est tout, c'est mon droit.J'ai choisi de m'enraciner en Pays Basque alors que je suis Picarde née à Paris.
Et je suis une grande voyageuse, autour de ma chambre. Plus voyageuse immobile que moi, tu meurs.C'est un choix.
Le mot citoyen, faudrait déjà définir ce que l'on entend par lui. J'ai l'impression que là, on l'utilise dans deux sens différents : celui qui exerce une responsabilité morale dans la société (et les sociétés s'entrecoupent à donf au niveau de la planète que je sache, par les temps qui courent) ou celui qui appartient à une nation et là, euh----beurk. Flotte, petit drapeau----
Mais je me sens bien citoyenne ourse ou citoyenne forficule.

Lurbeltz a dit…

Non justement j'ai pris la définition officielle de "citoyen" :"celui qui appartient à une cité". Mais bon c'est un mot qui n'est pas complet. Et citoyen du monde, c'est très facile à dire. C'est comme dire "je suis contre le chomage". Ça peut aller pour des gens comme toi qui militent dans un parti politique.
Mais imagine un "citoyen" lambda qui a pas envie qu'on lui casse le cul avec la politique, il te sort ça histoire de botter en touche. Mais un citoyen pour moi, c'est un type engagé pour sa cité. Le mec qui fait rien pour changer le monde de sa rue et celui de la rue de l'autre côté du monde, il n'est citoyen de rien, il est juste un bon travailleur ou un bon consommateur ou un bon petit peupleux qui occupe l'espace.
Oui alors dans ce cas là, j'espère être un citoyen du monde, dans l'idée de l'engagement et de l'envie de changer les choses.

Anonyme a dit…

Encore une claque!
j'ai lu avec un plaisir certain ce texte, l'idée du gars de Masilia m'a bien plu, cette volonté d'être occitaniste. Et j'ai bien aimé aussi " on ne naît pas basque, on le devient..." C'est un peu comme quand je vois un coin d'herbe avec quelques fleurs et j'ai envie de m'y coucher, un peu pour rester à coté de ces belles idées qui me permettent de voyager.
Mais en lisant les commentaires de Sophie, j'ai pris une grande claque avec ses conceptions de nationalite et résultats electoraux. C'est comme si une dame noire était passée avec une grande faux: toutes les fleurs ont disparu.
C'est promis, je ne lirai plus de commentaires!

Anonyme a dit…

alors la c est le ponpon, je vais etre cru avec tes propos:
etre basque c est quoi? c est pas forcement y habiter. tu parles de magrebin ok , mais si se magrebin s integre avec nous et nous respectent pas de probleme, mais ceux et celles qui se font des mariages blancs , les gosses polluer la ville de drogues diverses,et roulent en bmw et pleurer aux allocs tte la journée parce quil nont pas de boulot, tout ceux la n ont rien compris au mot citoyen.je considere citoyen kkun qui participe a une ville ,village ou autres. ceux la pour moi faut pas les aider. n oubliez pas le social ds se cas coute tres cher et le jour ou il n y aura plus de sécu , plus de retraite eux partiront ds un autres pays.
un jour un arabe de 14 ans m a dit :
profitez vous les francais dans 10 ans nous les arabes , noirs nous vous seront en majorité et on vous ecrasera.
inutile de dire qu il a pris une claque.
il ne faut et faudra jamais confondre tourisme et immigration .

Lurbeltz a dit…

Pelotari, j'ai un mal fou à voir un rapport entre mes propos et tes propos racistes. Fait gaffe et rends-toi compte de ce que tu dis !!!! C'est un discours d'extrême droite et raciste avec les raccourcis habituels.
Ça m'emmerde de devoir répondre à ton message.
Juste dire que les gens qui cherchent à profiter du système, les gens haineux, les jeunes qui font circuler de la drogue, ceux qui s'achètent des écrans plats avec l'allocation de rentrée scolaire,ceux qui n'ont rien compris au mot citoyen, les jeunes qui disent des conneries ne sont pas spécifiquement maghrébins ou noir.
Je regrette, tu te trompes de combat et encore une fois, je comprends pourquoi nous n'avons jamais parlé politique quand nous étions ensemble... Nous n'aurions pas pu nous entendre.

Anonyme a dit…

Oui, oui, Lurbeltz. Tu as 10 000 fois raisons.
N'empêche que me dire que citoyen du monde,ça va à quelqu'un qui est dans un parti politique mais pas au coyen lambda, ça me terrifie.
J'étais militante des citoyens du monde presque 20 ans avant d'entrer dans un parti, avec des gens comme le cinéaste Léonide Moguy, avec Théodore Monod, avec Jean Seberg, la femme de Romain Gary. Et même avant de créer une asso avec mes copains de Jeunes et Nature. C'était comme lutter contre la peine de mort, c'est à dire défendre des valeurs universelles. Quand je regarde une Rosalia Alpina sur un tronc de hêtre pourri, peu m'importe qu'elle soit Basquaise ou Suisse, d'ailleurs elle n'est ni l'un ni l'autre. C'est une Rosalia Alpina. C'est un être vivant.
Et ce n'est pas demain la veille que je vais jauger mes opinions à l'aune de celle du beauf, qu'il soit intello ou bas du cerveau, qu'il soit Basque, Auvergnat, Picard,Belge ou Américain.
Merci à Allande. Quand on a la gerbe, mieux vaut prévenir. Je suis d'accord avec lui.
Au fait, Allande, connais-tu le beau texte de Morvan Lebesque ( qui a écrit "Comment peut-on être Breton?") "La découverte ou l'ignorance", dit par Tri Yann ou bien encore "Mon pays, c'est l'univers" de Mélaine Favenec? Je peux te faire parvenir les paroles, si tu veux.

Anonyme a dit…

La question du vocabulaire ou de la sémiologie est centrale. On nous le confisque régulièrement. (Pour faire plaisir à un berger souletin qui m'a éclairé sur cette question), ce mot "citoyen" que l'on met à toutes les sauces est en fait tellement porteur de valeurs dogmatisantes et endoctrinantes (pardon pour le néologisme), utilisés pour porter une morale d'action assez répugnante, par exemple:"j'agis en bon citoyen, donc je trie les déchets", comme si le fait de trier des déchets devait se justifier par notre rôle citoyen, et non par le fait lui-même. Bref, encore une fois, on va être obligé de ne plus employer ce mot, tout comme durable, éthique, bio (très bientôt), démocratique (quand on voit ce que ce mot décrit dans le vocabulaire commun) etc.
C'est assez marrant car, dans ma perception des choses, j'aime pourtant bien la traduction du mot citoyen en basque, herritar (quel'on me corrige si ce n'est pas la traduc exacte) qui me semble moins connoté poujado-républicaiste et beaucoup plus signifiant de "habitant et acteur du pays", quelqu'il soit, quelque soit d'où on vient. Je vous propose donc de dire herritar à la place de citoyen, même dans des conversations en français. Pour les autres langues, cela peut s'étudier aussi bien sûr, il ya bien d'autres mots en d'autres langues tout aussi utilisables. Qu'en pensez-vous ?

Lurbeltz a dit…

Oui tu as raison. Même moi, pour pas batailler, j'ai souvent employé le mot de "citoyen". Surtout quand j'étais au conseil municipal à Mauléon... Je ne pouvais pas faire autrement ils ne connaissaient que ce mot ;-)surtout les cocos. Mais j'ai aussi été initié au mot "Herritar". Et il faut préciser ce mot. Il vient de Herri qui veut dire "pays" mais aussi "village" et "contrée". Et c'est là aussi que tu as doublement raison Pettarratik. Le mot herritar élargit l'idée qu'il manque à "citoyen".
Ça rejoint ce que je disais plus haut concernant le mot citoyen qui fait uniquement référence à la "cité" et qui est donc très réducteur (d'ailleurs dans acception usuelle le mot "cité" fait référence à une grande ville).
Dans ce sens citoyen du monde, pour moi, c'est presque un oxymore. C'est surtout quelque chose qui manque cruellement de précisions.
Je suis OK pour remplacer "citoyen" par herritar.
Mais il nous manque toujours le mot qui nous fasse à la fois "herritar" et à la fois qui marque l'appartenance au monde. J'ai le Hiztegia de Junes Casenave ouvert et je vois le mot "mündüherri" (univers). Je me risque à un poétique "mündüherritar"... Euh ! je ne devrais pas me risquer à des néologisme en euskara !!!!

Anonyme a dit…

Vivant, tout simplement.