mercredi 10 septembre 2008

Bonjour tristesse

A lire ce petit livre magnifique, je me demande si les enfants ne restent pas trop longtemps à la maison, auprès de leurs parents. Je ne parle même pas de ces adulescents qui a 35 ans sont encore chez papa maman (sans doute avez-vous entendu parler du film d'Etienne Chatilliez, Tanguy). Non, je pense à Dolto qui disait qu'un enfant était autonome à partir de 8 ans. Bon, il faut relire cette grande dame pour comprendre ce qu'elle entendait exactement par là. Je pense qu'elle voulait dire que les enfants pourraient être libres de faire beaucoup de choses de par eux mêmes dès 8 ans mais que la société n'aime pas lorsque la jeunesse s'émancipe trop vite, alors, elle freine des quatre fers son émancipation (sauf celle de rentrer dans le milieu du travail et du consumérisme).
Dans ce film, comme dans une mauvaise résolution d'oedipe, Raymond et sa fille Cécile de 17 ans ne se décollent pas. Raymond est là, avec Elsa, sa maîtresse du moment et ils passent leur vacances d'été sur la côte d'azur. Il fait chaud, la mer est là, c'est les vacances mais c'est pas la joie.
Pendant toute la lecture de ce livre, je suis triste pour Cécile, parce qu'on sent qu'elle n'est pas épanouie. Comment se fait-il que Cécile ne soit pas assoiffée de liberté comme le sont les adolescents en général ? Sa liberté, est celle d'être avec son père, dans le ronron quotidien des jours qui passent. Elle vit un amour platonique avec Cyril, vient de louper ses études et ne semble pas avoir envie de relations sociales ou amicales. Oui, bonjour tristesse !
Ce livre se lit comme une fleurs, on est dans la peau des personnages. Il me fait un peu penser à la chanson de Leo Ferre "Avec le temps". C'est mélancolique et c'est beau.

Présentation de l'éditeur

La villa est magnifique, l'été brûlant, la Méditerranée toute proche. Cécile a dix-sept ans. Elle ne connaît de l'amour que des baisers, des rendez-vous, des lassitudes. Pas pour longtemps. Son père, veuf, est un adepte joyeux des liaisons passagères et sans importance. Ils s'amusent, ils n'ont besoin de personne, ils sont heureux. La visite d'une femme de cœur, intelligente et calme, vient troubler ce délicieux désordre. Comment écarter la menace ? Dans la pinède embrasée, un jeu cruel se prépare. C'était l'été 1954. On entendait pour la première fois la voix sèche et rapide d'un " charmant petit monstre " qui allait faire scandale. La seconde moitié du XXe siècle commençait. Elle serait à l'image de cette adolescente déchirée entre le remords et le culte du plaisir.

11 commentaires:

Anonyme a dit…

Grand désaccord une fois de plus .

Si ce n’est pas la joie, c’est précisément a cause d’Elsa, et ce qu’elle représente : le mariage prison pour le père et le travail pour la fille. Là ou tu fais une critique des adulescents, Sagan en fait une ode, donc je ne comprends pas ton contre sens et en plus tu trouves le livre magnifique en comprenant exactement le contraire. Cecile est l’incarnation de la liberté, de la légèreté, de la recherche du plaisir!!! Elle était très heureuse et elle menait avec son père une vie de liberté .La tristesse c’est Elsa, c’est l’entrée dans le monde des adultes, la fin de la liberté.

Quand à Dolto, il faudra un jour faire son procès et reprendre tous ses livres pour les critiquer. Tu fais aussi un contre sens, c‘est elle qui est à la base de ses adulescents qui refusent de grandir et de prendre leurs responsabilités. (si son fils Carlos n’est pas la caricature du gamin qui veut pas grandir…). En tant qu’enseignante je t’assurer que Dolto est une catastrophe qui n’amuse que les bobos.

Sophie, de retour.

Anonyme a dit…

Oui, ben moi, j'aime pas Sagan, pas du tout. Je n'ai jamais pu en lire dix lignes sans m'ennuyer à mourir.Ca manque cruellement d'air, ça pue le renfermé et le nombrilisme. Ca arriverait presque à te rendre mysogine. Ca te rendrait Maoiste (!), tu as envie de lui mettre une houe dans les mains pour qu'elle aille creuser un sillon à patates.
C'est du faux sulfureux, du sulfureux de salons à dorures.
Voilà, c'est tout.
C'est mon opinion et je la partage.
Et toute mon admiration à Madame Dolto qui n'a pas pondu que Carlos, rappelons-le toudmeme!

Anonyme a dit…

Tout enfant est un monstre d’égocentrisme, de narcissisme, d‘individualisme. Le travailleur de tout éducateur, enseignant, parent est de dire non à ce dictateur ! À lui apprendre à attendre son tour. Dolto conforte l’enfant dans sa bassesse et sa médiocrité. Dolto, c’est l’ultralibéralisme appliqué à l’éducation.

Lurbeltz a dit…

Ouhla, la liberté au travers du père ? Cécile l'incarnation de la liberté, de la légèreté, de la recherche du plaisir ????
On n'a pas lu le même livre.
Concernant Dolto, ce que vous dites Sophie, c'est exactement pourquoi j'ai détesté l'école et les enseignants. Là on est d'accord. Moi et Dolto menons une lutte contre les généraux de l'éducation nationale qui fabriquent les petits soldats de la société. Mais heureusement les enseignants ne sont pas tous comme vous et ils essaient de lutter contre la machine "éducation nationale".
Pour revenir à ce roman, oui, on peut aimer la tristesse quand elle s'appelle mélancolie. Ferre encore a fait une chanson qui s'appelle "La mélancolie"(voir ci-dessous)
Bon c'est vrai que j'ai un peu exagéré quand j'ai dit "magnifique", mais après Stendhal, il me fallait un truc aéré qui ne me prenne pas trop la tête et la pour le coup, c'était magnifique.


LA MELANCOLIE

C'est un' rue barrée
C'est c'qu'on peut pas dire
C'est dix ans d'purée
Dans un souvenir
C'est ce qu'on voudrait
Sans devoir choisir
LA MELANCOLIE
C'est un chat perdu
Qu'on croit retrouvé
C'est un chien de plus
Dans le mond' qu'on sait
C'est un nom de rue
Où l'on va jamais
LA MELANCOLIE
C'est se r'trouver seul
Plac' de l'Opéra
Quand le flic t'engueule
Et qu'il ne sait pas
Que tu le dégueules
En rentrant chez toi
C'est décontracté
Ouvrir la télé
Et r'garder distrait
Un Zitron' pressé
T'parler du tiercé
Que tu n'a pas joué
LA MELANCOLIE
LA MELANCOLIE
C'est voir un mendiant
Chez l'conseil fiscal
C'est voir deux amants
Qui lis'nt le journal
C'est voir sa maman
Chaqu' fois qu'on s'voit mal
LA MELANCOLIE
C'est revoir Garbo
Dans la rein' Christine
C'est revoir Charlot
A l'âge de Chaplin
C'est Victor Hugo
Et Léopoldine
LA MELANCOLIE
C'est sous la teinture
Avoir les ch'veux blancs
Et sous la parure
Fair' la part des ans
C'est sous la blessure
Voir passer le temps
C'est un chimpanzé
Au zoo d'Anvers
Qui meurt à moitié
Qui meurt à l'envers
Qui donn'rait ses pieds
Pour un revolver
LA MELANCOLIE
LA MELANCOLIE
C'est les yeux des chiens
Quand il pleut des os
C'est les bras du Bien
Quand le Mal est beau
C'est quelquefois rien
C'est quelquefois trop
LA MELANCOLIE
C'est voir dans la pluie
Le sourir' du vent
Et dans l'éclaircie
La gueul' du printemps
C'est dans les soucis
Voir qu'la fleur des champs
LA MELANCOLIE
C'est regarder l'eau
D'un dernier regard
Et faire la peau
Au divin hasard
Et rentrer penaud
Et rentrer peinard
C'est avoir le noir
Sans savoir très bien
Ce qu'il faudrait voir
Entre loup et chien
C'est un DESESPOIR
QU'A PAS LES MOYENS
LA MELANCOLIE
LA MELANCOLIE

Anonyme a dit…

mais tout le monde a lu le livre comme moi, tu es le seul à faire dire son contraire à son auteur. a croire que tu n'as même pas lu la quatrième de couverture que tu reproduis pourtant ! (Ils s'amusent, ils n'ont besoin de personne, ils sont heureux). nous vivons dans une société liberale, individualiste. c'est dolto et ses disciples qui fabriquent les parfaits individus dont notre société égoiste a besoin.

Lurbeltz a dit…

Mais oui je lis la même chose que l'auteur et notamment la présentation de l'éditeur.
Mais oui je pense qu'effectivement la liberté est de sortir de l'individualisme tel qu'il est raconté dans ce livre et la lutte contre le libéralisme doit guider notre quotidien.
Mais oui ils sont heureux, n'ont besoin de personne, sont des conservateurs de la vie, des vieux jeunes ou des jeunes vieux c'est selon. Mais oui c'est triste, car c'est une réalité tragique de notre société.
J'ai quand même le droit de lire le livre comme je veux et d'en déduire ce que je veux quand même ?
C'est pas parce que tout le monde trouve que Johny est un bon chanteur que je dois penser de même hein ?

Kolova a dit…

Là où je reste étonnée, c'est que vous ne parlez ni les uns ni les autres d'Anne ? Or, si je me souviens bien, c'est à cause du souvenir d'Anne ("la femme de coeur intelligente et calme") à la mort de laquelle elle n'est pas totalement étrangère que Cécile devient triste. Pas à cause d'Elsa qui n'était qu'une passante de plus dans leur vie.

autre chose, ce roman a été écrit en 1954 et Sagan avait 19 ans !!! ... évidemment, les jeunes, vous n'avez aucune idée de la chape de plomb qui pesait sur les adolescents à cette époque là et il vous manque une dimension, disons, sociétale. J'ai été adolescente un peu plus tard, mais ce n'était pas mieux...

Maintenant, je suis comme Jenofa. A part ce livre que j'ai aimé, je n'ai jamais pu lire Sagan. Un ennui et un manque d'intérêt abyssal...

et, vous n'allez pas le croire, mais moi je me suis régalée à l'école de la république: c'est là où j'ai appris à penser et à devenir libre dans ma tête, grâce aux instits issus de l'école de Jules Ferry, aux leçons de morale républicaine (si,si) et sans Dolto que je n'ai jamais totalement comprise, d'ailleurs ... !!!
(oui, hein, personne n'est parfait !)

Anonyme a dit…

tu as tout a fait raison je voulais parler d'anne mais la aussi j'ai fait confiance a lurbeltz sans reprendre le bouquin. d'accord aussi pour l'aspect societal. quand tu pesnes que lurbeltz fait de sagan une conservatrice (lesb, droguée, manifetse feministe, etc...)! d'accord aussi pour l'ennui et la pauvreté du style. l'enseignante te remercie également de ne pas cracher sur l'ecole come l'auteur de ce blog qui veut a tout prix se dedouaner de son propre echec scolaire

Lurbeltz a dit…

Non le roman est triste du début à la fin, pas seulement à cause de la mort d'Anne à la fin, mais aussi parce que Cecile s'ennuie et veut conserver le présent dans du formol. Surtout elle est à côté de l'amour, à l'âge où elle devrait s'amouracher avec un jeune de son âge, elle colle son père. Pouah, c'est triste.
Concernant Anne encore, elle vient troubler les petites habitudes de Cécile et lui piquer définitivement son père... Et ça, ça lui fout les glandes. Bien fait ! J'ai envie de dire ! Elle n'a qu'à sortir de de son cocon misérable.
Concernant l'école, j'ai toujours considéré n'avoir jamais été en échec scolaire. C'est l'école qui était en échec. Un gosse, il est ce qu'il est, c'est à l'école à s'adapter. L'école est indispensable, probablement, mais elle a de quoi faire pour respecter les différences et les rythmes de chacun.
A noter qu'en secondaire, j'étais dans un collège catho... Ça n'arrange rien loin de là. Mais justement, Kolova, tu liras mon témoignage à ce sujet dans le texte "15 ans" de mon livre.
Au fait je paraphraserai l'humoristique qui dirait, "je ne suis pas raciste, mon chien est noir", par "Je ne suis pas contre l'école, ma femme est prof".

Anonyme a dit…

humm!!! pas envie de le lire ce bouquin

Anonyme a dit…

sa a l air de puer se livre tt comme sagan d ailleur.
big bisou big bisou