On parlait de la neige, sur le blog de mon pote Etienne. Alors je me suis rappelé que j'avais écrit un poème, sur la belle blanche, dans une autre vie. J'ai été skieur, encore dans une autre vie. Je me souviens de la manière avec laquelle les skieurs regardaient la neige, comment ils marchaient dessus comme un truc utile pour le loisir con, destructeur et oublieux de la nature. Alors bien plus tard, en me rappelant de tout cela, j'ai repensé à cela et j'ai écrit ce poème.
La neige
Quand j'étais minot, je ne voyais qu'elle,
Blanche, manteau d'hiver sur mon coeur d'antan ;
Sa fraîcheur et son goût du mystère qu'elle
Nous glissait dans nos gorges en suspends.
Moiselle la vierge.
Moiselle miracle
Qui à travers nos fenêtres
Venait de loin nous transmettre
Son oracle.
Elle faisait des chemins, des accès vers le ciel.
Elle laissait au ciel œ qu'elle laissait à la terre ;
Des candeurs singulières aux lignes intemporelles,
Des pays majestueux dépourvus de frontière.
Belle immaculée.
Belle pucelle
Sur mon corps en exil
Se posait sur mes rêves fragiles
Et rebelles.
Drap nuptial majestant le ciel et la terre,
Tendant son doigt de brume déguisé,
Fiancé déjà dans les franges de l'éther,
Amoureux bannis des hommes bêtifiés.
Pure, tranquille.
Pure et silencieuse
Comme la mort.
Fraîche, magique et inodore
Berceuse.
Montagnes, forêts nappées de poudre sensible,
Marée bleue qui vous touche comme un baiser.
Vous évoquez pourtant des frasques irrémissibles,
Des iroquois, des plaines sauvages colonisées.
Madame ex-blanche.
Madame des pélicans
Jouasseux de l'enfance.
Pauvre madame de ta mésalliance
Quand
Dans des sommets, aussi, des hommes avertis
Te glissent comme on pisse sur mon dos.
Cherchant onanisme plus que chuchotis,
Visant moins la paix qu'un Eldorado.
Madame l'esclave.
Madame au fourneau
De ta villégiature,
Encerclée par ces marchands qui facturent
Ta peau.
Hiver 1992
4 commentaires:
ta aussi oublié que tu t est cassé le genou au ski?
bcp moins poetique non?
Purée, c'est vrai...
Mais c'est pas le genou, c'est le tibia que je m'étais pété au ski.
Le genou c'est un copain que je foutrais bien un gros pain dans la tête s'il faisait pas du karaté, s'il n'était pas prof de karaté et si c'était pas un copain en fait.
Aih ! Je suis loin de cet hiver 92 où je faisais de la poèsie !
C'est Cané Restel qui t'a pété la rotule??? J'ai intérêt à me méfier, alors...
Ouiiiiii, René, le grand René !
Mais bon, il y a prescription tout de même.
En effet fait gaffe, il cache bien son jeu... de jambe.
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