Je passe aujourd'hui cette Tribune Libre du Journal du Pays-Basque qui est passé hier et qui me parait intéressante
Xipri ARBELBIDE / Prêtre-journaliste
Nos députés voteront donc pour interdire la burqa. Fallait-il une loi pour cela ? Imaginez une manif en faveur des prisonniers basques devant la sous-préfecture avec des manifestants au visage caché par un foulard, comme dans les hold-up : les CRS resteraient-ils impassibles parce qu'aucune loi ne l'interdit ?
Vous me direz que dans le cas de la burka c'est la dignité de la femme qui est en jeu. Il se trouve que dans les mêmes bulletins d'«information», on nous parle de la burqa et de cette boîte des Champs Elysées où nos supers footballers en rut se procurent des femelles. On nous a dit qu'une des filles était âgée de 16 ans lorsqu'elle a leur a été livrée. 16 ans, c'est une adolescente. Nous sommes aux frontières de la pédophilie si vertement dénoncée il y a encore quelques semaines, et avec raison. Il y a au minimum détournement de mineure. On ne semble pas s'en émouvoir outre mesure : 65 % des Français estiment qu'il ne faut pas en tenir compte au moment de la sélection pour l'équipe de France
Voilà le «vrai» problème. Quelles conséquences pour «le mondial» ? Franky en est venu à prendre la cheville d'un adversaire pour le ballon ! La France ne risque-t-elle pas de perdre suite à cette affaire ?
Où est la dignité de la femme dans tout cela ? Il y a quelques jours, la déontologie des journalistes reléguait aux archives la dignité des enfants. Aujourd'hui une certaine idée de la grandeur et du prestige de la France prennent le pas sur celle de la femme.
Le 12 novembre dernier, le Nouvel Obs révélait qu'il y a 18 000 prostituées en France dont 80 % d'étrangères. «Il est rarissime qu'elles viennent de leur plein gré se prostituer en Europe. C'est le résultat d'une traite d'êtres humains à des fins d'exploitation sexuelle à l'échelle mondiale», précisait l'hebdomadaire. Les «Call-girls» de nos footballers feraient-elles partie de ces milliers d'esclaves ? On aimerait que nosbulletins d'«information» nous le disent.
Certains députés ont aussi dans le tiroir un projet de loi pour réglementer la prostitution. Version nouvelle du «Code Noir» auquel le négrier Bayonnais Jean Baptiste Du Casse apporta sa petite contribution ? Nous avons d'autres références. L'abbé Grégoire (qui n'a pas bonne presse chez nous pour d'autres raisons) est à l'origine de l'abolition de l'esclavage sous la Révolution. Un certain Bayonnais dénommé Lavigerie, cardinal de son métier, a été le champion de l'abolitionnisme au siècle dernier. Un autre Bayonnais, René Cassin, en a remis avec la Déclaration Des Droits de L'homme.
La burqa émouvrait-elle davantage nos politiques et nos journalistes que les dizaines de milliers d'esclaves du sexe ? La burqa «concerne à tout casser 500 personnes» selon Sud Ouest.
Pour mesurer le bordel que représente la prostitution voici quelques chiffres donnés par le Nouvel Obs : «90 millions de touristes sexuels». «3 millions d'enfants en seraient victimes». «L'économie souterraine du sexe rapporterait des centaines de millions de dollars chaque année et contribuerait à 14 % de l'économie du pays (Thaïlande) selon l'OMC».
Tout cela ne fait pas le poids à côté du «mondial» et de la burqa pour nos bulletins «d'information.»
Xipri ARBELBIDE / Prêtre-journaliste
Nos députés voteront donc pour interdire la burqa. Fallait-il une loi pour cela ? Imaginez une manif en faveur des prisonniers basques devant la sous-préfecture avec des manifestants au visage caché par un foulard, comme dans les hold-up : les CRS resteraient-ils impassibles parce qu'aucune loi ne l'interdit ?
Vous me direz que dans le cas de la burka c'est la dignité de la femme qui est en jeu. Il se trouve que dans les mêmes bulletins d'«information», on nous parle de la burqa et de cette boîte des Champs Elysées où nos supers footballers en rut se procurent des femelles. On nous a dit qu'une des filles était âgée de 16 ans lorsqu'elle a leur a été livrée. 16 ans, c'est une adolescente. Nous sommes aux frontières de la pédophilie si vertement dénoncée il y a encore quelques semaines, et avec raison. Il y a au minimum détournement de mineure. On ne semble pas s'en émouvoir outre mesure : 65 % des Français estiment qu'il ne faut pas en tenir compte au moment de la sélection pour l'équipe de France
Voilà le «vrai» problème. Quelles conséquences pour «le mondial» ? Franky en est venu à prendre la cheville d'un adversaire pour le ballon ! La France ne risque-t-elle pas de perdre suite à cette affaire ?
Où est la dignité de la femme dans tout cela ? Il y a quelques jours, la déontologie des journalistes reléguait aux archives la dignité des enfants. Aujourd'hui une certaine idée de la grandeur et du prestige de la France prennent le pas sur celle de la femme.
Le 12 novembre dernier, le Nouvel Obs révélait qu'il y a 18 000 prostituées en France dont 80 % d'étrangères. «Il est rarissime qu'elles viennent de leur plein gré se prostituer en Europe. C'est le résultat d'une traite d'êtres humains à des fins d'exploitation sexuelle à l'échelle mondiale», précisait l'hebdomadaire. Les «Call-girls» de nos footballers feraient-elles partie de ces milliers d'esclaves ? On aimerait que nosbulletins d'«information» nous le disent.
Certains députés ont aussi dans le tiroir un projet de loi pour réglementer la prostitution. Version nouvelle du «Code Noir» auquel le négrier Bayonnais Jean Baptiste Du Casse apporta sa petite contribution ? Nous avons d'autres références. L'abbé Grégoire (qui n'a pas bonne presse chez nous pour d'autres raisons) est à l'origine de l'abolition de l'esclavage sous la Révolution. Un certain Bayonnais dénommé Lavigerie, cardinal de son métier, a été le champion de l'abolitionnisme au siècle dernier. Un autre Bayonnais, René Cassin, en a remis avec la Déclaration Des Droits de L'homme.
La burqa émouvrait-elle davantage nos politiques et nos journalistes que les dizaines de milliers d'esclaves du sexe ? La burqa «concerne à tout casser 500 personnes» selon Sud Ouest.
Pour mesurer le bordel que représente la prostitution voici quelques chiffres donnés par le Nouvel Obs : «90 millions de touristes sexuels». «3 millions d'enfants en seraient victimes». «L'économie souterraine du sexe rapporterait des centaines de millions de dollars chaque année et contribuerait à 14 % de l'économie du pays (Thaïlande) selon l'OMC».
Tout cela ne fait pas le poids à côté du «mondial» et de la burqa pour nos bulletins «d'information.»
8 commentaires:
Marco Large a fait un chouette dessin qui résume tout ce que m'inspire la polémique de la Burqa :
http://large.canalblog.com/archives/2010/04/22/17655849.html
Certes, il manque "prostitution infantile" dans les petits papiers que tente de dissimuler Sarkozy, mais il y en aurait tellement d'autres...
Il est bien, hein, le curé qui a baptisé ma fille le jour de l'Aberri Eguna en 1984?
Je me souviens que nous lui avions dit "Ou tu la baptises, ou elle ne sera jamais baptisée".
Ben nous on a pas trop compris pourquoi il fallait baptiser son enfant à l'église ! Quant au baptême civil ça n'a pas l'air mieux, c'est comme le mariage.
Ceci dit, nos fils ont des parrains et marraines. Juste parce que c'est un bon truc pour élargir la famille dite nucléaire et l'ouvrir. Pour les enfants, c'est que du bon. Et puis sa réduit la présence quasi monopolistique des deux parents qui pourraient se sentir le centre du monde de leurs enfants.
Mais on est loin là de la Burqua.
Pour Marco l'arrêt de Siné Hebdo je suis certain, ne marquera pas la fin de sa carrière. Je suis assez fier qu'il ait écrit à préface de Mon Pensements II que je vais bien sortir un de ces quatre.
Ca passe cette fois?
J'ai tenté de laisser un commentaire il y a une heure, mais ça a bloqué.
Je disais que moi non plus je ne pense pas qu'il soit obligatoire de faire baptiser son enfant à l'église.
Ce que j'ai dit à Xipri à l'époque le montre bien, non?
J'ai pas parlé de "obligatoire"... Je ne comprends même pas que ça se fasse ... Même s'il y a des curés bien singulier comme disait Brassens !
Personnellement, je ne comprends pas (papa et maman si vous me lisez !!!) qu'on baptise les enfants, c'est-à-dire qu'on décide que ces derniers seront chrétiens ! C'est un peu comme si je disais à mon fils Peio qui a 2 ans que plus tard, il sera membre des Verts et qu'on l'intronise (je sais pas comment dire) au cours d'un rituel!!!!!!
Pourquoi l'idée de dire qu'un gosse pourrait être dans un parti politique d'office choque, et pourquoi ça ne choque pas pour une religion ?
Je ne comprends, mais entendez bien, je m'en fous et n'allez pas croire que c'est un motif de bataille !
Personnellement, aujourd'hui, je suis plus proche du bouddhisme, du taoïsme que du christianisme. Il m'a fallu 20 ans pour m'en rendre compte. But faut-il que je fasse une demande d'apostasie ? Je suis plutôt un réformiste... J'ai aussi la possibilité de réformer l'église catholique ! Ah ! Ah ! J'ai du boulot !
Décidément, mes commentaires bloquent à la porte.
Bon, je recommence, je disais : La carrière de Marco a commencé avant Siné Hebdo et continuera après.
C'est donner beaucoup d'importance à Siné-----
Oui bien sur... Mais en même temps ça a du être une sacré aventure. Et puis tu sais, je me demande si l'aventure de Siné n'est pas préférable à celle de Val. J'écoutais dernièrement quelques chansons du temps de Font & Val !!!! Putain ça dégainait grave. Quand je vois que maintenant il est directeur de France Inter et qu'il se dit embarrassé par le cas Guillon ! Lire ici notamment !http://www.lepoint.fr/actualites-medias/2010-04-19/france-inter-philippe-val-sort-du-bois-a-propos-de-guillon/1253/0/445792
Je suis indifférent en matière de religion (...) Dès la première explication du catéchisme, c'était fermé, il y avait une espèce de chape de plomb qui m'environnait et j'étais intouchable. Je m'intéressais à des quantités de choses, j'écoutais l'écho de l'église, j'étais très touché par les grandes voûtes, j'étais prodigieusement intéressé par les lumières qui se jouaient dans les vitraux, j'entendais avec le plus grand appareil romanesque le bruit des pas qui se répercutait dans les cours de l'église, tout cela me touchait, mais dès qu'on me parlait de Dieu et de la religion, c'était fini, il n'y avait plus aucun contact.
Jean Carrière. Jean Giono.
Besançon: La Manufacture, 1991, p.109-110.
J'ai toujours lu la Bible comme un livre de littérature, un livre d'histoire ou un livre de poèmes ou un livre de chroniques. Je ne l'ai jamais lu comme un livre religieux.
Jean Carrière. Jean Giono.
Besançon: La Manufacture, 1991, p.111.
La religion? Elle a failli à ses devoirs. Elle est le soutien naturel de cette société qui traîne le malheur sur la terre comme une herse de fer. Elle est comme ces hautes flammes du soleil qui se détachent de la masse de feu et roulent dans l'espace, se refroidissant en mondes noirs qui s'éloignent de l'astre générateur et plongent dans les abîmes. Il y a bien longtemps que la religion n'a plus aucun rapport avec Dieu.
La ville des hirondelles, In L'Oiseau bagué.
Gallimard/Folio, 1943, p.43.
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