Mais je vais l'aborder en reprenant deux extraits du livre en lien avec ce qui me préoccupe en ce moment.
Dans le premier chapitre, sur la rafle de 1802, Nicole cite les mots employés par l'avocat général Lespinasse : "Lespinasse suggère de "moraliser" les bohémiens, de les "instruire", afin" de ces sauvages faire des hommes".
Les curés ne sont pas en reste. "Le curé d'Urrugne en 1788 recommandait à ses fidèles "de n'avoir aucune correspondance avec les bohémiens" "race maudite que Dieu réprouve", et dont la plupart" ont fait pacte avec le diable". A la page 76, Nicole cite G. Hérelle : "Ce sont, dit-on les curés qui ont fait supprimer les bohémiennes (dans les mascarades) parce qu'elles tenaient des propos trop licencieux et que leurs actes allaient parfois jusqu'à obscénité..."
Voilà donc, l'Etat et la religion encore et toujours, main dans la main, pour expliquer au peuple la façon dont il doit se comporter. Et je m'arrêterais deux secondes sur le terme de "sauvage" qui est le mot conducteur de mes derniers papiers. "Les grands aménageurs de milieu naturel et les grands modificateurs d'écosystème" comme écrivait le naturaliste François Terrasson détestent ce qui est libre et sauvage. Les sorcières en ont pâti, les tziganes en ont pâti, les ours et la nature en général en ont pâti et les Basques et leurs croyances anciennes en ont pâti.
J'aimerais m'arrêter aussi sur cette rafle, parce qu'il ne faut jamais oublier. On croit toujours avoir retenu la leçon, mais l'histoire bégaie jusqu'à Sangatte et son camps de transit, il y a quelques temps. On a toujours de bonnes excuses pour parquer les étrangers dans des camps. En Soule, il y a eu une autre rafle plus récente que raconte Gilda dans son livre, Témoignages de deux combattants de l'ombre. Encore des étrangers, républicains espagnol qui plus est, fuyant le franquisme en 1939. Gilda raconte dans son livre comme ces réfugiés ont reçu une convocation anodine pour une vérification de papiers d'identités. Dès qu'ils sont rentrés dans l'hôtel de ville de Mauléon, les grilles se sont refermées brutalement derrière eux et hop ! Direction le camp de concentration de Rivesaltes.
En général, les réfugiés Espagnol ont plutôt été reçus à bras fermés, des fusils en bandoulière en guise de café crème et l'ordre d'aller voir là-bas s'ils y sont. Ce n'est pas pour rien que de nombreux Tziganes ont accompagné les combattants espagnols "là-bas", c'est-à-dire, par exemple, jusqu'au camps de concentration de Gurs.
Pour conclure, juste dire que c'est exactement le combat des éditions associatives Astobelarra Le Grand Chardon, de lier dans le mot de liberté, tout ce qui demande à vivre libre et à s'épanouir dans un territoire sans qu'il soit stigmatisé ou persécuté, qu'elle soit sorcière (ou pseudo sorcière), Tzigane, ours, loup, Basques et autres combattants fuyant la guerre économique que mènent les zommes aux humains et à la diversité du monde.
Il faut lire le livre de Nicole pour la lucidité que nous devons à nous mêmes et que nous devons à la justice.
Il n'y a aucun doute que ce livre participe à sa manière à une juste reconnaissance du mal qui a été fait et qui est fait quotidiennement pour manipuler la vérité.
"Bohémiens" de Nicole Lougarot - Editions Gatuzain
Dans le premier chapitre, sur la rafle de 1802, Nicole cite les mots employés par l'avocat général Lespinasse : "Lespinasse suggère de "moraliser" les bohémiens, de les "instruire", afin" de ces sauvages faire des hommes".
Les curés ne sont pas en reste. "Le curé d'Urrugne en 1788 recommandait à ses fidèles "de n'avoir aucune correspondance avec les bohémiens" "race maudite que Dieu réprouve", et dont la plupart" ont fait pacte avec le diable". A la page 76, Nicole cite G. Hérelle : "Ce sont, dit-on les curés qui ont fait supprimer les bohémiennes (dans les mascarades) parce qu'elles tenaient des propos trop licencieux et que leurs actes allaient parfois jusqu'à obscénité..."
Voilà donc, l'Etat et la religion encore et toujours, main dans la main, pour expliquer au peuple la façon dont il doit se comporter. Et je m'arrêterais deux secondes sur le terme de "sauvage" qui est le mot conducteur de mes derniers papiers. "Les grands aménageurs de milieu naturel et les grands modificateurs d'écosystème" comme écrivait le naturaliste François Terrasson détestent ce qui est libre et sauvage. Les sorcières en ont pâti, les tziganes en ont pâti, les ours et la nature en général en ont pâti et les Basques et leurs croyances anciennes en ont pâti.
J'aimerais m'arrêter aussi sur cette rafle, parce qu'il ne faut jamais oublier. On croit toujours avoir retenu la leçon, mais l'histoire bégaie jusqu'à Sangatte et son camps de transit, il y a quelques temps. On a toujours de bonnes excuses pour parquer les étrangers dans des camps. En Soule, il y a eu une autre rafle plus récente que raconte Gilda dans son livre, Témoignages de deux combattants de l'ombre. Encore des étrangers, républicains espagnol qui plus est, fuyant le franquisme en 1939. Gilda raconte dans son livre comme ces réfugiés ont reçu une convocation anodine pour une vérification de papiers d'identités. Dès qu'ils sont rentrés dans l'hôtel de ville de Mauléon, les grilles se sont refermées brutalement derrière eux et hop ! Direction le camp de concentration de Rivesaltes.
En général, les réfugiés Espagnol ont plutôt été reçus à bras fermés, des fusils en bandoulière en guise de café crème et l'ordre d'aller voir là-bas s'ils y sont. Ce n'est pas pour rien que de nombreux Tziganes ont accompagné les combattants espagnols "là-bas", c'est-à-dire, par exemple, jusqu'au camps de concentration de Gurs.
Pour conclure, juste dire que c'est exactement le combat des éditions associatives Astobelarra Le Grand Chardon, de lier dans le mot de liberté, tout ce qui demande à vivre libre et à s'épanouir dans un territoire sans qu'il soit stigmatisé ou persécuté, qu'elle soit sorcière (ou pseudo sorcière), Tzigane, ours, loup, Basques et autres combattants fuyant la guerre économique que mènent les zommes aux humains et à la diversité du monde.
Il faut lire le livre de Nicole pour la lucidité que nous devons à nous mêmes et que nous devons à la justice.
Il n'y a aucun doute que ce livre participe à sa manière à une juste reconnaissance du mal qui a été fait et qui est fait quotidiennement pour manipuler la vérité.
"Bohémiens" de Nicole Lougarot - Editions Gatuzain
2 commentaires:
Effectivement, ce livre fait un apport intéressant pour donner un sens aux rites des mascarades. C'est aussi rassurant: les Basques sont dans les courants culturels européens! Nous ne sommes plus "au bout du monde"... Mais une question: les Tsiganes ont-ils diffusé des éléments propres à leur culture ou des éléments épars de l'ensemble européen?
Dans le livre, c'est bien des éléments de leur culture qui ont inspiré les mascarades. N.Lougarot passe en revue de nombreux pays européen dans lesquels on peut trouver des similitudes frappantes.
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