Alors qu'un jour, je parlais de Françoise Dolto, quelqu'un me dit : "Ba il faut laisser faire l'instinct... ". C'est-à-dire, laissez faire la nature. Le thème de ce livre est en plein dans cette idée un peu frauduleuse. Non l'instinct ne suffit pas. Non il ne suffit pas de laisser l'enfant grandir, il faut l'aider à grandir. Non aimer ne suffit pas et il y a l'éducation qui doit prendre une place essentielle. Petite parenthèse, j'ai bien apprécié aussi ce que rappelle Claude Halmos dans le livre. Elle dit que Françoise Dolto n'aimait pas forcément le mot "éducation" et l'aurait volontier remplacé par "'humanisation". Ça m'a fait bien plaisir car je n'ai jamais vraiment aimé ce mot que j'ai toujours trouvé un peu dur, plus synonyme de dressage que d'émancipation. Dans mes oreilles ça sonne comme le mot "redresser". D'ailleurs, si on regarde le p'tit Robert, comme synonyme à "éduquer", il y a "discipliner" et "façonner"... Ça ne s'invente pas. Je ferme cette longue Parenthèse.
Ce qui est intéressant dans ce livre, c'est aussi la partie qui est consacrée à l'enfant face à la justice. L'auteure fait l'historique depuis l'ancien régime jusqu'à nos jours du regard que nous posons et avons posé sur les enfants. Elle parle notamment de La Petite roquette, une terrible maison de correction inaugurée en 1836. Un endroit où les enfants étaient emprisonnés pendant des années pour des pecadilles. Par exemple, cet enfant de 11 ans condamné à deux ans de prison pour le vol d'un lapin et de deux canards !!!!!! Et je ne vous raconte pas les conditions de détention !
Les choses changent vraiment, dit-elle, grâce au Général de Gaulle et à l'ordonnance de 1945. Cette ordonnance est gravement remise en cause par les lois Perben, avec notamment les conditions de retenue des mineurs qui sont élargies, la détention provisoire qui n'était possible autrefois au moins de seize ans que s'ils avaient commis un crime, dorénavant possible pour les jeunes âgés de treize à seize ans auteurs de délits, s'ils violent leur contrôle judiciaire ou s'ils fuguent d'un centre éducatif fermé (mais je crois que cette partie de la loi a été cassée par le conseil constitutionnel).
Autre chapitre qui m'a beaucoup intéressé, celui qui parle de la castration. Ce chapitre qui fait référence à Freud et bien sur, à Dolto, explique que l'enfant doit renoncer à certains plaisirs immédiats pour d'autres plaisirs qu'il devra imaginer et prévoir. Par exemple, le passage de la tétée à la cuillère. J'y ai vu là une allégorie de notre société emprisonnée dans sa prison technologique, persuadé que ce qu'elle vie en ce moment est définitif et s'enracine pour des millions d'années. La tétée des adultes, c'est l'ordinateur, la télé, la bagnole que l'on suce en pensant qu'il n'y a pas de vie après ça.
Les dernières pages m'ont un peu ennuyé. Elles parlent de l'accompagnement des enfants chez le thérapeute, et pour le coup, je ne me suis pas senti concerné. J'espère qu'avec nos enfants nous faisons de suffisamment de prévention à telle enseigne que ça nous évitera d'en arriver là.
C'est un livre essentiel et je le conseille à tout le monde car il montre comment évolue l'enfant, mais on peut très bien transposer les idées de ce livre aux adultes. De cette manière on pourra remarquer que nous aussi, les adultes, nous avons besoin d'être humanisé et que apprentissage, humanisation et émancipation ne s'arrêtent pas à la fin du cursus scolaire.
8 commentaires:
Dis donc, l'est pas gênée, celle-là!
L'amour ne suffit pas, c'est l'auteur d'un livre de Bruno Bettelheim, l'auteur de La psychanalyse des contes de fées!
Elle en parle au début.
C'est le minimum.
Enfin c'est pas le même titre : Bettelheim c'était : "aimer ne suffit pas" et elle "pourquoi l'amour ne suffit pas".
Eh ! Comme Pascal a écrit les Pensées, j'aurais pas pu écrire Pensements ?
On ne vas pas mégoter des heures, mais le bouquin de Bettelheim s'appelle bien "L'amour ne suffit pas". Quand je serai moins paresseuse, je monterai le chercher et je te ferai un scan de la première de couve. Mais tu peux aussi vérifier sur le net.
Oui bon OK, mais où tu veux en venir ? Bettelheim n'est pas remplaçable, c'est un référence. C'est bien comme cela que l'entend Halmos. Elle explique que le titre du livre s'inspire de celui de Bettelheim. Je ne vois pas où ça pose problème.
A noter que Claude Halmos était une élève de Françoise Dolto.
Bon mais à part ça, c'est un très bon ouvrage.
De Bettelheim j'ai lu : "Pour être des parents acceptables". Il parait que Halmos prépare un livre qui s'appelerait "Pourquoi être des parents acceptables" !
Y'a pas de blème, je faisais remarquer, c'est tout.
C'était pour faire avancer le schmilimilimili----
rien que son sourire sa sent l arnaque,le plagiat...
une éducation sa se fait sur le tas, persone n a le meme charactere moeurs, etc, et vous qui criait haut et fort un anticonformisme vous lisez des bouquins d une femme qui vous vend une education formatté ...
mais sa aussi c est une goutte d eau
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