vendredi 23 novembre 2007

Four à enrobé

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Communiqué d'Euskal Herriko Berdeak-Les Verts du Pays Basque.

Un nouveau four à enrobé (de taille !) : pour boucher les nids de poules ?

Monsieur Lasserre nous annonce l'abandon du projet de couloir à camions transnavarrais. En 10 ans, ce n'est pas la première fois qu'il fait cette annonce et nous ne pouvons le croire. Exactement comme M. Bayrou, grand européen à Paris et son bras droit M.Lassalle contre la Directive européenne NATURA 2000 dans ses vallées pyrénéennes bien que d'accord quand même pour les subventions...
D'autant que, dans le même temps:
- En Navarre, le projet a plus que jamais le vent en poupe et se nomme bien autoroute.
- Le projet de ligne électrique à Très Haute Tension fait son apparition dans les mairies navarraises.
- Le gouvernement navarrais nous concocte un Centre d'accueil de fret par camions dans la commune de Burguete.
- Les 170 hectares supplémentaires de carrières à gravier sur la commune de Lahontan sont toujours d'actualité.
- Un projet de "four à enrobé" a été annoncé cet été sur la commune de Bustince Iriberry, dans le cadre des activités de la carrière Durruty.
Tout cela ne ressemble-t-il pas à une savante mise en place de pions sur un échiquier?
Que le four à enrobé de Bustince, générateur de nuisances et de pollutions, soit ou non en rapport avec le projet de couloir à camions, les Verts du Pays Basque tiennent à informer les citoyens comme y invite la Convention d'Aarhus, texte ratifiée par la France qui organise l'information, la participation au processus décisionnel et l'action en justice si atteinte à l'environnement,pour le et les citoyen(s) .

Pour en débattre publiquement, ils organisent une soirée d'information
Vendredi 30 Novembre à 20 h 30
Salle polyculturelle à Donazaharre (Saint-Jean-le-Vieux).
Ils remercient la municipalité qui a mis gracieusement cette salle à disposition.

5 commentaires:

Etienne H. BOYER a dit…

Oui, bah on connait ça... On gèle les projets polémiques avant les élections, pis on les remet à l'ordre du jour une fois passé le moment dangereux...
La solution, ce serait de ne pas réélire ces gens là, qui font des projets pour eux, mais certainement pas pour nous, ni pour la planète!

Lurbeltz a dit…

Ouaih ! Mais voilà, les gens votent pour eux.
Commes ils votent pour Sarkozy.
Comme ces gens qui gueulaient pendant la grêve qu'on les prenait en otage ! Moi je suis pris en otage par l'industrie de la bagnole, la société du gaspillage, du travailler plus pour gagner moins, de la pub dans les cerveaux, du sport spectacle et j'en passe ; LIBEREZ-MOI ! et voilà ; chacun sa prise d'otage, chacun sa vision.

Anonyme a dit…

texte de Rolland Barthes paru en 1957 dans Mythologies

Il y a encore des hommes pour qui la grève est un scandale : c'est-à-dire non pas seulement une erreur, un désordre ou un délit, mais un crime moral, une action intolérable qui trouble à leurs yeux la Nature. Inadmissible, scandaleuse, révoltante, ont dit d'une
grève récente certains lecteurs du Figaro.
C'est là un langage qui date à vrai dire de la Restauration et qui en exprime la mentalité profonde ; c'est l'époque où la bourgeoisie, au pouvoir depuis encore peu de temps, opère une sorte de crase ( contraction, mélange)entre la Morale et la Nature, donnant à l'une la caution de l'autre : de peur d'avoir à naturaliser la morale, on moralise la Nature, on feint de confondre l'ordre politique et l'ordre naturel, et l'on conclut en décrétant immoral tout ce qui conteste les lois structurelles de la société que l'on est chargé de défendre.
Aux préfets de Charles X comme aux lecteurs du Figaro d'aujourd'hui, la grève apparaît d'abord comme un défi aux prescriptions de la raison moralisée : faire grève, c'est « se moquer du monde », c'est-à-dire enfreindre moins une légalité civique qu'une légalité « naturelle », attenter au fondement philosophique de la société bourgeoise, ce mixte de morale et de
logique, qu'est le bon sens.
Car ceci, le scandale vient d'un illogisme : la grève est scandaleuse parce qu'elle gène
précisément ceux qu'elle ne concerne pas. C'est la raison qui souffre et se révolte : la causalité
directe, mécanique, computable, pourrait-on dire, qui nous est déjà apparue comme le fondement de la logique petite-bourgeoise dans les discours de M. Poujade, cette causalité-là est troublée : l'effet se disperse incompréhensiblement loin de la cause, il lui échappe,
et c'est là ce qui est intolérable, choquant.
La restriction des effets exige une division des fonctions. On pourrait facilement imaginer que les «hommes » sont solidaires : ce que l'on oppose, ce n'est donc pas l'homme à l'homme, c'est le gréviste à l'usager.
L'usager (appelé aussi homme de la rue, et dont l'assemblage reçoit le nom innocent de population) .l'usager est un personnage imaginaire, algébrique pourrait-on dire, grâce auquel il devient possible de rompre la dispersion contagieuse des effets, et de tenir ferme une causalité réduite sur laquelle on va enfin pouvoir raisonner tranquillement et vertueusement.
En découpant dans la condition générale du travailleur un statut particulier, la raison bourgeoise coupe le circuit social et revendique à son profit une solitude
à laquelle la grève a précisément pour charge d'apporter un démenti : elle proteste contre ce qui lui est expressément adressé.
L'usager, l'homme de la rue, le contribuable sont donc à la lettre des personnages, c'est-à-dire des acteurs promus selon les besoins de la cause à des rôles de
surface, et dont la mission est de préserver la séparation essentialiste des cellules sociales, dont on sait qu'elle a été le premier principe idéologique de la Révolution bourgeoise.
C'est qu'en effet nous retrouvons ici un trait constitutif de la mentalité réactionnaire, qui est de
disperser la collectivité en individus et l'individuen essences..
Ceci participe d'une technique générale de mystification qui consiste à formaliser autant qu'on
peut le désordre social.
Par exemple, la bourgeoisie ne s'inquiète pas, dit-elle, de savoir qui, dans la grève, a tort ou
raison : après avoir divisé les effets entre eux pour mieux isoler celui-là seul qui la concerne, elle prétend se désintéresser de la cause : la grève est réduite à une incidence solitaire, à un phénomène que l'on néglige d'expliquer pour mieux en manifester le scandale.
De même le travailleur des Services publics, le fonctionnaire seront abstraits de la masse
laborieuse, comme si tout le statut salarié de ces travailleurs était en quelque sorte attiré, fixé et ensuite sublimé dans la surface même de leurs fonctions. . de même que tout d'un coup le citoyen se trouve réduit au pur concept d'usager, de même les jeunes Français mobilisables se réveillent un matin évaporés, sublimés dans une pure essence militaire que l'on feindra vertueusement de prendre pour le départ naturel de la logique universelle .

Lurbeltz a dit…

Jenofa, tu es une perle. Mais au niveau littérature, tu me fous des complexes terribles. A côté de tes références et de ta culture livresque j'ai l'impression d'être resté à OUI OUI en vacances.
Merci pour ce texte.

Anonyme a dit…

Au fait, retour au four à enrobé :
les travaux ont commencé et je n'arrive pas à faire comprendre autour de moi, même parmi les plus "conscientisés" qu'empêcher sa réalisation et surtout sa mise en route, serait mettre une gêne supplémentaire à la réalisation du couloir à camions.
A l'aide!