lundi 12 novembre 2007

La vort et la mie, la mort et la vie

Je me demande si parfois, on n'est pas plus mort vivant, que mort mort. Et plus vivant mort, que vivant vivant. Je m'explique. D'abord on ne sait rien sur la mort. Vous me direz, sur la vie non plus d'ailleurs. Bon, on croit savoir beaucoup de choses avec l'Acide désoxyribonucléique et les molécules mais on fond ça ne nous avance pas à grand-chose, aucun humain n'a réussi à faire, de rien, jaillir une fleur. On fabrique du roquefort, mais on le crée avec du lait de brebis. Sans la brebis, pas de lait, pas de Roquefort. Vous me direz, et Doly ? Non, non, le clonage c'est pareil. On crée les conditions de l'apparition de la vie, on ne crée pas la vie.
Mais après la vie, ou après la mort, c'est-à-dire après, quand le corps est réduit à l'état de cendre, on ne sait vraiment rien de rien. S'il reste quelque chose de palpitant, l'âme ou quelque chose d'autre qui resterait de soi, on ne sait pas. Pareil, on est vraiment vivant, après ? Pareil après le grand saut, on est tellement vivant que là, aujourd'hui, ici, c'est comme si on serait mort, pareil, hein ? Ce serait interessant d'imaginer une vie plus vivante, une âme sans corps, sans fibres nerveuses, un simple fluide vital sans risque de luxation, de foulure ni de crise cardiaque. Merde, on peut rêver quand même ???
Voyons, prenons un exemple. Vous allez au cinoche à Pau, au Melies voir un film d'auteur, parait-il génial. A Mourenx, dans la voiture, vous avez un coup de barre. Trop tard pour reculer, vous êtes déjà à mi-chemin et vous avez vraiment envie de voir ce film dont on parle partout.
Vous voilà au Meliès. Vous sortez affligé, 2 heures après. Le film était nul. Vous avez dormi pendant une bonne heure. Vous rentrez. Encore 1 heure de route jusqu'en Soule. Voilà 4 heures foutues en l'air. La perte de temps, avec sa subjectivité, n'est-elle pas une petite mort ? Ne pourrait-on pas dire que pendant ces 4 h vous étiez mort ? Mort pour la vie, mort pour toutes les belles choses qu'il y aurait eu à faire pendant ce temps ? Faire l'amour, planter des salades, lire un livre, dormir ? Justement tiens ! Dormir ! Le dormir que quelques uns appelent injustement "petite mort". Si la mort est pareille au sommeil, il pourrait y avoir pire non ?
Il y a aussi ces moments affreux où l'on souffre, parce qu'on a perdu un bras, un membre de la famille, parce qu'un @#%`£?*6& a tué un ours dans pyrénées, parce que Sarko a été élu, parce qu'on a écrasé un hérisson.
Et puis il y a ces moments où l'on est heureux de vivre où on est vivant au plus haut point, où l'on profite du temps présent en respirant, en faisant une petite marche en montagne, on regarde les pyrénées, son enfant se mouvoir dans l'ombre et la lumière.
Le délicat mélange entre le bonheur et le malheur, n'est-il pas en rapport avec la mort et la vie ? Un peu comme le bien et le mal sont dilué dans le monde, le construisant ou le détruisant sans cesse selon notre humeur et la mainmise que nous avons sur les choses. Le bien et le mal finalement, n'est-il pas justement une façon de vivre ou de mourir constamment dans le moment présent, grâce à cette chose géniale ; le libre arbitre.
Le libre arbitre, c'est se dire, je peux mourir ou vivre constamment avec en prime, pour moi en tout cas, cet espoir immense qu'une fois que mon âme et mon corps ne seront plus d'accord, comme dirait Brassens, quelque chose de moi sera encore là, pour l'éternité.
Pareil, il n'y même pas de mort, même pas de vie, juste des états intermédiaire que nous sommes dans l'incapacité de juger, hein ! Pareil ?

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