samedi 13 décembre 2008

"Nos enfants nous accuseront"

De notre envoyé spécial au cinoche Gilen :

Je reviens tout juste du cinéma où j'ai été voir le film "Nos enfants nous accuseront". Pour ceux qui ne connaitraient pas, il s'agit d'un film documentaire sur le projet du maire de la commune de Barjac, dans le Gard, d'introduire le bio dans l'alimentation des cantines scolaires du village.

Ce film est magnifique, très bien fait, très bien documenté !! A voir et à faire voir à tous !!!

Mais ce film est surtout magnifique car il ouvre les consciences !! J'ai été pris aux tripes plusieurs fois pendant le film, écœuré par ce que j'ai vu de la part de certains agriculteurs.

Comment certains agriculteurs peuvent encore continuer en conventionnel, à grand coup de produits chimiques, à empoisonner la planète ?? Et le pire, c'est qu'ils le font en toute conscience !!!

Comment un agriculteur qui saigne du nez à chaque traitement de ces cultures, comment un autre qui ne peut plus uriner pendant 8 jours après avoir traité ses champs, comment un père de famille agriculteur dont la fille a une leucémie, certains autres dont les membres de la famille ont été atteints de cancer, comment peuvent-ils encore continuer dans leur logique productiviste ?? A mes yeux, cela s'appelle un crime !!! Mais ce ne sont peut-être que des victimes eux aussi, victime d'un système !!! Les vrais coupables sont ailleurs, nos politiques, nos dirigeants, les grandes multinationales !!! Mais un jour, ils devront payer pour ce que j'appelle un crime contre l'humanité !!

Mais ce film apporte aussi une énorme lueur d'espoir !!! Tout n'est pas perdu, et la lutte est partout !!! Du Gard au Pays Basque, du bio dans les cantines à Laborantza Ganbara, la lutte est partout et partout, on gagnera car nous sommes dans le vrai, dans le juste et qu'il n'y a pas d'autres solutions ni d'autre alternative pour l'humanité que de gagner ces combats !!! Alors continuons le combat, nous ne sommes pas seul !!

Mais à la suite de ce film, un mini débat s'est improvisé sur le trottoir, à la sortie du cinéma... Et pourquoi ne suivrions nous pas l'exemple de ce maire courageux ?? Pourquoi ici, nos enfants aussi ne pourraient-ils pas manger bio à la cantine ??

Une caractéristique du Pays Basque est la volonté du peuple à se prendre en main, à refuser la fatalité et à oser !!! Alors, pourquoi n'y arriverions nous pas nous aussi ?? Ce maire du Gard l'a montré !! C'est économiquement viable, matériellement faisable !!!

Alors, Michel Etchebest, pourquoi ne pas tenter le pari à Mauléon ? Quoi de mieux comme projet que de garantir une alimentation saine aux enfants, faire vivre de leur travail plusieurs agriculteurs locaux, des maraîchers locaux, avec des produits de qualité, faire en sorte de préserver notre nature, nos sols et notre Soule !!

Alors, faisons un rêve et tentons tous ce pari !!! Pour que nos enfants ne nous accusent plus à l'avenir !!!

Gilen

28 commentaires:

Lurbeltz a dit…

Ce qui serait bien, c'est une cantine bio pour tous les collèges de Mauléon, les écoles. Un genre de restaurant scolaire.

Etienne H. BOYER a dit…

Ce qui serait bien, c'est qu'il n'y ait plus de supermarchés... Mais des marchés quotidiens. Que les gens puissent se nourrir sainement, ne plus manger de la merde lyophilisée, bourrée d'OGM et d'hormones de synthèse, conditionnée sous vide ou en sachet.

Mais ça signifierait qu'il faudrait reclasser tous les gens qui y travaillent. Ceux des supermarchés, et ceux des usines qui les alimentent. Va falloir beaucoup de marchés, ou beaucoup de contrôleurs de qualité...

Et puis les supermarchés ont leurs clientèle d'aficionados. Imposer ce mode de vie serait considéré au pire (et à raison) comme du fascisme, au mieux comme un retour au moyen âge. Ce n'est pas dans l'air du temps.

Et puis la nourriture bio jouit encore de cette réputation qui lui colle à la peau : "bio=cher".

Je ne suis pas certain que beaucoup de gens seraient prêts à sacrifier leur petit confort pour la sauvegarde de la santé publique (et la leur), et celle, plus globale, de notre planète...

Gilen a dit…

Le principe en soit des supermarchés n'est pas mauvais... Il s'agit en fait d'un marché poussé à l'extrême de son inhumanité !! Mais il faut le réorganiser autrement et l'humaniser !!! Si dans un supermarché, on trouve des produits bio, locaux, je ne vois pas en quoi cela pourrait poser problème... à condition bien sûr de respecter les employés !! (OK, on approche de l'utopie !!) Je me suis toujours demandé pourquoi faire un supermarché et non regrouper les artisans locaux du marché !!!

Le principe des plats cuisinés tout prêts, des plats surgelés n'est pas mauvais non plus !!! A condition de le faire dans certaines règles !!! Si tout est préparé à base de produits bio, locaux, en quoi cela pose un soucis ?? Mais il faut juste repenser l'ensemble de l'industrie agro-alimentaire !!! (OK? je suis tombé dans l'Utopie la plus totale !!!)

Reclasser tous les gens qui travaillent dans les supermarchés ??? Pas forcément besoin !!! Si ton supermarché est un regroupement d'artisans du marché, il faudra toujours des vendeurs, des caissiers, des magasiniers, etc. Un producteur seul ne pourra plus assumer tout ça, être à la fois au marché et dans son exploitation. Si le tout fonctionne sur le principe d'une coopérative, cela peut être de superbes projets !!!

On se lance ???

Bon OK, je reviens sur Terre...

xixaria a dit…

je n'ai pas vu ce film mais ce serait bien si les enfants des écoles allaient le voir.
Peut-être que les changements ne vont pas aller si vite car cela faits des années que les multinationales vantent aux agriculteurs et aux éleveurs ces poisons comme des produits miracles (pour le rendement) et presque inoffensifs (ce sont des produits "phytosanitaires" disent-ils donc ils protègent la santé.) Je pense que ce sont nos enfants qu'il faut éduquer, informer.
Malheureusement, les générations précédentes de la "superproduction"
sont en train de payer très cher sur leur santé , l'utilisation abusive de ces produits dits "phytosanitaires". Quant aux supermarchés : il existe de plus en plus de producteurs locaux en France qui font de la vente directe. L'ère de la surproduction a crée beaucoup d'emplois, la mondialisation, avec toutes ces conséquences : spéculation et misère. Petit à petit : Réapprendre à moins consommer pour ne pas mettre plein de gens sur le carreau (à moins qu'on n'y soit obliger vu les licenciements à venir).
ps : ici, j'entends dire bio=cher mais bio=pas bon goût !! Il y a du boulot , camarades !!!!!

Anonyme a dit…

Certes, Etienne. Les premiers cris ont été poussés à la fin des années 50! Fin des sixties début des seventies, Rachel Carlson faisait un tabac aux USA avec "Printemps silencieux". Tu as vu à quelle vitesse on avance?
Bon, à part ça, j'ai fait la connaissance de Gilen aujourd'hui à Ainize Monjolose. Ce fut une rencontre éclair, mais maintenant, quand-même, nous avons que nous sommes des vrais gens dans la vraie vive.
Dans un autre genre, ce soir, je vais à Baigorri voir l'état de travail du dernier ballet de Maritzuli, c'est aussi de la lutte contre le prêt à consommer culturel.

Lurbeltz a dit…

Par contre, ce n'est pas les films et reportages qui manquent pour tirer la sonnette d'alarme sur ce genre de problème. Ce qui manque c'est localement, des outils, des énergies pour faire bouger les choses.
Comment faire une fois que l'alerte est lancée pour bouger les choses localement ?
C'est pas les sujets de lutte qui manquent c'est les militants.
Il faudrait un petit groupe qui réfléchisse à ça en Soule. Il y aurait des trucs à faire pour faire avancer le smilblick

Anonyme a dit…

Oui, il faudrait, mais le coche a été raté tant qu'il était temps, je le crains.
Aujourd'hui, tout le monde est déboussolé et ne pense plus qu'à sauver sa peau, je le crains même si j'espère me tromper.
Enfin, bref, j'ai vraiment peur qu'il ne faille pas espérer plus qu'il ne serait séant en de nouveaux combattants qui tombent du ciel.
Sans doute faudra-t-il tenir le fambeau jusqu'à la relève, si elle vient un jour.C'est pour ça qu'il faut aussi penser à se ménager un peu.
Je ne sais pas si Gilen a vu la même chose que moi ce matin à Ainize mais il n'y avait tout de même pas des masses de jeunes de chez jeunes.

Gilen a dit…

Moi, au contraire, j'y ai vu des jeunes que je ne voyais pas avant !!! Très bon signe !!

Et j'y ai vu aussi les jeunes habituels, ceux qui sont toujours présents, ceux qui sont de tous les combats !!! Et je sais que si cela sont là, il y en a bien des dizaines d'autres qui sont derrière, et qui n'ont pas pu venir hier !!! En faisant Lurrama les 3 jours cette année, j'ai découvert le potentiel de lutte au niveau de la jeunesse et Jenofa, je sais qu'ils sont nombreux !!! Et ils sont déjà nombreux à avoir bossé !!

Après, hier, la journée était mal choisie... Enfin, de toute façon, ce n'est jamais possible de bien choisir la journée d'une AG au Pays Basque, il y a toujours autre chose à coté... C'est à la fois le problème et la richesse du Pays Basque... Mais hier, il y avait une journée de soutient à Bayonne au bar Xilko. Nombre de jeunes étaient là bas !!

Hier, il y avait 200 personnes mais je sais que nombreux sont ceux qui n'ont pas pu venir !!! Rien qu'en Soule, nous n'étions que 8... C'est vrai que ça peut paraître peu... Mais il y avait bien 10 personnes que j'avais vu ou eu au téléphone qui n'avait pas pu venir mais qui sont déjà au courant et impliqués !!!

Et moi, franchement, je suis optimiste !!! Les choses bougent !!!

Mathieu de Castellbon a dit…

Qu'est ce que le bio ?

Le bio est l'agriculture que l'Homme a pratiqué pendant des millénaires jusqu'à il y a encore à peine 60 petites années.

Si je vous écoute bien, ce serait presque une utopie, un rêve éveillé que celui de vouloir rebrousser chemin quand on connait les conséquences sanitaires, écologiques ET économiques de la production intensive et de la distribution de masse ?

Dans le pays à la plus haute concentration de grandes surfaces au monde, ceux qui voudraient regarder en face la réalité seraient donc apparentés au pire à des fascistes ou au mieux à de doux rêveurs ? Des gascons incapables de sortir d'un piège abscon, c'est nouveau, ça ?

Il suffit de regarder la part de la masse salariale absolument lamentable que propose ce type de distribution, il suffit de prendre connaissance d'un ratio bien connu dans les CCI qui attribue entre 4 et 6 destructions d'emploi dans le secteur traditionnel à chaque emploi créé dans la GD, pour comprendre que la problématique ne doit pas se situer au niveau du dernier cité, car se faisant, nous reprendrions à notre compte des arguments pré-mâchés mais des centaines de milliers d'autres qui ont été et qui sont sacrifiés chaque jour sous l'autel de la rentabilité et de la financiarisation de nos économies depuis 25 ans.
Car le mode opératoire d'implantation de ce type de structure est désormais bien connu.
La fameuse rationalisation permet de se démarquer au niveau des prix en arrivant sur un marché donné, puis, une fois que tout le secteur traditionnel a été laminé, la structure peut tranquillement réaugmenter ses prix puisque désormais seule à bord. Les groupes français (Carrefour, deuxième géant mondial de la distribution) font ça un peu partout sur la planète. Partout ?

Non, il y a encore des "réacs", des "conservateurs", des "psychorigides" qui résistent encore et toujours à l'envahisseur, et de fort belle manière. Allez donc vous balader en Catalogne, dans certains landers allemands, et vous constaterez que des lois drastiques de limitations des implantations ont permis de conserver un maillage de distribution positif pour l'emploi.
Non, les grandes surfaces et toutes les conséquences qu'elles entrainent ( maintien artificiel des prix à un haut niveau avec des marges énormes contrairement à l'idée communément admise par le grand public que la GD se rattraperaient uniquement sur les seules quantités ), écrasement et destructions progressive des petits producteurs qui possèdent une éthique ( ou qui ne peuvent pas trouver de débouchés alternatifs ), multiplication du temps partiel, pression importante sur la demande de flexibilité de ses employés (souvent des contrats de 30 heures totalement éparpillées sur le planning de la semaine), destruction du tissu de centrales d'achat indépendantes (en quelques années, 5 centrales d'achat correspondants aux 5 principaux groupes en place en France ont absorbé et tué toutes les autres), destruction du tissu de fournisseur indépendants (gage d'une certaine non uniformisation de l'offre, de recherche de qualité et de diversité), importation massive de produits chinois, il est difficile d'imaginer la somme de conséquences que la constitution de ces géants a entrainée.

Allez, comme vous m'êtes sympathiques, je vous donne le lien d'un petit blog sympa voisin. ;)

http://oloron.blogspot.com/2008/07/supermarchs-non-merci.html

Allez-y, c'est bio.

Et le bio n'est pas plus cher. Le bio est moins cher, mais cela ne se voit pas tout de suite.

La part de l'alimentation dans nos budgets a fondu comme neige au soleil. Amusez vous à calculer la part du coût de vos fruits et légumes dans votre budget, c'est totalement dérisoire.

Etant à peine plus cher, le bio, surtout dans une logique de filière courte, est beaucoup moins cher à tous niveaux: sanitaires, écologiques et économiques.

Noyeux joël les gnomes, et que le cul vous pelle.


Mathieu de Castellbon.

Gilen a dit…

Le bio est moins cher, je l'ai vérifié plusieurs fois...

Étant à l'AMAP, j'ai fait plusieurs fois le test : combien je payerais mon panier AMAP de 8 euros si je l'achetais dans une grande surface (j'ai pris Leader Price).

Et là, je me suis aperçu que mon premier panier, je l'aurais payé 7 euros... Grosse désillusion, moi qui pensais que l'AMAP revenait moins cher... Mais j'ai décidé de faire une moyenne sur plusieurs semaines... Et là, ô miracle, mon panier m'aurait coûté entre 7 et 9 euros chaque semaine, avec une moyenne au dessus de 8 euros...

Le panier AMAP revenait donc aussi cher qu'à Leader Price, pour un produit venant de je ne sais où, sans garantie, sans réelle traçabilité, non bio...

Et ce n'est que la partie de l'iceberg que nous payons directement... Comme cela est bien dit dans le film, le produit conventionnel coûte 4 à 5 fois plus cher, mais ce coût n'apparait pas directement... Il apparait en coût de dépollution, retraitement des eaux, subventions, frais de santé...

Après, une question se pose : avec le système des hypers marchés, on fait survivre pas mal de personne... paysans mal payé à la base, ouvrier de l'agroalimentaire, transporteur, caissière, rayonneuse...

Avec le système AMAP, je fais vivre dignement 1 paysan... Vaut-il mieux faire survivre 10 personnes ou faire vivre dignement 1 personne ??

Lurbeltz a dit…

J'ai pas grand chose à rajouter à tout ce que tu dis Gilen et les autres. Ça tombe sous le sens... Mais c'est vrai que l'idée reçu que le bio est plus cher, il faut la combattre et répéter ce que tu dis Gilen. Petit à petit on va réussir à bousculer ces fausses évidences simplistes.
Jenofa, je rêve ou tu parles comme une ancienne combattante ces jours-ci ? Allez allez ce n'est qu'un combat...Continuons le début !

Anonyme a dit…

Non, je parle comme une combattante tès actuelle depuis 43 ans et très certainement même avant.
Alors, les lendemains resplendissants parce que toulmonde il va bientôt comprendre et que tout ça va s'arranger, désolée, on ne me la fait plus.
D'ailleurs, tant que la population continuera de croître sur toute la planète, aucun espoir n'est possible.
René Dumont le criait déjà dans les années 60, mais aujourd"'hui, même chez les écolos, c'est sujet tabou.
Mais tout cela ne doit pas servir de raisons pour ne se battre. "Passimisme dans le constat, optimisme dans l'action", disait Gramsci. C'est pour moi la seule façon d'être et de durer sans se blesser mortellement dans la chute.
Je sais que dans quelques jours, ce sera la fête mondiale des ravis de la crèche, mais, désolée, je ne joue pas dans cette pièce là.
Au fait, Gilen, dommage que tu n'aies pas été au bar quelques minutes après que nous nous soyons parlé. J'ai vécu un moment difficile, une agression pas piquée des Vers ou ---des Verts. Normal, à force de se mettre en danger---
Pour ce qui est de la présence des jeunes avant-hier, moi, j'ai eu surtout l'impression de connaître tout le monde depuis 1973, date où je suis arrivée aussi, et quelques enfants des gens que je connais depuis 73. Pas trop bon signe tout de même.
Mais le plus grave, c'est que le soir et le lendemain, j'ai rencontré plusieurs personnes qui sont d'habitude dans ce genre de combats et qui m'ont déclaré qu'elles ne bougeraient plus le petit doigt pour EHLG car c'était trop d'argent englouti pour sauver une activité qui de toutes manières était condamnée. Ben oui---, le week-end, il vaut mieux rester chez soi si l'on ne veut pas entendre des choses qui font mal. Faudra que je m'en souvienne.

Lurbeltz a dit…

Ben tu vois, des fois je passe du pessimisme à l'optimisme et là je suis dans une phase optimiste. je peux pas dire que les gens sont sur les starting block pour un combat écolo, mais ces derniers jours, je me suis rendu compte que sur certains sujets, les gens sont à l'écoute, en demande d'information.
Je me demande aussi si la grande faiblesse des partis politiques n'est pas de se noyer dans des arrangements internes et des batailles électorales. Je sais je sais, il ne faut pas se substituer aux associations. En attendant, je me demande où est réellement ma place. Et par contre, je sens où je suis le plus à l'aise et le plus efficace.

Gilen a dit…

Jenofa, tu es de mauvaise fois !!! Tu as vu des nouvelles têtes, jeunes !!! Tu m'as vu !!! ;-D

Gilen a dit…

Et Jenfa, l'argument pécunier pour dire que ça sert à rien de se battre pour EHLG, je l'avais aussi entendu pour Kako... Certains m'avaient dit "ça va trop loin, vu le prix que cela coûte, il vaut mieux laisser tomber"

Mais non, on n'a pas laissé tombé et on a gagné !!! comme on va gagner les prochains combats, même si cela coûte !!!

Moi, je suis confiant (bon, OK, c'est peut être parce que je suis tout neuf, tout naïf et que je n'ai pas encore commencé à me battre !!)

Lurbeltz a dit…

Ba moi je vois que l'engagement politique je l'ai découvert, je devais avoir 22 ans. J'étais écolo dans la sève jusque là, mais pas de branche ni de feuilles. Donc les jeunes me désolent (sauf Gilen), mais je les comprends parce que j'ai été comme eux. C'est avec le gazoduc en Soule et le Somport que j'ai connu la politique et que j'ai commencé mon engagement.
Et les vieux vieux, ils sont où ? Les aitani et les amani, ils ne pensent plus ? Ils regardent Star'Ac eux aussi et Plus belle la vie. Si on parlait des vieux ?

Gilen a dit…

L'inspecteur Derrick est mort, les vieux vont recommencer à sortir et à s'intéresser à la vie qui les entoure !!

Anonyme a dit…

Ben oui, les jeunes et les vieux sont des humains comme les autres.
C'est pour ça qu'on n'est pas sorti de l'ornière, surtout avec la pluie de ces derniers mois.
Pour en revenir à ce que disait Brel, si les vieux cons n'avaient pas été d'abors de jeunes imbéciles, on n'en serait pas là, camarade!

Anonyme a dit…

Gilen, les seules personnes que je connais qui regardaient l'inspecteur Derrick, c'étaient les enfants de Garziko ikastola quand ma fille y était. Les grands-parents les encourageaient plutôt à regarder Hélène et les garçons ou Le miel et les abeilles. Mais faut dire que je ne sors pas beaucoup.
Au fait, moi, quand il m'arrive de regarder quelque chose à la téloche, c'est l'inspecteur Barnaby, pour les vieilles maisons qui disparaissent sous une végétation luxuriante et pour les meurtres abracadabras très british. Et j'assume.

Gilen a dit…

DUR DUR !!

Hier, je discutais avec un de mes amis avec qui j'ai fait mes études... Il est ingénieur dans une entreprise qui travaille dans le secteur automobile... Et comme les autres, il est au chômage technique, puis en RTT imposé, puis... rien derrière pour l'instant...

On a pas mal discuté de la crise actuelle, du fait qu'on est très pessimiste...

Mais moi, je lui ai dit qu'il pourrait peut être y avoir du bon si on arrivait à changer le système en place, ce qui est pour moi indispensable si on veut s'en sortir...

J'ai commencé à lui parler de relocaliser l'économie, d'oublier la mondialisation et de prôner systématiquement une économie locale, basée sur le savoir faire local. Qu'il fallait transformer notre économie en économie solidaire et locale.

Là, il m'a critiqué en me disant que c'était avec des idées comme ça qu'on finissait par voter Le Pen ou De villiers...

J'ai continuer d'essayer de le convaincre en lui démontrant que ce système était déjà présent dans le domaine agricole, avec le système des AMAP etc. Et qu'à mes yeux, il faudrait arriver à généraliser le système de production locale et solidaire...

Là, je me suis fait traité d'anarchiste...

J'ai voulu lui parler des expérimentations qui étaient faites au Pays Basque concernant l'économie solidaire, je voulais lui parler d'Herrikoa, des AMAP, des GFAM, de Laborantza Ganbara... Je n'ai même pas eu le temps...

Dès que j'ai dit "Pays Basque", ça a été l'apothéose... Il m'a dit que j'étais dans ma bulle, qu'il faudrait peut-être que je sorte de mon pays basque pour voir la réalité en face, ce qui se passait réellement dans le monde...

Et il a fini en disant que de toute façon, j'étais sous l'influence d'anarchistes, et que je devais faire gaffe... Il a finit en me disant qu'il espérait que la prochaine fois qu'on se parlerait, mes idées seraient plus claires...


Je ne m'attendais vraiment pas à ce type de réaction !!! Et là, du coup, j'en deviens aussi pessimiste que Jenofa... Ce qui m'a le plus surpris, c'est de passer de Lepeniste à Anarchiste en quelques minutes !!! Dès qu'on a des idées qui sortent du moule du capitalisme à outrance, on a vite fait d'être marginalisé, sous divers noms d'oiseaux !! Mais bon, c'est dur d'encaisser systématiquement...

Lurbeltz a dit…

Ba ! Je pense que c'est quelqu'un qui n'a pas les idées bien claire !A limite, on pourrait soupçonner d'être un peu anarchiste... Mais Lepeniste, pas trop !Ah ! Ah !
Ouaih comme disais Jenofa, on ne peut qu'être pessimiste quand on voit la réalité et optimisme avec la volonté et l'envie de voir le monde changer. Et puis il n'y a qu'un chemin dans la vie, c'est devant.

Anonyme a dit…

Ce qui est assez formidable avec le lavage de cerveau neolibéral, c'est qu'il prend corps directement au coeur de l'entreprise. Les épouventails que l'on agite consciencieusement devant les employés, qu'ils soient "chiens" ou simples "moutons", sont désormais bien connus: Mondialisation, dumping social, compétition permanente. C'est troublant de voir à quel point la perception de la pression extérieure peut être démultipliée par le conditionnement en entreprise, par la pression du chômage et la peur de la précarité.
Les ingénieurs sont souvent des gens brillants; là n'est pas le sujet. Le petit défaut de certains serait peut-être visiblement d'avoir du mal à prendre de la hauteur. C'est d'ailleurs curieusement l'argument qui est utilisé à l'encontre de Gilen, c'est à dire de regarder le problème par le petit bout de la lorgnette.
Etant ingénieur, il aurait sans doute dû savoir qu'en France, nous produisons aujourd'hui la même richesse qu'il y a 25 ans avec 70% de main d'oeuvre en moins. Ce sont justement ces gains phénoménaux de productivité mais également la rush du capital sur le travail, qui ont permis l'envolée lyrique des marchés pour retomber là où on sait. C'est tout ce pognon que l'on n'a pas donné aux employés de l'automobile, toutes ces usines qui ont été délocalisées, tout ce fric qu'on a volé aux travailleurs français et ce dans tous les domaines depuis plus de 20 ans, qui leur est retombé sur la tronche. Tout ce blé qui a créé la bulle numérique, qui en se pêtant la gueule a créé la bulle immobilière, la bulle des montages financiers délirants, puis la bulle des céréales, puis la bulle du pétrole, etc, etc... La bulle spéculative n'est pas un accident de parcours: C'est tout simplement le bouton de fièvre d'un capitalisme totalement débridé, qui ne partage plus la croissance, qui ne redistribue plus rien et surtout qui, avec la pressions boursière, n'investit plus. La France n'investit plus et ce sont les ingénieurs français qui en font les frais. La france ne peut compter que sur sa matière grise. La finance veut du court terme, l'entreprise a besoin de long terme. L'ingénieur se retrouve donc malgré lui d'accord avec la finance. Pour une personne intelligente, ça la fout mal...
Quand les gens comprendront que le global n'est qu'une simple somme de local, on aura fait un grand pas.
Dernier point, on peut tout de même constater que 20 ans de lutte contre le FN ont porté leurs fruits: L'entreprise médiatique a parfaitement réussi à détruire l'idée que le peuple français pourrait se prendre en main et proposer un nouveau modèle exportable, comme il l'a fait dans son Histoire. Quand on évoque pèle mèle le slow food français, l'enjeu des filières courtes, le retour à la valeur ajoutée et à la qualité au coeur de l'économie et que cette personne voit uniquement là du nationalisme exacerbé ou au mieux une utopie CNTiste, c'est le signe évident que l'entreprise médiatique fonctionne plutôt bien, non ?

Mathieu de Castellbon

Lurbeltz a dit…

Ça c'est de l'analyse !!!! Je me sens tout petit ! Il y a de quoi réfléchir dans ce commentaire pour quelques journées.
Un truc me vient à l'esprit, le fonctionnement de la mémoire... Je vois parfois les gens (et moi même puisque je suis les gens)oublier le passé et surtout oublier qu'il faut faire un tri. Voter c'est faire un tri, mais c'est tellement insuffisant. Le résultat, c'est que des choses importantes du passé et du présent se laissent engloutir par les valeurs libérales, marchandes. Dans le commentaire de Matthieu, c'est un peu ça qui résonne en mois... Le cauchemar de tout ce qui disparait sans que nous en ayons conscience pour laisser la place à de l'ignominie, du court terme.
Il y a tellement de gens qui sont dans le présent, mouillant dans un liquide amniotique empoisonné, oubliant qu'il faudrait résister au quotidien pour choisir notre monde. C'est ça qu'il faut réveiller.
Avec les fêtes de noël, c'est dur... Par exemple, en tant que parent, faut-il faire comme si le père noel n'était pas là, à chaque coin de rue, dire à son gosse qu'il faut envoyer chier cet homme à barbe qui est un suppôt d'un monde moderne grangrèné ?
Ce que je sais, c'est que mes fils connaitront l'Olentzero qui est le charbonnier basque qui vient au solstice d'hiver et qui est une résurgence des cultes anciens. Il vient chez nous rétablir l'équilibre et montre qu'on ne peut pas impunément rayer un monde pour en mettre un autre à la place. Resistons !

Gilen a dit…

wahou !!! Devant de telles analyses, je préfère ne rien dire, de peur de faire retomber le débat...

Lurbeltz, en parlant d'Olentzero. Demain, pendant le marché de Noël et Olentzero à Mauléon, nous allons commencer la campagne de signature de EHLG. Si tu passes par Mauléon, il faudrait que tu prennes les plaquettes et les pétitions pour Moncayolles.

Lurbeltz a dit…

Oui normalement j'y serai puisque mon fils participera avec tous les autres enfants de l'ikastolas... Sauf qu'il a une otite. Je verrai demain. Ça me fait penser à Catherine Frot dans le film "un air de famille"
- Vous savez ce qu'il m'a fait mon fils hier ? une otite !

Anonyme a dit…

Lurbeltz, au pluriel d'ikastola, on ne met pas de s! Grrrrrrrrrr!
Pas de k non plus quand on met le mot dans une phrase de française, vu qu'on a déjà mis la marque du pluriel ailleurs!
Ouaih, bon,je sais, pas terrible comme remarque.
M'enfin------

Lurbeltz a dit…

Ouaih ! Mais c'est pas pire que Gilen qui met un S à Moncayolle !
Mais j'avais déjà compris quand j'avais dû causer des laminak. Tiens justement là, on devrait tous écrire les lamin. Sauf que tout le monde dit les laminak.

Anonyme a dit…

On ne dit pas un Moncayolle, des Moncayolles?