vendredi 12 décembre 2008

Ana non


La différence entre l'écriture et le cinoche, c'est qu'avec l'écriture, on vie les évènements de l'intérieur, semble-t-il. On est dedans les gens, on partage leurs sentiments. Ensuite, il y a le talent de l'écrivain qui va vous emporter ou non. Et là, en l'occurrence, c'est plus que de l'écriture, c'est du travail d'artiste, de la magie. De la magie pour traduire la détresse, la souffrance et aussi l'amour de cette femme pour ses quatre hommes.
Ana Paucha décide un jour de traverser l'Espagne du sud au nord, à pied, pour retrouver son fils prisonnier dans les prisons franquiste. Son mari et ses trois autres enfants ont été emportés par la guerre et il ne lui reste plus que "le petit".
Pour illustrer cette alchimie magique qu'est l'écriture, je peux donner une exemple. La pauvre Ana Paucha devient au fil des chapitre une pauvre épave. Vous la verriez vous même dans la rue, vous vous diriez, c'est une mendiante. Mais nous, lecteur, nous ne la prenons jamais pour une mendiante parce que nous savons sa lutte, son histoire et sa souffrance et nous souffrons avec elle. Et nous savons qu'elle a un but.
Ce livre est d'un profond humaniste parce qu'on ne peut pas regarder la détresse et la souffrance de la même manière, avant et après la lecture de ce livre.
Tous simplement un chef d'oeuvre.

Titre: Ana non Auteur : Agustin Gomez-Arcos Edition : Stock

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