Ce livre est constitué d'une série d'entretiens avec des scientifiques. On apprend qu'il n'y a pas de réponses arrêtées à cette question, tant du point de vue de la croyance que de la science (ah ! Mince !). L'intérêt de cet ouvrage se résume dans le fait qu'il permet de se familiariser avec deux principes scientifiques. Le principe anthropique faible, et le principe anthropique fort. Et les propos des scientifiques de l'ouvrage tournent autour de ces deux notions. Les uns ayant une préférence pour la première et les autres pour la seconde. L'autre intérêt de ce livre, est l'idée que les questions autour de ce thème et les réponses qui s'y rapportent n'appartiennent pas à la science seule, ni seulement à la spiritualité. Cela permet de dresser un pont entre ces deux domaines sans sectarisme. Au final c'est à nous à imaginer nos propres théories qui n'excluraient aucun de ces deux domaines (Il faut noter que Trinh Xuan Thuan par exemple est bouddhiste, tandis que Jean-Marie Pelt est plutôt Anthroposophe, si mes informations sont exactes).
Pour résumer, le principe anthropique faible est une tautologie et il explique que "si nous sommes là, à observer le cosmos, c'est que la chose était cosmiquement possible, jusque dans le moindre détail, depuis le commencement des temps"? Ça vous en bouche un coin n'est-ce pas ? (Désolé, c'est un peu à la louche, mais c'est un assez normal si on veut parler de la soupe primordiale). De ce que j'ai compris, la vie serait le fruit du hasard, une heureuse coincidence. Si vous voulez en savoir plus sur le principe anthropique faible, cliquez ici...
Je comprends mieux le principe anthropique fort. En gros, il est impossible que notre monde soit le fruit du hasard tellement la chance qu'il existe ne tient qu'à "un milliardième de iota". Selon le principe anthropique fort il y avait une chance sur 10 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000 000... (quarante-trois zéros en tout) pour que nous existions. Extrait : "Si l'univers n'avait pas inventé les étoiles qui, par leur alchimie nucléaire fabriquent les éléments lourds, les acides aminées, les molécules d'ADN n'auraient pas fait leur apparition, la complexité n'aurait pas pu se construire et l'univers serait dépourvu de vie et de conscience. Il n'aurait jamais généré cet objet le plus complexe qui soit connu dans l'univers, le cerveau humain composé de quelques 100 milliards de neurones, autant que d'étoiles dans une galaxie ou de galaxie dans l'univers observable"
Bon pour faire court, personnellement, je me classe dans la rubrique des croyants-agnostiques (!). En gros, pour moi la vie, la terre et le cosmos sont des merveilles de création que l'on doit à un grand architecte. Mais il est vain d'essayer d'apporter UNE réponse péremptoire sur le "où" le "comment" et le "pourquoi" ni d'essayer de faire le portrait de dieu. Je préfère de loin le bonheur d'être un "cherchant", comme disait Théodore Monod. Ou alors, se dire, à l'image de cet adage chinois, qu'importe le but puisque l'important c'est le chemin, ce qui laisse la liberté d'échafauder des théories scientifiques et même avoir une pratique mystique de l'existence sans toutefois se sentir obliger d'apporter des réponses à graver dans le marbre.
Présentation de l'éditeur
Quelle est l'origine de l'univers ? Les plus grands scientifiques échangent et confrontent leurs savoirs sur cette question passionnante dans un livre d'entretiens exceptionnel. Chemin faisant, l'astrophysicien Trinh Xuan Thuan, le physicien et chimiste prix Nobel Ilya Prigogine, le biologiste Albert Jacquard, le cybernéticien Joël de Rosnay, le botaniste Jean-Marie Pelt et le médecin et philosophe Henri Atlan nous livrent l'état des recherches les plus avancées, celles qui nous permettent d'approcher au plus près la réponse à cette vertigineuse interrogation : l'univers a-t-il été créé ou existe-t-il de toute éternité ? Six réactions. Six logiques. Six visions du monde.
« Le Monde s’est-il créé tout seul ? », Patrice Van Eersel, entretiens avec Trinh Xuan Thuan, Ilya Prigogine, Albert Jacquard, Joël de Rosnay, Jean-Marie Pelt et Henri Atlan, Albin Michel, 2008, 224 p., 16 €
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