Quelle est donc cette histoire, que si on est dans un parti politique, on est automatiquement prisonnier d'une doctrine dictée dans les hautes sphères ? Je suis chez les Verts depuis de nombreuses années. Lorsque j'étais conseiller municipal de Mauléon, je n'ai jamais reçu d'ordres, et je n'ai jamais eu l'impression d'obeir. Justement, c'est de la société immobiliste dont on se rend prisonnier, si on ne s'engage pas dans un parti politique. Quoi que l'on dise, quelque soit sa position, nous sommes tous prisonniers, peu ou prou, d'un système dans lequel le hasard donne les bons ou les mauvais points, si on ne met pas la main à la pâte. Et à noter que le hasard et le vide profite à la société ultralibérale, aux patrons sans scrupule, et aux destructeurs de la nature. A contrario, les partis politique sont là pour tenter de construire une société juste et on n'a pas trouvé mieux en matière de démocratie participative.
Je remarque que souvent, les gens qui disent cela, à propos des partis politiques, n'ont jamais été militant, n'ont jamais pensé qu'il fallait changer le monde, n'ont jamais adhéré à une association politique, un syndicat ou un parti politique mais se sont toujours contentés d'un laconique et lapidaire "tous pourris". Ceux qui dénigrent les partis politiques se situent aussi parfois dans des extrêmes - confort de la pensée - pensant qu'il suffirait d'avoir de grandes idées si merveilleuses qu'aucun mouvement politique ne serait digne de les représenter.
Il y a trois outils indispensables pour la gestion de la société , que je placerais dans deux catégories : Les associations (ATTAC, Greenpeace, WWF, UFC Que Choisir par ex) puis les syndicats et les partis politiques. Les deux premiers représentent le contre-pouvoir. Les partis politiques représentent le pouvoir.
Mais qu'est-ce qu'un parti politique ? C'est un groupement d'idée, une organisation dans laquelle les gens se retrouvent par affinités d'idées. Quand un parti politique existe, c'est qu'il est le reflet d'un certain désir, d'une volonté collective et cela doit être observé avec attention. Un parti politique est une réalité incontournable et indispensable à la gestion de la société à condition qu'il ne soit pas démagogique et populiste. On peut toujours douter, on peut toujours penser qu'ils ne sont là que pour arriver au pouvoir, mais être dans un parti politique, c'est d'abord participer, à son niveau, à la construction d'un programme pour la société. Ensuite les tiraillements, les ambitions ne sont pas l'apanage des partis politique.
Mais voilà, le mot est jeté... Le pouvoir ! J'ai toujours collé la définition qui me convenait dans ce mot. Pour moi le pouvoir, c'est d'abord le pouvoir d'agir, de changer les choses par la prise de responsabilité. Mais beaucoup ne souhaitent prendre que la définition autistique de ce mot, c'est-à-dire, que le pouvoir serait uniquement la préoccupation de se faire une place confortable dans le gotha politique et l'influence ou l'autorité que l'on souhaite avoir sur les autres.
Finalement pour l'instant, rien dans ce que j'ai dit ci-dessus ne permet de différencier les objectifs d'un parti politique, d'un syndicat et d'une association. J'y viens. Pour moi la particularité d'un parti politique, c'est qu'il doit répondre à plusieurs sujets qui sont imbriqués les uns dans les autres comme des poupées gigognes. Un exemple : Greenpeace ne s'occupe que d'écologie. Il n'a pas vocation à répondre à des questions d'ordre sociales, culturelles ou autres, et c'est là sa force. Les syndicats et associations concentrent toute leurs énergies vers une seule cible pour être efficaces. Mais dans un parti politique on ne peut pas saucissonner et on ne peut pas se concentrer sur un seul objectif. Etre conseiller municipal par exemple, même dans le plus petit village qui soit, c'est à la fois répondre à certaines préoccupation prosaïques, du genre, remplacer les vitres cassées de l'école, les ampoules dans les toilettes municipales. C'est aussi avoir un avis sur la culture, sur les handicapés, sur les énergies renouvelables, sur le sport etc et aussi réfléchir aux questions nationales et internationale (mais je sais bien que sur ce dernier point, je rêve). Et pour finir et c'est très important, ce qui distingue les membres d'un parti politique et ceux d'un syndicat ou d'une association c'est que les premiers ont pour mission de se présenter à des élections, parce que c'est leur rôle et leur raison d'être.
L'idée séduisante de l'auberge espagnole en politique, affranchie des partis politique ne tient pas la route, pour le moment. Je pense notamment à une triste affaire à Bayonne où une ex-verte est partie dès le premier tour des municipales dans une liste de droite. Martine Bisauta est obligée d'avaler aujourd'hui le fait que Mr Grenet, député des PA ne prenne pas de positions contre les OGM, qu'il soit favorable à la corrida, qu'il soit pro-autoroute et qu'il refuse de donner de l'argent à une association de protection des oiseaux (Hegalaldia, qui sera obligée de mettre la clé sous la porte d'ici peu). Et je ne parle de sa collaboration de facto à la politique de Sarkozy. Avaler des couleuvres, ou avaler des boas constrictors ? Ou tout simplement, retourner sa veste ? Preuve s'il en est qu'il n'y a pas besoin des partis politiques pour pratiquer l'opportunisme et pour "obéir" finalement à la logique du pouvoir.
L'histoire fait qu'il y a encore une droite et une gauche, des clivages importants entre productivisme et anti-productivisme, libéral et anti-libéral et des communauté d'idées.
On peut arriver, par le fruit du hasard à construire une équipe municipale forte, sincère en faisant un genre de syncrétisme politique, mais le hasard et les compétences pures ont leur limite. Car la politique, ce n'est pas uniquement une histoire de "cerveau gauche", ou une affaire de spécialiste. Ce n'est pas uniquement non plus une simple histoire de volontarisme, ce serait si simple !
Aujourd'hui, avec la globalisation des problèmes et les catastrophes écologiques qui ne font que commencer, il est plus que jamais nécessaire de se serrer les coudes autour de belles et grandes idées. Et pour se serrer les coudes, on n'a pas encore fait mieux que les assocs, les syndicats et les partis politiques
6 commentaires:
Eh ben... Sacrée tartine pour radoter encore que les méchants sont capitalistes de droite ultra-libéraliste et les gentils sont écolos...
Les partis au niveau local c'est pas très important, ce sont les hommes qui comptent.
Au niveau national, ump et ps seront toujours copains pour jouer ensemble et contre les autres à ce faux jeu de ping-pong où les vrais gouvernants sont ces grands groupes industriels qui ont récupérés toutes les clés du jeu depuis un moment déjà.
Le reste c'est beaucoup de baratin pour peu d'action. Et c'est pour ça que j'ai bien plus de respect pour les assos que pour les partis !
Tu te trompes à tous les niveaux mon gars. D'abord pour ne pas voir de différences entre les Verts et l'UMP.Pour ne voir aucune différence nulle part.
Par contre, tu as raison de dire que la politique est confisquée par l'industrie. Mais là encore, tu n'as pas l'impression que les responsables sont plutôt capitalistes de droite et ultra-libéraux ? Tu n'as pas l'impression non plus que tout cela est du à un manque d'engagement des citoyens dans la vie politique ?(et donc dans les partis politiques)
Ensuite localement, regarde Jean Lassalle en vallée d'Aspe, c'est une caricature de cet "homme qui compte" qui ne se dit ni à droite ni à gauche et qui est finalement le représentant du vide sidéral. Je te rassure, de ces "hommes qui comptent", en Soule, on en fait la collection depuis longtemps.
Quant aux assoc, tu n'as pas dû adhérer dans beaucoup d'assoc pour ne pas voir ce qu'il s'y passe. Ba, quand il s'agit de gérer la caisse de l'amicale des boulistes d'un village de 300 hbts hein, qui occupe 8 membres, ça va ! Mais dès qu'une association grossie, son fonctionnement n'est guère différent des partis politique.
Le rôle des politiques, qu'ils soient au PS ou à l'UMP est plus ingrat que celui du militant associatif. Le militant politique est toujours sur le front, les mains dans le cambouis, sur le devant de la scène. Et je ne parle pas de ces militants de l'ombre qui ne seront jamais élu, qui ne touchent pas une thune, qui font parfois 300 kms pour une simple AG ; j'ai un énorme respect. Mais le quidam ne voit pas ce travail invisible. Je pense aussi à ces conseillers municipaux qui passe des heures gratuites au service de la collectivité. Quand tu dis que "c'est beaucoup de baratin pour peu d'action" tu te trompes et surtout tu jettes le bébé avec l'eau du bain ce qui ne va pas arranger les affaires.
Disons que pas mal de gens ne sont pas stupide au point de ne pas avoir d'opinions et qu'ils votent en fonction...
Mon problème perso, c'est que ceux qui à mon sens défendent les valeurs les plus importantes sont de gros intégristes qui passent leur temps à déblatérer des mots compliqués façon Lipietz pour cracher sur le monde des hommes et ceux qui le dirigent.
Les idées révolutionnaires, mon pauvre, ça ne paye pas. Si vous vouliez vraiment changer le monde il faudrait avoir une vision plus modérée... Une vision évolutionnaire à la Martine Bisautat ?
Et de mon regard extérieur... Tu ne me fera pas avaler que tes verts sont plus importants que Greenpeace.
Lipietz, un intégriste ??? Attends j'essaie de voir où est le second degré dans ton message! Tu me fais de la peine eu égard à tous les vrais intégristes qui courent les rues !
Lipietz est effectivement un intello. Je crois que pour faire ce qu'il fait, il faut pas être sorti en 4 ème (vitesse)de l'école comme moi, ça c'est sur. Mais moi personnellement, je lutte contre le pouvoir du fric, les idées à la con, la droite capitaliste, les "grands groupes industriels" (comme tu dis) pas contre les gens "intelligents" ou plutôt les intellectuels (sachant que l'intelligence est quelque chose de plus compliqué). Et surtout, je ne suis pas jaloux d'eux.
Je ne dis pas que les Verts sont plus important, mais AUSSI important que Greenpeace.
Moi je trouve les Verts très modérés dans l'urgence sociale et écologique dans laquelle nous vivons actuellement à l'heure où le mouvement pour la décroissance (voir mes liens) titrent "merde au pouvoir d'achat" et parlent ouvertement des prochains rationnements que les gouvernements seront obligés de mettre en place si on ne veut pas laisser la place à la jungle, à cause de la rareté du pétrole, de l'eau et des matières premières qui vont devenir de plus en plus chères.
C'est pas de Lipietz que je parlais, c'étais de toi ;-)
T'es tellement enfoncé dans ta haine du monstre ultra-libéraliste qui dort sous ton lit que t'en deviens parfois aveugle, tu t'énerves, tu t'emportes et tu perd en lucidité. C'est comme ça qu'on devient extrémiste.
En te lisant, je me dis souvent que t'as raison avant de me dire pff... ça y est il repart dans son délire...
sa c bien du albert et gnou
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