vendredi 27 juin 2008

Le Dormeur du val.

C'est un trou de verdure, où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent; où le soleil, de la montagne fière,
Luit: c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert ou la lumière pleut.

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme:
Nature, berce-le chaudement: il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine.
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

Arthur Rimbaud, novembre 1870

4 commentaires:

Anonyme a dit…

duval c est pas un apéro?

Kolova a dit…

Pelotari, c'est un copain à toi ??? !!! ???

Merci pour ce poème, un de ceux, qui, mine de rien, font réfléchir.

Lurbeltz a dit…

Pour la première question, je dirais que malheureusement oui ! Que veux-tu ! hein ! Mais heureusement on ne se voit plus guère. Tant qu'il ne prendra pas sa carte chez les Verts je ne souhaite pas le revoir. Quoi que je ne suis pas certain que cela soit un cadeau pour l'écologie !
Pour le poème de Rimbaud, ouaih ! Rimbaud c'est beau, ça aide à livre ; la poésie, la littérature, l'art aide à vivre.

Anonyme a dit…

"Il n'avait pas les reins beaux, l'ouvrier Duval-----
Les ouvriers comme les Wonder s'usent lorsque l'on s'en sert."----
Jean l'Anselme.
http://nouvellerevuemoderne.free.fr/jeanlanselme.htm