A ce moment-là, j’ai cru à un coup du destin. Comme je cherche souvent des signes, dans la vie, que l’on n’est pas que des paquets de viande, tout juste bon à faire la guerre, travailler, détruire, j’ai pensé que le destin m’amenait LE livre, la révélation, mon chef d‘œuvre de lecture. En fait il m’est un peu tombé des mains. Oui c’était bien écrit, effectivement les ambiances sont prenantes, mais il n’y a pas d’histoire. Alors que je m’attendais à un policier, je tombe sur un livre d’ambiance. L’écriture était jolie, le style expressif mais sans plus, pas au point de donner à cette histoire ordinaire beaucoup d’entrain.
Quand je pense qu’au début de sa carrière, Simenon finissait ses livres en quinze jours, c’est quand même bluffant.
C’est l’histoire d’un vieil acteur, dans les années cinquante, qui apprend que son cœur est fatigué et qu’il en a peut-être pas pour longtemps et à la fin i meurt et voilà. Et il ne faut pas se fier aux « volets verts », qui ne jouent aucun rôle essentiel dans l’histoire ou alors j’ai rien compris. A la limite, c’est peut-être les dix dernières pages qui étaient les meilleures, peut-être parce que j’attendais effectivement qu’il meurent pour en finir avec ce livre. En fait, c’est l’anti-policier, où un gars meurt de vieillesse à la fin. Un roman pèpère, je parie que l’auteur a écrit ça à la fin de sa carrière dans des charentaises.
Voilà, cela n’empêche que René Lalou des Nouvelles littéraires, en 1950 a dit «À ma connaissance, aucune des réussites de Georges Simenon n´a été aussi complète que celle des volets verts ». Et Simenon de dire qu´il attachait à ce livre «une certaine importance» (...) ». Vous noterez qu’il parle d’une « certaine importance » et pas d’une « importance certaine ».
Peut-être je n’ai pas lu le « bon » Simenon, à mon goût. Peut-être que vous pourrez me conseiller un autre titre ?
Les Maigret, c’est bien ?
Bon j’attaque un bouquin de René Barjavel « sur la route de Katmandou »
7 commentaires:
J'ai trouvé ça sur ce livre que, personnellement, je n'ai pas lu:
"Un roman qui prend peu à peu à la gorge
C'est en
janvier 1950 et aux Etats-Unis que Simenon a rédigé ce roman dur, noir, auquel il tenait beaucoup. Au point de
commencer par un avertissement indiquant ÒcatégoriquementÓ que son personnage principal, le grand acteur Maugin, n’est un portrait ni de Raimu, ni de Michel Simon, ni de Charlie Chaplin, qu'il considérait comme les plus grands acteurs de son époque. Certains Òtics Ò de Maugin font même penser, à notre avis, à des acteurs comme Pierre Brasseur, Jean Gabin ... En fait, Simenon s'est inspiré de plusieurs comédiens connus et appréciés des spectateurs pour décrire un moment de vie d’un vieil artiste au sommet de sa gloire,
L'action du roman se déroule principalement à Paris, ville que Simenon connaît bien pour y avoir vécu
à partir de 1924 (jusqu’en 1927, date de la fin de sa liaison avec Joséphine Baker). C'est à Paris que que petit Sim commence sa carrière par une
litanie
de ce que nous oserions
appeler ses romans de gares,
c'est-à-dire très légers, sentimentaux et
d'aventure, bref populaires. Certains de ces
petits livres annonçaient néanmoins les thèmes futurs et récurrents de son inspiration : la solitude,
la médiocrité,
la culpabilité et
la fatalité.
Simenon rencontre
Colette qui lui prodigue les bons conseils que l'on sait,des peintres comme Vlaminck, Picasso et des poètes comme Max Jacob. Il lance le personnage de Maigret début 1931, au cours
du barnumesque bal anthropométrique se déroulant dans un boîte de Montparnasse. Les invités étaient déguisés en gangsters ou en prostituées . Auparavant, il s’était décidé, avec sa femme, sa cuisinière et le chien Olaf, de faire le tour de France
sur les canaux et rivières (pendant six mois) pour passer ensuite son brevet de capitaine au long cours
et s'embarquer
à bord d'un cotre de dix mètres, (petit bateau de plaisance léger, rapide, destiné notamment à la
pêche) baptisé l’Ostrogoth.Il traverse la Belgique et les Pays-Bas et poursuit son travail littéraire, utilisant sa machine à écrire Òen plein airî
lorsque c’était possible.
En octobre 1945, il décide de partir aux Etats-Unis et commence par s'amouracher, à New-York d’une Québécoise qui allait devenir sa femme, Denyse Ouimet. Commence cette pérégrination, à la recherche d’une maison idéale
- Simenon a la bougeotte- de l’Arizona à la Nouvelle Angleterre en passant par Ò Carmel by the Sea Ò (Connecticut) où fut écrite l’oeuvre qui nous occupe.
1950 est donc l’année desî Volets
vertsÓ mais
aussi
celle
d’Un Nouveau dans la Ville, de l'Enterrement de Monsieur Bouvet, des Petits cochons sans queue, succulent recueil de nouvelles dont celles, époustouflantes, intitulées Ò Sous peine de mortÓ et “ Un certain Monsieur Berquin.î Il y a aussi Tante Jeanne et trois Maigret. Rythme intense de sa période américaine,
livres traduits immédiatement dans le monde entier.
Les
“Volets vertsÓcommencent tout doucement mais le climat , l’action
se densifient
progressivement. Maugin a une forte propension à la boisson et ingurgite force bouteilles de vin rouge, de vin blanc lorsque le soleil tape trop dur et
quand il est
en excursion en mer, dans le Midi.
Sans oublier de fréquentes rasades de cognac, fine et autres alcools forts. Il s’arrête volontiers dans les bistrots où il est fatalement reconnu: cela l'indiffère.Maugin est bougon, désagréable, égoïste et pourtant il a la chance de connaître l'amour en la personne d’une jeune femme que le grand romancier réussit à nous rendre attachante. La beauté et la force du roman se confirment au fil des pages et nous assistons à d'étonnants “morceaux de bravoure “, des scènes
intenses et touchantes que nous nous abstiendrons bien entendu de décrire.
Comme Maupassant, Simenon a parfois été imité, mais jamais égalé. Certains littérateurs
l'ont dédaigné pour sa prétendue absence de style.Par exemple Jean Paulhan
qui estimait, à juste titre, nous dit Angelo Rinaldi, que “ Simenon est le Balzac des pauvres d'esprit.Ó Merci pour ses lecteurs. En fait, ce raconteur d'histoires
utilise un vocabulaire à notre portée tout en nous offrant une intrigue captivante. Il fait cela avec densité, humanité, profondeur, génie. Ses ouvrages
sont inoubliables,
intemporels. Simenon ne vieillit pas."
Moi, je dirais qu'il ne faut jamais s'attendre à quelque chose quand on commence un livre. Si on s'attend à, on est obligatoirement déçu.
C'est un peu pour la même raison (entre autres)que je ne voyage pas. Les pays qui sont dans ma tête sont beaucoup plus beaux que ceux que je découvrirais!
Perso, j'ai lu énormément, par le passé bien plus que je ne lis maintenant pour bien des raisons : je manque d'argent pour acheter des livres et une fois que j'ai lu un ouvrage, même s'il ne m'a pas plu tant que ça, quelque chose en moi m'empêche de le rendre. J'ai besoin de le garder. Je suis donc une très mauvaise cliente pour les bibliothèques--- Mieux vaut que je n'y entre pas.
Je crois que l'on est "transporté" seulement par quelques livres qui nous nourrissent, nous constituent. Tous les autres sont de moindre importance dans notre vie, mais ce n'en sont pas moins pour autant des compagnons indispensables.
A dire vrai, j'ai la sensation d'avoir lu tout ce qui était important pour moi avant l'âge de 20 ans, tout ce qui m'a donné l' envie et le courage de vivre malgré la laideur du monde. Depuis, disons que la passion amoureuse s'est transformée en gentil compagnonnage.
Au fait, mon préféré de Barjavel, c'est "La charrette bleue".
Concernant Barjavel, moi j'avais aimé "Ravage".
Et pour les Maigret, oui c'est bon... Avec une sauce au poivre, ou grillés au barbe-cul... ;-)
Maigret, c'est plutôt blanc sec (comme Adèle), Armagnac et vieille prunelle de chez sa belle-soeur.
Ouaih alors Simenon, je lirai pas.
Barjavel c'est super. Je viens de lire "les chemins de Katmandou"... Ouaouh ! ça c'est du roman qui vous prend !Ravage, j'ai lu aussi !!! C'est un roman prophétique. La technique qui fait tomber l'homme. L'homme qui devient une bête sauvage. Mon père me dit souvent : l'homme n'est pas "intelligent" son cerveau est une excroissance. Du jour au lendemain il peut chuter est être un monstre, sans sommation. C'est le thème du roman Ravage.
D'ici quelques jours, je ferai une note de lecture du "les chemins de Katmandou".
Bon, mais sinon, question polars, je préfère les trucs à la Patricia Cornwell, avec plein de gore et de cadavres découpés en petits morceaux... Ou la série des "le Poulpe", à la rigueur, pour le côté anticonformiste et libertaire.
Enfin bon... C'est comme Hercule Poireau, quand t'en as lu un, tu les as tous lus!
Mon petit cousin et Jenofa m'ont conseillé Fred Vargas question roman policier.
Patricia Cornwell, je connais pas. ça a l'air assez gore si je lis ta description ?
Là je me tate pour savoir ce que je vais lire. J'adore ce moment où je vais fureter dans mes bouquins.
Ah, non, Etienne, c'est pas vrai du tout, ça!
Le Poulpe, quand t'en as lu un, tu les as pas tous lus. En partie, parce que ce n'est pas écrit par la même personne même si le personnage reste le même.
Justement, ça me fait penser à kekchose. Moi qui n'ai quasi pas de sensibilité à l'image, moi qui ai envie de rire quand c'est triste dans un film (et envie de pleurer quand ça veut être drôle, sauf s'il s'agit de Roman Polanski), alors que je peux pleurer et rire synchro seule devant un bouquin,moi qui en veux à mon trèèèèès cheeeeeeer Giono de s'être laissé tenter par les sirènes de caméras, moi qui pense que la téloche, c'est un truc pour les légumes humains, je trouve que les téléfilms avec Bruno Cremer (euh---ça s'écrit comme ça? je sais plus trop), magnifient les Maigret mais ils ne sont jamais du même metteur en scène. Je me souviens en particulier d'une certaine "Maison de Félicie"avec la fille de Miou Miou et du mec qui chantait des trucs chouettes quand c'était du Roda Gil.
Bon, le gore, c'est question de goût, comme disait ma concierge à Paris, qui n'aimait pas les Basques parce que Luis Mariano aimait les hommes. Moi, ça me gonfle grave. Mais j'admets que l'on puisse apprécier, selon les cas. Le seul auteur connu de moa pour qui j'ai une aversion et une hhhhhhhhhhhhhhaine qui ressemble fort à un brandon de joie (Giono), c'est Céline, d'autant qu'il est de bon ton dans l'intelligentia (même de gôche) de le trouver trop top! Enfin, tout de même, je n'ai jamais encore trouvé une femme qui me tienne ce discours , ce qui prouve la supériorité indiscutable de la gent féminine. Et toc!
Fred Vargas, hmmmmmmmmmmmmm! Trop bon!
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