mercredi 6 juin 2007

Histoire du peuple Basque

Sur « L’histoire du peuple Basque», J’avais un a priori. J’étais persuadé que les Basques n’avaient jamais été constitués en Etat ni groupés sous une même autorité. La lecture de l’histoire prouve le contraire. Bon, c’est vrai, question histoire, je n’ai jamais beaucoup gratté, qu’elle soit française, basque ou autre.

On peut dire que J.L. Davant ne ménage pourtant pas ses efforts et je pense par exemple à la pastorale qu’il a écrite, « Antso Handia ». Sanche le Grand dont l’empire comprenait les 7 provinces actuelles, plus d’autres terres, il y a mille ans de cela.

En général les « Abertzale » exhortent la population à se positionner, et ils ont raison, car il y a une propension à l’oubli et à la perte de la mémoire.

Ceci est vrai dans d’autres cas de figure. Par exemple, on oublie très vite le vieux mur en pierre, rasé pour élargir la route. On a oublié depuis bien longtemps les anciennes relations que les hommes entretenaient avec la terre, le ciel et les éléments de la nature. A cause de la lucarne à images, on a enfermé dans des livres les histoires que nos ancêtres racontaient au coin du feu. On a enterré les nombreux savoir-faire des artisans , paysans et leurs connaissances empiriques, jugées aujourd’hui inutiles. Et les vieux qui meurent, c’est des bibliothèques qui brûlent, surtout lorsqu’on oublie de les regarder et de les écouter.

Durant toute la lecture du livre, je suis resté en empathie avec la lutte de ce peuple. Car il y a là-dedans une résistance salutaire. Comme toutes les luttes des peuples opprimés, à travers la planète.

Ceci dit, je ne suis ou ne me sens ni Basque, ni euskaldun, ni abertzale. Par conséquent mon « analyse » est une vue de l’extérieur, presque comme si je n’habitais pas le pays où je vie. Et ça, c’est quelque chose de très bizarre.

J’ai découvert l’euskara, Euskal-Herri et les euskaldun vers mes 22 ans lors de « l’affaire gazoduc », en Soule. Lorsque du côté de Burkegi à Larrau, on bloquait les machines qui devaient creuser les tranchées pour enterrer l’herrenxuge. J’étais au cœur de ce peuple de résistants qui avait décidé de se réapproprier un ensemble de choses que des générations de conquistadores s’acharnent depuis longtemps à mettre à bas. L’Euskara, la culture, la dignité, l’altérité, le peuple basque, Euskal Herri.

Je ne dis pas qu’à l’époque je partageais exactement la même lecture des évènements avec ces chers abertzale. Je suis écologiste dans l’âme. Ils sont d’abord « abertzale » (Ce qui fait par exemple que je déplore la disparition de l’ourse Cannelle alors que les « abertzale » semblent s’en foutre royalement). Mais des gens de divers horizons se sont retrouvés à ce moment-là autour de certains principes fondamentaux que je résumerai de cette manière : On existe, quelque chose d’autre existe qui résiste au rouleau compresseur, aux grandes lignes tracées par les grands communiquants, par les ultralibéraux, par ceux qui veulent arraser le monde, l’aplatir comme une feuille lisse et le réduire. J’existe, donc je résiste, je résiste donc j’existe. Finalement, c’est une lutte pour la vie. Dans cette lutte pour la vie, c’est toujours le faible qui subit, s’il ne se défend pas. Je pense à cette phrase de Victor-Hugo qui disait : « Ceux qui vivent, ce sont ceux qui luttent »

Et puis je suis allé à la gaü eskola et pendant 5 ans, j’ai essayé de devenir euskaldun.
Mais malheureusement mon environnement était trop francophone et je n’ai jamais réussi à réellement le parler. Et puis je ne suis pas un excellent élève. Mais rien n’est perdu. Non d’un chien ! Je reviendrai un jour, il le faut. Il ne faut pas laisser tomber l’euskara ! C’est notre responsabilité, c’est ma responsabilité.

J’espère que mon fils parlera l’euskara, car on a décidé de mettre notre petit, en janvier, à l’ikastola de Sohuta.


Un petit glossaire pour ceux qui comprennent mais vraiment rien à l'Euskara

Abertzale : est ce qu’en français on appelle un patriote.

Euskal Herri : le Pays-Basque

Euskara : la langue Basque

Euskaldun : celui qui parle la langue Basque

Herrenxuge : dragon dans les légendes Basques. Je veux parler du gazoduc.

Gaü eskola : école de langue basque pour adulte

Sohuta : Chéraute


2 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est une bonne décision d'avoir choisi ce cursus pour ta projéniture, et je suis sûre qu'il s'intègrera rapidement à l'Ikastola. Ma fille y est depuis 3 mois, (elle n'a que 17 jours de plus que le tien) on ne lui a jamais parlé le basque à la maison (mon compagnon le sais mais moi je l'apprends à peine) et elle sait déjà compter jusqu'à hogei !(alors qu'en français elle arrive timidement à trois) On est trop fiers !!! alors ne t'inquiète pas pour la suite, quand il commencera à te sortir des phrases par ci par là en euskara, tu seras bien obligé de remuer tes méninges, et ça reviendra tout seul.

Lurbeltz a dit…

Ouaih j'ai pas d'inquiétude, surtout que jolan n'a pas tous les soucis que j'ai eu moi moi même. Surtout soucis de santé et introversion trop forte pour la vie en société. Et puis, j'ai été "échec scolaire" dans l'école de la république. Je ne vois pas pourquoi je lui ferai plus confiance que ça. Eh ! Où en est-tu de ton nouveau blog ?
Ta fille sait compter jusqu'à hogei. Jolan sait compter jusqu'à 8 aussi, mais dans le désordre.