mardi 13 janvier 2009

Il faut se rappeler…

Il faut se rappeler de toutes ces choses. Ça fait frémir mais ça doit servir, ou sinon nous n'avons plus rien à faire.

Il faut se rappeler d'un petit muret en pierres sèches qui longeait un gai ruisseau. Un érable déployait ses branches comme des bras protecteurs ou des mains qui s’étendaient comme des parasols au-dessus des têtes. Un couple d'amoureux prenait la vie en plein soleil assis sur ce petit mur. Une libellule s'appuyait non loin de là, sur une pierre chaude, se demandant où elle déposerait ses oeufs. C'était au mois de mai. De ce muret éternel, la vie bascula sur l'herbe, les bras et les ailes mêlés dans un même élan, dans le même va et vient. De l'herbe amoureusement foulée, se levèrent les nouveaux enfants du monde.
Un jour une autoroute passa sur le mur, sur le nid de la libellule et du couple d'amoureux. Le ruban de bitume plia l'histoire de ce coin de paradis dans une boîte noire et l'endroit de l'amour fut définitivement rayé de la carte.

Il faut se rappeler de Fernand. C'était un modeste artisan. Il avait appris par petites touches et la moindre de ces touches faisait un château de cartes qui frôlait les nuages. Tout était dans la tête, tout était dans les mains, tout était dans le coeur, avec cette fragilité qui tient aux belles choses de l'art. Il avait appris à forger le fer de son père, qui l'avait appris de son père, qui l'avait appris de son père qui l'avait appris de son père... On appelle ça le patrimoine. Fernand n'avait jamais pensé à coucher tout cela sur du papier pensant que la vie était plus forte et qu'elle se chargeait normalement de tenir les choses dans l’univers. Il n'avait pas de femme et pas d'enfants. Un jour, il accueillit Jérôme, un adolescent de 15 ans. Jérôme fit son apprentissage. Et puis, il y eu la guerre, en 1914. Elle prit la tête, les mains et le coeur de Jérôme. Le château de carte s'écroula sans laisser de traces, emportant avec lui des siècles de pratiques, d'expériences et de connaissances empiriques.

Il faut se rappeler de ce petit garçon qui frôlait l'existence d'une aile trop légère. Pierre, il s'appelait. Il avait une mission intérieure, être heureux et libre. Le tourbillon intérieur de sa membrure savait qu'il pourrait devenir un grand homme. Un grand homme, c'est-à-dire, quelqu'un qui saurait voir les signes sur les visages, poser une main sur une épaule, dire les bons mots au bon moment, trouver les chemins vitaux et toutes ces petites choses qui font qu'on est un être vivant accompli. Rien de plus simple normalement, mais la civilisation humaine a horreur du plein de vie et cherche à remplir par ce qui n'est finalement que du vide. Pour devenir un « grand homme », il faut d'abord se sentir libre et heureux de se déployer et se sentir heureux de se laisser glisser le long du grand ruisseau de la vie.
Or, un jour, l'instruction scolaire confondit le petit homme avec du mobilier qui sert à ranger les affaires. Le savoir fut prépondérant au désir de vivre, d'être heureux et libre, ce qui détermine normalement toute l'existence. Le petit garçon s'éteignit et déposa tous ses trésors sur le bord du chemin qui ne servirent plus à rien ni à personne.

Il faut se rappeler de ces petites choses qui disparaissent sans laisser de traces. Car dans le monde de compétition et de guerre que nous vivons, dans cette triste sédimentation de la mémoire, il y a des trésors minuscules ou grandioses qu'on n'imagine même pas et qui disparaissent.
Il faut se rappeler de toutes ces choses. Ça fait frémir, ça fait horreur quelques secondes, si on aime un tant soit peu les humains, la vie et tout ce qui existe de beauté sur la planète. Ça doit faire enrager si on aime la justice, la création et le développement naturel. Ça doit laisser imaginer ce que pourrait être la planète, demain, selon que nous faisons attention à ce qui est minuscule et pas très visible, ou selon que nous l’ ignorions.

Il faut se rappeler de toutes ces choses. Ça fait frémir mais ça doit servir ou sinon, nous n'avons plus rien à faire.

35 commentaires:

Anonyme a dit…

Rappelons nous donc que l’ignorance permet d’être heureux et libre.

Rappelons nous donc que c’était mieux avant. Plus c’était avant et plus c’était mieux.

Rappelons nous surtout que ton mythe rousseauiste de l’homme gentil et bon par nature, corrompu et perverti par telle ou telle méchante société, produit de mauvais textes démagos bien dégoulinants.

sophie

Anonyme a dit…

Et oublions Albert, petit artisan traditionnel réactionnaire bien de chez lui qui dénonça lui-même son apprenti juif pendant la guerre. Il faut dire que ce dernier s’envoyait sa femme derrière le petit muret aux libellules. Cette dernière admirait ce jeune homme brillant d’origine modeste qui parvenait à réaliser ses rêves grâce à l’école, et qui la faisait rêver en lui promettant une vie meilleure loin de son trou pourri,elle qui n'avait pas fait d'études et s'était mariée à son voisin pour respecter la tradition du village. Ils comptaient même s’enfuir en prenant l’autouroute.

Oublions la nature humaine.
A bas le mal, vive le bien !

Lurbeltz a dit…

Ba allez ! Chacun sa lecture finalement. Mais je ne sais pas pourquoi, mais je pensais bien que ce texte aurait agacé Mme Sophie.
Non je ne suis pas contre l'école, je suis pour qu'elle prenne en compte le désir de vivre et d'être libre. Si je m'exprime comme cela, c'est que chez moi, l'école n'a pas respecté cela. Je ne m'exprime pas en théorien ou en doctrinaire, mais je m'exprime par rapport à cette expérience personnelle.
Et quand la connaissance vient quand le désir de vivre et d'être libre sont installés, ben c'est formidable. Et le progrès est formidable aussi sauf quand il s'agit d'un progrès que nous avons laissé aux marchands, aux industriels.
Et on dira ce que qu'on veut, la population absorbe tout et n'importe quoi de ce progrés par manque de connaissance, de résistance et de vigilance.
Voilà, voilà, chacun sa lecture, sauf que là, c'est une bien mauvaise lecture.

Lurbeltz a dit…

Oui désolé Bouchon, j'ai effacé ton commentaire par mégarde... Tu compares mon texte à Oilarrak !!!!
Ah bon !

Lurbeltz a dit…

Euh ! Encore un bug sur mon blog...
Un Laurent a déposé un message et qui a disparu. Ou alors c'est moi qui ait fait une mauvaise manip... Désolé !

Gilen a dit…

Lurbeltz, je suis un peu d'accord avec Sophie !!! Et oui, elle n'est pas seule contre tous !!

Ça m'énerve un peu ce "c'était mieux avant". N'as-tu jamais pris d'autoroute en te disant que tu étais bien content de n'avoir mis que 2h au lieu de 4 heures ou 5 heures avant, pour aller en vacances ? Mais l'autoroute, tout le monde est d'accord, c'est bien tant que c'est chez les voisins !!

N'es-tu pas content d'avoir une voiture pour te déplacer, voiture que tu ne peux te payer que pour une seule et unique raison, parce que ce ne sont plus des forgerons qui forgent l'acier ?

N'es-tu pas heureux de profiter chaque jour des progrès de la science et des nouvelles technologies, sciences et technologies qui n'ont pu se développer que grâce à un enseignement obligatoire des enfants ?

Il faut arrêter je pense de tout renier, de tout stigmatiser... C'est vrai que l'homme déconne beaucoup, qu'il y a énormément de choses qui partent en vrille... Mais il ne faut surtout pas dire à tout bout de champ : "c'était mieux avant, la vie était belle avant" !!

Il y a encore 40 ans, les gens crevaient la dalle dans les campagnes, les enfants n'avaient qu'un minimum d'instruction, la plupart devant bosser très tôt, leur famille ne pouvant pas payer des études à tout le monde.

Avant, c'est vrai qu'il n'y avait pas de pollution, pas de Wimax, pas d'autoroutes, pas de connerie de capitalisme, de téléphones portables, on pouvait se baigner dans le gave...

Mais la vie n'était pas pour autant plus belle... L'hiver, les gens se caillaient, les gens crevaient au mieux à 50 ans, 60 ans était un bel âge...

Oui, l'homme déconne, mais ne jetons pas tout aux orties... La nostalgie à outrance ne fera pas avancer les choses !!! Apprenons à nous raisonner, à nous limiter dans nos excès, à respecter notre patrimoine !! Mais ne renions pas tout !!

Lurbeltz a dit…

Gilen, tu n'as pas bien compris mon texte ou alors tu réagis uniquement aux propos de Mme Sophie. Dans mon texte il n'est pas question d'être contre le progrès. Je parle de ces choses qui disparaissent parce qu'on ne fait pas suffisamment attention ou parce qu'on manque de sensibilité.
Dans ces exemples, dans mon texte, j'aurais pu rajouter un exemple... L'euskara qui disparait à cause de cultures plus hégémoniques guérrières, les amérindiens qui ont disparu à cause de l'arrogance des européens, et évidemment, les connaissances de certains vieux paysans, ces connaissances sensibles et empiriques qui disparaissent au profit d'une gestion industrielle de la terre.
Pour les autoroutes, comment peux-tu dire cela ??????? Tu sais bien qu'aujourd'hui plus aucune autoroute n'est défendable, pas seulement parce qu'elles détruisent sur leur passage quand on les édifie, mais aussi parce qu'on sait que demain il faudra revoir nos déplacements à cause des énergies qui vont devenir de plus en plus chères, de plus en plus rares.
Quand je lis ton commentaire, Gilen, je me demande ce que j'ai écrit... Etje ne comprends pas bien ta réaction !
Mais je le répète, je suis étonné, car l'euskara notamment est victime de ce "progrès" que je dénonce dans le texte, la disparition des paysan, la disparition des ours !
Que Mme Sophie ne comprenne pas bon ! Mais que toi tu dises ça, je suis sur le cul !

Anonyme a dit…

Ben moi, Gilen, je le crie haut et fort, je ne suis heureuse de rien de ce que tu décris là comme étant le summum du développement. Je n'ai jamais été heureuse d'aucune de ces choses.Je ne dis pas ça par provocation. La laideur qu'elles traînent avec elle me fait vivre depuis l'enfance avec un sanglot étouffé dans la gorge. Et les autoroutes, je me suis battue aussi contre celles qui devaient passer à des milliers de km de chez moi.
Comme je l'ai dit il y a quelques mois sur un autre blog, oui, je me sers (beaucoup) d'un ordinateur, oui, je fais 8 km par semaine avec une voiture, mais c'est parce que la société m'y a acculée. Et à vrai dire aussi, j'avoue, l'ordinateur évite bien des trajets en voiture. Et je m'en sers parce que je suis une militante, une combattante. Si je ne l'étais pas, je n'aurai pas d'ordinateur et je passerai bien plus de temps à faire du point de croix ou à me promener.
Comme disait Lurbeltz au sujet du portable, on fait jouer la force d'inertie au maximum, et puis un jour, on ne peut plus tenir, non pas parce que tel ou tel objet est indispensable à la vie dans l'absolu, mais parce que les pulsions auto destructrices de l'humanité ont construit une société qui l'ont rendu indispensable.
La seule chose judicieuse que tu pointes, me semble-t-il, c'est l'injustice sociale. Euh---, tu crois que cela a changé????????????
Et dans le genre caricatural, tu le fais un peu fort: les gens crevaient la dalle dans les campagnes, il y a quarante ans? Mais t'as vu ça où, toi? Aujourd'hui, oui, des gens isolés crèvent la dalle dans les campagnes et vont au resto du coeur parce qu'il n'y a plus de famille pour s'occuper d'eux. Aujourd'hui non plus les paysans ne crèvent pas la dalle, par contre ils sont les premiers à être victimes de cancers et je n'ai pas entendu qu'en pourcentage, ils se suicident moins qu'avant.
Et tu sais bien, j'espère, que les famines dans les pays du Sud ont été crées depuis une soixantaine d'années par notre économie à nous.
Si on confond bonheur de l'Homme et progrès technique, on se met le doigt dans l'oeil jusqu'au sternum. Et si on confond la technique avec la science, c'est le pompon. "La technique est le trou du cul de la science", disait Gary. Et la technique est toujours immédiatement récupérée par les marchands du temple qui n'ont pas le souci du bien-être des autres, mais celui de s'en mettre plein les fouilles. Tant que l'on n'aura pas résolu ce problème, mieux vaut ne plus rien inventer.
Tu veux que je te dise? Pour moi, dans les campagnes, ces quarante dernières années, les seules à avoir trouvé un soulagement (mais par disparition, malheureusement), ce sont les bêtes de somme remplacées par des tracteurs et qui étaient souvent atrocement maltraitées par les agriculteurs.
De toutes façons, on peut discuter en long et en large, tant que la population augmentera---
Et quand on voit le JPB se réjouir, pour ne parler que de notre petit coin de Terre,réjouir le Pays Basque affiche plus de 20 000 habitants qu'en 1999, on peut se faire des cheveux!

Anonyme a dit…

Gilen, je fais ci-dessous un copier-coller d'un commentaire qui vient d'apparaître sur mon blog pour l'article concernant la LGV.

"Si toutes ces lignes avaient été maintenues, entretenues et modernisées au fur et à mesure on pourrait vivre aujourd'hui à la campagne sans voiture." dis-Tu.
Quand j'avais 11 ans, j'étais en pension à Lons-le-Saunier. je prenais tous les mois la "Micheline" qui me posait en pleine campagne à 3 kilomètres de chez mOi. Mon papa vanait me chercher avec la voiture et le cheval.
50 ans plus tard, il ne reste RIEN de toutes ces infrastructures qui seraient pourtant indispensables aujourd'hui pour lutter contre le nombres envahissant de véhicules (jusqu'à 3 par couple, ai-je lu ???)...

Gilen a dit…

Non, j'ai bien compris ton texte !!!

Ma réaction ??? C'est juste que j'ai l'impression, à lire tous tes articles, que tu es systématiquement contre tout... Et au bout d'un moment, j'ai l'impression qu'il y a un énorme manque de cohérence !!! A toujours vouloir être contre tout, à toujours dire "c'était mieux avant", on perd sa crédibilité !!

Tu as une voiture ? Non ? Tu te sers des routes et je parie même que tu te sers des autoroutes , Non ? Alors, soyons cohérent jusqu'au bout et faisons sans voiture !!!

Quoi, ce n'est pas possible ?? Alors comment faisons nous ?? Ok, l'autoroute n'est pas la solution, mais c'est peut être une des seules que nous avons pour l'instant...

Le train ?? Ah non, un TGV, nous n'en voulons pas !! Ca défigure le paysage !!

Les voitures électrique, ah, ça, c'est la solution !!! Mais pas nucléaire !!! Ah mince, la production d'électricité n'est pas suffisante sans le nucléaire !!!

Alors, faisons des panneaux solaires... Ah merde, c'est hyper polluant pour les faire !!!

Bon, avec de la matière grise, on va réussir à trouver la solution !!! Ah mince, nos écoles ne forment pas pour ça !! Nos écoles ne forment que des moutons de la société!!!

La solution miracle n'existe pas et n'existera jamais... Sauf à élever des chèvres et vivre en hermite !!!

J'ai volontairement caricaturé !!! Tout ce que je veux dire, c'est que la solution miracle n'existe pas et que, faute de mieux, choisissons la moins pire...

J'espère te voir samedi à Ainhice à l'AG d'EHLG !!! Toi, ainsi qu'une bonne partie de la liste Alkarkide !!! C'est bien de soutenir et de le dire !!! C'est encore mieux de le montrer en venant à l'AG !!!

Anonyme a dit…

Mais si, Gilen, il y a une cohérence absolue à critiquer furieusement un système dans son ensemble, à tenter d'y résister au plus possible par la force d'inertie, à composer avec lorsqu'il n'est vraiment pas possible de faire autrement tout en gardant l'oeil fixé sur la société dont on rêve au bout du compte.
Je n'imagine pas que la cohérence puisse être ailleurs dans une vie humaine.
L'incohérence absolue, c'est de vivre une vie comme on fait ses courses dans un supermarché en prenant deux barils de ceci plutôt qu'un baril de cela et en trouvant que c'est vraiment le top et que l'humanité a vraiment progressé depuis le temps des crinolines.
Je veux bien que la paresse et la lâcheté nous poussent à composer.
A être dupes, NON!

Anonyme a dit…

"Faute de mieux, choisissons le moins pire",
dans ma tête, cela résonne comme une phrase de vieux kroumir!
Tu aurais du ajouter "On n'arrête pas le progrès" et "Ca durera bien autant que moi", ça aurait fait encore plus club du troisième âge!

Lurbeltz a dit…

Ah ! ah ! en ce moment, j'ai l'impression d'être agaçant. Si j'en juge les réactions sur les blogs, j'agace. Ou c'est l'écologie qui agace, qui titille.
Ben Gilen tu vois, ce qui est surprenant dans tout ce que tu dis c'est l'utopie qui est véhiculé autour de l'espoir EHLG. Cette utopie tu y crois dur comme fer, tu es persuadé que c'est une utopie réalisable ? ben moi pareil, pour l'école, pour la nature, pour l'ours, pour l'euskara, pour sortir du nucléaire, pour une agriculture paysanne respectueus de la terre, pour les ouvriers, pour les enseignants etc...
Au fait, je voulais te dire... Les moins pire, au final, on ne les choisit pas, on les subit !!! Tu as choisi le wimax toi ? Tu as choisi le tout bagnole, le tout nucléaire ?
Non vraiment très surprenant tout ce que tu dis !

Lurbeltz a dit…

Oui, Gilen, c'est mieux d'être présent physiquement mais là, pour le coup, le moins pire, c'est de soutenir individuellement, de signer des pétitions pour EHLG, d'utiliser mon blog de temps en temps pour faire entendre la parole des défenseurs de EHLG.
Tu vois "le mieux" il existe aussi pour toi et il s'appelle EHLG.

Lurbeltz a dit…

J'entends des gens me dire... "Mais de quoi vous vous plaignez, le basque, on vous laisse le parler, il y a des écoles en basque maintenant et pi on interdit personne de parler basque..."
Pour eux, il n'y a que du "moins pire", le mieux ? C'est quoi ce mot "mieux"... Ils connaissent pas.
Non fait gaffe, Gilen et transpose sur les sujets qui t'ouvrent le coeur, tu verras alors qu'on ne peut lutter que pour du "mieux" et subir le "moins pire".

Gilen a dit…

Ce qui m'agace par dessous tout ?? Que même sur des sujets qui font consensus comme EHLG, on ne soit pas plus de 15 à avoir bossé sur la Soule !!!

Ils sont où tous les agriculteurs, tous les écologistes, tous les Alkarkide qui écrivent et disent qu'il faut défendre EHLG, tous les Abertzale ??? Je ne les ai pas énormément vu !!!

Alors, franchement, même l'utopie EHLG, je n'y crois plus. De toute façon, la mojorité s'en fout !!! Alors, franchement, à quoi bon !!

Jenofa, je peux te dire que la vie était loin d'être belle il y a 40 à50 ans dans les campagnes. Mon père me racontait comment ils vivaient, sur une petite exploitation de montagne, quand tout se faisait à la main... Et je peux te dire que les agriculteurs sont plus heureux maintenant !!

Ce que je décris là, ce n'est en aucun cas le sommum de la technologie à mes yeux !!! Je n'ai jamais dit ça !!! Moi aussi les autoroutes me répugnent mais je suis bien heureux de n'avoir que 3 heures de route au lieu de 5 ou 6 pour aller voir ma famille !!! Moi aussi le nucléaire m'énnerve, mais je suis bien heureux de pouvoir m'éclairer le soir !!! Moi aussi les portables me gonflent, mais il m'a déjà presque sauvé la vie !!

Arrêtons de tout critiquer... Ce n'est pas en critiquant systématiquement que l'on obtiendra des résultats...


Sincérement, j'admire Sophie d'avoir le courage de continuer à poster sur ce blog !!! Se faire démonter à chaque fois !!! Et je crois sincérement que je vais lui laisser se rôle et fermer ma gueule... vous laisser dans vos utopies !!

Lurbeltz a dit…

"L'utopie, ce n'est pas ce qui est irréalisable mais ce qui est irréalisé..." Hugo je crois !
Gilen, je te comprends. Dans les luttes politiques, on se retrouve souvent seul. On connait ça tous, pas toujours ensemble, pas toujours au même moment.
j'ai été conseiller municipal à Mauléon pendant 4 ans, je te dis pas mon sentiment de solitude vis à vis de l'euskara, de l'écologie. D'ailleurs être écolo en Soule, je te dis pas la solitude.
Mais s'il y a bien un truc que j'ai appris pendant 4 ans, c'est qu'on ne pouvait rien reprocher à personne, que tout le monde avait toujours de bonnes raisons de ne pas être présent et qu'il fallait toujours compter sur tout le monde sans compter sur personne. Et à la fin, ne rien reprocher à personne car on est déjà bien content de pouvoir compter sur untel pour accrocher une affiche, untel pour faire ceci, untel pour faire cela.
Oui la majorité s'en fout. Mais ne t'en prend pas STP à tous les militants comme moi, les Abertzale, les agriculteurs, les écologistes, les adhérents d'Alkarkide. S'ils sont tout cela, c'est qu'ils sont déjà impliqués dans les problèmes, qu'ils souffrent comme toi de la situation.
Il n'y a qu'un chemin : la lutte... La lutte pour faire changer les choses. Moi je suis content que des gens comme toi luttent pour EHLG. De mon côté, je soutiens, mais je ne reste pas sans rien faire. Entre la bataille contre le wimax, la préparation de la reunion débat au sujet des énergies le 30 janvier, je bataille sec ; mais on ne peut pas être partout et le problème c'est pas les militants, c'est le manque de militant.
A propos d'Alkarkide. L'assoc a pris position pour EHLG. C'est déjà pas mal. Après on peut rêver que tous les membres d'Alkarkide soient présents le 17 et le 29. Ben tu vois, je suis assez fou et utopiste pour faire ce rêve.

Lurbeltz a dit…

Au fait ! Ne defends pas trop Mme Sophie. Pour elle, tu es un petit nationaliste, un séparatiste. Elle m'a envoyé ça à la figure à moi ! Alors toi, imagine !

Anonyme a dit…

Lurbletz, il y a dans ton texte tout d’abord un problème de forme. Il n’est pas bon d’un point de vue littéraire. Il est mauvais. Des poètes et de grands écrivains ont magnifiquement écrit sur la nostalgie d’un monde disparu, sur le désenchantement de la vie. Et c’est le plus grand reproche que l’on peut faire à ton texte.

Sur le fond, tu mélanges tout et n’importe quoi.

Après, votre débat est intéressant, et je rappellerai pour ma part qu’il n’y a pas besoin de remonter 40 ans en arrière. Les conditions de vie misérables, le sous développement, sont le lot de la majorité des être humains hors de notre forteresse occidentale.

(je ne connais pas Gilen ni ses opinions. Ce que je t’ai reproché, ce ne sont pas tes opinions, mais leur incohérence, leurs contradictions !)

sophie

Anonyme a dit…

Crever la dalle et ne pas avoir la vie facile, Gilen,; ce n'est pas tout à fait la même chose-----
"Plus heureux", je ne sais pas ce que cela veut dire. Au passage, pour que certains soient ce "plus heureux" dont je ne sais pas ce qu'il contient, il a fallu qu'il y ait plusieurs millions de paysans qui dégagent et qui aillent voir en ville.Et ce n'est pas fini. Pour être encore "plus heureux" les gros zyeutent les fermes des petits en espérant bientôt pouvoir les récupérer.
Après, je comprends ton découragement pour EHLG (qui fonctionne pas mal!), mais souviens-toi, il n'y a pas si longtemps, (le 14 Décembre) tu t'esclaffais parce que je te trouvais bien optimiste, avec tes "les choses bougent", etc, etc. C'est vrai ou ce n'est pas vrai? Et tu vois, là, tu craques déjà. Tu sais, il faut durer----
Moi, j'ai fait ce que j'ai pu pour les signatures mais je ne serai pas là samedi parce que je ne peux pas.Par contre, si les petits cochons ne m'ont pas mangée d'ici là, je serai au procès. Pour Michel Berkoirigoin pour qui j'ai la plus grande estime, et aussi pour EHLG, mais avec moins d'enthousiasme parce qu'en def, je trouve que c'est mieux que rien, mais que c'est quand-même une petite utopie. Pas la peine de parler des grands prédateurs, des animaux que l'on dit "nuisibles" (!!!!!!!!!!!!!!) , des arbres vus autrement que comme des usines à bois, bref de rapport avec le reste du monde vivant.
Pas la peine non plus de tenter de s'en prendre au dogme du feu "nettoyeur" dans les montagnes ou de s'intéresser au sort des apiculteurs qui eux, par la faute des éleveurs, bergers et agriculteurs, perdent leurs abeilles par millions sans jamais toucher la moindre petite aide---- Je dis bien ---une petite utopie--- mais il faut gravir les escaliers pas à pas.

Anonyme a dit…

Pour l’arrogance européenne, rappelle toi lurbeltz, ou apprends-le, que si quelques centaines à peine de conquistadors espagnols ont pu renverser l’empire Inca et ses milliers de guerriers, c’est parce que ce dernier ne déméritait pas en matière d’impérialisme. Après avoir conquis et soumis tous les autres peuples d’Amérique du sud, ceux-ci en avaient marre de la domination qu’ils subissaient et ont donc aidé les étrangers en luttant avec eux. Ce sont également les maladies importés qui ont fait des ravages. Mais le pire des anachronismes, c’est de juger une époque avec les valeurs d’aujourd’hui. L’époque était violente. Comment accorder le statut d’homme à des gens qui pratiquaient sacrifice humain ou cannibalisme ? Les gens se posaient des questions. Toi tu ne t’en poses pas assez.

sophie

Anonyme a dit…

T'as compris, Lurbeltz, Madame Sophie l'enseignante qui sait, te dit que ton texte est mauvais, à toi qui ne sait pas. Tu ne sais pas écrire, voilà!
Ton statut de cancre te poursuit.
Et tu devrais avoir honte parce qu'elle, qui est assise sur l'estrade, elle nous a habituée sur ce blog à de petites perles de cohérence et de qualité littéraire! Prends exemple sur madame Sophie, Lurbeltz, qui, en +, te donne aussi des cours d'histoire pour t'aider à rattraper ton retard.
Au fait, toi qui n'arrête pas de te faire remonter les bretelles parce que tu te poses trop de questions, quel effet cela te fait de t'entendre dire que tu ne t'en poses pas assez, par quelqu'un qui, manifestement ne s'en pose pas une seule?
Euh--- Gilen, c'est vraiment dommage que tu te trompes d'adversaire!

Lurbeltz a dit…

Ba elle a le droit de trouver mauvais.
Bon je ne m'étonne pas de la lecture que fait Mme Sophie de mon texte.
je m'étonnes de la lecture qu'en fait Gilen.
Je ne pense pas que mon texte est mauvais... Peut-être les exemples choisi ne sont pas les meilleurs.
Mais ce texte n'est pas exhaustif, ce n'est pas une étude, c'est un petit essai, tout simplement.
Comme autre exemple, j'aurais pu parler de ces fleurs et ces animaux qui ont disparu ou qui sont sur le point de disparaitre, ces choses qu'on ne regarde plus parce qu'on nous a habitué à regarder les objets du monde marchand. La santé et le temps que certaines personnes perdent en s'usant dans des boulots infâmes payés une misère.
Mon texte il se voulait plutôt dans la lignée des beaux poèmes de Francis Jammes par exemple, cette sensibilité de la vie et de la dureté de l'existence. Et pas du tout une idée d'être "contre tout".
Attention, je ne me compare pas à Francis Jammes, c'est juste dans l'esprit de l'écriture.

Anonyme a dit…

Puisqu'on en est à préciser sa pensée, je dirai que Madame Sophie m'agace tellement que j'en fais plein de fotes d'aurtograf. Et mieux encore, je dirai que si elle m'agace tant, c'est parce que je suis bien chagrinée, comme toi, Lurbeltz, que quelqu'un comme Gilen, qui parle avec son coeur et non avec un fiel qu'il ne possède sans doute pas, , se soit découvert une telle alliée.

Lurbeltz a dit…

Tiens au fait... Comme il y a des gens très intelligents dans l'assistance... je disais tout à l'heure : "Peut-être les exemples choisi ne sont pas les meilleurs".
Qui peut m'expliquer la terminaison de "choisi" "choisis"...
Ben oui, c'est comme ça qu'on apprend !
Si vous saviez mon niveau en orthographe quand je suis sorti de l'école !!!!

Gilen a dit…

Vous connaissez la déprime passagère ??? Le sentiment que tout merde, que le boulot par en vrille, qu'on a l'impression que personne ne vous soutient, que vous êtes crevé, et que vous avez l'impression de ramer dans le désert ?

Ben vous en avez un excellent exemple dans ce que j'ai écrit cet après midi... Une perte de foi totale (mais heureusement passagère)

Une bonne soirée avec une militante depuis des années (qui a sentit elle aussi à mes mails que j'étais au fond du trou), une petite bouffe, deux bonnes heures (voire trois) de bilan sur les signatures, un réconfort par rapport aux autres campagnes de signatures qui avaient été faites jusque là sur d'autres domaines, le fait qu'on soit efficace, performant, que finalement, on n'est pas plus mauvais que les autres provinces... Même plutôt bon !! Le moral revient bien vite !!! C'est l'inexpérience des jeunes militants combiné à une mauvaise conjoncture !!!

Je soutiens quand même Lurbeltz que je n'aime pas ton essai... Essai non transformé !!! Je ne sais pas, je le trouve... naïf... Ce n'est que mon sentiment !!

Lurbeltz a dit…

Naif ? Je prends... Ça va bien avec l'utopie irréalisé, et ça veut dire qu'au fond je n'ai rien perdu de mes idéaux de jeunesse.
Franchement, quand je vois le boulot qui est fait pour le soutien à EHLG, je trouve que c'est pas mal du tout.
Il y a quelques temps, j'avais organisé un débat au sujet de "L'ours en Pays-Basque"... Il y avait Peio Serbielle, Marc Large, André Cazetien, et jean Michel Bedaxagar comme intervenant. J'étais assez fier. Résultat des courses, 5 personnes se sont déplacées et encore je me demande s'il ne fallait pas inclure les correspondants de presse.
J'étais dégouté !
Et puis il y a quelques jours, la réunion wimax a réuni 70 personnes. Ça m'a un peu rassuré, mais ça ne m'a pas rassuré pour le plantigrade.

Dupdup a dit…

Bonjour Lurbeltz,
J'ai vu que tu avais laissé sur le blog de Jenofa un commentaire à propos de la chouette effraie. Et comme je suis un passionné de cet oiseau, voici une petite série d'images que je lui ai consacrée :
http://www.leblogadupdup.org/gallery/la-dame-blanche/

Lurbeltz a dit…

Merci... Justement, j'avais pris des photos, pas de la chouette, mais de ses fientes et ses pelotes de réjection. Manque de bol je ne les retrouve plus. Mais je vais faire quelque chose si tu me permets d'utiliser une de tes photos.

Anonyme a dit…

Decidement j'ai vraiment du mal a comprendre à quoi sert un blog. Je pensais quil pouvait servir à discuter à des gens qui ne peuvent pas forcement se rencontrer... Le fait de ne pas être d'accord sur les textes de Lurbleltz ou un autre me semble interessant, tout debat est interessant. il ne faut pas s'offusquer si on est pas d'accord. Apres moi ce qui me fait dresser les cheveux sur la tête c quelqu'un qui ose dire à une personne "ton texte est mauvais". Quelqu'un qui a tellement l'habitude de noter d'evaluer sans arret au boulot qu'elle continue à le faire ici. Je comprends qu'avec des profs comme ça certains ont deteste l'ecole et la detestent encore. Bref même si jenseigne l'espagnol et parle en espagnol avec des amis si l'un deux commet une erreur je ne vais pas le corriger. Je suis prof quand je suis devant mes eleves, apres donner des leçons à l'emporte piece tout le temps ça me gonfle !!!

Anonyme a dit…

"Faut-il fustiger ainsi les auteurs chiants ? Parce que oui, c'est chiant, mais quand même, il faut le lire...". Albert et Gnou, 1987.

Lurbeltz a dit…

T'as raison... Mais cette question, je ne pensais pas qu'un jour elle pute d'adresser à moi. Non question "auteur chiant", là, je vais me faire vilipender par jenofa, mais il y a Stendhal with the célébrissime : "The red ans the black" à la limite.
Quant à moi, de toutes façons, c'est très simple, je ne suis pas en cause n'étant ni auteur, ni écrivain, ni poète, ni conteur... Juste un modeste artisan d'art en écriture. J'échappe donc à l'algarade du trublion congestionnaire Allende Allende que je vois venir comme un char Leclerc sur la départementale 135.

Lurbeltz a dit…

Au fait... Je relisais le premier commentaire de ce post...
Rousseau, j'avais lu : "Les rêveries du promeneurs solitaires" il y a longtemps. J'en garde un souvenir impérissable. Faudra que je le relise. En voilà un auteur pas chiant (sauf que j'ai un peu bloqué sur le contrat social par la suite et que je n'ai lu que le premier volume des Confessions)
Eh ! Merde, être traité de rousseauiste, il y a pire comme iste non ?

Anonyme a dit…

Pour se rappeler, il faut avoir connu. Je laisse la parole à Gaston Couté qui a connu ce que je n'ai pas connu mais moi j'ai connu Couté par quelqu'un qui me l'a transmis.
Se rappeler, c'est transmettre, ou ce n'est rien. C'est pour ça qu'il faut être bavard. N'est-ce pas, Lurbeltz?

Le Cantique païen

Je suis parti sans savoir où
Comme une graine qu'un vent fou
Enlève et transporte :
A la ville où je suis allé
J'ai langui comme un brin de blé
Dans la friche morte
J'ai dit bonjour à bien des gens
Mais ces hommes étaient méchants
Comme moi sans doute.
L'amour m'a fait saigner un jour
Et puis j'ai fait saigner l'Amour
Au long de ma route.
Je suis descendu bien souvent
Jusqu'au cabaret où l'on vend
L'ivresse trop brève;
J'ai fixé le ciel étoilé
Mais le ciel, hélas! m'a semblé
Trop haut pour mon rêve.

Las de chercher là-haut, là-bas
Tout ce que je n'y trouve pas
Je reviens vers celle
Dont le sang coule dans mon sang
Et dont le grand coeur caressant
Aujourd'hui m'appelle.
Au doux terroir où je suis né
Je reviens pour me prosterner
Devant les miracles
De celle dont les champs sans fin
De notre pain de notre vin
Sont les tabernacles.
Je reviens parmi les guérets
Pour gonfler de son souffle frais
Ma poitrine infâme,
Et pour sentir, au seuil du soir,
Son âme, comme un reposoir
S'offrir à mon âme.
Je reviens, ayant rejeté
Mes noirs tourments de révolté
Mes haines de Jacques,
Pour que sa Grâce arrive en moi
Comme le dieu que l'on reçoit
Quand on fait ses Pâques.
Notre Dame des Sillons!
Ma bonne Sainte Vierge, à moi!
Dont les anges sont les grillons

O Terre! Je reviens vers toi!

Lurbeltz a dit…

Oui mon texte doit être mauvais pour cette raison, qui est que je n'ai pas su faire comprendre ce que j'ai voulu dire si ce n'est à toi.
Car en effet, c'est exactement de ça dont je voulais parler... La transmission du patrimoine, de la mémoire et de la connaissance. La disparition de tout ce qui fait ombrage aux ambitions guerrières, mercantiles, hégémoniste de l'homme prédateur.
Mais bon c'est pas grave car ce blog est un écritoire, un atelier d'écriture.
Et effectivement, ce poème exprime très bien ce que j'ai voulu dire dans ce texte.
C'est surtout Gilen qui m'a troublé... Je ne comprends toujours pas cette lecture qu'il a de mon texte.