samedi 20 octobre 2007

Sicko

Quand je regarde les films de Michael Moore, des fois, je suis un peu gêné de cette étrange jubilation que je ressens de voir l’oncle Sam en prendre plein la tronche. Cette fois-ci, c’était encore le cas. L’excellent réalisateur a mis le paquet pour démontrer l’absurdité du système d’assurance maladie des Etasuniens. Le pays où l’on gère les problèmes de santé des hommes et des femmes comme on gère les problèmes de joints de culasse qui pètent, de tambours de machines à laver qui ne fonctionnent plus. Avec son humour habituel Moore raconte, dans Le Monde : « Les Etats-Unis sont le seul pays du monde avoir une couverture sociale universelle, le seul où les compagnies d’assurances reçoivent de l’argent public. Leur but n’est pas de soigner les gens, mais de maximaliser les profits. »
Pour affirmer son propos, Moore va dans plusieurs pays, le Canada, l’Angleterre, la France. Pour la France, évidemment, il regarde les choses avec beaucoup de hauteur. Personne ne lui a parlé des gens bénéficiaires de la Couverture Maladie Universelle (CMU) parfois refusés par des médecins. Et puis désolé mais en France, les médecins sont une race à part (supérieure), la seule corporation dans le monde qui se permet de prendre les gens 1 h en retard sans avoir besoin de s’excuser ni de s’expliquer. De plus la France devrait aujourd’hui adopter des mesures prophylactiques pour attaquer les causes même des maladies, notamment en arrêtant de prôner la croissance qui bousille la planète et ses habitants.
A noter aussi le rapport annuel de Médecins du Monde qui dénonce le climat de terreur qui écarte les sans-papiers de ses centres. Bon en fait il y aurait beaucoup à dire, mais on comprend qu’il a choisi volontaire de grossir le trait pour mieux faire sa démonstration. Comme me disait un copain : « il fallait faire simple pour que les Etatsuniens comprennent » (sic).
Vers la fin du film, il va jusqu’à Guantanamo, l’enclave américaine, là où sont détenus les prisonniers soupçonnés des attentats du 11 septembre. Accompagné de pompiers volontaires victimes du 11 septembre (obligé de se payer des médicaments qui coûtent des fortunes et privés de soins qu’ils ne peuvent pas se payer aux USA) il gueule dans un mégaphone vers un mirador pour demander et exiger à être soigné à l’hôpital de Guantanamo. Oui, car selon les dirigeants américains, les prisonniers de Guantanamo sont super bien traités, ils bénéficient de services de pointe et patati patata. Enfin, la propagande habituelle des dirigeants Etasuniens.
Le clou du spectacle, c’est lorsque l’équipe rejoint l’île de Cuba. Là, on voit les victimes du 11 septembre être soignés gratuitement et être traitées comme des rois. Bon là, je me demande s’il n’en fait pas un peu trop et si les caméras n’ont pas joué un rôle prépondérant dans les événements.
Allez ! Ne boudons pas notre plaisir, s’il faut en passer par-là pour que les ricains reviennent à plus de modestie, je prends.

Synopsis


Le système de santé américain est en plein marasme.
Car non seulement 47 millions de citoyens n'ont aucune couverture médicale, mais des millions d'autres, pourtant bénéficiaires d'une mutuelle, se heurtent systématiquement aux lourdeurs administratives du système.
Au terme d'une enquête sans concession sur le système de santé dans son propre pays, Michael Moore nous offre un tour d'horizon des dispositifs existants au Canada, en Grande-Bretagne et en France, où les citoyens sont soignés gratuitement.


2 commentaires:

Etienne H. BOYER a dit…

Et après ça, on ose encore nous bassiner avec "Urgences"?
Trop forts ces ricains!

Anonyme a dit…

en plus ils ont même pas une carte vitale!!! pfffff les ringards.
mais par contre la carte mac do ............