Le 30 juillet 2010, lors de son déplacement à Grenoble destiné à annoncer l’amplification de sa politique sécuritaire, Sarkozy a déclaré : « Il ne faut pas que nous hésitions à réévaluer les motifs pouvant donner lieu à la déchéance de la nationalité française. […] La nationalité française doit pouvoir être retirée à toute personne d'origine étrangère qui aurait volontairement porté atteinte à la vie d'un policier, d'un gendarme ou de toute personne dépositaire de l'autorité publique. » (« Nicolas Sarkozy met la déchéance de nationalité au cœur de sa politique sécuritaire », article publié sur le site du Journal Le Monde le 30/07/2010).
Si ce souhait présidentiel était exhaussé (il y a tout lieu de craindre que le Parlement vote un texte en ce sens), ce serait la première fois depuis le régime de Vichy que l'Etat français dénaturaliserait des personnes pour d'autres raisons que celles en vigueur actuellement : l’atteinte à la sureté de l'Etat (ce que l’on qualifie généralement « d’actes de terrorisme »), et le fait d'œuvrer pour une puissance étrangère et contre les intérêts de l'Etat français (c'est-à-dire faire de l'espionnage pour le compte d'une puissance étrangère).
Attention, cher lecteur ! Ne te méprend pas sur l’usage de l’expression « régime de Vichy » employée ci-dessus. Pas question de se risquer à faire des comparaisons historiques entre la politique de discrimination et de persécution mise en œuvre par le régime de Pétain, et la politique du gouvernement de Sarkozy. Ces comparaisons, le Collectif SOIF D'UTOPIES et le
RESF 37 ont cru bon de les faire, récemment, à propos de l'utilisation d'enfants comme appâts pour pouvoir arrêter et expulser des familles sans papiers. Bien mal leur en a pris ! Deux militants de SOIF D'UTOPIES et deux membres du RESF 37 devront en effet comparaître devant le Tribunal correctionnel de Tours le 16 septembre 2010, à la suite d’une plainte du Ministre de l’Intérieur. Brice Hortefeux estime qu'ils auraient diffamé le corps préfectoral par l’emploi de ce type de comparaisons historiques. Si ces militants étaient condamnés, cela signifierait que la Justice accède à la volonté du gouvernement de censurer la réflexion historique, une des sources des critiques de la politique sécuritaire, discriminatoire et xénophobe actuelle. Le 16 septembre, déboutons Hortefeux !
Rappeler que, depuis le gouvernement de Vichy, aucun chef d'Etat français n'a envisagé publiquement et concrètement de destituer de la nationalité française des personnes d'origine étrangère pour des raisons sécuritaires, rappeler ce fait vaudra-t-il les foudres du pouvoir – cette fois, celles du Président de la République lui-même ?
En proposant de recréer deux catégories de français, les français d’origine, au statut garanti, et les « français précaires » d’origine étrangère, le Président de la République, en principe garant de la Constitution de la République, remet gravement en cause l’un de ses piliers les plus essentiels : le principe d’égalité. Et cette définition de deux catégories de français, Sarkozy veut la fonder sur le critère de l’origine. C’est parce que ce type de différenciation contient en lui-même la possibilité de catégoriser les citoyens selon des critères ethniques et raciaux que l'INSEE n’a pas le droit d’établir de statistiques à partir des origines des individus ayant la nationalité française. Segmenter ainsi la population à partir de critères d’origine géographique, qui sont de fait des critères ethniques, débouche inévitablement sur la définition de français de seconde zone, que l’on pourra traiter comme des sous-hommes. C’est ce qui se passe avec l’offensive haineuse actuelle contre les Roms et les « Gens du voyage », ces gens que
l’on déshumanise en les présentant, comme le faisait la propagande d’extrême-droite des années 30 et 40, comme des monstres à éloigner, voire à éliminer. C'est un moyen éculé, employé depuis des lustres par la bourgeoisie, pour en finir avec cette théorie « funeste » de la lutte des classes.
Ce contrôle des populations par l'Etat, qui suppose leur ethnicisation, et que le régime de Vichy l’avait légalisé en son temps, conduit inévitablement à entériner l'apartheid social. Nous ne pouvons accepter de tels choix de société, qui conduisent au renforcement des inégalités sociales en racialisant des pans entiers de la population. Ainsi procède le pouvoir aujourd’hui, face aux personnes impliquées dans des conflits sociaux, - par exemple lors des émeutes dans les quartiers ghettos, lors des révoltes contre des violences policières conduisant à la mort d'individus, comme à Villiers-le- Bel ou à Saint-Aignan.
Le projet de déchéance de la nationalité française porté par Sarkozy s’inscrit en continuité des politiques sécuritaires menées depuis la fin des années 1990 au moins, tant par les gouvernements de droite que par les gouvernements de gauche. Pendant que s’accumulent les problèmes du chômage, de la misère, du logement, qui conduisent à l'appauvrissement de pans
entiers de la population et à des drames humains, se renforce la xénophobie d’Etat. Les Manouches, les Roms et les Tziganes sont les nouvelles victimes désignées à la vindicte publique. Ils devront subir la destruction de leurs campements, la criminalisation de leurs comportements, et pour certains les expulsions du territoire – avec, cerise sur le gâteau, les contrôles fiscaux!
Les Bettancourt et consorts peuvent verser leur obole à une caste politique qui n'a d'autres perspectives que de se maintenir ou d’accéder de nouveau au pouvoir. Leurs « bienfaiteurs » continuent à nous exploiter, à dégrader nos conditions de vie et, en fin de compte, à détruire la planète. Ainsi, les plus riches soutiennent financièrement, en toute impunité, des partis et candidats politiques à leur botte, en versant quelques subsides à desmicro-partis. A l'opposé, on propose à des pauvres de survivre en créant des micro-entreprises, idée « géniale » du micro ministre Martin Hirsh !
Finissons en avec ces cauchemars du passé et du présent. Prenons nos affaires en mains. Eros doit terrasser Thanatos !
Si ce souhait présidentiel était exhaussé (il y a tout lieu de craindre que le Parlement vote un texte en ce sens), ce serait la première fois depuis le régime de Vichy que l'Etat français dénaturaliserait des personnes pour d'autres raisons que celles en vigueur actuellement : l’atteinte à la sureté de l'Etat (ce que l’on qualifie généralement « d’actes de terrorisme »), et le fait d'œuvrer pour une puissance étrangère et contre les intérêts de l'Etat français (c'est-à-dire faire de l'espionnage pour le compte d'une puissance étrangère).
Attention, cher lecteur ! Ne te méprend pas sur l’usage de l’expression « régime de Vichy » employée ci-dessus. Pas question de se risquer à faire des comparaisons historiques entre la politique de discrimination et de persécution mise en œuvre par le régime de Pétain, et la politique du gouvernement de Sarkozy. Ces comparaisons, le Collectif SOIF D'UTOPIES et le
RESF 37 ont cru bon de les faire, récemment, à propos de l'utilisation d'enfants comme appâts pour pouvoir arrêter et expulser des familles sans papiers. Bien mal leur en a pris ! Deux militants de SOIF D'UTOPIES et deux membres du RESF 37 devront en effet comparaître devant le Tribunal correctionnel de Tours le 16 septembre 2010, à la suite d’une plainte du Ministre de l’Intérieur. Brice Hortefeux estime qu'ils auraient diffamé le corps préfectoral par l’emploi de ce type de comparaisons historiques. Si ces militants étaient condamnés, cela signifierait que la Justice accède à la volonté du gouvernement de censurer la réflexion historique, une des sources des critiques de la politique sécuritaire, discriminatoire et xénophobe actuelle. Le 16 septembre, déboutons Hortefeux !
Rappeler que, depuis le gouvernement de Vichy, aucun chef d'Etat français n'a envisagé publiquement et concrètement de destituer de la nationalité française des personnes d'origine étrangère pour des raisons sécuritaires, rappeler ce fait vaudra-t-il les foudres du pouvoir – cette fois, celles du Président de la République lui-même ?
En proposant de recréer deux catégories de français, les français d’origine, au statut garanti, et les « français précaires » d’origine étrangère, le Président de la République, en principe garant de la Constitution de la République, remet gravement en cause l’un de ses piliers les plus essentiels : le principe d’égalité. Et cette définition de deux catégories de français, Sarkozy veut la fonder sur le critère de l’origine. C’est parce que ce type de différenciation contient en lui-même la possibilité de catégoriser les citoyens selon des critères ethniques et raciaux que l'INSEE n’a pas le droit d’établir de statistiques à partir des origines des individus ayant la nationalité française. Segmenter ainsi la population à partir de critères d’origine géographique, qui sont de fait des critères ethniques, débouche inévitablement sur la définition de français de seconde zone, que l’on pourra traiter comme des sous-hommes. C’est ce qui se passe avec l’offensive haineuse actuelle contre les Roms et les « Gens du voyage », ces gens que
l’on déshumanise en les présentant, comme le faisait la propagande d’extrême-droite des années 30 et 40, comme des monstres à éloigner, voire à éliminer. C'est un moyen éculé, employé depuis des lustres par la bourgeoisie, pour en finir avec cette théorie « funeste » de la lutte des classes.
Ce contrôle des populations par l'Etat, qui suppose leur ethnicisation, et que le régime de Vichy l’avait légalisé en son temps, conduit inévitablement à entériner l'apartheid social. Nous ne pouvons accepter de tels choix de société, qui conduisent au renforcement des inégalités sociales en racialisant des pans entiers de la population. Ainsi procède le pouvoir aujourd’hui, face aux personnes impliquées dans des conflits sociaux, - par exemple lors des émeutes dans les quartiers ghettos, lors des révoltes contre des violences policières conduisant à la mort d'individus, comme à Villiers-le- Bel ou à Saint-Aignan.
Le projet de déchéance de la nationalité française porté par Sarkozy s’inscrit en continuité des politiques sécuritaires menées depuis la fin des années 1990 au moins, tant par les gouvernements de droite que par les gouvernements de gauche. Pendant que s’accumulent les problèmes du chômage, de la misère, du logement, qui conduisent à l'appauvrissement de pans
entiers de la population et à des drames humains, se renforce la xénophobie d’Etat. Les Manouches, les Roms et les Tziganes sont les nouvelles victimes désignées à la vindicte publique. Ils devront subir la destruction de leurs campements, la criminalisation de leurs comportements, et pour certains les expulsions du territoire – avec, cerise sur le gâteau, les contrôles fiscaux!
Les Bettancourt et consorts peuvent verser leur obole à une caste politique qui n'a d'autres perspectives que de se maintenir ou d’accéder de nouveau au pouvoir. Leurs « bienfaiteurs » continuent à nous exploiter, à dégrader nos conditions de vie et, en fin de compte, à détruire la planète. Ainsi, les plus riches soutiennent financièrement, en toute impunité, des partis et candidats politiques à leur botte, en versant quelques subsides à desmicro-partis. A l'opposé, on propose à des pauvres de survivre en créant des micro-entreprises, idée « géniale » du micro ministre Martin Hirsh !
Finissons en avec ces cauchemars du passé et du présent. Prenons nos affaires en mains. Eros doit terrasser Thanatos !
3 commentaires:
As-tu lu le post de Corinne Lepage à ce sujet: "triple coup de poignard dans le dos de la République" ? c'est à http://corinnelepage.hautetfort.com/archive/2010/08/02/triple-coup-de-poignard-dans-le-dos-de-la-republique.html
et pourquoi pas les marquer comme les vaches au fer rouge tant qu'il y est....
il est piiiiiire que le front national aussi franc qu'un âne qui recule.. car eux au moins ils affichent leurs idéaux? même si on adhère pas on sait et au moment des élections il n'y a pas de confusion possible....
Non, Kolova, je n'ai pas encore lu.
Franchement, je suis dégouté à vomir de cette prise de position ! Je trouve ça minable. Je pense ne pas m'avancer beaucoup en disant que ceux qui voteront désormais Sarko sont des irresponsables.
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