jeudi 5 août 2010

Conversation avec mon chien sur la France et les français

Ma seule certitude en ce bas monde est d'être souletin, humain et vivant, je l'ai déjà dit. Surtout pas français quelle horreur (sic). Devenir basque, c'est en cours, mais pour moi, c'est un processus tellement long que j'ai bien peur d'être mort avant d'atteindre ce but (cependant comme dit le proverbe chinois, l'important n'est pas d'arriver au bout du chemin, l'important c'est le chemin). Européen ce serait bien, mais il faut vouloir en même temps devenir breton, basque, occitan, corse (selon l'endroit où l'on vie ...) ou, au moins, que l'on donne les moyens de le devenir. C'est un peu comme construire une maison en commençant par les fondations ; c'est plus logique et plus sur, en cas de tempête, vous croyez pas ? Citoyenneté mondiale et Européenne sont des beaux projets à condition de respecter tous les peuples sans distinction et leur accorder le droit à l'autodétermination, ou déjà, reconnaitre leur droit à être des peuples à part entière (ce qui revient au même, au fond). Malheureusement, nous n'en sommes pas là pour l'instant.
Je disais "vivant", car je suis de la famille du Grand Chardon, de l'arbre, de l'ours et du perce-oreille (et de la mauvaise herbe, voir avant-dernier post). Comme eux je veux être libre, élever mes marmots, petits glands, petites graines, les voir toucher la terre. Comme eux, je veux trouver ma place dans ce monde et la défendre. Et puis aussi serrer la pince à mon voisin, discuter avec lui. Mon voisin crapaud, fourmis, cardère et pulmonaire aussi. La lutte pour la vie, l'amour, la liberté, la paix ne sont pas des valeurs humaines. Ce ne sont même pas des valeurs, d'ailleurs. La vie qui existe n'a pas attendu la déclaration universelle des droits de l'homme pour sentir en elle l'humiliation, l'amour, la souffrance, l'injustice et la volonté de s'en sortir. La vie, la terre et le cosmos n'ont pas attendu que les humains formulent des mots et des concepts pour désirer être vivants et libres.
Mais je reviens au livre.
L'auteur de ce livre Joan-Lluis Lluis dresse un réquisitoire acéré à l'encontre de la France et des français qui, pour lui, se prennent pour le centre du monde. Catalan habitant Perpignan il exprime ce qu'il ressent de cette France qui n'a cessé de vouloir détruire les langues régionales, depuis Louis XIV en passant par Napoléon Bonaparte et Charles de Gaulle. La France est coupable de Linguicide. Je ne connaissais pas ce mot que je pose tristement à côté d'écocide, d'ethnocide et de génocide, ce qui constitue le carré maléfique cousu main par les humains depuis le début du monde.
J'aime bien aussi comment Joan-Lluis Lluis explique de quelle manière la France préfère la République à la démocratie. Pour Lluis, être républicain, en France, c'est : "... croire que la France à un destin particulier à assumer dans l'univers des hommes...".
Je rigole quand il dit : "Les plus puristes des républicains disent qu'ils ne sont ni de droite ni de gauche, mais au-dessus. Au dessus de quoi ? Des partis ? Oui, mais surtout du reste de l'humanité. En France, les républicains lévitent, tu ne savais pas ça, hein ?" dit-il à son chien.
Personnellement, j'ai cette impression désagréable que la France est ce qu'elle est aujourd'hui (une grande puissance), parce qu'elle a été belliqueuse, esclavagiste, colonisatrice et ultra arrogante. A ce titre, elle me fait bien penser aux Etats-Unis. Je me trompe ?
Quand j'étais gosse, on m'a décrété de manière un peu rapide français et catholique. Avant de prononcer un mot j'étais déjà baptisé. Avant de me sentir citoyen, j'ai eu ma carte d'identité française. Adulte je me suis retrouvé avec ces bagages (fardeaux) dans les bras. Si vous permettez, j'ai bien envie de les poser dans un coin. Aujourd'hui j'ai besoin de m'auto-déterminer et je ressens le besoin de réfléchir à ce que je suis réellement en dehors des étiquettes collées d'avance.
L'auto-détermination des peuples et des individus c'est la même chose au fond. Celle des animaux, des plantes et des arbres aussi. A ce titre, je veux être heureux, libre, m'extirper de toutes les tutelles, notamment celles, intellectuelles des penseurspourlesautres, qui savent ce qui est bien pour tous et qui vous fourent des valeurs universelles (sic) dans le nez comme le mariage, le travail, l'automobile, le téléphone portable, le nucléaire et... La France !
Je pense qu'un jour, il faudra bien que la France accepte de perdre de sa superbe et de son arrogance. A ce moment là, elle sera une jolie région à côté d'autre régions que seront le Pays-Basque, la Corse, l'occitanie la Bretagne etc... Qu'elle soit heureuse, la France, elle gardera pour toujours Victor-Hugo, Georges Brassens et bien d'autres.
Je pense qu'un jour, il faudra bien que l'église catholique accepte de perdre de sa superbe et de son arrogance (elle est plus avancée que la France sur ce point). A ce moment-là, elle sera une jolie religion à côté d'autres religions que seront, le bouddhisme, la libre pensée, la philosophie, le paganisme, l'islamisme, le judaïsme, le taoïsme et les petites croyances solitaires que certains gardent pour eux.
Joan-Lluis Lluis dit : "... la France n'est pas un pays, la France est une religion...".
Les grands impérialistes mondiaux adeptes du libéralisme et de la société de consommation pourraient réfléchir cinq minutes au fait qu'il n'est pas très bon qu'un seul modèle de société et de pensée fasse sa loi sur la planète. A ce titre, le capitalisme aujourd'hui est en train de gangrener toute la planète, comme a une autre époque le communisme et le nazisme.
Dans mes ancêtres, j'ai des basques, des bretons et des catalans. Et pourtant, aujourd'hui, comme un con, je suis monolingue. Un peu comme s'il me manquait un bras, il me manque la langue d'ici, l'euskara. Le mot "hold-up", me vient ( Il est anglais, bon !). Nous sommes tous un peu volé, tous les jours, dans notre nature ou notre culture. On nous fait les poches, on nous aveugle tous les jours pour que toutes les grandes religions, les grands industriels, les penseurspourlesautres continuent à nous vendre leur grands théorèmes, pour que les puissants s'enrichissent de nos vies et de notre libre-arbitre.
En tous les cas, je crois que le livre "Conversation avec mon chien sur la France et les français" est un bon outil pour se réapproprier des valeurs ou des non-valeur qui seraient enfin les nôtres, peuples ou individus confondus.

1 commentaire:

jenofa a dit…

Ce n'est pas passé, j'essaye de nouveau.
3Surtout pas français, surtout pas catho"!!!!!!! Et ben dis-donc!
Et moi qui vais jusqu'à serrer la pince aux Béarnais!