lundi 9 août 2010

Poisson : Il faut en manger, mais pas trop

Pour le consommateur, pas aisé de choisir entre oméga 3 et contaminants environnementaux. PHOTO STÉPHANE LARTIGUE

L'Agence de sécurité sanitaire conseille de manger du poisson deux fois par semaine. Mais pas forcément plus en raison du taux de toxicité de certaines espèces.


Le programme Nutrition-santé recommande de manger cinq fruits et légumes par jour. L'Agence nationale de sécurité sanitaire, l'Anses (1), s'est penchée, elle, sur la valeur nutritive des poissons et sur les éventuels risques liés à leur consommation. Elle vient de rendre son avis et, selon elle, la bonne ration est bihebdomadaire.

Voici l'essentiel de ses conclusions : « Afin de s'assurer tous les bienfaits de sa consommation et couvrir les besoins de la population en oméga 3 à longue chaîne, tout en minimisant les risques de surexposition à certains contaminants, l'Afssa [organisme qui a conduit l'enquête] recommande de consommer du poisson deux fois par semaine en associant une espèce à forte teneur en oméga 3 et une maigre. Il faut aussi penser à diversifier les variétés et les provenances et limiter sa consommation de poissons bio-accumulateurs de PCB (hydrocarbures) : barbeau, brème, carpe, silure, à une fois par semaine. Ces recommandations sont valables pour les adultes et les enfants à partir de 10 ans. Pour les 3-10 ans, les espèces riches en oméga 3 peuvent être remplacées par du rouget, de l'anchois, ou du pilchard. »

Bénéfices nutritionnels

Le travail effectué par l'agence démontre une fois de plus les bénéfices nutritionnels de l'animal, riche en oméga 3, en minéraux, en oligo-éléments et en vitamines diverses. Sa consommation permet de lutter contre les maladies cardio-vasculaires et contre certains types de cancer (prostate et côlon). Elle aurait également des effets bénéfiques sur le développement cérébral et pourrait prévenir certaines maladies neurodégénératives.

Mais tous ces bienfaits sont contrecarrés par la présence de produits toxiques. Les poissons peuvent notamment contenir de l'arsenic, du méthylmercure (forme la plus toxique du mercure), des dioxines (hydrocarbures classés comme polluants organiques) ou des PCB (polluants à la nocivité avérée).

Contradictions

Pour chaque substance est établie une valeur toxicologique de référence (VTR) qui permet de définir des doses tolérables d'absorption. Or le rapport de l'agence mentionne que « 3 portions de poisson par semaine conduisent à un dépassement des VTR fixées pour les dioxines et les PCB dans presque toutes les catégories d'âge de la population ». Et cela est particulièrement vrai pour les variétés grasses, lesquelles sont pourtant indispensables à l'organisme puisque ce même document nous dit aussi que « la seule consommation d'espèces maigres ne permet pas de couvrir les besoins en oméga 3 ».

Il y a donc contradiction entre la valeur nutritionnelle et le risque toxique. D'une certaine façon, l'Anses avertit : le poisson est bon pour la santé mais sans en abuser. Les recommandations du tableau ci-contre vont dans ce sens puisque l'agence indique que cette option « permet à la fois de couvrir les besoins nutritifs, de limiter le risque de surexposition aux contaminants et d'assurer une diversité de consommation suffisante des différentes espèces ». Elle ajoute : « Elle apparaît donc comme la plus pertinente pour formuler des recommandations à l'adresse de la population française. »

Pour Pierre Jessel, président de la Confédération nationale des poissonniers et écaillers de France, cette préconisation de l'Anses est à double tranchant. « On peut considérer que c'est une incitation, mais deux fois par semaine, ce n'est pas beaucoup, dit-il. J'ai l'impression que sur ce sujet, on change d'avis sans arrêt. Et pour le consommateur, ce n'est pas forcément facile à comprendre. D'un côté, on l'incite à manger des poissons gras parce qu'ils contiennent des oméga 3, et de l'autre, on lui dit qu'il ne faut pas en abuser car ça peut être toxique. »

De fait, respecter les règles proposées par l'Anses demande une certaine discipline alimentaire.

(1) L'Anses est opérationnelle depuis le 1er juillet. Elle succède à l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) et à l'Agence française de sécurité sanitaire de l'environnement et du travail (Afsset), dont elle est la fusion.

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Sources : Journal Sud-Ouest du lundi 9 août 2010

4 commentaires:

pelotari a dit…

explose de rire
il y a 2 mois tu disais pas de viande maintenant pas de poisson...
tu est au régime toi non?

Lurbeltz a dit…

C'est pas moi, c'est le journaliste de Sud-Ouest qui dit ça ! Je ne fais que reprendre une information.
Après je te dirais qu'il est tout à fait possible de se passer de poisson et de viande. Ce n'est pas un régime et ça s'appelle être végétarien.

Anonyme a dit…

Apres le pois(s)on, la viande folle ou tremblante, je pense qu'on va devoir y venir, au regime vegetarien de toutes façons ...

pelotari a dit…

et apres un journaliste dit ne mangez pas de légumes tu e suicide?
allez sans rancune .
aucune objectivité dans ton article qui n est même pas de toi.
aucun travail.
tu vieillit mal lolo