lundi 23 mai 2011

La promenade des éloignés

Tous les ans, nous allons en famille au festival Mai en scène à Mauléon. On profite au maximum de tous les spectacles, puisque des troupes, des artistes de tous les horizons viennent chez nous jouer à domicile. Cette année, mention particulière à « La promenade des éloignés ». Il s’appelle Gorky. En chantant et en jonglant, cet artiste (qui vie du côté de Bagnolet en région parisienne) raconte l’histoire de ses amis éloignés. Avec un talent extraordinaire, il nous raconte l’histoire de ces hommes et de ces femmes trimbalés par la vie de centre de rétention en squats. Ces hommes et femmes ont plusieurs gros défauts comme une étiquette, une étoile jaune, une plaie rouge. Ils sont des étrangers et en plus ils sont pauvres. Coupable de ne pas avoir assez d’argent pour passer les frontières avec les égards, coupables de ne pas être de la bonne couleur, de la bonne nationalité et de ne pas avoir les petits bouts de papiers idoines.
Je peux vous dire que nous étions quelques-uns à avoir la chair de poule et les larmes aux yeux à la fin du spectacle. Ce n’était pas un spectacle engagé, c’était bien plus que ça. Avec de la poésie, de l’humour, Gorky dénonce cette inhumanité qui traite la marchandise comme des êtres vivants et les êtres vivants comme de la marchandise.

Un conseil si vous en avez la possibilité allez voir Gorki dans « la promenade des éloignés », vous ne le regretterez pas.

Bon sinon, de cette cuvée 2011 je retiendrai aussi l’atelier théâtre de Tokia qui jouait « Un air de famille » la pièce de Bacri et Jaoui et puis in extrémiste, un spectacle de cirque contemporain totalement déjanté.


http://www.lesitedegorky.com/


http://www.cimade.org

http://www.educationssansfrontieres.org

http://www.immigration.gouv.fr


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Deux photographies d'Etienne Boyer


2 commentaires:

Etienne H. BOYER a dit…

Les larmes aux yeux... J'ai eu du mal à me contenir, comme pratiquement tous ceux qui ont un cœur et assistaient à cette représentation malheureusement unique.

Pour moi, c'était vraiment le clou du festival, même si beaucoup d'autres spectacles étaient d'excellente facture ("One day à la Bobitch", "Les oiseaux se crashent pour mourir", "La succulente histoire de Thomas Farcy", "Gizonak ez da txori", "Métamorphose", "In extrémiste", "la chute de la Maison Usher", "Cendres", "Vent divin", "la route", sans oublier Un air de Famille et Kokolo Batxi...)

Par contre, j'ai pas aimé/compris Udamina. Trop de machinerie, trop de paillettes et pas assez de fond... De la poudre aux yeux au propre et au figuré : dommage!

Lurbeltz a dit…

Assez d'accord avec ton appréciation. Effectivement quand on voit la débauche de moyens et les gesticulations de Udamina et la simplicité et la poésie de la Promenade, y a pas photo.