Opération "Zone à ours" petite réflexion
Parmi les nombreux arguments qui nous sont renvoyés à la figure par les anti-ours, il y a le fameux "avant"... Oui "avant" de s'occuper des ours, il y a des choses plus importantes à faire et gnagnagna ! Bien sûr les éleveurs, le nez dans le guidon ont du mal à voir la catastrophe culturelle et naturelle qu'est, pour moi, la déchéance d'un animal. On parle là de l'ours. On pourrait parler des abeilles, des batraciens, du gypaète etc... Plus généralement, c'est toute la faune et la flore sauvages qui font les frais de ce type de raisonnement. Mais au fond il y a une seule et même raison qui provoque la destruction de toutes ces espèces, c'est la mainmise de l'homme sur le territoire. Les éleveurs de l'ADEB, ceux d'ELB, par leurs dernières prises de position, niant l'ours des Pyrénées et l'extirpant du patrimoine culturel, ne font que suivre, encourager et se rendre complices de cette occupation humaine désastreuse. Cette occupation qui a débouché sur la catastrophe écologique et le massacre de la diversité biologique et la diversité culturelle, auxquels nous sommes confrontés. Il y a cette idée tenace - qui n'a pas encore fait sa révolution copernicienne - qu'il est normal que les humains occupent l'espace à leur guise.
On pourrait parler du lien entre diversité culturelle et diversité naturelle. Le Basque dans cette société n'est-il pas lui même un ours ? Les deux ne réclament-ils pas le droit à la liberté et à l'autodétermination ? Mais bien sur que non, car le Basque est un humain, et l'ours n'est qu'un ours, n'est-ce pas ?
L'homme qui s'est cru longtemps au centre de l'univers est persuadé encore aujourd'hui être l'espèce la plus importante de la planète. Il se pourrait bien qu'il tombe très rapidement de son trône.
Voici un texte de théodore Monod qui pourrait répondre à ceux qui nous disent "qu'il y a mieux à faire que s'occuper des ours et des taureaux alors que des enfants crèvent de faim". Source du texte ici
« Je n’aime pas la chasse parce qu’elle est devenue un passe-temps, un divertissement, un jeu : on continue, hélas, à tuer, et avec des armes de plus en plus efficaces, mais désormais par simple plaisir, pour s’amuser…
On souhaiterait ne plus voir ressassée indéfiniment l’objection banale : avant de secourir les animaux, il faudrait songer aux hommes… Comme s’il s’agissait, parce que l’on veut mettre fin à des massacres de baleines, de jeunes phoques, de panthères ou d’orangs-outangs, d’oublier la détresse des enfants, les pauvres maisons écrasées par les bombes ou les cris des torturés…Il ne s’agit pas de ceci ou de cela, et l’on voudrait être bien certain que les infatigables ressasseurs de ce misérable et si commode argument, s’ils refusent la pitié pour les bêtes au nom d’une priorité, se trouvent bien eux-mêmes aux avant-postes dans le combat pour l’homme. Ce n’est pas évident. Pour beaucoup d’entres eux, ce n’est pas, on peut le craindre, l’un ou l’autre mais bien : ni l’un ni l’autre »
Théodore Monod
On souhaiterait ne plus voir ressassée indéfiniment l’objection banale : avant de secourir les animaux, il faudrait songer aux hommes… Comme s’il s’agissait, parce que l’on veut mettre fin à des massacres de baleines, de jeunes phoques, de panthères ou d’orangs-outangs, d’oublier la détresse des enfants, les pauvres maisons écrasées par les bombes ou les cris des torturés…Il ne s’agit pas de ceci ou de cela, et l’on voudrait être bien certain que les infatigables ressasseurs de ce misérable et si commode argument, s’ils refusent la pitié pour les bêtes au nom d’une priorité, se trouvent bien eux-mêmes aux avant-postes dans le combat pour l’homme. Ce n’est pas évident. Pour beaucoup d’entres eux, ce n’est pas, on peut le craindre, l’un ou l’autre mais bien : ni l’un ni l’autre »
5 commentaires:
Je suis en train de relire "La guerre des mondes", de HG Wells, que j'avais lu distraitement quand j'étais ado.
Et je constate que déjà à l'époque (fin du XIXème siècle), l'auteur établissait un parallèle entre ses martiens qui se comportent envers l'homme tout comme l'homme se comporte envers les animaux : en les méprisant, en les asservissant, en les éradiquant, en les prédatant et, pour finir, en les consommant.
Jolie métaphore bien explicite! Pour autant, je crains que l'homme ne la comprenne que le jour où il y sera réellement confronté.
Oui moi aussi cela fait partie des livres que je vais relire un de ces quatre.
c'est effectivement l'espèce la plus importante de la Planète par son nombre et l'impact de chacun de ses membres... et je ne crois pas qu'elle sera détrônée si vite que ça
Vous avez appris? Sea warrior a remporté une victoire sur les baleiniers nippons: ils arrêtent leur chase en antarctique (bien qu'ils la continuent ailleurs)
c'est quand même pas mal :o)
Oui heureusement il y a de bonnes nouvelles en ce monde ! Il faut les regarder de temps en temps pour ne pas être tout à fait découragé.
Pour ça je conseille le blog de Kolova, c'est un remontant quotidien.
Je vous sifnale la parution d'un superbe bouquin de frederic LESTEL, l'animal est l'avenir de l'homme, chez FAyard, prix 16 €.
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