Parfois je me demande s’il n’y a pas quelque chose de pervers à entrer comme ça, dans la tête des individus, dans leurs souffrances, leurs errances. Parce que tout de même, c’est vrai, c’est de la fiction, mais au fond, on sait très bien que tout existe sur cette terre. Peut-on vraiment inventer une histoire d’amour ? On reproduit forcément ce qui existe non ? Dans le cadre des histoires qui finissent mal, la réalité n’est-elle pas malheureusement toujours beaucoup plus glauque ? Là, on a l’impression d’entrer dans la tête des gens et d’éprouver un certain plaisir à suivre la démantibulation des protagonistes de ce roman. C’est aussi un roman très ironique. Les personnages sont parfois tellement ridicules, affectés, faux, que ça en est comique. Heureusement, ce sentiment d’être un voyeur est modéré par la littérature et notamment le style qui demande un effort et qui donc, contrairement à des images de télé ou de ciné, permet une digestion des sentiments qui se décantent lentement. Au final, on éprouve de l’empathie (à défaut de sympathie), pour Ariane, Adrien, Solal etc…
Ici c’est l’histoire d’amour entre Solal et Ariane. L’auteur prend le temps de décrire les turpitudes et les sentiments. Dès je début du roman, on sent ce petit monde paumé dans la fausseté, dans des valeurs qui manquent de sincérité et où les caractères se cachent derrière des conventions sociales, des déterminismes économiques et des prisons psychiques dans lesquelles ils semblent eux-mêmes s’être laissés enfermer.
On sent dès le début que ça ne pourra pas bien se terminer.
J’ai aimé, la manière dont la parole est distribuée par l’auteur. Tantôt c’est Ariane qui décrit le monde qu’elle vit, tantôt c’est Adrien, son mari, tantôt c’est Solal. Parfois c’est la femme de chambre, Mariette, qui cause et là c’est vraiment hilarant. Et puis de temps en temps le narrateur lui-même décrit les évènements.
Ce que je préfère en littérature, c’est le style, surtout, quand il prend des libertés vers la prose poétique, même si parfois, il faut bien le dire il y a quelques longueurs dans ce livre qui est un gros pavé.
L’encyclopédie Wikipédia parle de « l’amour du peuple juif » que l’auteur exprime dans ce livre. C’est assez vrai et je ne vous cacherai pas que c’est un truc qui me gonfle, ou du moins, non, qui m’intrigue. Car j’avoue mon ignorance mais je suis quand même choqué quand j’entends parler de « peuple juif », même un peu inquiet. Je déteste cette notion de « peuple juif » et cet idéal sioniste d’un « Etat juif » ce qui me parait un idéal totalement obsolète. Même s'il faut dire, ce livre a été écrit avant et après la seconde guerre mondiale et que l’auteur a forcément été marqué par l’antisémitisme qui régnait à l’époque. Est-ce que ça excuse le sionisme ? Je ne sais pas.
Albert Cohen « Belle du seigneur » Folio
On sent dès le début que ça ne pourra pas bien se terminer.
J’ai aimé, la manière dont la parole est distribuée par l’auteur. Tantôt c’est Ariane qui décrit le monde qu’elle vit, tantôt c’est Adrien, son mari, tantôt c’est Solal. Parfois c’est la femme de chambre, Mariette, qui cause et là c’est vraiment hilarant. Et puis de temps en temps le narrateur lui-même décrit les évènements.
Ce que je préfère en littérature, c’est le style, surtout, quand il prend des libertés vers la prose poétique, même si parfois, il faut bien le dire il y a quelques longueurs dans ce livre qui est un gros pavé.
L’encyclopédie Wikipédia parle de « l’amour du peuple juif » que l’auteur exprime dans ce livre. C’est assez vrai et je ne vous cacherai pas que c’est un truc qui me gonfle, ou du moins, non, qui m’intrigue. Car j’avoue mon ignorance mais je suis quand même choqué quand j’entends parler de « peuple juif », même un peu inquiet. Je déteste cette notion de « peuple juif » et cet idéal sioniste d’un « Etat juif » ce qui me parait un idéal totalement obsolète. Même s'il faut dire, ce livre a été écrit avant et après la seconde guerre mondiale et que l’auteur a forcément été marqué par l’antisémitisme qui régnait à l’époque. Est-ce que ça excuse le sionisme ? Je ne sais pas.
Albert Cohen « Belle du seigneur » Folio
5 commentaires:
Ben le problème, c'est que dès qu'on commence à émettre des doutes, on est catalogué d'antisémite. C'est pratique, ça permet de tuer toute discussion dans l'œuf.
En même temps, si tu refuses l'auto-déterminisme du peuple juif, tu le refuses au peuple basque.
C'est vrai qu'il y a des notions de religion chez l'un qu'il n'y a pas forcément chez l'autre.
Mais là, on parle de peuple, qui se reconnait comme une entité, une nation à part entière. Chacun avec sa culture/religion qui lui est propre.
Quant à dénoncer le comportement d'Israël envers le peuple palestinien, je pense qu'il faudrait prendre le problème à sa source, à savoir : QUI -en 1948- a laissé annexer la Palestine pour que le peuple juif y construise son état, permettant (cautionnant) les actes dégueulasses que l'on sait? En gros, QUI a foutu la merde au moyen orient, et QUI la fout encore et toujours aujourd'hui, pour récupérer le pétrole des uns, les voix des autres?
Allez, je cesse là les hostilités... Ou ce grand poète de Michel Sardou (et tous ses fans) risque(nt) de me taxer d'antiaméricanisme primaire!
Ben c'est pas tellement dans ce sens là que je posais la question. Qu'il y ait un pays ou un Etat qui s'appelle Israel, bon ! C'est une chose. Mais c'est l'idée d'Etat juif. Sachant que le judaisme, c'est une religion. C'est comme si les basques demandaient un Etat chrétien (tu me diras que du côté du PNV, c'est un peu ce qu'il voudrait faire)
Voilà, c'est ça qui me gène, construire un pays autour de l'appartenance à une religion.
Il y a bien des états musulmans... Alors pourquoi pas un état juif?
Il y a même un état chrétien (catholique) : le Vatican, c'est quoi?
Oui ben moi je pense que tout Etat structuré autour de principe religieux et qui ne sépare pas l'Etat et la religion est dangereux et forcément intolérant. Que cela soit de confession juive, orthodoxe, chrétienne ou musulmane.
Moi je poserai plutôt comme question, pourquoi un Etat juif, chrétien ou musulman ?
On est d'accord... Mais ça, c'est le langage qu'on peut se permettre d'avoir ici en France, à notre époque.
Si tu vas en Afghanistan (ou dans un autre pays où la religion -quelle qu'elle soit- est reine) et que tu dis ça, je te donne pas une minute avant qu'on te retrouve empalé à l'entrée de la capitale!
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