mardi 18 août 2009

L'os de dionysos








Après avoir lu "Corrida basta" de Christian Laborde, je me suis jeté sur "L'Os de Dionysos". Je l'ai grignoté jusqu'à la moelle. Je dirai même que je l'ai un peu sucé. Une sorte de fellation littéraire, peut-être, pour rendre hommage à la déesse Fellacia dont parle le livre. Les livres sont tellement plus chez moi que du papier à lire, que je ne suis pas très loin du compte. Il y a toujours eu du doudou là dedans. Et qu'est-ce qu'on fait avec un doudou ?
J'ai aimé ce livre parce qu'il parle de la liberté d'être soi même et que c'est un thème qui m'intéresse au plus haut point. Il y a un air de liberté qui souffle dans ces pages, l'envie d'aller au bout d'une idée de liberté.
Puis il y a les mots qui sont scandés comme les percussions dans une musique de jazz, le balai en arrière fond. Ça me fait penser à Claude nougarot qui disait que quand il écrivait, c'était avec le jazz au fond des oreilles, quelque chose comme ça. C'est peut-être pour cela que Christian Laborde et Claude Nougarot se sont beaucoup appréciés. C'est ça que j'aime beaucoup dans la littérature, c'est-à-dire le plaisir que l'auteur prend à jouer avec les mots, les sentiments et les idées.
Ah oui, le personnage du roman est professeur dans un établissement scolaire privé, "conformiste et mesquin", comme le dit le quatrième de couv. "Collège privé" (je rajouterai catholique) et "conformisme" c'est ce qu'on appelle un pléonasme. Ou alors il faut le dévouement d'un ou deux enseignants qui se ruinent à faire bouger la montagne de marbre. (On va encore me dire que je me spécialise contre l'église en ce moment... Aih !).

RÉSUMÉ :

"Le 12 mars 1987, L'Os de Dionysos a été interdit pour " trouble illicite, incitation au désordre et à la moquerie, pornographie et danger pour la jeunesse en pleine formation physique et morale " par le Tribunal de Grande Instance de Tarbes. En mettant en scène, dans un récit érotico-satirique virulent et provocateur, le conformisme et la mesquinerie d'un établissement scolaire privé, Christian Laborde a obtenu un succès de scandale qui ne doit pas faire oublier la somptuosité verbale d'un jeune écrivain émule des surréalistes, salué par Claude Nougaro aussi bien qu'André Pieyre de Mandiargues."

QUELQUES LIENS

7 commentaires:

Gild@ a dit…

Sur les conseils de Laurent j'ai aussi lu le livre. Au début, pour être sincère, j'étais un peu dubitative. Mais au final je suis enchantée de l'avoir lu. Christian Laborde c'est vraiment quelqu'un qui parle avec ses tripes. Quand Lurbeltz parle de liberté d'être soi-même, il a profondément raison. En plus, même si on ne peut pas restreindre ce roman à l'univers scolaire, on est quand même en plein dedans. Un prof qui a, entre autres, des soucis avec son chef d'établissement et qui rêve de l'assassiner sauvagement... Il y a quelques temps, j'envisageais de passer le concours de chef d'établissement, maintenant je dois avouer que j'hésite sérieusement ;))))

jenofa a dit…

Ben, tu peux quand-même essayer sous-chef.
C'est pas mal, sous-chef, non?
Ca fait un peu sous-commandant Marcos.

Lurbeltz a dit…

Oui c'est vrai. Son regard sur cette chef d'établissement !!! Ouaouh ! Ça dépote grave ! Qu'est-ce qu'il lui met ! Ce n'est pas sans me rappeler "le cercle des poètes disparus".

jenofa a dit…

Oui, Christian Laborde est un pamphlétaire et un poète.

Alain BOUCHON a dit…

...et son épouse, charmante au demeurant, est enseignante dans "le Privé" (privé de quoi?)

Etienne H. BOYER a dit…

Un poète... Un musicien des mots...
"Le sang battant dans ma bite(...)"
Il y a du rythme dans cette phrase! Bien sûr, le propos peut choquer, mais le rythme est là, indéniable, et c'est tellement finement observé et bien dit! Je m'y suis vu, presque!

Trève de plaisanterie, je l'ai lu aussi cet été, et j'ai aimé (en grande partie, pas tout, parce qu'il a des envolées lyriques auxquelles je n'adhère pas du tout).

La façon dont il décrit ses collègues de travail (et la directrice, bien sûr) est foutrement jouissive. Je l'envie de savoir mettre exactement les mots sur ce qui lui passe par la tête.

Lurbeltz a dit…

Un motsicien comme il dit lui même.
Ouaih, moi j'ai tout aimé même les envolées lyriques.
Eh toi aussi t'as mis des mots sur ce qui te passait dans la tête avec "Mauvais berger", tu n'as rien à envier à personne.