Voilà comment Jim Harrison fait parler le révérend Gates dans son livre Dalva :
"Les enseignements du sauveur abondent d'exemples sur le bon usage de la propriété. Le fait d'être propriétaire entraîne une immense amélioration morale, et l'indien a beaucoup à apprendre sur ce chapitre. Il faut, avant tout autre chose, faire naître chez l'indien sauvage des désirs plus vastes et des besoins plus diversifiés. Dans sa sombre sauvagerie, il doit être touché par les ailes de l'ange divin de l'insatisfaction. le désir de posséder un bien qui lui soit propre peut devenir une énorme force éducative. Le désir de ne pas se contenter d'un "tipi" et des maigres rations de nourriture en hiver dans les camps indiens, voilà ce qu'il nous faut pour tirer l'Indien de sa couverture afin de lui mettre un pantalon - un pantalon doté de poches, et des poches qui meurent d'envie d'être bourrées de dollars !..."
Quand j'ai lu ça je me suis dit que ce révérend était une ordure et que s'il vivait encore, il faudrait qu'il soit jugé par le Tribunal de la Haye. Cette citation fait socle et fondation dans le monde où nous vivons. On y voit les délires de l'église mêlés à ceux du capitalisme. Mais heureusement ce n'est qu'une citation romanesque. Enfin j'espère. Harrison présente le révérend Gates comme président de l'Amherst Collège. ce collège existe, mais j'espère que ce révérend n'a jamais existé, sinon il remplirait une belle page dans le livre noir des religions. En tout cas, s'il avait existé, s'il nous regardait dans son paradis à la con, il serait content du résultat. Globalement, aujourd'hui les "sauvages" ne sont plus très nombreux et nous sommes nombreux à avoir des pantalons dotés de poches.
Le samedi 27 octobre 2012
J'apprends grâce à Sarah, une amie qui habite aux Etats-Unis, que le révérend Gates a réellement existé et qu'il a prononcé ces mots :
"To bring him out of savagery into citizenship we must make the Indian more intelligently selfish before we can make him unselfishly intelligent. We need to awaken in him wants...Discontent with the teepee and the starving rations of the Indian camp in winter is needed to get the Indian out of the blanket and into trousers, - and trousers with a pocket in them, and with a pocket that aches to be filled with dollars! 45"
alalala ! Je suis un gros naïf, j'ai du mal à imaginer les limites de la connerie humaine !
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