Quelques extraits du livre
« Pensements 2 »
Chroniques et nouvelles de Soule et
d’ailleurs
-
Dis papa, c’est quoi le centre ?
-
Le centre, c’est à peu près le milieu. Par exemple, si t’étais chez tonton
Bayrou, qu’il y avait du gâteau au dessert, tu mangerais le milieu. Les
communistes, ils mangeraient la partie gauche du gâteau, et l’UMP la partie
droite.
-
Euh ! Papa, me prends pas pour un crétin, c’est quoi cette histoire de gâteau ?
Trouve autre chose va ! En plus, le gâteau, quand tu es devant, la partie
gauche est à gauche, mais pour celui qui est en face de toi, elle est à droite
!
(« Dis, papa, c’est quoi le centre ? » Le 11 mai 2007)
Dans
la vie, si vous avez mal quelque part, ayez mal ailleurs et si possible, ayez
mal chez les amis, c’est encore là que c'est le moins douloureux.
(« La
loi dont je ne connais pas le nom » Le 29 juillet 2007)
Le
délicat mélange entre le bonheur et le malheur, n'est-il pas en rapport avec la
mort et la vie ? Un peu comme si le bien et le mal étaient dilués dans le
monde, le construisant ou le détruisant sans cesse selon notre humeur et la
mainmise que nous avons sur les choses. Le bien et le mal finalement, ne
sont-ils pas justement une façon de vivre ou de mourir constamment dans le
moment présent, grâce à cette chose géniale qu’est le libre arbitre ? Le
libre arbitre, c'est dire : je peux mourir ou vivre constamment avec en prime,
pour moi en tout cas, cet espoir immense qu'une fois que mon âme et mon corps
ne seront plus d'accord, comme dirait Brassens, quelque chose de moi sera
encore là, pour l'éternité.
(« je vis et je meurs maintenant ! » Le 12 novembre 2007)
Le
fêteux à poils durs dans le Sud-Ouest
Aquitain, un peu comme le touriste, est
persuadé qu'il y a des trucs qu'il faut-faire-une-fois-dans-sa-vie. Pas deux. Une fois, avant de mourir. Sauf que,
quand ils reviennent de leur truc qu'il faut-faire-une-fois-dans-sa-vie, les mecs, ils sont toujours bien vivants. Car le
touriste et le festayre, ça va rarement au bout des choses.
(« Petite
étude du fêteux à poil durs dans le Sud-Ouest Aquitain » Le 2 novembre
2008)
On
veut que les fenêtres, les blognêtres et les ponts soient des passages vers la
lumière et la vie et pas cette mort programmée du fric, du pouvoir et des
multinationales. On refuse les moyens des marchands pour cette fin du Dollar ou
de l’Euro. On veut une fin en apothéose, de l’amour, de l’humour, de l'art, des
montagnes ensemencées de neige, des conversations entrecoupées de rire, du
temps libre, du temps livre, des enfants, une fin joyeuse, un happy-end, que du
gratuit, que du bonheur !
(« Bloga bloga » Le 4 novembre 2009)
Mais c’est
vrai, ils ont raison Olentzero, Allande et Etienne, on en a marre du Père-Noël.
On a des gosses, et dès le mois de novembre, ils nous gonflent déjà avec leur
catalogue de jouets… « Papa je voudrais commander ceci, je voudrais
commander cela. » On est en plein mois d’août et on entend :
« Maman, quand on met le sapin ? » TA GUEULE ! C’est
l’Olentzero qu’on va appeler si tu continues et il va te bouffer la tête, tu
vas voir. Non, parce que les gamins, si tu les écoutes, ils te demanderaient de
mettre le sapin en août et de l’enlever à la Trinité. Des tyrans, je vous
dis ! On va pas se laisser emmerder, et c’est râpé la Noël, cette année.
Le Père Noël, il est cuit. On va appeler mémère Noël qu’elle récupère son
légume et on va mandater notre pote Olentzero pour qu’il aille tirer les
oreilles et la queue à tous ces gamins qui commencent sérieusement à nous les
brouter. Une belle corrida en
perspective !
(« Le Père
Noël est dans le coma ! Vive la Noël » Le 3 décembre 2009)
Je suis un échec scolaire. C’est mon étoile jaune, mon
stigmate, ma plaie, mon eczéma. Depuis je me gratte, ça me gratte. Je suis «
échec scolaire » comme on est PD, homotextuel, écolo-pink-floyd, poète, gitan,
Bicot, negro, youpin, ours dans les Pyrénées, indien en Amérique, républicain
en Espagne, basque au Pays-Basque, au mauvais moment, au mauvais endroit et ça
me gratte où je suis moi. Coupable d’être moi.
(« Vos désirs sont désordre » Le 25 février
2010)
Devant nos ordinateurs derniers cris,
devant nos splendeurs échevelées de modernisme, devant nos routes superbes
d'asphalte et de bagnoles, devant nos musées, nos fusées, nos zoos, nos
certitudes, devant nos fleurs entourées de jolis petits cailloux badigeonnés au
Round’up Monsanto, nos pavillons sans papillons, on aurait l'air malin, on
aurait l'air mignons. Devant nos moutons dociles, nos porcs prêts à tomber dans
nos assiettes, nos vaches bien obéissantes tant qu'elles vont tranquillement à
l'abattoir, on serait mignons, on serait malins, si l'ours, le gypaète disparaissaient dans nos Pyrénées !
(« Hartza et monseigneur Homo Sapiens Sapiens » Le 28 février 2011)
En France, une
photographie a fait la une des journaux. Elle montrait le président de la
République couché sur le ventre et jouant avec des petites voitures. Elle a ému
la France entière, notamment tous ceux qui ont reconnu la superbe Renaud
Estafette 800 des pompiers, modèle réduit d’une rare perfection qui a été échangé
contre une panoplie d’Obi-Wan Kenobi avec le chancelier fédéral Allemand, Yord
Angermüller.
(« Quatrième dimension » Le 25 février
2012)
J’apprécie le
bonheur ineffable de cette vie. L’espace, les montagnes que je vois au loin.
L’air pur, une grande maison, ma famille, mes enfants, un vieil escalier en
bois, des fenêtres qui donnent sur un printemps visible jusqu’à l’horizon, mes
légumes noyés par les lourdes pluies de mai. Et une journée, encore, pour
lutter à ma façon contre ceux qui rendent les cauchemars réels. Les régimes
tyranniques, la technique sans conscience, la vie moderne et ses mains d’acier
qui se referment sur nos libertés. Car je le vois bien… Au fur et à mesure que
le matin avance, que mes yeux se dessillent sur la journée qui s’effiloche, je
m’aperçois que mon cauchemar est aux portes de la terre.
(« Aux portes de la terre » Le 24 mai
2012)
Ce matin, je
fais le guet, histoire qu'aucun extraterrestre n'ose voler un de ces chef-d’œuvres
pour les emmener du côté de Mercure ou de Pluton et en faire un parc
d'astraction. Ce matin, reste inutile. L'inutilité de l'être. Je reste assis,
juste, je prends la précaution de ne pas trop m'enfoncer.
Juste trouver
l'équilibre entre vigilance et néantisation du soi.
(« Dans le monde » Le 13 janvier 2011)
« Pensements 2 » Chroniques et nouvelles de
Soule est d’ailleurs sera disponible dans toutes les librairies à partir du 1er décembre (s’il n’y est
pas, il faut le commander au libraire) ou / et sur le site internet :
http://astobelarra.fr/
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