Le cauchemar ! The cauchemar ! Je me réveille ce
matin vers sept heures. J’ai rêvé et je me souviens de tout. Adieu rêves
érotiques. Adieu joli lac où se reflète une lune impavide, adieu montagnes
superbes et vols de cormorans au-dessus des vagues. Pas de monstre pourtant, si
ce n’est un monstre futuriste, celui d’une société ultramoderne.
Je suis dans un désert. Il y a un lac et je saute à pied-joint de plage en plage, comme le chat botté. Je suis avec deux copains.
Qu’est-ce qu’on fout là, j’en sais rien. En vacances, peut-être. Drôle d’idée.
Ça ressemble à une ville et j’ai l’impression d’être au Quatar. On arrive à un
genre d’hôtel souterrain ultramoderrne. De l’hôtel, seul une coupole apparaît
avec de minuscules fenêtres. A l’intérieur, on y circule par des ascenseurs
étroits, des genres de navettes rikikis qui circulent dans des boyaux. Pas de
couloir, pas d’escalier. Tout est automatique. Je me sens étriqué, j’ai besoin
d’air, d’espace, je ne me sens pas très bien. Un escalier mécanique, comme un
tire-fesse nous prend, nous avale et nous emmène je ne sais où. Puis
brusquement je perds un truc qui reste coincé en arrière. Du coup la machine
freine. Je perds mes deux copains qui continuent leur route devant moi. Je suis
totalement paumé. J’essaie de comprendre où je suis. Je me retrouve dans un
sas. Pas de numéro, pas d’indication. Je pose des questions à des gens qui ne
me répondent pas ou ne me comprennent pas. Comment sort-on d’ici ? Où se
trouve l’accueil ? je plaisante, j’ironise. Apparemment la situation me
semble absurde, imbécile, mais je ne perds pas mon humour. Puis, je me retrouve
dans une salle de conférence. Dedans on peut voir le documentaire de propagande
d’un gouvernement tyrannique. On
aperçoit dans le film des machines, des tanks qui poussent la population vers
une falaise. Les gens tombent dans un charnier où d’autres machines roulent sur
des cadavres et les écrasent comme de vulgaires déchets. Je suis outré. Des
dirigeants à la con se lèvent, je crois qu’ils applaudissent. D’autres baissent
la tête. Je m’indigne…
Et je me réveille. J’ai beaucoup de mal atterrir. Où
suis-je. Qui suis-je ? Cela me fait comme quand on retrouve son chez soi
après quelques semaines de vacances. Tout est bien là. Dehors il pleut, les
enfants dorment encore. Je suis un peu hagard et il me faudra bien une heure
avant que les impressions épouvantables de ce cauchemar ne s’effacent.
J’apprécie le bonheur ineffable de cette vie. L’espace, les
montagnes que je vois au loin. L’air pur, une grande maison, ma famille, mes
enfants, un vieil escalier en bois, des fenêtres qui donnent sur un printemps
visible jusqu’à l’horizon, mes légumes noyés par les lourdes pluies de mai. Et
une journée encore pour lutter à ma façon contre ceux qui rendent les
cauchemars réels. Les régimes tyranniques, la technique sans conscience, la vie
moderne et ses mains d’acier qui se referment sur nos libertés. Car je le vois
bien… Mon cauchemar est aux portes de la terre.
1 commentaire:
Un homme en a coupé un autre en morceau. Il a filmé. Il a publié sa vidéo sur Facebook et recueilli plus de 600 "Like". J'ai pas Facebook. Alors je me contente de ton cauchemard... T'auras pas 10 like mais t'auras au moins le mien. Drôle de monde quand même, où la réalité dépasse les plus mauvais rêves...
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