samedi 23 février 2013

Enterrement programmé d'Hegalaldia

Voici maintenant 13 ans que l'association de protection de la nature HEGALALDIA œuvre pour la sauvegarde de la Biodiversité dans le département des Pyrénées Atlantiques. Treize années où les accueils d'animaux en détresse n'ont fait qu'augmenter, sans que les ressources financières ne suivent : subvention retirée à l'association par des élus pour couvrir les agissements de certains de leurs administrés (amis), pressions politiques afin que le réseau des centres de sauvegarde en Aquitaine ne voie pas le jour
Ce sont 13 années de lutte pour trouver les moyens financiers afin de faire fonctionner correctement le centre de sauvegarde de la faune sauvage. Finies les années post Prestige où tout le monde voulait financer l'association pour le travail qu'elle avait accompli pour le sauvetage des oiseaux mazoutés. Des animaux en détresse, nous en soignons un millier par an, même sans marée noire...
Hegalaldia a déjà traversé des turbulences financières, mais 2013 ne sera certainement pas un chiffre porte-bonheur.
Nous avons déjà licencié du personnel fin 2012 et envisageons la fermeture du centre en milieu d'année (voire même fin mars), afin de ne laisser aucune dette, si aucune solution financière pérenne ne peut être trouvée.
Le centre de sauvegarde ne peut accomplir correctement sa mission dans la situation financière et politique actuelle et qui n'évolue pas depuis quelques années. Notre choix sera radical, malheureusement...
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La suite sur le site internet d'Hegalaldia
 

lundi 11 février 2013

Entretien avec un pirate

"Je pose souvent aux gens la question suivante : « Quel était le nom de ton arrière-arrière-arrière-grand-mère, vers l’an 1550 ? » Personne ne sait, tout le monde s’en fout. Pourquoi ? Parce que cela ne fait pas partie de notre réalité. J’ai trouvé un Aborigène en Australie qui pouvait répondre à cette question, non seulement il connaissait le nom de son ancêtre, mais il pouvait même me donner des détails sur sa vie.

Les aborigènes de par le monde savent d’où ils viennent donc ils savent qui ils sont et parce qu’ils savent qui ils sont, ils savent où ils vont. C’est une leçon qu’ils peuvent nous enseigner. Parce que leur origine importe, leur destination importe également, et donc un enfant qui naîtra même très loin dans le futur fait partie intégrante de leur réalité présente. Ils ne verront jamais cet enfant en chair et en os, mais savoir que cet enfant existera leur suffit pour se sentir concernés et pour agir en conséquence. C’est exactement ce qui devrait tous nous interpeller : demain ne sera possible que si nous agissons aujourd’hui.

Être écologiste, c’est faire partie du continuum de la vie, ce n’est pas se sentir concerné par ce que sera le monde dans dix ans ou même dans cent ans. Tout ce que nous faisons aujourd’hui aura un impact significatif sur le genre de monde que nous laisserons dans cent mille ans, dans un million d’années. Chaque espèce que nous menons à l’extinction aujourd’hui envoie un ricochet dans le futur avec un incroyable impact négatif.
Nous devons comprendre qu’il s’agit là de notre véritable engagement, notre objectif ultime est de s’assurer que le continuum de la vie sur cette planète puisse se maintenir.

EXTRAIT du livre "Paul WATSON : Entretien avec un pirate" de Lamya ESSEMLALI- Editions GLENAT

Pour ceux qui ont lu "Pensements 2" et l'introduction que j'ai écrite pour ce livre comprendront probablement pourquoi cet extrait de ce livre de Paul Watson me touche particulièrement. Je crois que de plus en plus, à cause d'une certaine dictature de l'immédiateté, du tout sans fil, de l'instantanéité technologique, du culte de la productivité, nous sommes en train de délaisser un continent entier de nos vies et on ne le voit pas partir à la dérive. On pourrait se dire que ce continent délaissé se met en friche et que la friche, ce n'est rien d'autre que de la liberté. Mais malheureusement, cela ne se passe pas comme ça. Cette dictature est en train de grignoter notre mémoire. Si elle grignote notre mémoire, comme dit Paul Watson, elle grignote notre passé. Cette dictature est un monstre qui aspire la vie, la liberté et la nature. Lutter contre cette dictature c'est lutter pour notre avenir.

lundi 4 février 2013

Les enfants du capitaine Grant


C'est beau quand même la vie ! Qu'est-ce qui me fait dire que la vie est belle ? Je pourrais parler de la pluie qui tombe. j'adore voir les mares, les rivières et les lacs qui se gonflent de pluie, en ce moment. Mais là, non, c'est pas ça. Ce qui me rend heureux, ces jours-ci, c'est que je viens de prendre le bateau. J'ai embarqué dans le yacht de Lord et Lady Glenarvan, le Duncan et je pars en expédition vers la Patagonie. Je pars à la recherche du capitaine Grant. Tout cela sans bouger de chez moi grâce à Jules Verne.
Comme beaucoup d'enfants et d'adolescent, j'avais lu Cinq semaines en ballons, l'île mystérieuse, Le tour du monde en 80 jours, Michel Strogoff…  Et comme tous les enfants, j'ai été emballé, emporté par ces aventures. Mais ce qui est incroyable, c'est que dès les premières pages du livre "Les enfants du Capitaine Grant",  je suis embarqué comme quand j'avais 15 ans. Jules Verne est pourtant à l'origine d'un traumatisme que j'ai eu quand j'avais 15 ans. En 1985, je crois, dans ces années-là, j'ai passé quelques mois à Font Romeu. J'étais assez mal. J'étais en camp. Pas de redressement, mais un camp quand même… pas de concentration (eu égard aux respect que je dois à ceux qui ont connu ça) mais un camps quand même. Et je me souviens d'un bouquin de Jules Verne que ma maman elle m'avait envoyé par la poste : "De la terre à la lune". Ce livre était tout pour moi. Un frère, un ami, un confident, un objet transitionnel, une invitation au voyage, une fuite et je ne sais quoi d'autre… Et voilà qu'on me le vole ! Je m'en souviens encore aujourd'hui de cette sensation de manque, d'arrachement, de vide. Je me demande si ce n'est pas à partir de ce jour que j'ai voué aux livres un véritable culte.
C'est une rencontre, qui m'a donné envie de retrouver Jules Verne. Dernièrement j'ai été mis en contact avec un spécialiste de Jules Verne qui se nomme Lionel Dupuy. Il est chercheur à l'université de Pau, professeur d'histoire dans un collège d'enseignement bilingue (français / occitan) et j'ai eu entre les mains un manuscrit qu'Astobelarra pourrait bien publier ces prochains mois et qui se nomme "Géographie : les paradoxes de l'ordinaire"… Mais j'aurais l'occasion de reparler de ça.

samedi 2 février 2013

Chanson pour Aurore Martin

C'est la nuit
la douce nuit de Pau
j'attends l'aurore
je pense à Aurore Martin
je lui envoie mes mots
mes couplets
mes refrains
pour lui tenir chaud
au fond de son cachot

Ils l'ont menottée
Aurore Martin
ils l'ont extradée
Aurore Martin
ils ont saccagé son clair prénom
Aurore matin

Elle doit se taire
ne plus dire non
oublier jusqu'au nom
de son pays
insoumis
Euskadi

Ils l'ont accusée
jetée en prison
dans sa cellule espagnole
y a pas le jour y a pas la nuit
même le silence est interdit
ils veulent briser l'aurore en elle
briser son coeur
briser ses ailes
Aurore Martin

Les mots français comme Martin
les mots basques les chagrins
elle ne peut les dire à personne
et quand l'aurore ne vient pas
elle songe au Petit Bayonne
à Jean-Philippe Casabonne
aux femmes aux hommes
qu'on bâillonne
et sur ses lèvres
le O
le I
les A
de Gora euskadi askatuta
Aurore Martin
Aurore matin

Christian Laborde