vendredi 30 mai 2008

L'ours Histoire d'un roi déchu

Pourquoi aujourd'hui les Basques souletins sont-ils chrétiens a telle enseigne qu'ils sont aujourd'hui les plus zélés laudateurs du christ et des évangiles, alors qu'ils ont été les derniers à être convertis ? Pourquoi ont-ils perdu cette sagesse poétique et ce rapport étroit qu'ils entretenaient avec la nature et les astres, il y a 2000 ans de cela (même s'ils sont les derniers à l'avoir perdue)? Pourquoi l'ours a-t-il disparu de nos contrées et pourquoi est-il passé d'un dieu à un simple animal détesté humilié et éradiqué ?
Quelques réponses se trouvent dans ce livre. L'auteur raconte que l'ours était vénéré avant la période romaine. En même temps, les hommes vénéraient aussi les forces de la nature avec des cérémonies associées aux arbres, aux pierres, aux sources et à la lumière. Ils participaient à de nombreuses fêtes païennes liées au rythme des saisons, aux cycles de la nature, à la position des astres. "l'ours était par excellence l'animal des traditions orales, des croyances incontrôlables, des supersititions les plus difficiles à éradiquer" écrit l'auteur.
Pendant plus de 1000 ans, donc, l'église s'est évertuée à faire de l'ours une bête impure et à le diaboliser à l'image de St Augustin qui prononça cette sentence peremptoire :"l'ours c'est le diable" . l'église chercha à éradiquer l'ours car il était considéré comme un rival du Christ. Il est vrai que l'église a toujours souhaité avoir le monopole de la foi (ce qui est peut-être la marque de fabrique des religions) et s'est évertuée à détruire tout ce qui pouvait lui faire de l'ombre à un moment ou un autre. Je pense notamment aux cathares, aux templiers, aux protestants.
Pour éradiquer l'ours, l'église à même réussi à lui coller cinq des sept pêchés capitaux : la luxure, la colère, la goinfrerie, l'envie et la paresse. Comme le dit l'auteur, à ce moment-là, "l'église a frappé fort et réussi à transformer une bête admirée et redoutée en une créature grotesque et haissable".
C'est dans le courant du XII siècle que l'ours cesse d'être un fauve redoutable pour devenir peu à peu une bête de cirque et qu'on le remplace par le lion sur le trône du roi des animaux.
L'auteur termine son livre par un constat amer et tragique en disant que : "tant en Europe qu'en Amérique ou en Asie, sa disparition semble programmée, qu'il soit brun, blanc ou noir"... et il continue en disant : "En tuant l'ours, son parent, son semblable, son premier dieu, l'homme a depuis longtemps tué sa propre mémoire et s'est plus ou moins synboliquement tué lui-même."
A la lecture de ce livre, je me pose des questions en rapport à mes propres préoccupations :
- Pourquoi les Basques souletins ne défendent-ils pas l'ours qui a été victime, comme eux, de la folie des bien-pensants, de la soif de conquête, de puissance et du délire anthropocentriste ? N'y a-t-il pas chez certains d'entre eux (et je pense là aux paysans souletins en Haute Soule et aux Abertzale)une énorme contradiction à défendre, d'un côté l'euskara et un certain rapport à la terre lié à une agriculture paysanne, un respect des diversités culturelles et d'un autre côté, de vouer l'ours aux gémonies et lui dénier la place qui lui est dû dans la montagne ? Quelle amnésie chez ceux-là fait qu'ils sont incapables aujourd'hui de relier toutes les branches de la diversités pour laisser pousser le grand arbre du patrimoine qui lie patrimoine culturel et naturel ?
- Ce livre corrobore aussi un vieux sentiment personnel, cette impression vivace qui me fait regarder mon église, ma religion avec beaucoup de réserves et même de révoltes. Comment, pour moi, être chrétien aujourd'hui ? Comment digérer le passif de l'église avec sa cohorte de massacres, d'évangélisations, de mensonges, de sectarismes qui me pèse au coeur et au corps comme un mauvais plat de raviolis ?
Pour moi, une chose est certaine... Si l'église catholique est forte et puissante aujourd'hui ; si la France, l'Espagne, L'Angleterre etc ... sont des pays puissants, ils le doivent à tous les peuples, toutes les autres cultures qu'ils ont sucées, violées, esquintées et vidées.
En conclusion, ne sont-ce pas les mêmes mécanismes qui font disparaitre l'Euskara, la culture Basque et l'ours, victimes de la sacro-sainte "compétitivité" ?

mercredi 28 mai 2008

Le poète s'en va dans les champs


Le poète s'en va dans les champs
Le poète s'en va dans les champs ; il admire,
Il adore ; il écoute en lui-même une lyre ;
Et le voyant venir, les fleurs, toutes les fleurs,
Celles qui des rubis font pâlir les couleurs,
Celles qui des paons même éclipseraient les queues,
Les petites fleurs d'or, les petites fleurs bleues,
Prennent, pour l'accueillir agitant leurs bouquets,
De petits airs penchés ou de grands airs coquets,
Et, familièrement, car cela sied aux belles :
- Tiens ! c'est notre amoureux qui passe ! disent-elles.
Et, pleins de jour et d'ombre et de confuses voix,
Les grands arbres profonds qui vivent dans les bois,
Tous ces vieillards, les ifs, les tilleuls, les érables,
Les saules tout ridés, les chênes vénérables,
L'orme au branchage noir, de mousse appesanti,
Comme les ulémas quand paraît le muphti,
Lui font de grands saluts et courbent jusqu'à terre
Leurs têtes de feuillée et leurs barbes de lierre,
Contemplent de son front la sereine lueur,
Et murmurent tout bas : C'est lui ! c'est le rêveur !

Victor HUGO (1802-1885)
(Recueil : Les contemplations)

lundi 26 mai 2008

Clinique Arc en Ciel Olocomendy d'Oloron

Devant la menace de fermeture de la clinique Arc en Ciel Olocomendy d'Oloron ainsi que sa maternité, nous nous mobilisons pour défendre un lieu de soins de proximité, sans lequel nos bébés ne pourrons plus naitre dans la sécurité près de chez eux dans le Haut-Béarn.

Manifestation devant la sous préfecture mercredi à 17H.

Signez la pétition pour refuser la fermeture de la Maternité.

Toutes les infos sur : http://defense-maternite-oloron.over-blog.com/

Merci d'avance pour votre soutien

vendredi 23 mai 2008

«Le rêve de Bismarck»

J'ai acheté le Figaro hier. Eh ! Oh ! les gauchistes, c'est un accident. Quand j'ai vu le titre, je n'ai pas pu résister : "l'émouvante découverte d'un texte inconnu d'Arthur Rimbaud". S'il y a bien des poèmes que j'aime, c'est bien ceux de Rimbaud. Là en l'occurence, il s'agit d'un petit texte en prose qu'il écrivit alors qu'il n'avait que 16 ans. C'est un réalisateur de documentaires qui a trouvé ce texte dans un exemplaire du "Progrès des Ardennes" qui trainait chez un bouquiniste. Dans ce texte Rimbaud prend le pseudo de Jean Baudry, nous sommes en 1870, et la France est en guerre contre la Prusse. On dit dans l'article du Figaro, que les greniers, dans les Ardennes, pourraient bien encore cacher quelques textes inédits su sieur Rimbaud.

Un texte inédit d'Arthur Rimbaud, alias Jean Baudry


«Le rêve de Bismarck (Fantaisie)»


Par Arthur Rimbaud (Écrivain)

C'est le soir. Sous sa tente, pleine de silence et de rêve, Bismarck, un doigt sur la carte de France, médite; de son immense pipe s'échappe un filet bleu.

Bismarck médite. Son petit index crochu chemine, sur le vélin, du Rhin à la Moselle, de la Moselle à la Seine; de l'ongle il a rayé imperceptiblement le papier autour de Strasbourg ; il passe outre.

À Sarrebruck, à Wissembourg, à Woerth, à Sedan, il tressaille, le petit doigt crochu : il caresse Nancy, égratigne Bitche et Phalsbourg, raie Metz, trace sur les frontières de petites lignes brisées, - et s'arrête...

Triomphant, Bismarck a couvert de son index l'Alsace et la Lorraine! - Oh! sous son crâne jaune, quels délires d'avare! Quels délicieux nuages de fumée répand sa pipe bienheureuse!...

***
Bismarck médite. Tiens! un gros point noir semble arrêter l'index frétillant. C'est Paris.
Donc, le petit ongle mauvais, de rayer, de rayer le papier, de ci, de là, avec rage, - enfin, de s'arrêter... Le doigt reste là, moitié plié, immobile.

Paris! Paris! - Puis, le bonhomme a tant rêvé l'œil ouvert que, doucement, la somnolence s'empare de lui: son front se penche vers le papier; machinalement, le fourneau de sa pipe, échappée à ses lèvres, s'abat sur le vilain point noir...

Hi! povero! en abandonnant sa pauvre tête, son nez, le nez de M. Otto de Bismarck, s'est plongé dans le fourneau ardent... Hi! povero! va povero! dans le fourneau incandescent de la pipe... hi! povero! Son index était sur Paris!... Fini, le rêve glorieux!

***

Il était si fin, si spirituel, si heureux, ce nez de vieux premier diplomate! - Cachez, cachez ce nez!...

Eh bien! mon cher, quand, pour partager la choucroute royale, vous rentrerez au palais [mots illisibles] avec des crimes de... dame [mots illisibles] dans l'histoire, vous porterez éternellement votre nez carbonisé entre vos yeux stupides!...

Voilà! Fallait pas rêvasser!

mercredi 21 mai 2008

La ferme en ville

La Chambre d'Agriculture de Pau a très mal vécu l'impressionnant succès populaire du Salon de l'agriculture paysanne, socialement équitable et écologiquement responsable Lurrama-La Ferme Pays Basque organisé à Bayonne par la Chambre d'Agriculture alternative d'Ainhice-Mongelos. Ils ont donc décidé d'organiser à leur tour, exactement sur le même lieu, un salon agricole à Bayonne. On peut avoir plus de détails sur cette opération en consultant leur site : http://www.lafermeenville.fr D'énormes moyens financiers sont prévus pour l'organisation de ce salon et la campagne de publicité qui l'annoncera.

"Paueko Laborantza Ganbarak biziki gaizki bizi izan du Lurrama-La Ferme Pays Basque, laborantza sozialki justu eta ekologikoki jasankorraren Saloinaren ikaragarriko arrakasta. Jakina den bezala Lurrama Euskal Herriko Laborantza Ganbarak antolatzen du. Beraz, Paueko Laborantza Ganbarak erabaki du, Lurramaren ber gunean, Laborantza Saloina baten antolatzera Baionan. Ekitaldi horri buruz xehetasun gehiago lortzen ahal dira haien web-gunean sartuz : http://www.lafermeenville.fr Sekulako diru aldia erabilia izanen da Saloin horren antolaketarako bai eta ere haren karietara egina izanen den publizitate kanpainarentzat."

Diversité est une

Je suis en train d'inventorier la biodiversité qui niche dans mon coin de jardin. Voilà un truc qui me passionne de plus en plus. S'il y a bien un truc qu'on devrait apprendre à l'école, c'est bien le nom des arbres et des fleurs indigènes, et puis le nom des étoiles et des constellations. Je vais encore passer pour le poète de service. Ben ouaih ! Allez ! Pouet et repouet ! J'assume ! Même on peut m'appeler l'indien, le sioux ou autres apaches. Ici en Soule, être un indien, c'est presque une insulte lorsque certains élus s'énervent en postillonnant des : "on ne veut pas de la Soule qu'elle soit une réserve d'indiens". Sous-entendu, pas de racaille, pas de sauvage dans notre contrées, qu'ils soient d'herbe ou de sang. Et puis évidemment pas de drogués et pas de PD s'il vous plait, et puis pas d'ours dans les pyrénées, surtout pas des ours Slovènes ((a fortiori s'ils sont un peu racaille et PD). Tout bien propre quoi !
Mais revenons à la biodiversité. Ici on conspue facilement Natura 2000 et notamment on meprise les scientifiques du muséum d'histoire naturelle qui sont venus recenser notre richesse floresque et faunesque. Pourquoi ? Ben compte tenu du fait que les natifs, aujourd'hui, en connaissent beaucoup moins en la matière que les dits scientifiques étrangers. Compte tenu aussi du fait que les natifs, à quelques exceptions près, se foutent comme de leur première brosse à dent de la nature d'ici, notamment de tout ce qui n'a pas été planté par l'homme et qu'ils considèrent comme inutile. Et pour beaucoup de souletins, c'est une honte que de se faire donner des leçons de biodiversité par des étrangers. La haine contre Natura 2000 ne vient-elle pas de là ? Pourtant, il faut le dire, on a perdu notre âme, on est en train de gâcher beaucoup de choses. D'abord, en laissant disparaitre les ours, puis l'euskara, en ayant laissé disparaitre depuis longtemps les vieilles coutumes paiennes lorsque les Basques adoraient Iluna, Iguzkia et Mari et lorsque nos ancêtres savaient lire dans la terre et dans le ciel.
Aujourd'hui si les élus s'interessent à la nature c'est pour le profit qu'ils pourraient en retirer.
Fourrager mes naseaux dans toute cette nature qu'on appelle injustement mauvaise herbe, nuisible ou prédateur, ça me plait de plus en plus. Car j'ai envie de me réapropprier ce patrimoine qui relie comme un grand trait, l'euskara, l'ours, la chapelle de l'hôpital St Blaise, le pic d'Orhy et le grand chardon. Le patrimoine est indivisible et ceux qui le divisent se trompent, ceux qui le dissèquent le tuent. Diversité est une

lundi 19 mai 2008

Lettre ouverte à jean Grenet maire de Bayonne

Uhart-Cize, le 19 Mai 2008

Monsieur le Maire,

Je vous écris cette lettre ouverte en ma qualité de secrétaire des Verts du Pays Basque.

Vous savez que l’hebdomadaire « Le Point » a publié le 7 Mai dernier un article concernant les municipalités du BAB. Dans cet article, Martine Bisauta est présentée comme une « responsable des Verts ».
J’ignore si cette expression est le fait du journaliste ou bien si c’est vous qui l’avez employée.
Au cas où la deuxième hypothèse serait la bonne, je me permettrais de vous prier de faire très attention à l’avenir lorsque vous présentez Martine en public ou dans la presse.
En effet, Martine Bisauta n’est plus une « responsable des Verts, j’imagine que vous le savez. Elle a démissionné de notre parti afin de s’éviter l’exclusion car notre mouvement politique ne saurait accepter d’un militant ou d’une militante qu’il se présente à une élection municipale sur une liste menée par un adhérent de l’UMP.

Certes, la presse, depuis le début de cette affaire, a souvent présenté Madame Bisauta d’une façon qui entretient la confusion dans l’esprit des gens. Les journalistes n’en sont pas les seuls responsables, Martine jouant largement de ce flou artistique, aidée en cela par certains responsables des Verts du Pays Basque qui l’ont accompagnée et continuent à l’accompagner. Pour être plus explicite, je dirai que pour ces personnes, Martine n’est plus chez les Verts mais elle y est tout de même encore et continue à compter pour eux à tel point qu’ils se refusent systématiquement à opérer des rectificatifs auprès de la presse, qu’elle soit locale ou nationale. Je ne connais pas les raisons de cet accompagnement mais il me semble qu’elles doivent avoir plus de rapports avec la politique politicienne dans ce qu’elle a de pire qu’avec le souci de l’idéal écologiste qui seul devrait animer des militants Verts.

Il faudra bien un jour que les choses soient mise au clair et je vous serais très reconnaissante si vous pouviez être l’un des acteurs de cette clarification.

Comptant sur votre compréhension, voire votre appui, je vous prie d’agréer, Monsieur le Maire, mes respectueuses salutations.

Jenofa Cuisset.

Définitions

Dans le cadre de la transmission du savoir voici quelques définitions que Bernard Werber a reçu sur internet. http://www.bernardwerber.com/blog/

AIDE AU TIERS MONDE
Aide payée par les pauvres des pays riches pour aider les riches des pays pauvres. (Robert Burron)

AUTO-STOPPEUSE
Jeune femme généralement jolie et court vêtue qui se trouve sur votre route quand vous êtes avec votre femme.

BABY SITTER
Adolescents tenus de se conduire comme des adultes, de manière à ce que les adultes qui sortent puissent se comporter comme des adolescents.

BAGNOLE
Vieille auto dont toutes les pièces font du bruit, sauf la radio.

BANQUIER
Homme qui te prête un parapluie par beau temps et qui te le reprend lorsqu’il commence à pleuvoir. (Mark Twain)

CONSULTANT
Celui qui retire la montre de ton poignet, te donne l’heure et te fait payer le service.

DÉMOCRATIE
Régime où tout le monde a le droit de dire que l’on est en dictature.
(Georges Hahn)

DICTATURE
Régime où tout le monde doit dire que l’on est en démocratie. (Georges
Hahn)

ÉCONOMISTE
Expert qui saura demain pourquoi ce qu’il a prédit hier n’est pas arrivé aujourd’hui.

FACILE
Se dit d’une femme qui a la même morale sexuelle que les hommes.

MISÈRE
Situation économique qui a l’avantage de supprimer la crainte des voleurs.
(Alphonse Allais)

PARENTS
Deux personnes qui aprennent à un enfant à marcher et à parler, pour ensuite lui dire de s’asseoir et de fermer sa gueule.

POISSON
Animal dont la croissance est excessivement rapide entre le moment où il est pris et le moment où le pêcheur en fait la description à ses amis.

SCOUT
Petit gars habillé en niaiseux qui suit un grand niaiseux habillé en petit gars.

TOURISME
Activité consistant à transporter des gens qui seraient mieux chez eux dans des endroits qui seraient mieux sans eux.

vendredi 16 mai 2008

Mont Oriol

C'est le deuxième roman que je lis de Maupassant. Le précédent était "Bel ami", qui ne m'avait pas laissé un souvenir impérissable d'ailleurs. Mont Oriol, c'est un peu mieux. En lisant ce livre, j'ai eu des impressions d'enfance mais pas directement liées à l'histoire. J'ai eu des réminiscences de mes 15 ans, lorsque j'étais en cure thermale à Font-Romeu et que je lisais "De la terre à la lune" de Jules Verne. Aucun rapport pourtant entre Mont Oriol et De la terre à la lune. Aucun rapport non plus entre les deux auteurs. Mais c'est juste peut-être dans le plaisir de lire une histoire. Peut-être j'ai vécu un même sentiment à plus de 25 ans de distance, lié au plaisir de la lecture, de l'objet quasi charnel, livre, que j'accroche comme on s'accroche à la vie. Après, il suffit peut-être d'un rayon de soleil de printemps, un parfum dans une picoseconde qui mélange l'ensemble et hop, vous réveillez un sentiment que vous pensiez enterré.
Dans ce livre, Maupassant raconte une histoire sans en faire des tonnes juste pour le plaisir de fabriquer une histoire. C'est peut-être le seul point qui puisse lier ces deux livres assez dissemblables.
J'ai vécu un vrai traumatisme avec "De la terre à la lune". A l'époque, on me l'avait fauché. Je me rappelle ce que j'ai ressenti à ce moment précis ; le manque, une amputation, comme si quelqu'un que j'aime me quittait, une dispute avec un copain, un mal de ventre, une insulte. Les relations que j'ai avec les livres vont au-delà de la simple lecture. Je suis attaché aux livres charnellement, affectueusement comme un enfant est attaché à son doudou. Car l'histoire "de la terre à la lune" et son auteur ne justifient pas un malaise pareil et un souvenir aussi prégnant.
Après, Mont Oriol, c'est quand même pas un roman extraordinaire et il ne restera pas dans les 30 meilleurs livres que j'ai lu, pas même les 50. Je sais là que je vais me faire envoyer ad patres par Jenofa qui adore Maupassant et notamment ce roman-là. Elle n'appréciera certainement pas le parallèle avec Jules Vernes.
Mais quand même, il restera, à nu, le plaisir de pénétrer les sentiments des personnages, notamment cette Christiane, dans Mont Oriol, pauvre victime du papillonnage masculin.
Il me vient une idée... Je vais faire bientôt un inventaire de mes 30 ou 50 livres préférées de mon enfance à aujourd'hui.

QUELQUES LIENS

Mont Orio de Guy de Maupassant
Présentation de Maupassant
Le livre sur le site de Maupassant
Le livre téléchargeable sur le net

mercredi 14 mai 2008

Réformer les paroles de la Marseillaise

« Je me demande en toute honnêteté et sincérité si nos jeunes pourront réellement s'identifier aux paroles de la chanson.
"Rois conjurés ? Quels rois conjurés ?", vont se demander certains.
"Sang impur ? Quel sang impur ? Ne croyons-nous pas en l'égalité de tous ?", se demanderont les autres.
Je pense que les mots de "sang impur" dégagent des relents de racisme, d'intolérance et, précisément, de "haine des autres".
En 1792 à la suite de la déclaration de guerre du Roi d’Autriche, un officier français, Rouget de l’Isle, en poste à Strasbourg, compose "Le chant de Guerre pour l’armée du Rhin". Je me suis toujours demandé comment les français peuvent continuer à chanter, comme chant National, un chant de guerre, avec des paroles belliqueuses, sanguinaires et racistes. En regardant à la télé des petits enfants obligés d’apprendre ces paroles épouvantables, j’ai été profondément peiné. Le jour où les politiques décideront de changer les paroles de La Marseillaise, ce sera un grand jour pour la France. »

Graeme Allwright, octobre 2005.

Signez la pétition :
http://www.lanouvellemarseillaise.org/

Quelques exemples de phrases haineuses, racistes, sanguinaires et belliqueuses :

L’étendard sanglant est levé !
Qu’un sang impur abreuve nos sillons !
Quoi ! ces cohortes étrangères
Feraient la loi dans nos foyers !

lundi 12 mai 2008

Like a(t) Virgin...

Un petit texte écrit à quatre mains (oui, sur un clavier, on utilise ses deux mains, généralement) avec mon pote Etienne, suite à une récente mésaventure commune, qui nous a laissé un goût amer...

Le 9 mai dernier, Astobelarra a profité du "Viaduc" du 8 mai pour aller faire le tour des libraires bayonnais, histoire de placer un ou deux bouquins sur la côte.
Nous y avons globalement été reçu de façon assez accueillante. Mention particulière pour la librairie de la rue en pente, qui a donné une très jolie place à "Mauvais berger!" dans sa boutique! C'est la seule librairie, à notre connaissance, qui se décarcasse à lire les livres et à écrire de petites critiques à l'attention de ses clients.
Passage obligé à Virgin Megastore, LE temple de la culture et du consommateur... Là, la responsable de la librairie nous apprend que nous devons passer par un distributeur agréé "Virgin" pour pouvoir déposer nos livres... Déçus, nous avons risqué un "avec un système pareil, c'est la mort assurée des petites maisons d'édition et des éditeurs associatifs!"
Et la dame de nous répondre, stoïque : "Ah ben oui mais c'est comme ça aujourd'hui, hein? Et puis c'est bien plus pratique pour nous..."
Il ne fait aucun doute que les grossistes boufferont -sans vergogne- les petits artisans...
A rapprocher des supermarchés qui tuent les petits épiciers, ou de Monsanto qui s'approprie et pourrit les semences mondiales au détriment de la biodiversité, et probablement de la santé, etc. Le plus étonnant reste encore l'épicerie Verte d'Oloron (magasin de vente de produits bios) qui, il y a quelques temps, nous avait donné une réponse du même type que celle du Virgin Megastore ! Là du coup, c'est carrément inquiétant!
Notre prochain virée aura lieu dans le Béarn dans quelques jours.

Etienne & Lurbeltz

LE BLOG D'ASTOBELARRA : http://astobelarra.over-blog.com/

samedi 10 mai 2008

QUEL EST CET ARBRE ?

Petit concours.

Trouvez le nom de ces 4 arbres ou arbustes.
Pour savoir ce qu'il y a à gagner voir plus bas.
(Cliquez sur les images pour les agrandir)
1

Je ne connais pas cet arbre mais j'ai ma petite idée.

Comme promis une vue rapprochée. Maintenant, je crois savoir de quel arbre il s'agit. Petit indice. " "Son écorce a pu remplacer le papier (elle est fine) ou être découpée en bardeaux en couverture de toits car elle est imperméable."
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2
Ça je connais. Ça devrait être facile pour beaucoup d'entre vous
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3
Je connais pas

J'ai oublié de mettre les dimensions, mais c'est une petite feuille
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4
Ça je connais aussi.
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A GAGNER :

5 livres

  1. Le Horla de Maupassant suivi de l'héritage (Poche)
  2. Marcos La dignité rebelle de Ignacio Ramonet(Editions Galilée)
  3. Treize ans chez les gorilles de Dian Fossey (Poche)
  4. Les langages secrets de la nature de J.M Pelt (Poche)
  5. La planète des singes de Pierre Boulle (Poche)

jeudi 8 mai 2008

Ce blog à un an.

Premier bilan. De 2001 à 2005, je n'avais pas encore de blog, mais j'avais ouvert un site internet que j'avais intitulé : "Trionyx, la tortue qui soulève des lièvres" ; marrant non ? J'étais conseiller municipal Vert de cette bonne vieille ville de Maule, ce qui m'a donné une bonne inspiration de type sardonique (rien à voir avec Sardou). Et puis est arrivé la mode des blogs. Au début, j'étais sceptique, qu'est-ce qu'un blog apportera de plus ? Aujourd'hui, je sais ; plus de spontaneité (rien à voir avec Maité). Dans Trionyx, je mettais peu de texte, mais ils étaient très travaillés pour la plupart. C'est d'ailleurs dans ce sac que j'ai ponctionné pour éditer mes "Pensements" et qu'il nous est venu l'idée, avec Jenofa, de créer l' association Astobelarra et de lancer la collection Litté-Nature (rien à voir avec Arthur)
Et puis, ce qui est sympa dans les blogs, c'est de temps en temps d'avoir des commentaires.
Le texte qui en a recueilli le plus c'est celui sur les couches lavables. Là encore, je suis fier, à mon niveau, de contribuer au respect de notre terre. Surtout lorsque j'apprends que quelqu'un est passé aux couches lavables après avoir vu l'article. petite précision, ce n'est pas moi qui l'ai écrit et parfois, dans ce blog, je ne fais que transmettre des idées, quand elles me paraissent bonnes.
Pourquoi un blog ? Finalement, qu'ai-je à dire de plus, de mieux, que quelqu'un d'autre ? Mieux ? Plus ? Non. Mais autrement, sans aucun doute. Ce blog n'est pas LE miroir de la Soule, mais UN miroir de la Soule et du monde, parce que j'habite la Soule, parce que mon oeil est unique comme celui de n'importe qui, parce que chacun est dépositaire d'une pièce du puzzle. Parce que chacun à ce titre a de l'importance (rien à voir avec Hortense). Et ce n'est qu'à cette condition - si chacun pose sa pièce du puzzle au vu et au su de tout le monde - qu'on pourra voir réellement ce qu'est la Soule et qui nous sommes nous mêmes et par corollaire, ce que nous voulons devenir.

mercredi 7 mai 2008

Absolu

Racontez-moi une histoire sans problème
Un matin paisible sans ambiguité
Que rien ne vienne et rien ne parte plus
Un monde posé enfin, un absolu
Caressant.


Racontez-moi un beau conte reposant,
Hors du commun, un fait suprême
Une idée qui viendrait comme une bombe
D'amour, de paix, de joie, une colombe
Blanche.

Racontez-moi un oiseau et une branche
Et l'immortalité pour eux chantant
Des mélodies suaves, faites parfaites.
Un jardin vivant sans peur sans heurt dans cet
Univers.

Racontez-moi un mythe, une biosphère
Accomplie un rêve fou qui déclenche
Des mains bleues d'étoiles sur fond de cosmos
Des anges venus dire intra muros
L'arcane.

Racontez-moi une brèche dans le profane
Un horizon puis un embarcadère
Mobile où des gens de toujours
Ne nous parleraient que d'amour
Enfin

Racontez-moi un jour fini, afin
Que nous ramassions de sa manne
Ces idées blanches, cette floraison,
Ces chemins qui nous guideront
Vers l'absolu

mardi 6 mai 2008

Volem rien foutre al païs

Diffusion du film et discussion avec Stéphane Goxe co-réalisateur
Filmaren hedapena eta eztabada Goxe filma egilearekin


Le 9 mai au café Zinka à 20h30 à Mauléon


"Dans cette guerre économique, qu’on nous avait promise il y a bien des années et qui avance comme un rouleau compresseur, existe-t-il encore un sursaut d’imagination pour résister ?
Mis en demeure de choisir entre les miettes du salariat précaire et la maigre aumône que dispense encore le système, certains désertent la société de consommation pour se réapproprier leur vie.
« Ni exploitation, ni assistanat! » clament-ils pour la plupart. Ils ont choisi une autre voie, celle de l’autonomie, de l’activité choisie et des pratiques solidaires…"
Source: http://www.rienfoutre.cabrule-lefilm.com/

samedi 3 mai 2008

Le fou d'Edenberg

Je viens de lire un pavé. Que dis-je, un monument, car un pavé peut être facilement un amoncellement de pages sans intérêt.
Le "Fou d'Edenberg" est un roman qui frise les 500 pages. L'auteur s'est posé confortablement, il a couché ses phrases et ses chapitres sans réflechir à un quelconque public, à une quelconque "part de marché", et c'est une formidable réussite. Il a pris la place et le temps d'exprimer ce choc des civilisations ; d'un côté, des hommes et des femmes qui vivent plus ou moins de la même manière depuis plus de deux mille ans dans cette vallée sauvage des Alpes. D'un autre, la civilisation dites du "progrès" qui vient traîner ses guêtres là où elle sent qu'elle peut faire du fric.
Voilà une petite vallée qui ressemble bien à la vallée d'Aspe ; un jour elle reçoit la visite d'un envoyé spécial du CIE (Consortium International d'exploitation) qui souhaite ouvrir ici, rien moins que "la 1er station de ski européenne ", "une station de classe internationale" ... "les habitants de St Beat pouvaient-ils refuser le fabuleux cadeau qu'on leur offrait sur un plat d'argent ?".
Mais voilà les habitants de cette petite vallée rebaptisé Edenberg résistent. Ce n'est pas une résistance politique mais intinctive. Il n'y a qu'à voir la Sophie, née Lavanche : "Trop près de la terre, trop instinctive, avec par derrière au moins soixante générations de montagnardes aux yeux desquelles l'herbe qui engraisse le bétail, donne le lait, la laine, qui nourrit le veau, l'agneau, l'enfant, l'homme restait quelque chose de sacré".
La première idée des responsables du CIE pour faire plier les béatins est de leur créer des besoins "il faut leur fiche un bon complexe d'inferiorité", et qu'ils cédent du terrain devant le consortium qui paye grassement et fait miroiter les "merveilles" du monde "moderne".
Et puis enfin, il y a Simeon, le "fou d'Edenberg" : "un morceau de montagne, puissante, pacifique, souveraine". Le consortium doit implanter un grand pylône au lieu dit "Le plan", c'est-à-dire sur la maison des ancêtres de Simeon.
Mais je vous laisse découvrir la suite. Un monument !

jeudi 1 mai 2008

Se taire, c'est laisser faire

Le 22 avril, nous, membres de la maison d'édition Gatuzain, avons appris fortuitement, que le compte de l'association était bloqué.
La banque dit ne pas pouvoir répondre à notre demande d'explications, n'avoir pas eu l'autorisation de nous avertir…
Nous ne disposons d'aucune information officielle quant à la nature de la procédure entamée.
Cette mesure est grave puisqu'elle entraine des problèmes au quotidien (impossibilité de payer nos fournisseurs, nos factures courantes, impossibilités de gérer les affaires courantes…), et cela est d'autant plus problématique que personne ne sait combien de temps cela peut durer: semaines, mois, années?
Grace au soutien inconditionnel de dizaine de militants, d'écrivains de nos lecteurs et de nombreux partenaires, Gatuzain se bat depuis 10 ans pour transmettre et se faire l'écho de l' histoire du Pays Basque, culturelle, syndicale,et politique, mais aussi celle de tout horizons et de tout pays.
Depuis 10 ans, nous avons fait le choix de publier des auteurs qui ont un message à transmettre, des passeurs de mémoire, des militants au quotidien qui par leurs écrits fournissent des outils de réflexion et d'action à notre lectorat. Cette mesure qui nous frappe aujourd'hui remet tout ce travail en cause.
Nous avons à faire à une procédure totalement arbitraire, qui bafoue des droits élémentaires telles que la liberté d'opinion, et la liberté d'expression.
Grâce à l'opportunité offerte par la décision du juge Garzon, la juge Laurence Levert a choisi une méthode d'illégalisation sournoise, la neutralisation de militants et d'associations.
Gatuzain, tout comme le mouvement associatif en général, culturel ou politique est fait de militants, vit grâce aux militants et avance grâce aux militants.
Aujourd'hui, c'est nous que cela concerne, mais demain?
Le militantisme est en danger.
Se taire, c'est laisser faire.

Apirilaren 22an, Gatuzain argitaletxeko kideek kasualitatez jakin ginuen elkartearen diru-kontua blokatua zela.
Bankuak dio ezin duela gure azalpen eskaerari erantzun, eta ez duela ukan gure abisatzeko baimenik … Ez dugu prozedura horri buruzko iñolako informazio ofizialik.
Neurri hori larria da, arazoak sortzen baititu egunerokotasunean ( gure ornitzaileak pagatzeko arazoak, ohiko fakturak, eguneroko gauzen kudeatzeko ezintasuna…) eta larritasuna handiagoa da, ez baitakigu zenbat iraun dezakeen egoera hunek: asteak hilabeteak, urteak?
Gatuzain, 10 urte hauetan borrakan dabil, Euskal Herriaren historia, bere kulturarena, sindikalgintzarena, mugimendu politikoarena ezagutarazteko, bai eta ere beste edozein herrirena. Borroka horretan, mugagabeko elkartasuna ekarri digute hamarnaka militante, irakurle, idazle ta partaideek.
Hamar urte hauetan, mezu bat pasarazi nahi duten idazle militanteen lana argitaratzeko hautua egin dugu, memoria hedatua izan dadin, gogoetarako eta ekintzarako tresnak eskainiz irakurlegoari. Jotzen gaituen neurri horrek lan guzi hori kolokan ezartzen du.
Jasaiten dugun prozedura hau arrunt arbitrarioa da, pentsaera askatasuna eta adierazpen askatasuna bezalako oinarrizko eskubideak zangopilatzen dituenak.
Levert epaileak, Garzon epaileak eskaini dion aukera baliatuz, ilegalizazio bide maltzurra hautatu du, militanteak eta elkarteak neutralizatuz.
Gatuzain, elkarte mugimendu osoa bezala, izan dadin kulturala edo politikoa, militanteen lanari esker bizi da, eta militanteen lanari esker aitzinatzen da.
Egun gu gira joak,

Copier Coller eta pasa arazi otoi... Mezu bat igortzeko: gatuzain@wanadoo.fr